• 18 suspects africains recherchés
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Trois Congolaises ont été interceptées à l’aéroport de Plaisance le mardi 20 mars dans le cadre de l’enquête sur un réseau émettant de faux documents pour l’obtention de passeports mauriciens. Elles s’apprêtaient à regagner leur pays sur un vol à destination de l’Afrique du Sud.
Ces arrestations surviennent après que le Passport and Immigration Office (PIO) a obtenu une liste de noms de suspects potentiels du bureau de l’Apostille. Une équipe du Central Criminal Investigation Department (CCID) a fait des recherches au Prime Minister’s Office (PMO) dans la journée du mardi 20 mars. Elle recherchait des documents liés aux demandes de passeport mauricien formulées par des étrangers. Cet exercice s’inscrit dans l’enquête que mène le CCID en vue de démanteler un réseau qui émettait de faux documents pour l’obtention de passeports mauriciens.
Les documents qui intéressent les enquêteurs sont principalement ceux liés aux actes de naissance. Ils certifiaient que les mères de ces Congolais seraient des Mauriciennes. La police vérifie si des documents ont été falsifiés pour faire passer des femmes mauriciennes comme mères de ces Congolais. Dans certains cas, la police a déjà recueilli les versions des femmes concernées. Ces dernières sont catégoriques. « Elles n’ont jamais quitté le sol mauricien et n’ont jamais donné naissance à un enfant sur le territoire congolais », explique une source du CCID.
Preuves compromettantes
L’apostille du PMO figurent aussi sur certains documents. Le CCID veut comprendre comment celle-ci s’est retrouvée sur ces documents soupçonnés d’être des faux. Ceux-ci permettaient aux Congolais de se rendre au bureau de la National Identity Card (NIC) pour obtenir une carte d’identité mauricienne. Puis les Congolais se présentaient au PIO. Munis de leurs cartes d’identité mauriciennes et de leurs actes de naissance, ils faisaient leur demande pour l’obtention d’un passeport mauricien.
Les ressortissants africains convoitaient ensuite les pays européens qui devenaient ainsi beaucoup plus accessibles. Pour ces démarches frauduleuses, les suspects, dont une habitante du Sud de l’île et ses deux complices congolais, réclamaient aux demandeurs entre Rs 25 000 et Rs 30 000 par passeport.
Cette enquête s’orientera également vers le bureau de la NIC qui aurait, selon les enquêteurs, émis les cartes d’identité sans respecter à la lettre les procédures en place. Selon le PIO, il y aurait au moins une centaine de ressortissants congolais impliqués dans l’affaire. La police est à la recherche de dix-huit autres suspects. Quant aux autres, ils auraient déjà mis le cap sur l’Europe.
L’enquête devrait mener à plusieurs arrestations. La police a mis la main sur plusieurs preuves compromettant les membres de ce réseau. L’opération de mardi après-midi a été menée par le sergent Roveendradev Joyeprakash, responsable du département Production du PIO, sous la supervision de l’assistant-surintendant de police Narendrakumar Boodhram. L’opération de jeudi après-midi, qui a conduit à l’arrestation des deux Congolais et de leur complice mauricien, a été menée avec la collaboration de la Field Intelligence Unit de Curepipe.
Le PIO passe au crible les demandes
Un High-Powered Committee a été mis sur pied en vue de faire « la lumière sur les manquements entourant l’octroi de la carte d’identité nationale ». Une stratégie sera dégagée dans les jours à venir. Tous les dossiers ayant trait à des demandes de passeports mauriciens par des ressortissants africains feront l’objet d’un examen minutieux par le PIO. Une analyse de l’arbre généalogique des demandeurs figure au programme.
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