Magazine

Vent d’un rêve : la musique pour le développement de l’individu

Tenir les jeunes de Résidence-Mangalkhan loin de la rue, de la drogue, de l’oisiveté et la délinquance. C’est l’objectif que s’est fixé l’association Vent d’un rêve depuis 2011. Zoom sur cette association artistique et communautaire.

Publicité

« En plus des cours de chants et d’instruments, les enfants apprennent aussi les rudiments de la musique : la lecture, le rythme et l’harmonie, à travers les jeux »

Vent d’un rêve est un projet communautaire porté par quelques adultes de la région déterminés à accueillir les enfants du quartier avec la musique. Sept ans après, l’aventure se poursuit. Loin du quartier chic et huppé de Floréal, se trouve Résidence-Mangalkhan.

Considérée comme l’une des 38 poches de pauvreté à Maurice, elle regorge de talents. Des talents qui ont été dévoilés par l’association Vent d’un rêve.

Inspirée par El Systema de Caracas, du Venezuela, Music to street children in favelas, Leslie Merven, musicienne, en compagnie de deux parents, Jocelyne Ramasawmy et Patricia Duhem, et deux jeunes, Michele Jeannot et Clothilde Ramen, tous de Mangalkhan et de Floréal, mettent la main à la pâte pour donner naissance à Vent d’un rêve. Emmener la musique à la Résidence et mettre sur pied un orchestre.

« Quelques jeunes adultes de la Résidence, qui avaient terminé leurs études secondaires, ont été formés par Leslie Merven à travers la chorale de la paroisse et avaient pris l’initiative de consulter les familles de l’endroit rue par rue, pour savoir si cela les intéresserait que leurs enfants fassent de la musique », explique Daniel Merven, président de l’association.
Résultats de la démarche : 60 enfants se sont inscrits en janvier 2011 pour vivre cette expérience musicale communautaire. Vent d’un rêve était né  !

Des associations comme Ailes et Association sportive, entre autres, déjà établies dans le coin, hébergent le projet, mais quelques fois, cela se passe dehors, protégé de la pluie par des auvents. Les mamans se joignent à cette belle initiative, qui est alors financièrement soutenue par la Fondation spectacles et culture, de Paul Olsen.

« Petit à petit, ce projet communautaire s’est épanoui. L’association a été formée et enregistrée en 2012. Nous sommes passées de 60 enfants à 120, puis à 150 en 2016. »

Et comme l’association a évolué, la structure devenait plus complexe. Vent d’un rêve s’est professionnalisé. « En 2014, nous avons formé le comité de gestion, composé de professionnels de la musique, des finances, de parents et de jeunes de la Résidence. Les salaires sont structurés. Nous avons acquis une indépendance financière grâce au CSR », lance le président de Vent d’un rêve.

Cours diversifiés

Au fur est à mesure que l’association se développe, les cours de musique se sont aussi diversifiés. Les enfants ont maintenant le choix entre la flûte à bec, la clarinette, la flûte traversière, la trompette, le trombone, le violon, le violoncelle, la contrebasse, le piano, le djembé et la batterie. Une panoplie d’instruments pour leur développement.

« En plus des cours de chants et d’instruments, les enfants apprennent aussi les rudiments de la musique : la lecture, le rythme et l’harmonie, à travers les jeux. Ils découvrent les différentes périodes : baroque, classique, romantique, etc. et les musiques du monde », explique Daniel Merven.

Les différentes activités qu’offre le centre aident au développement personnel de l’enfant, avance notre interlocuteur. « Le fait de chanter, de lire de la musique, de jouer d’un instrument et d’interagir régulièrement en groupe conduit les enfants à la discipline, la concentration, le respect, l’organisation, la confiance, l’appréciation de la musique et de l’art, à la découverte de leur talent et à l’amélioration scolaire », indique-t-il.

À la suite de l’expansion de leurs activités, l’espace devient très vite trop petit. En 2015, l’association fait l’acquisition d’une maison au cœur de Résidence-Mangalkan pour y accueillir un plus grand nombre d’enfants dans un cadre plus sain, sécurisé et approprié à l’apprentissage de la musique.

« Très vite s’est fait aussi sentir le besoin d’offrir aux enfants des cours d’alphabétisation et d’art et craft, pour aider dans leur développement intégral. Un programme d’alimentation complémentaire leur est aussi offert », poursuit notre interlocuteur.

La musique est une chose que Vent d’un rêve prend très au sérieux. Les enfants ont la possibilité de participer aux examens de la Royal School of Music de la 1re à la 5e année, avec jusqu’à vingt candidats retenus chaque année. Il y a aussi les examens internes.

Ce projet communautaire, qui avait débuté avec quelques adultes ambitieux, s’est développé et il est maintenant reconnu par les professionnels de la musique. « Tous les ans, tous les enfants participent à plusieurs Music Days, à des Christmas Carols dans le quartier, à Eurêka avec des étudiants et des enseignants seniors. Ils ont aussi eu la chance de jouer avec des groupes locaux à travers l’île, comme celui d’Éric Triton.

Ils ont aussi eu l’occasion de côtoyer des groupes internationaux des États-Unis et de la Suisse », lance le fondateur de Vent d’un rêve. Des concerts sont régulièrement organisés pour permettre aux enfants d’exprimer leurs talents en public et aux parents de constater les progrès de leurs enfants.

Vent d’un rêve se veut professionnel à tous les niveaux. Ainsi, pour que les enfants soient bien instruits, il leur faut des encadreurs bien formés. Le projet encourage donc les professeurs à améliorer leurs qualifications à travers des cours spéciaux et il finance leurs examens de la Royal School of Music.

Vent d’un rêve inspire et insuffle de l’espoir aux jeunes de Résidence-Mangalkan, qui a aujourd’hui son orchestre.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !