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Transport : les véhicules électriques provoquent davantage de pollution

L’introduction d’un système de transport public électrique est un projet du gouvernement. Il vise à réduire l’émission du dioxyde de carbone. Or, dans la conjoncture, il semble que c’est le contraire qui se produira. La raison est que le charbon est plus polluant que l’essence ou le diesel.

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Nando Bodha, ministre des Infrastructures publiques et du Transport, a pour projet de mettre en circulation des autobus hybrides et électriques. Les premiers autobus hybrides arriveront avant la fin de l’année. Le but de ce projet est de réduire le taux d’émission de dioxyde de carbone tout en assurant l’efficience énergétique. Or, un système de transport public électrique augmentera considérablement le taux d’émission de CO2 selon des experts et le ministre de l’Environnement, Étienne Sinatambou. 

Le projet pilote démarre cette année avec l’achat de trois autobus hybrides par la Corporation nationale de transport (CNT). Elle va faire l’acquisition de deux autobus diesel-électrique de 44 places et d’un autobus de 32 places du même type. Cette semaine, le comité d’évaluation procédera au choix d’un soumissionnaire.

Pourtant, Nando Bodha a fait comprendre que la flotte d’autobus du pays sera renouvelée avec des autobus hybrides et ensuite elle passera à l’électrique. Sur les routes, on compte 3 107 autobus et le ministre a fait comprendre que le remplacement des véhicules conventionnels par ceux propulsés par des moteurs électriques réduira considérablement le taux d’émission de CO2. Il révèle même que ceux qui travaillent sur le comité Energy efficient strategies ont proposé une date pour l’arrêt de l’importation des véhicules fonctionnant à l’essence ou au diesel. Nando Bodha veut emboîter le pas à la Chine et à l’Inde. Or, Étienne Sinatambou vient relever un hic. Il s’agit de l’alimentation de ces véhicules. « Il faudra brûler de l’huile lourde et du charbon pour alimenter ces véhicules en électricité », indique le ministre. C’est, d’ailleurs, un aspect sur lequel se penche le comité, qui organise une session de travail avec des représentants africains cette semaine.

Mini-centrales photovoltaïques

Le Dr Khalil Elahee, expert en énergie renouvelable souligne que le projet de transport public propre est possible sous certaines conditions. L’expert propose, un système de transport couplé à des mini-centrales photovoltaïques ou éoliennes : « Il faut un plan d’ensemble avant d’introduire massivement la technologie hybride ou électrique. Surtout dans le secteur du transport public. » Il affirme que si le ministre du Transport veut mettre des autobus hybrides sur les routes, il faudra munir les compagnies d’autobus de mini-centrales photovoltaïques. « La technologie est relativement abordable pour une compagnie et sera l’unique moyen d’assurer que le transport public soit à 100 % propre », affirme l’expert. Il ajoute que, dans la conjoncture, mettre des autobus électriques sur les routes provoquera davantage de pollution.

Pour Osman Mahomed, la production énergétique permet l’introduction des véhicules hybrides, mais pas électriques. Il se base sur le rapport de l’Agence française de développement (AFD) réalisé en 2010 pour le compte de la Commission Maurice île durable (MID). Une étude menée sur deux voitures, une électrique et une autre fonctionnant à l’essence, a révélé que la voiture électrique est plus polluante. Osman Mahomed explique ce résultat. Il affirme que pour alimenter la voiture électrique, le volume de charbon ou d’huile lourde brûlé émet 12 g de CO2 par kilowatt/h, soit 180 g de CO2 par kilomètre. Son équivalent fonctionnant à l’essence émet, lui, 120 à 170 g de CO2 par kilomètre. Le rapport souligne que dans la configuration énergétique actuelle, l’introduction de véhicules électriques causera plus de pollution. « Par contre, une voiture hybride (essence-électrique) émet 80 g de CO2 par kilomètre », fait comprendre l’ancien président du MID.

Avec l’achat des autobus hybrides, la CNT demande aussi aux fournisseurs de venir avec un système de suivi : pièces de rechange, maintenance et formation. De plus, une source de la corporation affirme que le fournisseur devra aussi former et guider la CNT sur l’introduction future des autobus électriques. La source explique que l’aspect de l’alimentation électrique (propre) est pris en compte.

 

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