Fait singulier ce mercredi 6 avril. L’Independent Commission against Corruption a procédé aux interrogatoires de deux membres du Parlement durant la même journée.
En l’occurrence ceux du ministre des Affaires étrangères, Vishnu Lutchmeenaraidoo, et du député Raj Dayal, l’ex-ministre de l’Environnement. Récit de cette folle journée, au quartier général de la commission anticorruption, à Moka.
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08 h 41
Vishnu Lutchmeenaraidoo arrive au siège de l’Independent Commission against Corruption (Icac). Son rendez-vous avec les limiers est fixé à 9 heures. Il est accompagné de son avoué, Me Jaykar Gujadhur. Affichant un sourire discret, le ministre des Affaires étrangères passe devant les journalistes et les photographes de presse. Bombardé de questions, il répond qu’il ne souhaite pas faire de commentaires avant son interrogatoire. Il finira, toutefois, par lâcher ces quelques mots : « Je suis plus que serein. Strictement, sur le plan de l’enquête, que ce soit l’aspect technique et légal, nous avons 100 % raison mais je ne contrôle pas la dimension politique. » Quelques minutes plus tard, son avocat, Me Maxime Sauzier, Senior Counsel, arrive au quartier général de l’Icac. Il sera rejoint par Me Ajay Daby qui explique qu’il assiste aussi l’ancien ministre des Finances.
09 h 48
Raj Dayal arrive, à son tour, à la commission anticorruption, accompagné de son fils, Me Avineshwur Dayal, qui est aussi son avocat. Décontracté, le député affiche un large sourire. Le temps de faire un salut de la main, il est rapidement entouré de journalistes. « Je suis serein. J’ai habitude. J’ai été commissaire de police. Vous vous rappelez de l’épisode Antoine Chetty ? » lâche-t-il avant d’entrer dans les locaux de l’Icac.
10 h 00
Quelques badauds sont aux abords des locaux de la commission anticorruption. Certains expriment leurs sympathies à Raj Dayal.
12 h 49
Me Ajay Daby ressort du bureau de l’Icac. Il n’a pas encore franchi le seuil de la porte qu’il donne déjà une déclaration, pour expliquer où en sont les choses. Il dit qu’il assiste à la fois Vishnu Lutchmeenaraidoo et Raj Dayal pour leurs déclarations respectives à l’Icac. « Pour la première fois, je suis assis sur deux chaises », lance-t-il. Il se dit satisfait de la façon de procéder de la commission anticorruption. L’avocat éludera une question : celle de savoir si ses deux clients sont en état d’arrestation.
13 h 07
Vishnu Lutchmeenaraidoo quitte les bureaux de l’Icac. Affichant un air fatigué, il indique qu’il devra revenir pour faire face aux enquêteurs. « Je ne peux pas faire de déclaration. La raison est simple : la déposition n’est pas encore terminée », dit-il brièvement. À la question de savoir s’il démissionnera en tant que ministre, il répond : « Ou pe reve ankor. » Il s’engouffre aussitôt dans sa voiture pour quitter les locaux de l’Icac. Un nouveau rendez-vous sera fixé pour qu’il poursuive sa déposition à la commission, en fonction des disponibilités de son avocat, Me Sauzier.
13 h 15
L’attention est désormais braquée sur le cas de Raj Dayal. Celui-ci quitte les bureaux de l’Icac précipitamment. Entre-temps, des policiers qui y sont affectés sont en alerte. La voiture à bord de laquelle Raj Dayal est véhiculé s’engage sur la route, alors que son avocat Me Ajay Daby est toujours à l’intérieur des locaux. Un policier en civil, qui semble vouloir faire part d’un développement au député, tente de rattraper le véhicule, en vain.
13 h 30
Raj Dayal est de retour à l’Icac. Dans une brève déclaration, il explique qu’il a été rappelé par les limiers. Il pénètre les bureaux de la commission anticorruption.
14 h 30
Me Ajay Daby fait une apparition sur le palier du bâtiment. Il confirme que son client a été arrêté sous l’article 4 de la Prevention of Corruption Act (PoCA) qui traite du délit de « bribery by public official ». L’avocat ajoute qu’il n’y aura pas d’objection pour la remise en liberté conditionnelle de son client. Raj Dayal quitte alors le bâtiment pour la Cour. Il est accompagné de policiers en civil.
14 h 49
Raj Dayal arrive à la New Court House. Dans l’enceinte du bâtiment, plus précisément au rez-de-chaussée, un certain nombre de policiers sont présents, déployés pour assurer la sécurité de l’ancien ministre de l’Environnement. Des barrières en métal ont été placées autour de la salle d’audience numéro un.
15 h 00
Raj Dayal est libéré sous caution, après avoir rempli les formalités de la caution fixée à Rs 15 000 et signé une reconnaissance de dettes de Rs 300 000. Il quitte la New Court House, après une déclaration tonitruante sur le seuil de la salle d’audience.
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