Un boutiquier agressé pour une cigarette - La victime : «Mank enn milimet li transe la venn mo lagorz»

Seeva M., 66 ans, se retrouve avec 14 points de suture à la gorge. Ce boutiquier de Cité GRNO a été victime d’une agression au cutter mercredi après-midi dans son commerce. Son agresseur lui a d’abord demandé une cigarette avant de passer à l’acte. Le suspect s’est fait épingler peu après les faits.

«Mank enn milimete pou ki li tranche enn laveine dans mo li cou », lâche le gérant de la boutique. Voilà une trentaine d’années qu’il gère ce commerce. Il explique qu’il n’a jamais rencontré de problème jusqu’à ce mercredi après-midi. « Je connais celui qui m’a agressé », dit-il. Aux dires de la victime, son agresseur est un habitant de la localité. « Il est venu en quelques occasions dans la boutique, mais ne s’est jamais montré violent », explique-t-il. Toutefois il avoue que ce dernier aurait un penchant pour la bouteille. « Li abitier boire. Li droguer osi », lâche le commerçant.

«Monn dire li mo vann par boite»

Mercredi, vers 13 heures, il est seul dans la boutique. « À cette heure, il n’y a pas grand monde, mais ma boutique reste ouverte », explique la victime. Un habitant du quartier est entré. « Li pe rod aster enn cigarette, mon dire li pena parski mo vann par boite. Li ti parett inn consomme kikchoz », se souvient-il.

Alors que Seeva M. s’y attendait le moins, la personne a retiré un cutter de sa poche. « Enn sel coup, linn tire enn cutter dans so poss, linn rod agresse moi ». Alors qu’il est derrière le comptoir, le boutiquier se défend.

« Je suis parvenu à le désarmer. Le cutter est tombé », poursuit-il. Les deux hommes en sont venus aux mains. « J’ai réussi à le chasser de ma boutique. Il s’est sauvé », dit Seeva. Dans le feu de l’action, il dit ne s’être pas rendu compte qu’il saignait. « Quand je suis sorti de la boutique pour l’attraper, les passants m’ont dit que je saignais. Il y avait du sang sur mes vêtements. C’est ainsi que j’ai constaté que j’avais une entaille au cou ».

Sans perdre un instant, aidé par des volontaires, le sexagénaire a été emmené à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo pour les premiers soins. « Mank imper li transe mo lagorge. Monn bizin mett 14 points », lâche la victime. Il a ensuite consigné une déposition pour agression au poste de police de Line Barracks. Gianno R., suspect dans cette affaire, a été épinglé par la police le jour même. Il a passé la nuit en cellule policière.

La victime est consciente d’être revenue de très loin après son agression. « Demander une cigarette était une ruse. Je suis convaincu qu’il est venu dans ma boutique avec la ferme intention de me voler. Il voulait m’agresser et ensuite en profiter pour faire main basse sur la caisse », explique Seeva M. qui se remet de son agression. Il a déjà repris le travail.