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Vaccin contre la Covid-19 : la quatrième dose pas obligatoire pour les plus de 65 ans

Ce sont les vaccins Pfizer et Moderna qui seront injectés en quatrième dose.

Alors que l’administration de la troisième dose de vaccin anti-Covid peine encore à convaincre, le gouvernement préconise une quatrième dose pour les personnes de plus de 65 ans et celles qui présentent une comorbidité. Cette nouvelle campagne de vaccination devrait démarrer à la mi-avril.

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Le High Level Committee sur la Covid-19 a pris la décision de permettre aux personnes âgées de 65 ans et plus, ainsi qu’à celles qui souffrent de comorbidité, de recevoir une quatrième dose de vaccin anti-Covid. Le ministère de la Santé a donc enclenché les préparatifs pour démarrer la campagne. Celle-ci devrait débuter vers la mi-avril, confie-t-on au niveau de ce comité présidé par le Premier ministre Pravind Jugnauth.

La seconde dose de rappel ne sera pas une obligation, mais une recommandation. Dans un premier temps, seule la tranche de la population jugée le plus à risque sera concernée. « Nous verrons ensuite pour les autres. Tout dépend de l’évolution de la situation et de ce que décident d’autres pays, ainsi que l’Organisation mondiale de la santé », indique-t-on au High Level Committee. Ce sont les vaccins Pfizer et Moderna qui seront injectés en quatrième dose. Le ministère de la Santé dispose d’un stock suffisant des deux vaccins.

Lors d’une fonction, vendredi, le Premier ministre a expliqué le raisonnement du gouvernement. « Face à la situation actuelle, nous proposons la deuxième booster dose. Surtout pour les seniors, ceux souffrant de maladies et les étudiants. Le vaccin n’offre pas une immunité, mais plutôt une protection. Le nombre de cas de Covid-19 à Maurice est encore élevé. »

La campagne pour la troisième dose continue en parallèle. Elle avance plus lentement que prévu. Selon les derniers chiffres communiqués vendredi, 606 096 personnes avaient reçu une dose de rappel du vaccin, alors qu’un peu moins d’un million de Mauriciens s’étaient fait administrer les deux premières doses.

Le Dr Shameem Jaumdally, virologue mauricien travaillant en Afrique du Sud, déconseille pour le moment de contraindre les gens à se faire injecter une quatrième dose. « Il faut être absolument sûr de son utilité avant d’obliger les gens. D’ailleurs, aucun pays n’oblige sa population, ni même une partie de sa population, à recevoir une seconde dose de rappel. »

Par contre, il préconise la première booster dose à Maurice : « au début de la campagne de vaccination, nous avons eu des vaccins pas vraiment efficaces tels que Sinopharm ou Covaxin. Les personnes vaccinées avec ces produits ne sont pas assez protégées contre une forme sévère de la Covid-19. »

Selon lui, valeur du jour, 30 à 40 % de la population a déjà été infectée. Cela serait surtout dû à la propagation rapide du variant Omicron depuis quelques mois. Et cela limite aussi l’intérêt immédiat de la seconde dose de rappel. Car plus une personne a été exposée à la Covid-19, plus elle est protégée contre une forme grave de la maladie, du moins pour un certain temps.

Un autre facteur entre en jeu : le traitement contre la maladie. « Auparavant, nous n’avions pas encore de traitement efficace pour ceux qui développaient une forme grave de la maladie. Mais maintenant, en France, en Grande-Bretagne et aux États-Unis, entre autres, ils commencent à utiliser le Paxlovid, la pilule développée par Pfizer. Celle-ci montre une efficacité de 70 à 80 % contre les formes sévères, alors que le Molnupiravir se situe entre 20 et 30 %. » De plus, Pfizer autorise, pour le Paxlovid, la production de génériques pour les pays à faibles revenus. Il n’y aura donc pas de problème de prix, ni d’accessibilité. Le Paxlovid est commercialisé depuis le début de cette année.

Ce que recommandent les autres pays

  • Royaume-Uni : Le National Health Service britannique a recommandé, fin mars, une quatrième dose aux personnes de plus de 75 ans et aux immunodéprimés.
  • Allemagne : L’injection d’une quatrième dose est recommandée aux personnes de plus de 70 ans, aux personnes vulnérables et au personnel de santé.
  • France : Depuis le jeudi 7 avril, la quatrième dose de vaccin est accessible à partir de 60 ans, au moins six mois après le premier rappel ou la dernière infection à la Covid-19. Depuis le 14 mars, les plus de 80 ans ayant reçu leur dose de rappel depuis au moins trois mois et tous les patients immunodéprimés peuvent recevoir une quatrième dose.
  • États-Unis : Depuis le 29 mars, la Food and Drug Administration américaine autorise une deuxième booster dose avec les vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna pour les personnes de 50 ans et plus, au moins quatre mois après la troisième dose. 
  • Israël : Depuis le 3 janvier, la quatrième dose est recommandée aux plus de 60 ans, au personnel médical et aux employés des établissements de santé et de protection sociale. Les personnes immunodéprimées sont concernées depuis le 31 décembre.

Micro Trottoir

Vidoushi Purgaus, 20 ans : « Je suis partagée »

« Je suis partagée. D’un côté, je sais que la protection que nous procure le vaccin s’étiole avec le temps et qu’il est nécessaire de renouveler la dose. De l’autre, je me soucie du potentiel impact néfaste que la vaccination périodique pourrait avoir sur notre organisme. » 

Marie Cynthia Petit, 35 ans : « Il ne faut pas se précipiter »

« On devrait laisser le choix aux Mauriciens de faire ou non cette quatrième dose. C’est une bonne chose de promouvoir la vaccination pour la protection de la population. D’ailleurs, plusieurs pays ont opté pour une quatrième dose du vaccin anti-Covid-19, mais on ne peut pas leur emboîter le pas sans analyser le contexte local. »

Sangita Dhongde, 40 ans : « Une quatrième dose serait inutile »

« Avec le temps, la Covid-19 s’apparentera à la grippe saisonnière et notre corps développera des anticorps. Résultat : la Covid-19 sera moins mortelle. Je suis d’avis qu’une quatrième dose serait inutile, car on a déjà reçu trois doses du vaccin et notre corps a eu le temps de s’adapter au virus. »

Anoushka Mungra, 50 ans : « Nous n’avons pas le choix »

« Tôt au tard, la quatrième dose deviendra sans doute obligatoire pour avoir accès aux lieux publics. À vrai dire, on n’est pas enthousiaste à l’idée de se faire vacciner une énième fois, mais nous n’avons pas vraiment le choix. »

Teddy Raumiah, 51 ans : « Je suis perplexe »

« Je ne suis pas du tout enthousiaste à l’idée d’une quatrième dose. La troisième dose a touché un faible pourcentage de la population, soit 43,1 %, selon les derniers chiffres. Ça en dit déjà beaucoup sur le faible engouement à se faire vacciner. Comment peut-on envisager une 4e dose avec de telles statistiques ? Je suis perplexe. »

Richa Lallchand, 20 ans : « Je m’inquiète des effets à long terme »

« Je suis assez mitigé concernant une quatrième dose. Je comprends que c’est fait dans le but de protéger la population, mais je m’inquiète des effets que le vaccin pourrait avoir à long terme. Pour l’instant, je ne suis pas entièrement contre, mais je ne peux cacher mon scepticisme face à un vaccin.

  • defimoteur

     

 

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