Aurélie Marrier d’Unienville s’est rendue à Cox’s Bazar, au sud-est du Bangladesh, pour une série de clichés sur les musulmans Rohingyas de l’état d’Arakan, au Myanmar, qui fuient les milices bouddhistes et des militaires birmans. Pour elle, cette tragédie démontre l’inhumanité dont l’homme est capable.
Publicité
Elle fait de l’humani-taire à travers la photo. Témoin des drames qui affligent des populations aux quatre coins du globe, la Mauricienne Aurélie Marrier d’Unienville s’est rendue au Bangladesh le mois dernier pour réaliser une série de clichés sur les Rohingyas de l’Arakan, qui fuient en masse les persécutions dont ils sont victimes en Birmanie. Caritas International, l’agence de presse Irin, spécialisée dans la couverture de crises humanitaires, Oxfam et l’ONG internationale WaterAid sont quelques-unes des organisations qui ont eu recours à ses images afin de conscientiser le monde face à cette horreur.
Photojournaliste freelance, dont les œuvres ont été publiées dans les grands médias internationaux, Aurélie Marrier d’Unienville a posé ses valises au Cox’s Bazar, une ville portuaire au sud-est du Bangladesh, où plus d’un demi-million de Rohingyas musulmans s’entasse dans l’un des plus grands camps de réfugiés au monde.
« Déchirant »
« En dépit de la gravité de la situation, dont j’avais pris connaissance au préalable, rien ne peut vraiment vous préparer à l’échelle du dénuement et de la souffrance dont vous êtes témoin. C’est vraiment déchirant », relate la jeune femme, qui a grandi en Afrique du Sud.
« J’ai rencontré des familles avec de jeunes enfants qui ont risqué leur vie en traversant un bras d’eau dans un bateau de bois branlant à la faveur de la nuit pour rallier le Bangladesh. Je me suis rendu dans un hôpital local, où une jeune fille était soignée pour de brûlures graves, après que sa maison a été incendiée par l’armée birmane. Dans la pièce d’à côté, un bébé se remettait d’une blessure par balle. Au camp de réfugiés, une femme enceinte de 8 mois m’a raconté comment elle a dû marcher 13 jours durant pour échapper à l’armée birmane. N’ayant que très peu de nourriture et d’eau comme subsistance, elle craint maintenant pour l’avenir de son enfant à naître », poursuit Aurélie Marrier d’Unienville.
Elle n’a pas suffisamment de mots pour décrire la tragédie vécue par ce peuple déplacé. « Mon premier jour de tournage a été très impressionnant. Je me souviens d’une colline au camp de réfugiés de Balukhali, l’un des trois camps principaux. Alors que le soleil se couchait, à l’horizon, juste en face de la frontière du Myanmar, des fumées grises s’élevaient là où les villages Rohingyas continuaient à brûler, incendiés par des militaires et des bouddhistes birmans. Autour de moi, les coteaux boueux étaient recouverts d’abris de plastique à perte de vue. L’ampleur de cette souffrance est difficile à comprendre, je n’ai jamais rien vu de tel », dit-elle.
« Il est difficile de ne pas être consumé par le chagrin et un sentiment d’impuissance », explique Aurélie Marrier d’Unienville. Les Rohingyas vivent dans un dénuement et des conditions de vie terribles. Ils tentent désespérément de construire des abris avec des tiges de bambous et de bâches en plastique. Chaque jour est une lutte sans fin pour la nourriture. Les enfants sont les plus affectés, étant confrontés à la malnutrition. Des ONG telles qu’Action contre la faim, Médecins sans Frontières, Caritas International et l’Oxfam font de leur mieux pour leur venir en aide. Avec l’afflux rapide de nouveaux refugiés, la situation s’enlise.
« La gravité de cette crise est la pire que j’aie vue de toute ma carrière de photojournaliste. Presque tous ceux à qui j’ai parlé ont été victimes d’actes de violence et de pertes brutales. Leurs maisons ont été incendiées, ils ont perdu des membres de leur famille ou ils ont eux-mêmes été blessés par les Birmans. Plus de la moitié de ceux qui ont fui le Myanmar sont des enfants. Il est difficile de comprendre l’étendue d’une telle injustice, surtout lorsque des jeunes sont les principales victimes de ce nettoyage ethnique. Cette crise est un rappel de l’inhumanité dont l’homme est capable », souligne la Mauricienne, dont d’autres photos de son périple peuvent être consultées sur www.aureliemarrierdunienville.com et sur Instagram via @aurelie_dunienville.
Normal 0 21 false false false FR X-NONE X-NONE /* Style Definitions */ table.MsoNormalTable {mso-style-name:"Table Normal"; mso-tstyle-rowband-size:0; mso-tstyle-colband-size:0; mso-style-noshow:yes; mso-style-priority:99; mso-style-parent:""; mso-padding-alt:0cm 5.4pt 0cm 5.4pt; mso-para-margin-top:0cm; mso-para-margin-right:0cm; mso-para-margin-bottom:8.0pt; mso-para-margin-left:0cm; line-height:107%; mso-pagination:widow-orphan; font-size:11.0pt; font-family:"Calibri",sans-serif; mso-ascii-font-family:Calibri; mso-ascii-theme-font:minor-latin; mso-hansi-font-family:Calibri; mso-hansi-theme-font:minor-latin; mso-bidi-font-family:"Times New Roman"; mso-bidi-theme-font:minor-bidi; mso-fareast-language:EN-US;}
Ces clichés montrent le drame vécu par des milliers de réfugiés qui ont fui la Birmanie pour le Bangladesh à travers la péninsule du Teknaf. La plupart d’entre eux ont de jeunes enfants sous leur responsabilité, voire des proches âgés. Les premiers souffrent de malnutrition alors que les seconds ont besoin de soins, étant atteints de maladies diverses, telle la tuberculose. Certains des réfugiés doivent attendre des bateaux pour accéder au Cox’s Bazaar après avoir la baie du Bengale. Le manque d’hygiène au camp Balukhali est dénoncé par Médecins sans Frontières.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !