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Une grand-mère égorgée par celui qu’elle a élevé : «Silah était une perle», confie Kurcy en larmes

Seetadevi Lutchiah, appelée Silah, a trouvé la mort dans d’horribles circonstances. Jean Noé Jovani Lutchiah, le présumé meurtrier.

En une nuit, leur vie a basculé. La famille Lutchiah, domiciliée à Cité Grande-Rivière-Nord-Ouest nage en plein cauchemar. Seetadevi Lutchiah, appelée Silah, 67 ans, a trouvé la mort dans d’horribles circonstances, dans la soirée du mercredi 2 décembre 2020, des mains de son petit-fils, Jean Noé Jovani Lutchiah, tout juste 22 ans. 

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Sa famille n’en revient toujours pas de ce drame qui s’est joué sous les yeux de la petite-fille de la victime, âgée de 16 ans. Une grande perte pour ceux qui l’ont côtoyée. Kurcy Delpaul, 25  ans, un des petits-fils de la victime, confie avec émotion que sa grand-mère était tout pour eux. « Elle était une perle », lâche le jeune homme en pleurs.

Les derniers instants partagés avec celle qu’il considérait comme sa mère le hante. Le matin du drame, sa grand-mère, qu’il appelait affectueusement Ma, voulait passer un peu de temps en sa compagnie. « Elle m’a demandé si elle pouvait m’accompagner au travail. J’ai un snack à Riche-Terre. Je lui ai dit qu’il n’y avait aucun souci. Li dir zot pe tro fatig li lakaz », explique Kurcy. C’est ainsi que son épouse et lui, de même que sa grand-mère, sont sortis. « Elle était très silencieuse dans la voiture », se souvient le jeune homme.

Et une fois sur son lieu de travail, celle-ci lui a donné un coup de main. « Nous avons plaisanté », poursuit-il. Cependant, il dit avoir ressenti un sentiment étrange ce jour-là. « Je regardais Ma et j’ai eu comme un pressentiment que quelque chose allait lui arriver », explique-t-il. Mais il ne s’en est pas soucié. Vers 17 heures, ils sont retournés à la maison à la rue Jasmine, Cité G.R.N.O.

Une scène d’horreur

« J’ai laissé ma grand-mère, car je devais assister à une réunion », se souvient-il.  Vers 20 heures, il est rentré à la maison. Mais alors qu’il allait prendre son bain et se mettre à table pour le dîner, Kurcy a été alerté par les cris de son oncle. Il ne s’attendait pas alors à assister à une scène d’horreur. « Mo tonton inn galoupe, linn dir mwa ‘Ker, Ker vinn enn fwa’. Mo ti ena zis mo boxer ek soset, mo pann get divan deryer, monn degaze monn al get mo gran mer. Ler monn trouv li, disan plin lor li. Mo kouzin fini pik li trwa kou dan so likou. » Ces images terrifiantes ne cessent de défiler dans la tête du jeune homme.

Ils ont transporté la victime à l’hôpital Dr A. G Jeetoo. Grièvement blessée, Ma est morte aux soins intensifs peu après minuit. La police criminelle de Port-Louis Sud s’est lancée dans une chasse à l’homme pour retrouver le petit-fils Jovani Lutchiah. Celui-ci a été retrouvé tard dans la soirée. Il a avoué son geste aux enquêteurs. À l’origine, il réclamait de l’argent à sa grand-mère, qui le lui a refusé.

Ce drame a bouleversé le quartier. La retraitée est décrite comme une personne ayant le cœur sur la main et qui fait tout pour que ses enfants et petits-enfants ne manquent de rien. Elle s’est occupée de son petit-fils, le présumé meurtrier, depuis qu’il n’était qu’un enfant. En grandissant, cependant, le jeune Jovani a connu l’enfer de la drogue synthétique. Situation pour laquelle la grand-mère était très préoccupée. « Il était violent et des fois, il frappait et malmenait notre grand-mère, sans que celle-ci ne nous en informe. Li kasiet. Mo kouzin rod kas pou drogue ek Ma », regrette Kurcy. Mais qu’importe la situation, pas question d’abandonner un de ses petits-fils. « Mem si sa swar la, li ti pou les enn mark lor nou gran mer e pa touy li, la osi li ti pou pardonn li. Ce enn gran pert. Nou ki kone ki kalite sa pe fer nou soufer », pleure Kurcy. Le petit-fils a été inculpé provisoirement de meurtre. Il demeure en cellule policière.

 

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