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Vaccination contre la Covid-19 : la réticence parmi certains frontliners persiste

La campagne de vaccination se poursuit.

La campagne de vaccination se déroule bien en dépit de la réticence observée parmi certains frontliners. C’est ce qu’affirme le Dr Zouberr Joomaye, président du National Covid-19 Vaccination Committee.

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«Nous avons un calendrier de vaccination que nous avons établi en fonction du stock de vaccins dont nous disposons. Notre objectif est de vacciner en priorité 45 000 frontliners. Nous allons le faire par rapport à la capacité que nous avons ». C’est ce que nous a fait comprendre le Dr Zouberr Joomaye.

Selon lui, deux semaines après le lancement de la campagne de vaccination, le 26 janvier dernier, les choses se déroulent selon le programme établi. « Le nombre est actuellement de 700 à 800 vaccins par jour  », a-t-il affirmé. Cela, en dépit de la réticence de certains qui est toujours palpable. Le président du National Covid-19 Vaccination Committee souligne qu’il y a une campagne de sensibilisation qui a été effectuée pour expliquer l’importance de la vaccination. Il regrette que des informations contradictoires circulent dans les médias, autant sur le plan international que local, sur le vaccin. « Ces renseignements sont infondés et suscitent la méfiance », déplore-t-il. 

Notre interlocuteur rappelle que le vaccin n’est pas obligatoire et que chaque candidat peut prendre une décision éclairée à la suite des informations qui lui sont données. Cela, avant qu’il n’appose sa signature sur le formulaire de consentement qui a été validé par le State Law Office. Selon lui, le personnel de santé est connu pour être réticent en ce qu’il s’agit de n’importe quelle campagne de vaccination. « Se basant sur leurs connaissances de la médecine et la rapidité avec laquelle le vaccin a été élaboré, ils ont certaines appréhensions. Ils comprennent que c’est un vaccin à risque. Mais il faut dédramatiser les choses, des vaccins on en fait depuis un siècle », explique-t-il. 

Le Dr Philip Lam, spécialiste en médecine interne, abonde dans le même sens. Pour lui, le bénéfice est plus grand que le risque en ce qu’il s’agit des vaccins contre la Covid-19. « Je ne comprends pas pourquoi il y a autant de réticence. Cela a été le cas avec celui de la grippe », avance-t-il. Il souligne que ce n’est qu’à Maurice qu’il y a cette réserve, car le pays est « Covid-safe » et certains préfèrent attendre. Selon lui, c’est un peu jouer avec le feu, car si par malchance il y a un cas de la variante sud-africaine connue pour être très contagieuse, la pandémie pourrait reprendre.  Le Dr Philip Lam fait ressortir que dans la vie, il faut savoir peser le pour et le contre. «  Les bénéfices du vaccin sont plus importants que les risques  », insiste-t-il. Cela, même si l’efficacité du vaccin n’est que de 65 %.

Le spécialiste en médecine interne fait comprendre qu’il faut commencer maintenant, afin que la population soit immunisée. Il ajoute également qu’il ne faut pas croire que la Covid-19 va s’en aller du jour au lendemain. « Elle va prendre des années avant de disparaître », lance-t-il. Le Dr Lam fait aussi ressortir que cela va dépendre de notre degré d’immunité. Par ailleurs, les gestes barrières doivent continuer. « Il y a deux façons de ne pas être infecté par la Covid-19 : rester à la maison pour ne pas être en contact avec n’importe qui. Pour sortir, il faut se protéger en se faisant vacciner, porter le masque convenablement et garder une distance physique ». Le médecin déplore que nombreux portent le masque n’importe comment.

2 391 personnes vaccinées

21 jours après le lancement de la campagne de vaccination contre la Covid-19, le nombre de personnes vaccinées n’évolue pas beaucoup. Selon les derniers chiffres du ministère de la Santé, elles ont été 2 391, au jeudi 12 février, à s’être fait vacciner. La compilation était toujours en cours pour le nombre effectué le lundi 15 février. Ce chiffre est bien en deçà de la capacité quotidienne de 5 000 vaccins qui avait été annoncée initialement. En cause, la réticence des frontliners, notamment parmi le personnel de la santé. Selon plusieurs sources, l’efficacité du vaccin est remise en question. Nombreux sont ceux qui craignent d’éventuels effets secondaires à long terme. Ce qui est techniquement possible, selon le Dr Philip Lam. « Quand on élabore un vaccin, on observe pendant plusieurs années ses effets avant d’autoriser sa commercialisation. Ce qui n’a pas été possible avec les vaccins contre la Covid-19 », concède-t-il. Il souligne, en outre, que les laboratoires ont précisé que les vaccins sont « for emergency use ». 

Six nouveaux cas détectés

Le ministère de la Santé a détecté six nouveaux cas importés durant le week-end écoulé. Il s’agit de quatre passagers qui sont arrivés à Maurice après avoir transité par Dubaï et deux passagers en provenance de France. Selon le ministère de la Santé, « l’état de santé des patients est stable et ils ont été admis dans un centre de traitement de Covid-19 du ministère. »  Jusqu’à présent, Maurice a enregistré 601 cas de Covid-19. 1 168 personnes sont en quarantaine et 554 ont été guéries de la maladie. Le nombre de cas actifs est de 36 en ce moment.

Vers un éventuel changement du protocole

De quatre semaines actuellement, le protocole pour l’administration de la deuxième dose du vaccin AstraZeneca-Oxford pourrait passer à entre 8 et 12 semaines. C’est ce que nous a expliqué le Dr Philip Lam. Mais tout va dépendre de la décision du National Covid-19 Vaccination Committee qui va se réunir ce mardi 16 février.  Ce changement de protocole fait suite aux nouvelles recherches et observations notées en Grande-Bretagne, où la deuxième dose a été administrée entre 8 et 12 semaines en raison d’une pénurie de vaccins. Suite à cela, il a été observé que le vaccin est plus efficace. Suivant les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé qui a approuvé ce protocole, il sera proposé au National Covid-19 Vaccination Committee, pour qu’une décision soit prise à Maurice à ce sujet.

 

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