Violence domestique : agressée en pleine rue, elle se réfugie dans un autobus

Elle en a assez. Tina (prénom fictif), victime de violence conjugale, s’est enfuie du toit conjugal dimanche. Le compagnon de cette femme de 32 ans l’a suivie à motocyclette jusqu’à Baie-du-Tombeau, où il l’a agressée avec un casque en pleine rue. Elle est parvenue à se réfugier dans un autobus. Le compagnon est recherché par la police.

Cela fait cinq ans que Tina vit en concubinage. « Il a toujours été violent, mais je croyais qu’il allait changer », explique la jeune femme. Ses jours, dit-elle sont rythmés par les coups portés par son compagnon âgé de 35 ans. La raison principale avance-t-elle, « li fim sintetik ». À chaque fois, elle quitte la maison conjugale à Roche-Bois pour trouver refuge chez un proche. « J’ai à maintes reprises informé la police et quitté la demeure, mais il parvient toujours à me retrouver pour s’excuser. Je retourne alors avec lui en pensant qu’il changerait », explique-t-elle. 

Mais la situation n’a guère évolué. « La semaine dernière, il m’a frappée au pied avec un sabre. Il m’avait même ligotée et enfermée dans la maison », ajoute Tina. Elle précise qu’elle avait du mal à marcher après cette énième agression. « Monn oblize ress detrwa zour dan lakaz », dit-elle.

Le dimanche 1er mars, se sentant légèrement mieux, Tina est parvenue à sortir de la maison. « J’ai fait semblant d’aller à la boutique, mais je suis partie à Baie-du-Tombeau voir mes enfants nés d’une précédente union. J’ai demandé de l’argent à un de mes proches pour me dépanner. Mais mon compagnon a su que je m’enfuyais et il m’a suivie à motocyclette. » 

Elle a cependant pu voir ses enfants pendant un bref instant. Mais alors qu’elle repartait, elle a croisé son compagnon. Ce dernier lui a dit de monter en croupe sur la motocyclette et elle a décliné. « Linn pran enn royard lin batt mwa. Linn tapp mwa koutt helmet, monn bizwin sove. Monn rent kot mo fami, monn bizwin pass par la porte derryer. Linn vinn rod mwa », relate la trentenaire. Après un instant, elle est sortie de sa cachette mais est de nouveau tombée nez à nez avec son concubin. « Linn rod tapp mwa enkor. Ti ena enn biss pe all Port-Louis, monn galope, monn rente dans biss-la », explique-t-elle. 

Malgré cela, le compagnon ne l’a pas quittée d’une semelle. « Il a suivi l’autobus jusqu’à la place de l’Immigration. J’en ai profité pour le semer », ajoute Tina. Elle s’est rendue chez une proche et ensemble, elles se sont rendues à l’hôpital de Pamplemousses. Après avoir obtenu les premiers soins, elle a été hospitalisée. « Il m’avait dit qu’il avait balafré sa première compagne et qu’il comptait me taillader sur tout le corps. Je n’en peux plus », avoue- t-elle. La police de Baie-du Tombeau a été alertée.