
Lors de son audition vendredi devant la Commission d’enquête sur la vente des 23 % de la BAI au sein de Britam Kenya, Roshi Bhadain a rejeté tous les torts sur le ministère des Finances.
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Il était la star witness, pour reprendre les mots de Bushan Domah, président de cette commission. Roshi Bhadain s’est totalement dédouané de ce deal de Rs 2,3 milliards. Pour l’ex-ministre des Services financiers, cette commission n’a aucune raison d’être, car à aucun moment il n’y avait eu d’offres fermes de qui que ce soit pour les racheter à Rs 4,3 milliards.
Documents à l’appui, il a aussi soutenu qu’il n’a jamais été partie prenante de la prise de décision et que c’est plutôt du côté du ministère des Finances qu’il fallait fouiller.
Tout débute par le retrait du permis bancaire de la Bramer Bank le 2 avril 2015. « La décision avait été prise durant la nuit par le ministre des Finances d’alors, Vishnu Lutchmeenaraidoo, et le Gouverneur de la Banque de Maurice », précise l’ex-ministre. Cet acte a provoqué la chute de la BAI, actionnaire de la Bramer Bank à hauteur de 75 %.
« Le conseil des ministres ne savait pas. Il l’a appris le lendemain. Moi-même je n’étais pas au courant », dit-il. Roshi Bhadain qualifie ce retrait de permis de « décision hâtive, car la banque était le poumon de la BAI. Avant de prendre une décision aussi drastique, il fallait consulter et examiner les conséquences ».
Seule offre valable
L’ex-ministre précise que la seule offre valable pour racheter les actions de Britam Kenya provenait des actionnaires de Britam Kenya, car les autorités kenyanes ne voulaient pas qu’une compagnie étrangère rachète ces actions.
Vendre à ces actionnaires était donc la seule option valable, aux yeux de Roshi Bhadain. Et de préciser qu’il n’a jamais été question que ces actionnaires achètent les actions à Rs 4,3 milliards et que le dossier était entièrement piloté par le ministère des Finances.
Roshi Bhadain souligne « qu’à aucun moment il n’y a eu de réunion par rapport à Britam à mon ministère ». L’ex-ministre reconnaît cependant que le prix de Rs 2,3 milliards est un bon prix, étant donné les circonstances. S’il fallait prendre en compte la valeur de l’action au moment précis de l’achat, le gouvernement aurait récolté Rs 1,7 milliard, dit-il. La partie mauricienne a donc pu obtenir bien plus. Puis, il y avait urgence, car il fallait procéder au remboursement des victimes de Super Cash Back Gold.
« Nous voulons savoir qui a pris la décision de vendre. Cela n’a rien à voir avec vous », lance Bushan Domah à un certain moment. « La décision a été prise par le ministère des Finances », repond Roshi Bhadain.
Ce dernier précise cependant que « tous ceux qui ont travaillé sur ce dossier, que ce soit Vishnu Lutchmeenaraidoo ou Pravind Jugnauth, n’avaient pas de mauvaise intention ».
Bushan Domah : «How do you run this government ?»
« Il y a des gens qui ne font pas leur travail. Ceci n’est pas ce que j’appelle de la bonne gouvernance », commente Bushan Domah. Il déplore comment des décisions ont été prises et que des réunions aient eu lieu sans procès-verbaux. « Ceci nous tracasse. Comment est-ce que le gouvernement est dirigé ? How do you run this government ? » a lâché Bushan Domah.

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