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Vente à l’encan des produits agricoles : un rapport souligne les risques d’effondrement des prix

Un rapport a été soumis au gouvernement pour contester la centralisation des marchés de gros. L’accessibilité, l’effondrement des prix, les pertes d’emplois figurent parmi les dangers identifiés.

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Le projet du gouvernement de centraliser la vente à l’encan des produits agricoles passe mal. Le ministère de l’Agro-industrie veut instituer un unique marché de gros à Belle-Rive pour remplacer ceux de Port-Louis, de Flacq et de Vacoas.

En vue de la centralisation, les planteurs et encanteurs subiraient, depuis, des pressions pour délaisser peu à peu ces trois marchés. Un rapport a été rédigé par Amarjeet Beegoo, planteur et consultant en commerce équitable et en agriculture durable. Ce rapport, soumis au ministère de l’Agro-industrie, met en exergue les faiblesses du système et les revendications des planteurs et des encanteurs.

Après avoir dressé un tableau du système actuel de la vente à l’encan, le rapport identifie cinq raisons pour expliquer la résistance contre le projet de centralisation. Parmi elles, le risque d’un effondrement des prix.

« Centralizing the auction will result in gluts of same variety of vegetables and there is a very high risk of vegetables being sold at prices which are below their cost of production », estime le rapport.

L’accumulation des légumes dans un seul point de vente ferait réduire considérablement leur prix. Un avantage certain pour les consommateurs, mais un coup dur pour les planteurs.

Un des autres problèmes identifiés est la mobilité. « The very reason why auction are dispersed in three different directions is that it is close to planting areas and close to or next to vegetable markets. »

L’élimination de ces marchés de gros pour un unique marché à Belle-Rive enlèverait cet avantage stratégique. Sans compter que cela coûterait plus cher d’y transporter les légumes.

L’autre souci concerne les personnes qui gagnent leur vie en travaillant dans les marchés de gros, essentiellement les porteurs. « They are normally poor people earning a decent living by carrying goods and most porters live close to Auction Market. »

Abandonner le projet

Les autres acteurs qui seraient affectés par ce changement seraient les marchands de légumes. La centralisation va tuer le système de crédit qui leur permet actuellement de payer les encanteurs une semaine après voir vendu leurs légumes. La plupart des légumes sont fragiles et gagneraient à ne pas être transportées sur de longues distances.

La dernière objection mise en avant par le rapport a trait à la concurrence des grosses compagnies sucrières. « Allowing sugar estates to sell in the wholesale market will make small planters go out of business and certain vegetables such as patol, pipangaile and bittergourd will not be seen on stalls. »

Le rapport recommande d’abandonner totalement le projet de centralisation. Pour faciliter les accès, il suggère que le marché de gros de Port-Louis soit déplacé près de l’autoroute M3, celui de Flacq près de la nouvelle caserne de pompiers. Le marché de Vacoas, le plus important en termes de volume, devrait être agrandi.

 

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