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Un art qui tente de se réinventer : «L’histoire de chaque sculpture»

sculpture 33 000 bouteilles utilisées pour réaliser la tête du dragon de 108 mètres de long.
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La sculpture est un art qui tente de se réinventer. Argile, bois et ciment laissent la place à des matières originales. En ayant libre cours à son imagination, un sculpteur peut transformer le plastique, le métal, le polystyrène, la glace et même les fruits et les légumes.

À l’horizon, se profile une sculpture de Tang Loon, un dragon de 108 mètres de long, entièrement conçue à partir de bouteilles en plastique recyclés à China Town. Si les méthodes classiques de sculptures restent encore répandues, d’autres se font plus rares.

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Kersley Racheea pratique la sculpture de fruits et de légumes depuis 12 ans.

À l’instar de Kersley Racheea qui a marqué l’histoire et pulvérisé le record du monde en sculptant un légume pendant 48 heures d’affilée en 2010. Ce dernier compte 22 ans dans l'hôtellerie et 12 ans dans la sculpture de fruits et de légumes. Mais, avant de gravir les échelons, Kersley a débuté comme simple plongeur. Aujourd’hui, il travaille à son propre compte. Il enseigne à la JR School et organise des ateliers de sculpture de fruits et de légumes.

« Ma rencontre avec un chef Thaïlandais m’a donné envie de faire de la sculpture », précise Kersley. Une technique alors encore nouvelle pour le chef qui grâce à l’hôtel Le Canonnier s’envole pour la Thaïlande en vue de se perfectionner. Là-bas, il remporte une médaille d’or en Food and Vegetable Carving. « Le secret de la sculpture des fruits et des légumes est la patience. Cela demande aussi beaucoup de techniques. Il faut savoir tenir son couteau correctement et choisir des fruits et des légumes avec une chair épaisse. »

Parmi ses meilleures œuvres, Kersley compte un Phoenix qu’il a sculpté dans un gros giraumon. « Aujourd'hui, il est possible de réaliser des merveilles dans n’importe quels fruits et légumes », confie celui pour qui la créativité est sans limite. Le sculpteur s’est aussi lancé dans la sculpture de savonnette.

« Pour briser un record du monde, le 'World Guinness Book of Records' m’a proposé de faire une sculpture en savon de 2 m 15. J’ai tapé, malheureusement, à plusieurs portes pour trouver des sponsors. Mais en vain. Mon rêve est de montrer au monde entier que les Mauriciens ont du potentiel ».

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Nizam Tupsy fait rêver plus d’un avec ses œuvres en glace qu’il réalise en « live ».

Nizam Tupsy, 20 ans, ami de Kersley, est kitchen artist. Ils ont fait leur début ensemble à l’hôtel Le Cannonier et ont suivi la même formation en Thaïlande. Nizam se spécialise aussi dans la sculpture de fruits et de légumes. Il s’est, également, perfectionné dans la sculpture de glace et de polystyrène. « Je n'étais pas très doué en dessin, mais avec la pratique j’ai développé patience, vitesse et précision ». Nizam fabrique des sculptures en polystyrène qu’il utilise pour décorer les buffets, selon des thèmes. Il confie avoir réalisé un pain en polystyrène. « Qu’elle n’a pas été ma surprise de voir un touriste couper ma sculpture en pensant que c’était du vrai pain », lâche-t-il avec un sourire.

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Christopher Collin a fabriqué un trophée en métal pour Ranini Cundasawmy, championne du monde de Muay Thai.

Ce dernier est sollicité pour d’autres événements, notamment, la fête Maha Shivaratree. « On me demande de réaliser des sculptures en polystyrène : ces dernières étant plus légères et faciles à transporter. » Outre le polystyrène, Nizam fait des merveilles avec des blocs de glace. La durée de vie d'une sculpture en glace est, dans un premier temps, déterminée par la température de son environnement. Ainsi, elle peut varier de quelques minutes à quelques mois. La sculpture en glace se réalise le plus souvent en live, explique-t-il. Sa dernière sculpture en glace fut réalisée à Bagatelle.

Si la glace est une matière éphémère, le métal marque au fer rouge. Christopher Collin travaille le métal et en fait de vraies œuvres d’art, à la fois originales et créatives. Employé dans la maintenance chez Médine, c’est durant ses heures perdues qu’il fabrique ses sculptures en métal. « J’ai travaillé comme soudeur pendant quatre ans. J’y ai appris à fabriquer des portes, des lits et des fleurs en métal. ».

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Christopher réalise des sculptures en métal à ses heures perdues.

Amoureux de dessin, Christopher développe dès l’adolescence son regard artistique. Plus tard, il pratique la photographie. Deux ans de cela, pour le 6e anniversaire de sa fille, il a créé sa première sculpture. De fil en aiguille, il prend goût à la sculpture et réalise des œuvres à partir d’objets en métal qui traînent et aussi ceux qu’il ramasse chez des mécaniciens. « J’ai même fait une sculpture avec une chaîne de bicyclette ».

Christopher compte déjà une douzaine de créations dont une Coupe du Monde, un poisson, un tricycle, une sculpture pour les 50 ans de l’Indépendance et un drone réalisé pour sa participation au concours Zeness Montre To Talan. Il participe à plusieurs expositions dont deux à Cascavelle, une à La Balise Marina et plus récemment, une à Vanilla Village.

« Chaque sculpture a son histoire. Je m’inspire de tout ce qui m’entoure, mais aussi des gens. Lorsque je crée, je me déconnecte du reste du monde. C’est un travail qui vient du cœur. Avec peu de moyens, on peut faire de grandes choses », conclut Christopher.

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Décoration en polystyrène pour un buffet de Noël à l’hôtel Le Cannonier.
 

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