Plus les années passent, plus on a l’impression que le monde politique est un vaudeville. Vous savez, ces petites comédies légères se déroulant souvent dans un lieu clos. Sauf qu’ici, la comédie légère vire parfois à la tragédie, genre soap opera. Elle en a d’ailleurs une des caractéristiques : la durée.
Comme tout soap opera qui se respecte, la politique locale a comme acteurs principaux des gens qui sont à l’écran depuis longtemps, parfois très très longtemps. Et quand un personnage principal disparaît, il est (trop) souvent remplacé par son fils, voire par son petit-fils.
Analysons le côté vaudeville de la politique locale. Nos politiciens semblent évoluer dans un monde séparé de tout le reste. Un monde dont les citoyens ne sont plus que des spectateurs ou, au mieux, des commentateurs. La fonction de ces derniers est limitée à redistribuer les rôles une fois tous les cinq ans, mais en utilisant uniquement les mêmes acteurs.
Car la politique, c’est un monde en soi. Avec ses propres codes, sa morale, son sens de l’éthique, ses valeurs et ses réalités. Et ses acteurs, comme ils jouent en isolation, ont tendance à adopter les mêmes reflexes et à penser que l’univers tout entier adhère à leurs règles. Ce qui est loin d’être le cas !
Jusqu’ici, le public est passif. Il risque un jour de vouloir demander un remboursement, à force de voir du mauvais cinéma. L’on n’en est cependant pas encore là.
Cette semaine-ci, on a eu droit à un mini-coup de théâtre et la suite d’un récit secondaire. Le premier est venu du bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP). Au gouvernement, l’on croyait que le scénario allait s’arrêter sur l’acquittement de Pravind Jugnauth dans l’affaire MedPoint le 25 mai dernier. Cependant, Satyajit Boolell a opté pour les prolongations.
Fort de son pouvoir totalement discrétionnaire, le DPP a décidé de faire appel au Privy Council contre l’actuel ministre des Finances. Une situation inédite dans l’île Maurice post-indépendance, mais qui donne une nouvelle preuve de l’indépendance du DPP.
Quant au récit secondaire, il concerne le no 3 du gouvernement et le Deputy Leader du MMM. La trame se joue depuis plusieurs semaines déjà, mais jeudi, Showkutally Soodhun a promis de reprendre le bail d’un terrain que détient Reza Uteem sur les pas géométriques à Quatre-Cocos. Raison : le député mauve insiste trop sur l’affaire du bail sur les pas géométriques à Grand-Baie, détenu par le fils de Showkutally Soodhun et dans laquelle le rôle exact du politicien reste encore à être éclairci. Ça, c’est la mauvaise histoire de la semaine.
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