Tourisme : les hôtels remplis jusqu’à 85 % malgré la basse saison 

Depuis la levée des contraintes sanitaires régulant l’entrée sur le territoire mauricien, les hôteliers se frottent les mains. C’est certes la basse saison touristique, mais ils arrivent à enregistrer un taux de remplissage qui dépasse leurs attentes. Tour d’horizon. 

Maurice a accueilli 63 008 touristes en juin 2022. Ce chiffre est inférieur à celui de mai, mois durant lequel 70 462 visiteurs avaient foulé le sol mauricien. Une tendance à la baisse qui devrait se poursuivre durant les trois prochains mois. Mais la basse saison n’inquiète nullement les hôteliers qui, au contraire, enregistrent un taux d’occupation allant jusqu’à 85 %, ce qui dépasse leurs attentes dans un secteur qui a déjà traversé le pire avec la COVID-19. 

Dans les trois hôtels du groupe Marriott, il faut compter un pourcentage d’occupation de 65 % en moyenne en cette période de basse saison. C’est ce qu’indique Sydney Pierre, Chief Sales & Marketing Officer de Marriott Mauritius. « Nous estimons que ce taux est très raisonnable au vu du contexte économique à Maurice et à travers le monde. Nous pouvons même dire qu’il va au-delà de nos attentes », affirme-t-il. 

La bonne performance est également constatée dans les hôtels du groupe RIU Hotels & Resorts. « Nous enregistrons un taux de remplissage de 85 % en moyenne dans nos hôtels pour juillet et août. C’est un chiffre satisfaisant », indique Géraldine Ithier Bajee, Regional Sales and Marketing Manager. 

Selon elle, les hôtels accueillent un flot de clients internationaux grâce aux vols additionnels, comme ceux d’Emirates ou du charter flight d’Evelop. « Nous recevons aussi pas mal de groupes, notamment les kitesurfers », soutient-elle. 

Marchés traditionnels 

Dans les hôtels du groupe Marriott, les clients principaux proviennent toujours des marchés traditionnels. « Il faut compter un bon nombre de visiteurs anglais dans nos hôtels. Les touristes du Moyen-Orient sont également très nombreux », fait ressortir Sydney Pierre. 

Quant aux établissements du RIU Hotels & Resorts, ils reçoivent pas mal de groupes venant de France et de la Pologne, avec les vacances scolaires en Europe, sans oublier les Réunionnais. « Le marché sud-africain joue aussi un rôle très important dans notre taux de remplissage », fait comprendre Géraldine Ithier Bajee.

Faire les yeux doux aux clients locaux 

Durant la basse saison touristique, les Mauriciens sont particulièrement ciblés par les hôteliers. Pour attirer davantage cette clientèle, des offres promotionnelles sont proposées. « Les clients locaux sont toujours présents le week-end. En cette période de vacances scolaires, nous en avons pas mal qui optent pour des séjours en semaine », soutient Geraldine Ithier Bajee. 
Elle affirme que les hôtels RIU proposent des offres allant de 15 % à 25 % pour le marché local. Sydney Pierre confirme que le marché local a toujours du potentiel, que ce soit pendant la basse saison ou durant la haute saison. « Nous accueillons un bon nombre de Mauriciens le week-end surtout », dit-il. Pour l’hôtel 5-étoiles Le Méridien, il faut compter à partir de Rs 10 500 par personne par nuit au lieu de Rs 13 000.

Rénovation et reconstruction 

Dans les hôtels de Marriott, il n’y a pas vraiment de grosse rénovation en cours. « Cependant, les petits travaux d’entretien et de remise à niveau se poursuivent régulièrement. Cela fait partie de nos activités en cette période », soutient Sydney Pierre. 

En revanche, du côté du groupe RIU Hotels & Resorts, des travaux importants sont attendus. « Nous commencerons notre projet de reconstruction en novembre. Cela concerne deux hôtels : l’un est un établissement 4-étoiles et l’autre est un palace 5-étoiles », annonce Geraldine Ithier Bajee. 

Arrivées touristiques en 2021 et 2022 

Questions à… François Eynaud, CEO de Sun Resorts : «La demande venant des Mauriciens est grandissante» 

Comment se porte la basse saison dans les hôtels du groupe Sun Resorts ? 
Les activités se portent bien. Nous accueillons non seulement des clients de marchés traditionnels mais aussi de marchés émergents, tels que le Moyen-Orient et l’Arabie saoudite. 

Nous constatons également qu’il y a beaucoup de réservations de dernière minute. Pour juillet, le taux de remplissage dans tous les hôtels du groupe tourne autour de 62 % en moyenne. Je ne dirai pas que les chiffres sont excellents mais plutôt que la basse saison est raisonnable. 

Comme pendant chaque basse saison, l’accent est-il toujours mis sur la clientèle locale ? 
La demande venant des Mauriciens est grandissante. Durant le week-end écoulé, par exemple, 140 Mauriciens ont séjourné à l’hôtel La Pirogue. Avec les vacances scolaires, nous attendons les Mauriciens durant la semaine également. Mais il y a une limite que nous ne pouvons pas dépasser. Ce n’est pas en raison du manque d’espace mais plutôt à cause d’un manque de main-d’œuvre. 

Le créneau MICE (Meetings, Incentives, Conferences, Exhibitions) a-t-il pris son envol depuis la levée des restrictions sanitaires ? 
Il faut comprendre qu’on avait des dérogations pour le MICE étranger même avant que les restrictions sanitaires soient levées. Le fait que c’est maintenant officiel que nous pouvons organiser des mariages et d’autres événements d’envergure. Nous avons pas mal de demandes d’ici la fin de l’année, que ce soit des clients locaux ou des étrangers. 

D’ailleurs, nous recevons déjà des réservations de la part d’entreprises pour octobre et novembre pour les fêtes de fin d’année et le Team Building.