Trafic de drogue Maurice/Réunion : l’Icac sur la piste de Noël André

L’enquête de l’Independent Commission Against Corruption (Icac) sur le blanchiment d’argent lié au trafic de drogue entre Maurice et La Réunion progresse. Depuis plusieurs jours, des limiers de la commission ont mis les bouchées doubles en vue de mettre la main sur un dénommé Noël André. Il est soupçonné d’avoir agi de mèche avec les suspects Almonzo Capdor et Mike Brasse dans le trafic d’héroïne entre l’île sœur et notre pays. 

L’Icac s’intéresse fortement à un bateau soupçonné d’avoir été acquis par Noël André. Cependant, les enquêteurs ont déjà établi que le bateau a été enregistré au nom de Noël André, alors que ce serait quelqu’un d’autre qui aurait financé l’achat de ce bateau. Il s’agit d’un hors-bord estimé à environ Rs 2,4 millions. L’Icac demeure aussi perplexe concernant les biens que possède le suspect Noel André. Une maison lui appartenant, estimé à Rs 5 millions, a fait sourciller les enquêteurs.

D’autre part, les explications de Noel André sur son rôle au sein du réseau mis sur pied par Curly Chowrimootoo, alias Ti Nana, 27 ans, intéressent aussi l’Icac. Un des autres protagonistes du trafic, Didier Peres, avait été entendu par l’Icac au début de l’enquête. Il avait expliqué aux limiers que Curly Chowrimootoo l’aurait approché pour faire l’acquisition d’un hors-bord. Il avait dit avoir fait la connaissance du présumé trafiquant lors de son séjour en  prison.  Didier Peres avait fait état d’un accord à hauteur de Rs 1 million afin qu’il agisse en tant que prête-nom dans l’acquisition d’un bateau.

Face aux enquêteurs de l’Icac, Didier Peres avait affirmé avoir reçu plus de 12 000 euros de Karine Chowrimootoo et de Robert Petit, le beau-père de Curly Chowrimootoo, pour concrétiser l’achat du bateau. Le beau-père, Robert Jules Petit, avait aussi été arrêté dans cette enquête, tout comme Karine Chowrimootoo.  Dans le sillage des exercices de vérification entourant les biens, les hommes de Navin Beekarry devront se tourner vers une assistance judiciaire mutuelle, en France, afin d’obtenir les renseignements nécessaires. Pour ce faire, les enquêteurs de l’Icac ont dû se tourner vers le bureau de l’Attorney General, ce qui prendra pas mal de temps. Concernant les bateaux impliqués, le Sweet Love Mama et l’Ilot Gabriel, ils ont été vendus aux enchères à La Réunion en décembre.