Les vigiles postés à l’entrée de certaines grandes surfaces, à quelques mètres des caisses, ne seront plus armés de matraques, cela suite à une protestation de la Consumer Advocacy Platform (CAP) et une déposition à la police.
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Depuis quelque temps, des agents de sécurité, employés par des compagnies de gardiennage et postés dans certaines grandes surfaces portaient des matraques à la ceinture. C’est ce que la CAP avait relevé, en particulier, dans deux grandes surfaces dont une à Bagatelle et l’autre à Ébène. Interrogés, l’un des agents de sécurité devait expliquer que son employeur l’autorisait à porter une matraque pour se défendre.
Contrat de Sécurité
Toutefois, tel n’était pas l’avis de la CAP qui, au vu de l’apparence frêle et immature d’un des agents, estimait qu’il y avait un risque que celui-ci malmène des consommateurs, soupçonnés de vol à l’étalage. Interrogé, le responsable de la grande surface de Bagatelle, a nié avoir demandé que des vigiles soient armés de matraques. Il a soutenu que c’est la compagnie de gardiennage à laquelle la grande surface avait alloué le contrat de sécurité qui en avait décidé ainsi et a promis de rectifier auprès de celle-ci.
Pour la CAP, armer des agents de matraques équivaut à considérer les consommateurs comme des voleurs potentiels et ainsi semer le doute quant à la confiance que des propriétaires de grandes surfaces font à ceux-ci. Déjà, avec l’avènement des grandes surfaces et le libre-service, la relation clients-gérants n’est plus la même. L’amitié qui régnait entre les clients et les gérants semble s’estomper, ceux-ci n’étant dans la plupart des cas plus disponibles pour parler aux clients.
Pour en revenir aux agents armés de matraque, la CAP a voulu en savoir plus des autorités. Une requête a été déposée au poste de police de Moka en vue de savoir si ces agents de la compagnie de sécurité étaient autorisés par la loi à porter des matraques. Un des agents de police nous a expliqué qu’un agent peut porter une matraque, voire une arme, si la compagnie qui l’emploie a une autorisation de la police. La police a promis de vérifier cela auprès de la compagnie de sécurité et de décider de toute action future. Pour la CAP, cependant, même si la compagnie détient une telle autorisation, celle-ci ne devrait pas être étendue aux vigiles postés dans des magasins. Imaginez des agents de sécurité postés dans les hôpitaux portant des matraques !
L’organisation de consommateurs soutient que le fait de permettre aux vigiles de porter une matraque peut entrainer des excès, comme passer à tabac quelqu’un soupçonné de vol à l’étalage. Il faut savoir qu’un vigile ne peut que transmettre à la police tout cas de vol allégué à l’étalage et non prendre la loi entre ses mains.
Une semaine plus tard, les vigiles concernés ne portaient plus de matraques à la ceinture.
Grandes surfaces : ce qu'un vigile a le droit de faire ou pas
Un vigile me demande d’ouvrir mon sac, en a-t-il le droit ?
Non, un vigile ne peut exiger d’un client qu’il ouvre son sac (ou son coffre de voiture). Seul un officier de police judiciaire est autorisé à le faire. En cas de soupçon de vol, le vigile peut simplement demander au client de l’accompagner dans un local d’où il appellera un officier de police pour vérifier le contenu du sac (ou du coffre).
Un vigile me demande de l’accompagner dans un local, il porte des soupçons de vol sur moi. Peut-il me photographier ?
Non. Il doit avoir recours à la police. Il n’a ni le droit de vous photographier, encore moins d’afficher votre photo dans le magasin.
Un vigile peut-il procéder à une fouille corporelle sur moi ?
Non. Ce droit est réservé à la police. De plus, il échoit à une woman constable de procéder à une fouille corporelle sur une femme.
J’ai cassé par inadvertance une bouteille d’huile dans le magasin, avant de passer à la caisse. Suis-je tenu de la payer ?
Non, tant que l’article n’est pas passé en caisse, vous n’êtes pas tenu de régler un article cassé par maladresse. Signalez toutefois l’incident à un employé, pour éviter toute conséquence dommageable aux autres clients (sécurité, propreté du sol, glissade, coupure...).
Je me suis fracturé la cheville en glissant dans le magasin. Le magasin est-il responsable ?
Oui, la responsabilité civile du magasin est engagée. Un supermarché est tenu de veiller à la sécurité de ses clients (risque de chute de produits des rayons, hygiène, propreté…). En décembre 2010, le tribunal de grande instance de Montpellier, en France, a condamné Carrefour à verser près de 19 000 € à une personne victime d’une double fracture du fémur après avoir glissé sur une feuille de salade tombée du rayon des fruits et des légumes.
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