Armes tranchantes, battes de baseball, échanges de coups. Le Square Kadafi, à Plaine-Verte, a été le théâtre d'un violent affrontement dans la nuit de mercredi. C'est une histoire d'oriflammes qui a mis le feu aux poudres. D'un côté, des partisans du Front Solidarité Mauricien (FSM) de Cehl Meeah et, de l'autre, des activistes de l'Alliance du Changement de la circonscription numéro 3 (Port Louis Est-Port Louis Maritime).
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Selon des partisans de l'Alliance du Changement, ils s'affairaient à orner le square Kadafi d’oriflammes aux couleurs de l'Alliance du Changement (rouge, bleu, mauve et jaune) quand la situation s'est envenimée. Lors de cette violente altercation, deux activistes de l'Alliance du Changement, Reza Olitte et Ismail Ollite, ont été blessés. Le lendemain (jeudi), ils ont consigné leur déposition au poste de police de Plaine-Verte. Les limiers, placés sous la supervision du surintendant Sam Bansoodeb, ont démarré une enquête pour identifier et retrouver les auteurs de ces agressions.
Pa ti ankor fixe ni redi sa oriflam-la
La police a déjà procédé au visionnage des images des caméras Safe City installées au Square Kadafi. Elle compte examiner d’autres enregistrements vidéo de particuliers qui, depuis jeudi, sont mis en ligne sur différentes plateformes des réseaux sociaux.
L'une des victimes de cette agression, Reza Olitte, activiste de l'Alliance du Changement, déclare que dans la nuit de mercredi, lui et son équipe procédaient à l'installation d’oriflammes dans le cœur de Plaine-Verte, au square Kadafi : « Ti enn moman de plezir, bann zanfan ek gran dimounn ti pe met oriflam ». Il avance que la situation a viré au cauchemar quand le leader du FSM, accompagné de ses hommes de main, a débarqué sur place. « Enn oriflam inn pass lot zot foto. Pa ti ankor fixe ni redi sa oriflam-la. A okenn moman nou pann kouver foto Cehl Meeah », explique ce boucher de profession.
Il affirme que Cehl Meeah a exprimé sa colère sur place : « Li dir mwa mo pa gagn drwa met oriflam. Mo dir li ankor pe atase-la, taler to pou trouve ki pann kouver to foto », explique cet habitant de Plaine-Verte. D'un coup, le ton est monté entre les deux hommes. « Ti ena pavyon MSM, FSM lor ronpwin andan, dimann li si nounn kass sa ? », s'interroge cet activiste, accusant Cehl Meeah d'avoir proféré des menaces de mort à l'encontre des partisans de l'Alliance du Changement.
À ce moment-là, le Square Kadafi s'est transformé en un véritable champ de bataille :
« Zonn trouve pa pe kav lager ar nou kout pwin, kout pie, zonn ale tir sab ». Des tout-terrain et camionnettes transportant des partisans du FSM débarquent. Plusieurs hommes, visiblement en surnombre, posent pied à terre. Les oriflammes de l'Alliance du Changement sont arrachées sous les regards des passants. À ce moment, Reza Olitte affirme que les partisans de l'Alliance du Changement ont aussi été attaqués avec de la sauce pimentée :
« Zonn pran dilo vineg ek pima met ansam ek zot inn pez dan nou lizie », relate-t-il. La circulation routière est perturbée sur place et la tension monte d'un cran.
C'est bien après que les premiers véhicules de police accèdent aux lieux des incidents. Mais cela ne calme guère l'ardeur des partisans déchaînés. Les deux blessés, Reza Ollite et Ismail Ollite, sont conduits au poste de police de Plaine-Verte dans un premier temps, avant d'être transférés dans une clinique privée. Après leur traitement, ils ont pu rentrer chez eux.
Face à ce déchaînement de violence, la police a rehaussé le niveau de sécurité dans la région avec différentes unités mobilisées pour parer à toute éventualité.
Cehl Meeah : « Li ti bizin konn servi kouto »
Le leader du Front Solidarité Mauricienne (FSM) affirme que ce dérapage était l'œuvre de ceux qui réclament le report des élections législatives : « Zot ti pe anserkle mo foto avek zot bann oriflam, zot bann bandrol. Nounn parl avek zot, zot pann oule konpran, zonn tir kouto. Se lerla ki sa inn dezenere. Leskalad inn realize petet zot parmi bann ki oule ranvoy eleksion », déclare Cehl Meeah lors d’une conférence de presse jeudi. Au sujet des blessés dans le camp de l'Alliance du Changement, il renvoie la balle à ses adversaires politiques : « Li ti bizin konn servi kouto avan li vini, li pa kav nek tir kouto. Letan so bann kamarad mem anvelop ar li, li gagn koupe par li mem. Pa bliye inn tir sab dan enn loto rouz, si ti tir sa dan loto ver zot akiz mwa tou de swit. Monn desann lor terin mo mem, monn exziz ki mo bann dimounn sorti, na pa kontign lager ».
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