La morosité persiste dans l’immobilier malgré les mesures annoncées dans le Budget pour dynamiser le secteur. Cinq facteurs sont pointés du doigt par les agents immobiliers.
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1. Les prix sont élevés
« Il y a effectivement un tassement au niveau de la vente des terrains. C’est dû principalement au fait que les vendeurs maintiennent leurs prix », explique Uttum Sanmukhiya, directeur de V5 IMMOBILIER. Dans certains cas, ajoute-t-il, les propriétaires exigent même des prix au-dessus de ceux pratiqués sur le marché, même s’il y a des fois où certaines négociations aboutissent à une baisse des prix.
2. Difficultés pour obtenir un prêt
Laval Savreemootoo, président de l’Association des agents immobiliers à Maurice, est catégorique : il y a une clientèle, composée essentiellement de jeunes couples, qui veut acheter des terrains et construire des maisons. « Toutefois, les prix sont au-dessus de leurs moyens ou encore le prêt n’est pas suffisant pour acheter à la fois un terrain et y construire une maison », observe-t-il.
Il y a aussi le fait que certaines banques ne sont pas disposées à accorder des prêts aux jeunes couples, car ces derniers travaillent sur contrat. Uttum Sanmukhiya note, pour sa part, que « très souvent, les potentiels acheteurs n’arrivent pas à satisfaire tous les critères pour obtenir un prêt immobilier ». Un de ces critères est que le client doit disposer d’un fonds de départ, car la banque ne finance pas un projet à 100 %. « Or, certains clients n’ont pas de fonds en réserve », explique Laval Savreemootoo. Et Uttum Sanmukhiya d’ajouter : « Les banques font, par ailleurs, leur propre évaluation d’un terrain avant d’accorder un prêt. Or, certaines d’entre elles n’alignent pas le coût du prêt sur le prix du marché, entamant du coup les chances de certains clients de devenir propriétaires ».
3. Terrains rares dans certaines régions
« Il y a de moins en moins de terrains disponibles sur le marché, surtout dans les régions (les villes, Grand-Baie, Trou-aux-Biches, etc.) où il y a une forte
demande », observe Laval Savreemootoo. À titre d’exemple, tous les terrains ont été vendus à Quatre-Bornes. « Les rares terrains en vente aujourd’hui dans cette région sont ceux que les propriétaires veulent revendre, mais pas à n’importe quel prix. Par exemple, ils demandent Rs 30 000 à Rs 35 000 la toise pour un terrain situé à Sodnac alors qu’ils avaient acheté le même terrain à Rs 8 000 la toise, quinze ans de cela », explique notre interlocuteur.
Si des terrains sont disponibles dans d’autres régions de l’île (Dagotière, La Flora, l’Avenir, etc.), les gens de la classe moyenne ne se montrent, toutefois, pas intéressés, fait-il ressortir. « La majorité des acheteurs souhaitent acheter des terrains dans les Plaines Wilhems afin d’être plus près de leur lieu de travail et des établissements scolaires de leurs enfants », explique Laval Savreemootoo.
4. Incompétence de certains agents immobiliers
« Certains agents immobiliers ne conseillent pas bien les vendeurs, par manque de compétence », Uttum Sanmukhiya. Ils font la confusion entre la valeur réelle d’un terrain et son prix actuel sur le marché. Ce qui joue contre le marché de l’immobilier.
5. Morosité
Le ‘business mood’ n’est pas au beau fixe dans le pays, quoique certains indicateurs commencent à tourner du rouge au vert, explique Uttum Sanmukhiya. En attendant, la prudence est de mise.
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