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Trafic de drogue : le suicide d’Arvind Hurreechurn risque d’affecter l’enquête

Le policier Arvind Hurreechurn, qui avait été arrêté la semaine dernière avec Rs 35 millions d’héroïne alors qu’il revenait de Madagascar, s’est donné la mort par pendaison.

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C’est la colère chez ses proches qui réclament l’arrestation du cerveau du réseau de drogue entre Madagascar et Maurice.

Chez les Hurreechurn, à Temple Road, Rivière-du-Rempart, c’est le choc. Après l’arrestation d’Arvind Hurreechurn, âgé de 29 ans, pour importation de deux kilos d’héroïne le mardi 25 octobre, ce dernier s’est suicidé. La famille a appris la nouvelle au petit matin le dimanche 30 octobre.

Le policier était détenu au Moka Detention Centre. Une enquête a été ouverte par la Major Crime Investigation Team de concert avec le Central Criminal Invesigation Department pour faire la lumière sur les circonstances exactes de ce drame. Des représentants de la commission des droits de l’homme, de même que l’assistant-commissaire de police Devanand Reekoye étaient sur les lieux dimanche matin.

Au centre de détention de Moka, on ne s’explique pas ce qui a pu pousser le policier à commettre l’irréparable. D’autant que vers 23 heures, il faisait la causette avec d’autres détenus. Puis vers 23 h 30 il aurait laissé entendre qu’il se préparait à aller se coucher.

Incompréhension et colère

Mais une demi-heure plus tard, lors de la vérification de routine du policier de service, son suicide a été constaté. Il a été transporté à l’hôpital où son décès a été confirmé.

Chez ses proches, le sentiment d’incompréhension et la colère étaient palpables dimanche. Sa mère était révoltée. « Zonn met mo piti dan ladrog apre zonn touy li », estime-t-elle.

Le frère du policier souhaite, pour sa part, que l’enquête permette de démasquer et de punir sévèrement le cerveau de ce trafic de drogue. « Bann trafikan pe zwe ar lavi dimounn. Zot pena pitie pou fami dimounn e zot pena pitie pou Moris », dit-il.

La disparition de son frère affectera grandement leur père, avance-t-il. « Mon père est invalide et c’est Arvind qui s’occupait de lui. Il laisse un grand vide », explique-t-il.

Il ajoute que la famille ignorait les transactions illicites du policier. « C’est maintenant qu’on découvre qu’il voyageait souvent pour Dubayy et qu’il s’est aussi rendu à Madagascar. À chaque fois qu’il s’absentait de la maison, il prétextait qu’il allait camper avec ses amis. »

Avant cette affaire de drogue, Arvind Hurreechurn était affecté au poste de police de Piton. Son autopsie a conclu à une mort par asphyxie due à la strangulation. Il a été incinéré au cimetière de Piton dimanche. Quelques policiers sont venus lui rendre un dernier hommage.

Enquête sur le réseau Madagascar/Maurice

Quelques heures avant son suicide, le policier avait été interrogé par l’Anti-Drug and Smuggling Unit. Il aurait collaboré pleinement avec les enquêteurs, expliquant en détail son rôle dans ce trafic de drogue. Il aurait touché Rs 400 000 pour la livraison de la drogue. Un autre policier, Gary Bruno Gopaul, a été arrêté. Un troisième suspect, Shashikant Jayepall, 29 ans, alias Black, est aussi derrière les barreaux.  Mais avec le décès d’Arvind Hurreechurn, l’enquête policière risque de prendre une autre tournure. La police doit creuser davantage pour réunir d’autres preuves en vue d’avoir un dossier à charge contre les deux autres suspects.

L’avocat Siddhartha Hawoldar est d’avis que l’enquête a été fragilisée. Il avance que ce que le défunt policier a expliqué à ses collègues perd tout sens. « S’il a dénoncé des gens, comment le prouver ? Il n’est plus là pour les identifier. Dans ce cas, l’enquête s’affaiblit. Il y a certes des exceptions. Si la personne a écrit une lettre – un dying statement – ce qu’il a dit à la police conserve son importance. »

L’inspecteur Shiva Coothen, du service de presse de la police, explique, pour sa part, que « les rondes ne peuvent être effectuées toutes les minutes ». Il insiste sur le fait que les détenus ne peuvent être surveillés en permanence. Il précise que le centre de détention de Moka est un « High Security Detention Center ».

Durant la journée, le policier de service effectue des rondes toutes les heures. Dans la soirée, ce sont toutes les demi-heures. En ce qui concerne l’état mental du défunt, l’inspecteur explique qu’il ne laissait paraître aucune tendance suicidaire. Il avait été examiné par un médecin de la police.

 

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