La violence dans les écoles a pris une ampleur inquiétante depuis ces deux dernières années. Sur les 15 cas d’agression physique d’enseignants rapportés, cinq ont été sujets à une enquête. L’on déplore également neuf cas d’agression verbale, notamment cinq au primaire et quatre au secondaire. Les principaux concernés attendent des mesures de sécurité concrètes.
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De 2014 à ce jour, le ministère de l’Éducation a enregistré une vingtaine de cas d’agressions sur des membres du personnel enseignant et non enseignant. Cette situation a fait l’objet d’une question du député Kavi Ramano à Leela Devi Dookun-Luchoomun, à l’Assemblée nationale, mardi 9 août. La ministre de l’Éducation a indiqué que ces agressions sont perpétrées et par des parents et par des élèves.
De leur côté, les enseignants réclament davantage de mesures de sécurité dans le milieu scolaire. Parmi les cas rapportés, l’on retient celui dans un collège d’état du nord, lorsqu’un enseignant a demandé à un marchand qui vendait des gâteaux à travers le grillage de l’établissement de quitter les lieux. Il a été par la suite passé à tabac par le fils du marchand et l’un de ses amis dans l’enceinte du collège.
Une consœur exerçant dans un collège des hautes Plaine-Wilhems a, pour sa part, reçu des coups de poing d’un élève à qui elle a fait des remarques. L’adolescent lui a aussi tiré les cheveux. Ces agressions sont jugées « alarmantes » par les enseignants. « C’est surtout dans les collèges qui accueillent des garçons, principalement ceux dont les résultats ne sont pas terribles, que l’on voit le plus grand nombre d’agressions. Les autorités doivent faire une étude pour comprendre les besoins des élèves », lance Dave Heerasing, qui compte une quarantaine d’années d’expérience dans l’enseignement.
La gestion laisse à désirer
Il estime, par ailleurs, que la gestion de tels cas laisse à désirer. « Les autorités prennent trop de temps à réagir lorsqu’un cas est rapporté. Souvent, l’on découvre aussi que c’est le collègue agressé qui a été transféré dans un autre établissement, alors que l’élève agresseur est toujours au collège. Il n’est renvoyé que quelques jours, sans plus. Les autres collègues doivent alors composer avec son comportement ! Ce qui n’est pas acceptable. »
Cet enseignant d’éducation physique estime qu’en agissant ainsi, l’élève est surprotégé et croit qu’il peut recommencer. Pour sa part, le président de l’Education Officers Union (EOU) Ally Yearoo se dit outré du comportement des élèves. Il explique qu’au fil du temps, certains sont verbalement agressifs et ne respectent ni les enseignants, ni l’autorité.
Au niveau du primaire, Vinod Seegum indique que les mesures de sécurité portent leurs fruits. En effet, depuis 2013, 13 écoles primaires ont un vigile qui assure la sécurité. Le président de la Government Teachers Union (GTU) fait ressortir que n’importe qui ne peut s’y rendre sans raison valable. Toutefois, une des ruses des parents est d’entrer à l’heure du déjeuner pour faire manger leurs enfants.
Les agressions physiques et verbales étant un acte d’indiscipline condamnable, le ministère de l’Éducation a pris certaines mesures pour les contrer. Des caméras ont été installées dans la plupart des collèges publics. Des vigiles sont placés dans 67 établissements scolaires. Les cas des collèges qui nécessitent plus d’attention sont à l’étude par les responsables et les syndicats.
Des patrouilles policières sont effectuées régulièrement aux abords des collèges. Une formation sur la gestion des émotions a été conduite dans huit écoles primaires. Au niveau des collèges privés, les responsables pourront embaucher un officier additionnel pour la supervision des locaux.
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