Home http://defimedia.info/categorie/home fr [Info soirée]: "Depi 2an li ti pe opere san permi” confirme le ministre Subron" http://defimedia.info/info-soiree-depi-2an-li-ti-pe-opere-san-permi-confirme-le-ministre-subron <span>[Info soirée]: &quot;Depi 2an li ti pe opere san permi” confirme le ministre Subron&quot;</span> <span><a title="Voir le profil utilisateur." href="/users/defimedia" lang="" about="/users/defimedia" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">defimedia</a></span> <span>dim 11/05/2025 - 20:36</span> <div class="field field--name-field-youtube-video field--type-video-embed-field field--label-hidden field--item"><div class="video-embed-field-provider-youtube video-embed-field-responsive-video form-group"><iframe width="854" height="480" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen" src="https://www.youtube.com/embed/SeGxrUqHAFU?autoplay=0&amp;start=0&amp;rel=0"></iframe> </div> </div> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/info_soiree_2021.00_16_52_22.still055.jpg?itok=zE9b1Dz9" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>La maison de retraite Fieldview Care Home, à Mon-Gout, opérait illégalement depuis près de deux ans.</p> <p>Confirmation du ministre de la Sécurité sociale, Ashok Subron ce dimanche. C’était lors d’une visite surprise sur place, après des allégations d’abus sexuels sur deux résidentes. Il réclame une réforme urgente.</p> <p>Une fillette de trois ans atterrit à l’unité des grands brulés de l’hôpital victoria à Candos après que de l’huile chaude se soit renversée sur elle. Son état de santé est jugé sérieux…</p> <p>Il laisse tomber son porte-monnaie lors d’un vol avec violence dans une tabagie à Camp Yolofff , à l’intérieur sa carte d’identité.</p> <p>Le suspect, qui a agressé le gérant, âgé de 76ans , avant de prendre la fuite avec plus de 7 000 roupies, est activement recherché.</p> <p>Également à la Une : Air Mauritius sous pression face à la demande croissante de vols entre Maurice et Rodrigues.</p> <p>Le Chef commissaire adjoint, Johnson Roussety, réclame davantage d’ATR. De son côté, la compagnie aérienne justifie ce manque de vols par plusieurs facteurs.</p> <p>&nbsp;</p> </div> <div class="field field--name-field-type field--type-entity-reference field--label-hidden field--item">18</div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=%5BInfo%20soir%C3%A9e%5D%3A%20%22Depi%202an%20li%20ti%20pe%20opere%20san%20permi%E2%80%9D%20confirme%20le%20ministre%20Subron%22&amp;1=http%3A//defimedia.info/info-soiree-depi-2an-li-ti-pe-opere-san-permi-confirme-le-ministre-subron&amp;2=node/171817" token="Gl0DApd4VVqxwlFG6bgnkRQE3VRgKzcfW_STvTBV8Eo"></drupal-render-placeholder></div> Sun, 11 May 2025 16:36:27 +0000 defimedia 171817 at http://defimedia.info Fraude de Rs 31,9 M au Prime à l’emploi Scheme : comment la MRA s’est fait piéger par un spécialiste en informatique http://defimedia.info/fraude-de-rs-319-m-au-prime-lemploi-scheme-comment-la-mra-sest-fait-pieger-par-un-specialiste-en-informatique <span>Fraude de Rs 31,9 M au Prime à l’emploi Scheme : comment la MRA s’est fait piéger par un spécialiste en informatique</span> <span><span lang="" about="/users/dimanchehebdo" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">Le Dimanche Hebdo</span></span> <span>dim 11/05/2025 - 19:30</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/110525_avilash.jpg?itok=R2PsAAAb" width="1280" height="720" alt="" title="Avilash Ramlowat a retenu les services de Me Arshad Inder." typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><ul> <li>285 faux employés, six sociétés-écrans : le système bien rodé d’Avilash Ramlowat</li> <li>La FCC remonte la piste des millions détournés</li> </ul> <p>Tomeshwarnath Avilash Ramlowat est accusé d’avoir fraudé la MRA de Rs 31,9 millions via de faux employés, blanchissant l’argent dans l’immobilier, les cryptomonnaies et des biens de luxe.</p> <p>C’est une fraude d’une ampleur considérable qui a échappé aux radars de la Mauritius Revenue Authority (MRA) pendant un certain temps. Mais le stratagème ingénieux mis en place par Tomeshwarnath Avilash Ramlowat a fini par être découvert, et avec lui, une fraude massive estimée à Rs 31,9 millions, liée au Prime à l’emploi Scheme, que la MRA lui reproche d’avoir perçue entre 2023 et 2024.</p> <p>Tout a commencé avec un plan bien ficelé, dissimulé sous des apparences de légalité, et qui a permis à Avilash Ramlowat de détourner des fonds publics. Mais lorsque ce spécialiste en solutions informatiques a finalement été repéré, la MRA a référé l’affaire à la Financial Crimes Commission (FCC), qui a rapidement lancé une enquête.</p> <p>Lundi dernier, la FCC a arrêté Avilash Ramlowat à son domicile de Paillotte, Quatre-Bornes. Une analyse détaillée du « money trail » a révélé des mouvements financiers suspects, notamment un transfert de Rs 14,7 millions, vraisemblablement issues du Prime à l’emploi Scheme de la MRA, qui ont été envoyées sur son compte bancaire. Avilash Ramlowat, avec un talent certain pour la création de structures complexes, aurait utilisé six entreprises pour percevoir indûment des allocations de la MRA au nom de 285 employés fictifs. Ce subterfuge, qui aurait pu passer inaperçu, a été découvert grâce à un travail minutieux des enquêteurs de la FCC.</p> <p>Lors des auditions des prétendus employés, il s’est avéré que ces derniers n’avaient jamais été embauchés et n’avaient perçu aucune allocation au titre du Prime à l’emploi Scheme auprès de la MRA entre avril 2023 et février 2024. Leur témoignage a jeté une lumière crue sur l’ampleur de l’escroquerie. C’est donc avec ces éléments accablants que la FCC a arrêté Avilash Ramlowat.</p> <p>Au tribunal de Port-Louis, Avilash Ramlowat, en présence de son avocat, Me Arshad Inder, a fermement rejeté les accusations de blanchiment d’argent, arguant que les fonds qu’il avait perçus étaient en grande partie issus de sources légales. Après une nuit passée derrière les barreaux, le suspect a retrouvé, mardi, la liberté contre une caution de Rs&nbsp;250&nbsp;000, décidée par le tribunal.&nbsp;</p> <p>Mais l’affaire ne s’arrête pas là. La FCC soupçonne en effet qu’Avilash Ramlowat a utilisé l’argent frauduleusement obtenu pour investir dans des cryptomonnaies et acheter des propriétés immobilières à la Promenade d’Helvétia, à Moka, à l’Avenue à Saint-Pierre, ainsi qu’à Dubaï. En outre, il se serait offert un Range Rover flambant neuf, d’une valeur de Rs 4,3 millions, ainsi que plusieurs appareils de télécommunication.</p> <p>Les autorités n’ont pas tardé à saisir le Range Rover, ainsi que des équipements informatiques, incluant des ordinateurs portables et iPhones. L’enquête se poursuit, et les autorités sont déterminées à remonter à la source de cette fraude d’envergure.</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Fraude%20de%20Rs%2031%2C9%20M%20au%20Prime%20%C3%A0%20l%E2%80%99emploi%20Scheme%20%3A%20comment%20la%20MRA%20s%E2%80%99est%20fait%20pi%C3%A9ger%20par%20un%20sp%C3%A9cialiste%20en%20informatique&amp;1=http%3A//defimedia.info/fraude-de-rs-319-m-au-prime-lemploi-scheme-comment-la-mra-sest-fait-pieger-par-un-specialiste-en-informatique&amp;2=node/171804" token="_hk5qWgDyY97-dR2JmWzgH1A1rfkPocv3oBJc3Q-cHg"></drupal-render-placeholder></div> Sun, 11 May 2025 15:30:00 +0000 Le Dimanche Hebdo 171804 at http://defimedia.info À l'issue de sa 82e session à Genève - Cas de torture et violences policières : l’ONU interpelle Maurice http://defimedia.info/lissue-de-sa-82e-session-geneve-cas-de-torture-et-violences-policieres-lonu-interpelle-maurice <span>À l&#039;issue de sa 82e session à Genève - Cas de torture et violences policières : l’ONU interpelle Maurice</span> <span><span lang="" about="/users/philbert" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">Patrick Hilbert</span></span> <span>dim 11/05/2025 - 19:00</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/110525_prison.jpg?itok=Fzo4GT5V" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>Le Comité contre la torture de l’ONU&nbsp;appelle, dans ses conclusions sur Maurice publiées la semaine dernière,&nbsp;les autorités mauriciennes à renforcer leurs mécanismes de lutte contre les&nbsp;mauvais traitements et à garantir l’indépendance des enquêtes sur les&nbsp;violences policières.</p> <p>Le Comité des Nations unies contre la torture (CAT) a exprimé, cette semaine, de vives inquiétudes face aux nombreux cas de torture, de décès en detention et d’abus policiers signalés à Maurice. Dans ses conclusions rendues publiques à l’issue de sa 82e session, le Comité dénonce un système défaillant où les victimes craignent des représailles et où les mécanismes de protection demeurent insuffisants.</p> <p>Malgré les engagements du gouvernement mauricien à adopter un code de conduite et à renforcer la formation policière, les experts des Nations unies appellent les autorités à aller au-delà des simples engagements formels. Ils réclament que l’Independent Police Complaints Commission (IPCC) soit dotée de ressources adéquates et de pouvoirs réels pour mener des enquêtes impartiales, rapides et efficaces sur toutes les allégations de torture ou de mauvais traitements, et pour engager des poursuites contre les auteurs.</p> <h3>Des enquêtes indépendantes</h3> <p>La question des décès en garde à vue a été particulièrement mise en avant. Le Comité s’est dit alarmé par le faible nombre d’affaires ayant donné lieu à des enquêtes ou à des poursuites judiciaires. Il exhorte l’État mauricien à garantir que chaque décès en détention fasse l’objet d’une enquête indépendante, assortie d’examens médicolégaux conformes au Protocole du Minnesota, la reference internationale en la matière.</p> <p>Enfin, le Comité demande à Maurice de transmettre des données détaillées sur l’ensemble des décès en détention, en précisant les causes, les circonstances et les suites judiciaires. Pour les experts, seule une réponse rigoureuse et transparente permettra de mettre fin au cycle d’impunité et de restaurer la confiance des citoyens dans les institutions chargées de faire respecter la loi.</p> <p>Déjà, lors de sa 82e session, tenue les 9 et 10 avril 2025 à Genève, le Comité des Nations unies contre la torture (CAT) avait examiné le cinquième rapport périodique de Maurice relatif à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. À l’issue de cette session, les experts onusiens ont formulé une série de constats préoccupants et des recommandations adressées au gouvernement mauricien.&nbsp;</p> <p>La délégation mauricienne était dirigée par Gavin Glover, Attorney General, et les rapporteurs du Comité pour ce pays étaient Naoko Maeda et Bakhtiyar Tuzmukhamedov. Le Comité a souligné plusieurs points critiques, notamment la persistance d’allégations de torture, les décès en détention, les violences et abus policiers, ainsi que l’inefficacité des mécanismes de recours pour les victimes. Le Comité s’était déclaré « profondément préoccupé » par le nombre élevé de signalements de torture et de mauvais traitements infligés par les forces de l’ordre. Il a note que de nombreuses plaintes font état de violences en garde à vue, de pressions exercées sur les plaignants, ainsi que d’ingérences policières dans les enquêtes sur ces abus. Ces pratiques, selon le Comité, nourrissent un climat d’impunité et de peur, dissuadant les victimes de porter plainte.</p> <p>Si l’État mauricien s’est engagé à adopter un code de conduite et à renforcer la formation des policiers, le Comité a jugé ces promesses insuffisantes. Il a appelé à garantir que l’Independent Police Complaints Commission (IPCC) dispose des moyens et de l’indépendance nécessaires pour enquêter rapidement et impartialement sur toutes les allégations de torture ou de traitements inhumains, et pour poursuivre les auteurs en justice.</p> <h3>Décès en détention et manque de transparence</h3> <p>Concernant les décès en détention, le Comité a note avec inquiétude que « seuls quelques cas ont donné lieu à des enquêtes ou à des poursuites ». Il a insisté pour que tous les décès en garde à vue soient systématiquement examines de manière indépendante, avec des autopsies conformes au Protocole du Minnesota, qui établit les norms internationales en matière d’enquête sur les morts potentiellement illégales. Le Comité a aussi demandé à l’État de fournir des données détaillées sur les causes des décès en détention et sur l’issue des investigations menées.</p> <h3>Failles structurelles dans le droit et la pratique</h3> <p>Le Comité a exprimé ses réserves quant à l’intégration incomplète de la Convention dans le droit interne mauricien. En particulier, certaines dispositions de la Constitution – telles que l’article 7 – pourraient, selon les experts, laisser la porte ouverte à des pratiques assimilables à la torture. Il a recommandé que l’interdiction absolue de la torture soit pleinement consacrée, sans exception possible, et que toutes les preuves obtenues sous la contrainte soient écartées de manière effective par les juridictions.&nbsp;</p> <h3>Conditions de detention et accès à la justice</h3> <p>Le Comité a également soulevé des préoccupations sur les conditions de détention, évoquant l’insuffisance des soins médicaux, y compris en santé mentale, la promiscuité entre prévenus et condamnés, et les restrictions aux communications extérieures pour les femmes détenues. Les experts ont noté la durée excessive des detentions provisoires et l’absence de contrôle judiciaire systématique dans ces cas. Le coût prohibitif de l’assistance juridique est, par ailleurs, un obstacle majeur à l’accès à la justice pour les personnes en détention.</p> <p>Le Comité a enfin abordé la situation des groupes&nbsp;vulnérables. Il a dénoncé l’augmentation des cas&nbsp;d’arrestations arbitraires, d’intimidation et de violence&nbsp;visant les défenseurs des droits humains, les journalistes et&nbsp;les avocats. Il s’est également inquiété du traitement réservé&nbsp;aux Chagossiens, toujours affectés par les séquelles de leur&nbsp;déplacement forcé, évoquant des formes de traitement&nbsp;inhumain et dégradant.&nbsp;</p> <p>S’agissant de la traite des êtres humains, en particulier des femmes et des enfants à des fins d’exploitation sexuelle ou de travail forcé, le Comité a exhorté les autorités à redoubler d’efforts en matière de prévention, et à mettre en place des dispositifs de protection et d’accompagnement des victimes. Les conclusions de cette session s’inscrivaient dans le cadre du mécanisme de suivi régulier mis en place par le Comité, qui vise à assurer une application effective de la Convention par les États parties.</p> <p>Le Comité a demandé à Maurice de lui transmettre des données actualisées et précises sur les mesures prises, notamment en ce qui concerne les enquêtes sur les décès en détention, la réforme des textes législatifs et le fonctionnement de l’IPCC. Maurice, qui a ratifié la Convention en 1992, est ainsi une nouvelle fois invitée à mettre en conformité ses pratiques et son droit avec les standards internationaux. Le Comité rendra compte de la suite donnée à ses recommandations lors de sa prochaine session.</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=%C3%80%20l%27issue%20de%20sa%2082e%20session%20%C3%A0%20Gen%C3%A8ve%20-%20Cas%20de%20torture%20et%20violences%20polici%C3%A8res%20%3A%20l%E2%80%99ONU%20interpelle%20Maurice&amp;1=http%3A//defimedia.info/lissue-de-sa-82e-session-geneve-cas-de-torture-et-violences-policieres-lonu-interpelle-maurice&amp;2=node/171809" token="nFp9FjMbwDFh26wkgUAR-oaFTe-H5OZVxJld8eUX2iM"></drupal-render-placeholder></div> Sun, 11 May 2025 15:00:00 +0000 Patrick Hilbert 171809 at http://defimedia.info Droits Humains - Me Bhavish Budhoo : «Ce n’est pas à la police de punir» http://defimedia.info/droits-humains-me-bhavish-budhoo-ce-nest-pas-la-police-de-punir <span>Droits Humains - Me Bhavish Budhoo : «Ce n’est pas à la police de punir»</span> <span><span lang="" about="/users/kthanay" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">Kursley Thanay</span></span> <span>dim 11/05/2025 - 18:30</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/110525_bhavish.jpg?itok=AYmk0hyu" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>Une arrestation filmée, des images virales, une nation en émoi. L’affaire Nygel Beerjeraz a déclenché bien plus qu’une simple onde de choc. À Maurice, cette intervention policière – captée en vidéo et massivement relayée sur les réseaux sociaux – s’est rapidement transformée en catalyseur d’un débat brûlant sur les méthodes des forces de l’ordre. Et pour cause !</p> <p>Les circonstances, pour le moins musclées, de cette interpellation ont soulevé une vague d’indignation, relançant la réflexion sur les limites de l’usage de la force. L’avocat Bhavish Budhoo, expert en droit constitutionnel, apporte un éclairage sur le cadre legal et les dérives possibles. Dans le cas précis de Nygel Beerjeraz, les faits allégués sont graves. « D’après ce que j’ai pu lire, il conduisait une voiture volée et aurait mis en danger la vie d’autrui dans sa fuite », explique Me Bhavish Budhoo.&nbsp;</p> <p>Des circonstances qui, sur le plan légal, autorisent la police à faire usage de la force pour stopper une menace et assurer la sécurité publique. Mais l’avocat interroge la suite de cette intervention : « Et si cette personne avaitperdu la vie à la suite de cette intervention ? » Pour Me Budhoo, une ligne rouge ne doit jamais être franchie : « Ce n’est pas le rôle de la police de punir une personne. Ceci est uniquement du ressort de la Cour. » La loi fondamentale du pays est limpide : toute arrestation implique une privation de liberté, et donc l’entrée en jeu de la Constitution. Me Budhoo rappelle que c’est l’article 5 qui fixe les garanties contre toute détention arbitraire et encadre les conditions strictes dans lesquelles un individu peut être légalement arrêté. Le socle juridique de toute interpellation repose sur un principe : l’existence d’un « soupçon raisonnable » qu’une infraction a été commise. Dans ce cadre, la police peut agir pour mener son enquête. Mais cette action doit rester encadrée, précise-t-il.&nbsp;</p> <h3>Force, oui… mais proportionnée</h3> <p>Au coeur de la controverse : la proportionnalité. Une notion clé, selon l’avocat, dans toute intervention policière. Si un suspect résiste à son arrestation, la loi autorise le recours à la force – mais dans des limites strictes. « Le Police Act de 1974 stipule que le policier doit veiller à ce que la force déployée soit proportionnée à l’action de résistance », souligne Me Budhoo. Une exigence également inscrite dans les Standing Orders qui balisent l’action policière au quotidien.</p> <p>Et s’il est un principe à ne pas perdre de vue, c’est celui de la non-violence. L’avocat met toutefois en garde les citoyens contre une réaction instinctive de rébellion : résister activement à une arrestation peut avoir des conséquences lourdes – sur le plan physique comme juridique. La procédure normale Un principe de base s’applique à toutes les interpellations : l’information.</p> <p>« La police est tenue de donner un avertissement d’usage à la personne arrêtée », precise Me Budhoo. Une obligation qui permet à l’individu d’être conscient de ses droits et de la situation. Vient ensuite l’étape de la déposition, au cours de laquelle la personne interpellée peut livrer sa version des faits, idéalement en présence d’un avocat. Et si un citoyen estime avoir été arrêté de manière abusive, des recours existent. L’un d’eux : contester les accusations auprès du Directeur des poursuites publiques (DPP), une autorité indépendante qui décide de la suite à donner, en fonction des preuves disponibles.</p> <p>Dans l’affaire qui secoue l’opinion publique, un élément pourrait peser lourd : la video de l’arrestation, devenue virale. « Il incombe de recueillir des preuves de ce qu’on avance. Comme avoir filmé les abus lors d’une arrestation, relevé les noms des policiers ayant outrepassé leurs limites et commis des abus », affirme Me Budhoo. Ces éléments sont cruciaux dans une éventuelle plainte à l’Independent Police Complaints Commission (IPCC) ou à la National Human Rights Commission (NHRC), les deux instances chargées de faire la lumière sur les derives policières.</p> <p>L’île Maurice ne fonctionne pas en vase clos. Me Bhavish Budhoo rappelle que le pays est signataire de plusieurs conventions internationales, dont la Convention des Nations unies contre la torture et la Déclaration universelle des droits de l’homme. Si certaines de ces conventions ne sont pas juridiquement contraignantes, leur non-respect a un coût. « Le non-respect de ces conventions peut nuire à l’image du pays sur la scène internationale », note-t-il. D’ailleurs, le Comité des Nations unies contre la torture s’est déjà inquiété des cas répétés de brutalité policière à Maurice (voir en page 8).</p> <h3>Réformer, former, filmer : des pistes concrètes</h3> <p>Pour Me Bhavish Budhoo, il est temps de passer à l’action. Et cela passe d’abord par l’adoption d’un texte attendu depuis des années : le Police and Criminal Evidence Bill (PACE). « La première réforme à apporter est l’introduction du PACE », déclare-t-il. Ce texte établirait un cadre clair pour l’action policière, en définissant notamment les conditions et les limites du recours à la force. Autre piste : renforcer la formation des forces de l’ordre aux droits humains. « Il faut relancer cette formation de manière urgente », insistet-il, rappelant qu’elle se faisait auparavant avec l’organisation DIS-MOI, avant d’être interrompue.</p> <p>Enfin, Me Budhoo plaide pour l’introduction généralisée de caméras-piétons, ces body cams portées par les policierslors des interventions. « Cette technologie, utilisée correctement, permettra à la police de disposer de preuves irréfutables, notamment lors des perquisitions ou des controlled deliveries », assure-t-il. Pour l’avocat, ces outils – législatifs, humains, technologiques – doivent être combinés pour prévenir de futurs dérapages, dissiper les accusations de brutalité policière et prévenir les cas allégués de drug planting : « Ces mesures combinées renforceront considérablement la transparence des interventions policières et garantiront le respect des droits fondamentaux des citoyens. »</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Droits%20Humains%20-%20Me%20Bhavish%20Budhoo%20%3A%20%C2%ABCe%20n%E2%80%99est%20pas%20%C3%A0%20la%20police%20de%20punir%C2%BB&amp;1=http%3A//defimedia.info/droits-humains-me-bhavish-budhoo-ce-nest-pas-la-police-de-punir&amp;2=node/171808" token="UaaH88gw-umEd45eaYRYqI5-Ycf4-_xi6FgI-NRYMTo"></drupal-render-placeholder></div> Sun, 11 May 2025 14:30:00 +0000 Kursley Thanay 171808 at http://defimedia.info Victime d’une arrestation musclée - Nygel Beerjeraz : «Mo’nn anvi sanz mo lavi...» http://defimedia.info/victime-dune-arrestation-musclee-nygel-beerjeraz-monn-anvi-sanz-mo-lavi <span>Victime d’une arrestation musclée - Nygel Beerjeraz : «Mo’nn anvi sanz mo lavi...»</span> <span><span lang="" about="/users/oirshaad" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">Irshaad Olitte</span></span> <span>dim 11/05/2025 - 18:00</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/020525-nygel-beerjeraz-profile.jpg?itok=qvvDxPpt" width="1280" height="720" alt="" title="Le jeune homme dit profondément regretter la souffrance qu’il a causée à ses grands-parents." typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>Hospitalisé après une arrestation musclée, Nygel Beerjeraz, 21 ans, exprime ses regrets envers ses grands-parents, qu’il dit avoir trahis à cause de sa dépendance à la drogue, et espère une rédemption.</p> <p>«Je demande sincèrement pardon à ma grand-mère et à mon grandpère », implore Nygel Beerjeraz, allongé sur un lit à la clinique Fortis Darné, à Floréal. Le jeune homme de 21 ans y a été transféré depuis l’hôpital Dr A.G. Jeetoo, le mercredi 7 mai, grâce à l’intervention de ses grands-parents paternels, seuls piliers encore debout dans sa vie chancelante. Ce résident d’Albion a été arrêté brutalement, le mercredi 30 avril dans les rues de Sainte-Croix, au terme d’une coursepoursuite engagée par des éléments de la Divisional Crime Intelligence Unit (DCIU) de Port-Louis Nord. Une intervention policière vivement critique pour sa violence. Alité, meurtri physiquement et moralement, le&nbsp;</p> <p>jeune homme s’exprime pour la première fois en public dans une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux. La voix nouée, les larmes aux yeux, il s’adresse directement à ses grands-parents, aujourd’hui âgés de 69 et 66 ans : « Malgré toutes les fois où je les ai volés, où je les ai épuisés, ils m’ont fait confiance et continuent de me soutenir. Se zot mem ki la ek mwa zordi », lance-t-il.</p> <p>« Dan mo moman febles, se zis sa de dimounn-la ki la. » Ce cri du coeur, Nygel Beerjeraz le pousse depuis son lit d’hôpital, rongé par les regrets et une dépendance aux stupéfiants qui a pris toute la place dans sa vie. La veille de son arrestation, soit le mardi 29 avril, il avait dérobé la voiture flambant neuve de son grand-père, une Skoda immatriculée avril 2025, tout juste sortie de chez le concessionnaire. Une trahison de plus pour celui qui n’avait jamais cessé de croire en lui.</p> <p>Le vol est immédiatement signalé à la police d’Albion. Dès le lendemain, grâce aux images captées par le dispositif de surveillance SafeCity, les autorités parviennent à localiser le véhicule : il roule à vive allure et zigzague dangereusement dans les rues de Caro Calyptus et de Sainte-Croix. La course-poursuite qui s’ensuit conduira à l’arrestation de Nygel, mais laissera des traces, autant sur son corps que dans son esprit. Aujourd’hui, toujours hospitalisé, le jeune homme sait qu’il devra bientôt répondre de ses actes devant la justice. Mais avant cela, il tient à dire sa vérité. Il veut surtout exprimer, publiquement, ses remords envers ses grandsparents, qu’il dit avoir fait souffrir plus que quiconque. « Ce sont les deux personnes auxquelles j’ai fait le plus de mal dans ma vie. C’est ce que je regrette le plus. J’espère qu’un jour, ils trouveront la force de me pardonner. Si un jour je parviens à remarcher, je ferai tout pour rattraper mes erreurs. C’est une promesse que je fais publiquement », déclare-t-il, la voix brisée.</p> <h3>Un long engrenage&nbsp;</h3> <p>Pour Nygel Beerjeraz, ce drame est le point d’orgue d’un long engrenage destructeur. « Je vis un véritable traumatisme. Je n’aurais jamais pensé en arriver là… Je n’aurais jamais cru qu’un jour, je me retrouverais cloué dans un lit d’hôpital à cause de la drogue. » Les mots tombent, lourds de douleur. Il poursuit, dans un élan de lucidité : « J’ai fait beaucoup de tort à beaucoup de personnes, principalement à ma famille. Ma grand-mère, mon grandpère… deux personnes qui m’ont toujours soutenu, qui ne m’ont jamais laissé tomber, qui ont toujours été là pour me relever. Malgré toutes les fois où je les ai volés, où je leur ai menti, malgré&nbsp;tous mes défauts liés à la drogue, je suis profondément désolé d’en&nbsp;être arrivé là. C’est infernal, c’est inconcevable… Mo mama mem inn bizin kit Moris ale, nepli kapav. »</p> <h3>« J’ai dépassé les limites »&nbsp;</h3> <p>Il ne se dédouane pas. Au contraire, il assume la responsabilité de ses dérives. Il accuse sa dépendance, ce besoin impérieux qui fait perdre tout sens moral. « J’ai dépassé les limites, je ne réalisais même plus ce que je faisais… C’est la souffrance du manque qui me poussait à faire n’importe quoi. »</p> <p>Dans ses excuses, il ne s’arrête pas à ses proches. Il s’adresse aussi aux usagers de la route, ceux qui auraient pu croiser sa trajectoire ce fameux mercredi 30 avril. « Concernant l’accident de voiture, je présente mes excuses à toutes les personnes que j’ai blessées. Je n’avais aucune mauvaise intention envers qui que ce soit ; je regrette tout ce qui s’est passé. »</p> <p>Enfin, il évoque son désir, fragile mais sincère, de changer : « Mo’nn anvi sanz mo lavi, mais je rechute à chaque fois. » Un aveu dur, mais lucide, sur la difficulté d’un chemin vers la rédemption. Aujourd’hui, Nygel Beerjeraz est face à lui-même, face à ses démons, face à ses fautes. Dans ce chaos intérieur, une seule chose semble encore tenir debout : l’amour inconditionnel de deux grands-parents, qui, malgré tout, n’ont jamais cessé d’espérer en lui.</p> <div class="alert alert-warning"> <h3>Le grand-père déplore les dommages causés à son véhicule</h3> <p>Le grand-père de Nygel,&nbsp;profondément affecté, déplore avant tout la force excessive utilisée par les policiers lors&nbsp;de son interpellation. « La&nbsp;violence avec laquelle ils ont procédé à son arrestation était absolument choquante »,&nbsp;s’indigne le sexagénaire. Il explique ensuite que les dégâts matériels causés à son&nbsp;véhicule ont aggravé cette&nbsp;situation déjà pénible : « Au moment où ils l’ont arrêté, ma voiture était encore en bon état, elle avait simplement&nbsp;subi un choc à l’arrière.&nbsp;Mais ensuite, ils ont écrasé le véhicule et sont même montés sur le pare-brise »,&nbsp;se lamente-t-il.</p> </div> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Victime%20d%E2%80%99une%20arrestation%20muscl%C3%A9e%20-%20Nygel%20Beerjeraz%20%3A%20%C2%ABMo%E2%80%99nn%20anvi%20sanz%20mo%20lavi...%C2%BB&amp;1=http%3A//defimedia.info/victime-dune-arrestation-musclee-nygel-beerjeraz-monn-anvi-sanz-mo-lavi&amp;2=node/171807" token="KW0thEbb8euWamRCx8ti6A5eTV44JBrVl7CdxDHNHgw"></drupal-render-placeholder></div> Sun, 11 May 2025 14:00:00 +0000 Irshaad Olitte 171807 at http://defimedia.info Krist Dhurmah, président du Nursing Council : «De nombreux infirmiers souffrent actuellement de burn-out» http://defimedia.info/krist-dhurmah-president-du-nursing-council-de-nombreux-infirmiers-souffrent-actuellement-de-burn-out <span>Krist Dhurmah, président du Nursing Council : «De nombreux infirmiers souffrent actuellement de burn-out»</span> <span><span lang="" about="/users/jst-cyr" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">Jean-Marie St Cyr</span></span> <span>dim 11/05/2025 - 17:30</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/110525_krist.jpg?itok=81738vqy" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>La Journée mondiale des infirmières, ce lundi 12 mai, a pour &nbsp;thème&nbsp;: « Nos infirmières. Notre avenir. Prendre soin des infirmières renforce les économies ». Le président du Nursing Council plaide pour une montée en compétence du personnel soignant à Maurice. Acting Regional Nursing Administrator à l’hôpital Victoria, il revient aussi sur les défis&nbsp;du&nbsp;métier.</p> <p><strong>Pour exercer, chaque infirmier doit obligatoirement être enregistré. Mais au-delà de cette « formalité », qu’est-ce que cela change concrètement pour les patients ? Et pour les infirmiers eux-mêmes ?</strong><br /> Dans n’importe quel établissement de santé, qu’il soit public ou privé, si une personne ne détient pas une licence émise par le Nursing Council, elle n’est pas considérée comme un infirmier. Le Nursing Council Act est clair à ce sujet : une personne doit être enregistrée pour pouvoir pratiquer en tant qu’infirmier.</p> <p>Accorder une licence à un infirmier après son enregistrement revient à reconnaître ses compétences. Car si on laisse une personne insuffisamment qualifiée exercer, ce sont les patients qui en souffriront. L’enregistrement des infirmiers constitue un filet protecteur pour les malades et la population dans son ensemble, afin qu’ils soient pris en charge par des professionnels dotés des bonnes qualifications et d’une formation adéquate.</p> <p><strong>La formation continue est obligatoire chez les infirmiers. Pourquoi est-ce si crucial d’accumuler des points Continuous Professional Development (CPD) ?&nbsp;</strong><br /> L’ensemble du secteur infirmier est en constante évolution. Lorsque la médecine évolue, les soins infirmiers évoluent en parallèle. De nouvelles technologies apparaissent, auxquelles il faut s’adapter. Il est également essentiel de connaître les nouvelles données scientifiques et les pratiques fondées sur les preuves (evidence-based practices).</p> <p>Le CPD a été mis en place dans le but d’offrir une formation continue aux infirmiers. La loi stipule qu’ils doivent obtenir 10 points CPD chaque année, correspondant à 15 heures de formation, que ce soit à travers des cours en soins infirmiers ou en médecine. Ainsi, ils doivent apprendre quelque chose de nouveau chaque année. Et plus ils apprennent, plus cela est bénéfique pour les patients.</p> <blockquote> <p>Nous anticipons une hausse des plaintes et des allégations de négligence médicale»</p> </blockquote> <p><strong>Le manque de personnel, les gardes à répétition, la fatigue accumulée… Dans ces conditions, demander encore de suivre des formations, est-ce réaliste&nbsp;? Comment aider les infirmiers à rester à jour sans les épuiser davantage ?</strong><br /> C’est une question très pertinente, surtout avec le manque aigu de personnel. Mais on ne peut pas supprimer ces sessions de formation sous prétexte de pénurie de personnel.</p> <p>Afin de faciliter les choses, le Nursing Council propose des cours en ligne, permettant aux infirmiers d’obtenir leurs 10 points CPD. Il existe également des sites internationaux qu’ils peuvent consulter pour leur formation continue. Ces cours peuvent leur rapporter au moins 7 points par an.</p> <p>Des systèmes de contrôle sont en place sur ces plateformes, avec des questionnaires à choix multiples à compléter. En cas de réussite, un certificat est délivré. Cela constitue une preuve qu’ils ont effectivement suivi la formation. Parmi les cours disponibles, certains sont proposés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).</p> <p>Cependant, ce n’est pas un système infaillible. Le Nursing Council a mis en place le CPD en 2023. Il a fallu un certain temps pour le roder et trouver la formule la plus appropriée, permettant d’avoir un contrôle optimal. Aujourd’hui, le Nursing Council contrôle plus de 95&nbsp;% de ce système de formation afin de s’assurer que les infirmiers suivent réellement les sessions. Nous n’avons pas encore atteint l’excellence, mais nous nous en rapprochons.</p> <p>Au sein du Nursing Council, nous développons des outils informatiques pour disposer de toutes les informations nécessaires aux vérifications. Cela prendra du temps, mais nous y travaillons activement.</p> <p><strong>Quand un patient dépose une plainte pour négligence ou faute professionnelle, que fait le Nursing Council ?&nbsp;</strong><br /> Prenons le cas d’une plainte dans le service public. Dès qu’une personne dépose une plainte pour négligence présumée, celle-ci est d’abord transmise au ministère de la Santé, qui examine la doléance, qu’elle concerne un médecin ou un infirmier, afin de déterminer les responsabilités.</p> <p>Il arrive que certaines plaintes soient transmises au Medical Council et au Nursing Council. Le dossier peut également être examiné par le Medical Negligence Standing Committee du ministère de la Santé, qui peut ensuite le référer au Nursing Council pour une enquête plus approfondie.</p> <p>Une fois le dossier reçu par le Nursing Council, l’enquête ne peut pas démarrer immédiatement. Il faut d’abord rassembler tous les documents nécessaires : dossier médical du patient, déclarations diverses, etc. Ce n’est qu’une fois tous les éléments réunis, et le dossier étudié, que le Nursing Council convoque les infirmiers concernés pour un interrogatoire. L’instance peut également auditionner les proches ou les témoins. Toutes les parties peuvent se faire assister par un avocat. Comme devant toute cour de justice, chacun a droit à une défense et à une assistance&nbsp;légale.</p> <p>Une fois l’enquête achevée, un rapport est soumis au ministère de la Santé. Le Nursing Council peut aussi formuler des recommandations pour corriger d’éventuelles failles systémiques.</p> <p>Si le ministère de la Santé estime que le cas doit être transmis au Medical Tribunal, celui-ci prendra alors une décision. Si la personne est reconnue coupable, la sentence est prononcée par le Board du Nursing Council. Les sanctions peuvent aller d’un simple avertissement à une réprimande sévère, voire une suspension.&nbsp;</p> <p>Une fois la sanction prononcée, la Public Service Commission (PSC) en est informée. Elle inscrit alors cette sanction dans le dossier de l’infirmier, ce qui peut avoir des conséquences lors d’un exercice de promotion ou de révision salariale.</p> <blockquote> <p>L’IA a et aura sa place dans le secteur infirmier»</p> </blockquote> <p><strong>Y a-t-il des infirmiers qui ont été sanctionnés pour des cas de négligence ou de faute professionnelle ?</strong><br /> Oui, des sanctions ont été prononcées, et certaines personnes ont même dû cesser d’exercer. Prenons la possession de drogue, que ce soit pour trafic ou consommation : si les faits sont avérés, la personne est sanctionnée en conséquence.</p> <p>En revanche, lorsqu’il s’agit de consommation d’alcool sur le lieu de travail, il est souvent difficile d’apporter des preuves, car les personnes concernées utilisent divers subterfuges pour se disculper. Si un supérieur constate qu’un infirmier est en état d’ivresse, il n’existe actuellement aucun protocole en milieu hospitalier l’obligeant à subir une prise de sang pour vérifier son taux d’alcoolémie, ni à suivre un traitement. Il peut refuser tout traitement, et aucune action ne pourra être entreprise contre lui.</p> <p>C’est pour cette raison que les administrations hospitalières rencontrent des difficultés à sanctionner les cas de consommation d’alcool sur le lieu de travail. Lorsqu’un supérieur n’a pas les moyens d’agir contre un subordonné, ce dernier peut consommer de l’alcool en toute impunité.</p> <p>S’il existait une loi ou un protocole clair –&nbsp;permettant, par exemple, de référer la personne à la police, de remplir un formulaire 58 pour qu’elle soit examinée par un médecin, et de l’obliger à fournir un échantillon sanguin&nbsp;–, alors des sanctions pourraient être appliquées. Certains infirmiers vont jusqu’à prétendre que leur somnolence est due à la prise de médicaments. Il y a donc une lacune à corriger pour permettre une intervention&nbsp;efficace.<br /> Concernant les cas de drogue, plusieurs infirmiers ont été arrêtés pour possession. Ils ont été suspendus de leurs fonctions. Certains ont reçu un avertissement, d’autres des réprimandes plus sévères.</p> <p><strong>Quels sont les types de négligence ou de comportements fautifs les plus fréquemment rapportés au Nursing Council ? S’agit-il toujours de manquements graves ou parfois de simples erreurs&nbsp;humaines ?</strong><br /> Des cas sont rapportés notamment lorsqu’il y a des décès, et les proches allèguent alors une mauvaise prise en charge. Ils évoquent des cas de « négligence » de la part d’infirmiers qui n’auraient pas prodigué les soins appropriés relevant des gestes de base, le « basic nursing care ». Certains affirment également que le patient présentait des escarres.</p> <p>Plusieurs types de situations sont évoqués comme relevant de la négligence : par exemple, lorsqu’un patient tombe de son lit pendant son sommeil et subit une fracture, les proches portent plainte contre le ministère de la Santé, évoquant l’absence de barrières de sécurité. Autre cas : un patient chute en allant aux toilettes.</p> <p>Cela peut aussi concerner des complications simples, comme une enflure due à une injection. Même ces situations apparemment banales nécessitent une enquête afin d’établir ce qui s’est réellement&nbsp;passé.</p> <p><strong>Combien de temps durent ces enquêtes, justement ?</strong><br /> Cela dépend de la complexité des cas. La loi stipule que dès que le Nursing Council est informé d’un cas, il dispose d’un délai de 90 jours pour mener son enquête. Cependant, des retards peuvent survenir lorsque certaines personnes reviennent sur leurs déclarations ou se présentent accompagnées de leur avocat. Dans ce cas, l’ensemble de la procédure doit être repris, et il faut fixer une nouvelle date qui convienne à toutes les parties.&nbsp;</p> <p>Mais de manière générale, tout est mis en œuvre pour respecter le délai de 90 jours.</p> <p><strong>Avec l’arrivée de l’intelligence artificielle (IA) dans le domaine de la santé, voyez-vous des opportunités ou des risques pour les infirmiers à Maurice ? Le Nursing Council s’y prépare-t-il déjà ?</strong><br /> L’IA présente à la fois des avantages et des inconvénients. Son principal défaut est de ne pas pouvoir assurer une prise en charge directe du patient. Il faudrait une IA très avancée pour être capable de soigner un patient avec toute la dimension émotionnelle et spirituelle que seuls les humains peuvent offrir.</p> <p>À ce jour, seul un être humain peut véritablement prendre soin d’un autre, surtout sur le plan affectif. Lorsqu’un infirmier développe un lien émotionnel avec un patient, c’est quelque chose qu’aucune machine ne pourra remplacer. Sur ce plan, l’IA a encore beaucoup de chemin à parcourir.</p> <p>Mais elle a aussi ses atouts&nbsp;: elle peut contribuer à l’autonomisation des professionnels de santé, aider au diagnostic et à l’élaboration d’hypothèses cliniques. L’IA a et aura sa place dans le secteur infirmier. Les infirmiers devront, à terme, avoir des notions en informatique et connaître les possibilités offertes par l’IA, notamment avec l’introduction du « E-Health ».</p> <p>Le Nursing Council se prépare déjà à cette transition. Nous lançons un nouveau site web, revu ce 12 mai, où toutes les nouveautés pourront être intégrées afin que nous restions en phase avec les évolutions technologiques. Il est indispensable que les infirmiers soient informés des avancées en matière d’IA. Un amendement au Nursing Council Act pourrait même s’avérer nécessaire afin de mieux nous adapter aux mutations à venir.<br /> En dehors de certains équipements sophistiqués, l’IA n’a pas encore pris une place significative dans le système infirmier mauricien.</p> <blockquote> <p>Concernant les cas de drogue, plusieurs infirmiers ont été arrêtés pour possession.&nbsp;Ils ont été suspendus de leurs&nbsp;fonctions»</p> </blockquote> <p><strong>Entre stress, responsa-bilités, horaires irréguliers, santé mentale et manque de personnel, les infirmiers sont parfois mis à rude épreuve. Le Council s’en préoccupe-t-il ?</strong><br /> Nous constatons qu’il y aura sans doute une augmentation des plaintes en raison de la pénurie aiguë d’infirmiers. Cela a pour conséquence que ceux qui sont en poste peinent à fournir des soins appropriés ou conformes aux attentes. À mon avis, de nombreux infirmiers souffrent actuellement de burn-out. Lorsqu’on demande à un infirmier de travailler 36 heures d’affilée, il est évident que cela affecte sa performance.</p> <p>Nous anticipons ainsi une hausse des plaintes et des allégations de négligence médicale. Le ministre de la Santé, Anil Bachoo, a lui-même reconnu qu’il manquait 1&nbsp;500 infirmiers dans le système de santé public, ce qui affecte directement la prise en charge quotidienne des patients.</p> <p><strong>Des actions concrètes sont-elles en place pour prévenir l’épuisement professionnel ?</strong><br /> Nous faisons régulièrement des recommandations au ministère de la Santé. Nous avons déjà attiré l’attention sur le manque de personnel et la nécessité de recruter rapidement des aspirants infirmiers, de rappeler ceux qui sont partis à la retraite, ou encore d’intégrer ceux qui ont terminé leur formation à Polytechnique Mauritius, afin de renforcer rapidement le système de santé public.</p> <p>Selon une étude récente, environ 125 infirmiers étaient disponibles sur le marché, mais ont été rapidement absorbés par le secteur privé, attirés par de meilleures conditions de travail et de rémunération. Dans le secteur public, les salaires varient entre Rs 18&nbsp;000 et Rs&nbsp;22 000, tandis que dans les cliniques privées, ils peuvent atteindre Rs 40 000 dès la première année.</p> <p>Pour combler le déficit dans les hôpitaux publics, nous avons recommandé de former davantage d’aspirants infirmiers. De nombreux jeunes professionnels quittent le pays pour travailler à l’étranger ou délaissent le service public pour le privé, un phénomène qui prend de l’ampleur avec l’ouverture de nouvelles cliniques privées.</p> <p><strong>Le métier évolue, parfois très vite : infirmiers spécialisés, cliniciens, prescripteurs dans certains pays… Voyez-vous Maurice aller dans cette direction ? Et à quel horizon ?</strong><br /> Un de mes souhaits depuis longtemps est que les autorités misent davantage sur les infirmiers spécialisés. Par exemple, lorsqu’un infirmier est spécialisé dans le domaine de la cardiologie, il est capable d’offrir un meilleur service et d’administrer un traitement approprié.&nbsp;</p> <p>Ainsi, graduellement, le ministère de la Santé devrait favoriser la spécialisation des infirmiers dans tous les secteurs&nbsp;: ophtalmologie, diabétologie, cardiologie, néphrologie, cancérologie... Tous ces domaines nécessitent des infirmiers spécialisés. Ces formations doivent être bien structurées, et les infirmiers concernés doivent être reconnus par le ministère et rémunérés en fonction de leurs compétences. Cette reconnaissance ne doit pas venir uniquement du Nursing&nbsp;Council.</p> <p>Le ministère de la Santé doit trouver des moyens de promouvoir la formation d’infirmiers spécialisés, que ce soit à travers le Mauritius Institute of Health, la valorisation de la School of Nursing ou encore en collaborant avec des institutions d’enseignement supérieur, afin qu’elles puissent lancer des sessions de formation pour faire avancer le processus le plus rapidement possible. Mais nous sommes conscients que cela ne se fera pas du jour au lendemain, et qu’une planification est nécessaire.</p> <p>Il y a déjà une initiative avec les diabetic foot nurses qui a commencé. Des sessions de formation ont été offertes à un groupe d’infirmiers pour devenir specialised diabetic nurses. Il y a aussi les public health nurses qui doivent être formés, par exemple, à la vaccination. Cette formation est indispensable, car il y a de plus en plus de maladies non transmissibles.&nbsp;</p> <p>Les infirmiers doivent donc se spécialiser afin de mieux prendre en charge ces patients. Nous avons réussi à faire face à la COVID-19, mais si une maladie encore plus contagieuse devait apparaître, comment allons-nous faire ?</p> <p><strong>En cette Journée mondiale des infirmières, quel message souhaitez-vous adresser à celles et ceux qui exercent ce métier au quotidien, souvent dans l’ombre ? Et au public, qui les croise sans toujours voir l’humain derrière l’uniforme&nbsp;?</strong><br /> Comme vous l’avez dit, un infirmier est avant tout un être humain. Il exerce un métier très difficile, qui n’est pas à la portée de tout le monde. Il est là, auprès des patients, jour et nuit. Il doit faire preuve de beaucoup de compassion et d’empathie envers les malades.&nbsp;</p> <p>Mais ce qui est triste, c’est que certains membres du public, qui applaudissaient les infirmiers pendant la pandémie de Covid-19, sont aujourd’hui ceux qui les maltraitent ou leur manquent de respect. Les infirmiers subissent diverses formes de violence et de pression, tant de la part des patients que de leurs proches. Le regard de la société a complètement changé.</p> <p>Je lance un appel au public : les infirmiers et les infirmières sont essentiels à notre société. Ils représentent l’avenir de notre économie. S’ils ne prennent pas soin des patients pour les remettre sur pied, ces derniers ne pourront pas retourner travailler, et c’est l’économie du pays qui en souffrira.</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Krist%20Dhurmah%2C%20pr%C3%A9sident%20du%20Nursing%20Council%20%3A%C2%A0%C2%ABDe%20nombreux%20infirmiers%20souffrent%20actuellement%20de%20burn-out%C2%BB&amp;1=http%3A//defimedia.info/krist-dhurmah-president-du-nursing-council-de-nombreux-infirmiers-souffrent-actuellement-de-burn-out&amp;2=node/171803" token="eJfJkorZH3HY1irNeDr0D5HHK6mjK3mfRbdK3MzUfBY"></drupal-render-placeholder></div> Sun, 11 May 2025 13:30:00 +0000 Jean-Marie St Cyr 171803 at http://defimedia.info Nouvelles voix, vieux réflexes : le paradoxe d’une démocratie figée http://defimedia.info/nouvelles-voix-vieux-reflexes-le-paradoxe-dune-democratie-figee <span>Nouvelles voix, vieux réflexes : le paradoxe d’une démocratie figée</span> <span><span lang="" about="/users/jdedans" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">Jean Claude Dedans</span></span> <span>dim 11/05/2025 - 17:00</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/110525_vote.jpg?itok=dk3mZIwa" width="1280" height="720" alt="" title="Malgré un contexte socio-économique propice à l’émergence de nouvelles voix, les électeurs continuent de privilégier des coalitions issues de la recomposition des forces traditionnelles." typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>Malgré une soif de renouveau, le paysage politique mauricien reste figé : les partis traditionnels conservent leur hégémonie, portés par l’histoire, les réseaux et le financement, tandis que les émergents peinent à s’enraciner durablement. Tour&nbsp;d’horizon.</p> <p>Le paysage politique mauricien évolue sans pour autant connaître de véritable rupture. Les récentes élections municipales du 4 mai 2025, dans le sillage des législatives de novembre 2024, confirment cette tendance avec la domination écrasante de l’Alliance du Changement : 117 sièges sur 120 aux municipales après le raz-de-marée du 60-0. Face à cette hégémonie, l’opposition se trouve réduite à sa plus simple expression, ne remportant que trois sièges municipaux, dont un pour le Reform Party et un pour En Avant Moris.</p> <p>Ce résultat révèle un paradoxe : malgré un contexte socio-économique propice à l’émergence de nouvelles voix, les électeurs continuent de privilégier des coalitions issues de la recomposition des forces traditionnelles. Même l’absence du Mouvement socialiste militant (MSM) et du Parti mauricien social-démocrate (PMSD), entre autres composantes de l’Alliance Lepep, lors des municipales n’a pas permis aux partis extraparlementaires de profiter de cette opportunité historique.</p> <h3>L’héritage historique&nbsp;</h3> <p>Comment l’expliquer ? Pour comprendre cette persistance, il faut explorer les racines historiques des partis établis. L’histoire politique mauricienne contemporaine s’est construite autour des luttes syndicales incarnées par des figures comme Emmanuel Anquetil, Maurice Curé, Guy Rozemont et Sir Seewoosagur Ramgoolam pour le Parti travailliste (PTr). Le Mouvement militant mauricien (MMM) continue d’invoquer son rôle historique dans le «&nbsp;vent de changement de 1982&nbsp;». Cet ancrage dans la mémoire collective forge un attachement durable qui transcende souvent les déceptions politiques.</p> <p>Comme l’observe Stefan Gua, de Rezistans ek Alternativ (ReA), «&nbsp;l’adhésion à un parti politique pour ses valeurs et idéologies contient les éléments d’une pérennisation plus grande&nbsp;», expliquant la résilience de formations comme le PTr et le MMM « malgré les défections et les secousses ». Ce patrimoine politique, que les nouvelles formations peinent à égaler, se transmet de génération en génération : « L’attachement à l’idéologie qui fut jadis leur socle ne s’estompera pas. »</p> <p>Il s’attarde sur le cas spécifique de ReA. « Le soutien à ReA lors des élections s’est beaucoup construit sur l’identification aux combats du parti pour la défense de l’écologie et son ancrage auprès de la classe ouvrière. » Stefan Gua avertit : « Si les partis émergents ne s’ancrent pas dans des luttes profondes auxquelles s’identifie la masse populaire, ils ne perdureront pas. »</p> <h3>Tentatives de renouvellement&nbsp;</h3> <p>Mais est-ce vraiment le cas ? Alain Laridon rappelle une tentative passée de renouvellement politique : « On a vu la naissance du MMMSP de Dev Virahsawmy et de son ‘Soley Ruz’. Notre histoire politique a connu quelques noms célèbres, hormis ceux que nous connaissons déjà, tels qu’Anauth Beejadhur, le Dr Émilien, le Dr Forget, Marcel Cabon, Malcolm de Chazal, Jean Herenne avec son ‘Tension Caiman’, le pandit Ramnarain, Hassenjee Jeetoo. Cela pour dire que nous étions des militants qui aimions profondément notre pays. »</p> <p>Cette jeunesse militante, dit cet ancien ambassadeur de Maurice au Mozambique, avait «&nbsp;cette envie de réussir, de rassembler, de nous sentir patriotes, comme une seule famille. Ce n’était pas de l’utopie ». Il y avait un idéal, un amour pour la patrie et aussi un espoir pour un avenir meilleur, selon Alain Laridon. « On avait un seul langage : militer pour notre&nbsp;jeunesse. »</p> <p>C’est ainsi qu’avec la naissance du MMMSP, il y a eu un vent de changement dans la mentalité des jeunes, affirme-t-il. Pourtant, malgré cet élan, le MMMSP n’a pas réussi à s’imposer durablement face aux partis établis, un exemple, parmi tant d’autres, de la difficulté de transformer une dynamique en force politique durable.</p> <h3>La jeunesse comme vecteur de changement ?</h3> <p>Cependant, l’observateur Faizal Jeerooburkhan, membre de Think Mauritius, a bon espoir d’un changement. « Dans l’ensemble, les jeunes électeurs sont plus préoccupés par la démocratie, la méritocratie, les droits humains, la liberté d’expression, la bonne gouvernance, la justice sociale, l’emploi, la protection de l’environnement et le changement climatique. De ce fait, ils sont plus enclins à apporter leur soutien aux partis émergents qui partagent plus ou moins les mêmes idéologies », analyse-t-il.</p> <p>Stefan Gua se montre plus nuancé. « C’est vrai que ces temps-ci, nous avons assisté à l’apparition de plusieurs partis émergents qui, il faut le reconnaître, semblent pour beaucoup vouloir simplement profiter de l’essoufflement des partis historiques, ou encore du dégoût d’une frange de la population pour la chose politique. Une adhésion solide et pérenne ne peut reposer sur ces considérations, même si un soutien conjoncturel est possible&nbsp;», explique-t-il. Et bien qu’il reconnaisse qu’il puisse «&nbsp;exister une prédisposition de la jeunesse à soutenir un parti émergent, cela ne suffit pas en soi ». D’ailleurs, ajoute Faizal Jeerooburkhan, «&nbsp;l’électorat se méfie souvent des nouveaux venus sur la scène politique, surtout quand ils apparaissent soudainement à la veille des&nbsp;élections ».</p> <p>Patrick Belcourt, leader d’En Avant Moris, abonde dans le même sens. Il porte un regard lucide sur le potentiel de la jeunesse comme vecteur de changement&nbsp;: « Cela dépend de la socialisation, des intérêts socio-économiques et personnels des jeunes. Il existe un discours politique dans notre pays selon lequel le changement politique consiste principalement en l’alternance des partis mainstream au gouvernement, à la faveur de coalitions diverses et variées. Le système des partis est devenu synonyme de l’hégémonie d’une poignée de partis, au leadership héréditaire, qui se relaient au pouvoir depuis l’Indépendance, voire avant. »</p> <p>Selon lui, « ce discours politique est sans doute majoritaire dans l’électorat de ceux qui appartiennent aux générations qui ont connu les “années de braise” et de ceux, plus jeunes, qui ont été socialisés dans cette optique, car c’est après tout la partie active de l’électorat&nbsp;». Ainsi pour Patrick Belcourt, cela dépend des jeunes. « Nous devons donc cibler les jeunes en fonction de leur socialisation, pour d’abord les inviter au dialogue. Quant à notre avenir, nous ne pouvons qu’observer comment les électeurs perçoivent l’effort de fidélité ou la compromission par rapport aux engagements originaux des uns et des autres. »</p> <p>Toujours est-il que sans structures solides pour permettre son propre renouvellement, un parti, qu’il soit historique ou émergent, ne tiendra pas longtemps, estime Stefan Gua. Serait-ce ce qui explique la longévité des partis traditionnels ?</p> <p>L’historien et observateur politique Jocelyn Chan Low est d’avis que les partis traditionnels sont avant tout des partis personnels et souvent familiaux. Ils sont capables de se reconfigurer au gré des coalitions tout en préservant leurs structures fondamentales. D’ailleurs, souligne Faizal Jeerooburkhan, « les alliances stratégiques ponctuelles ont aidé certains partis à garder le pouvoir pendant de longues années&nbsp;». Patrick Belcourt parle, lui, de « régime républicain héréditaire qui s’assume ».</p> <p>Roshi Bhadain, leader du Reform Party, va plus loin, en évoquant une « politique de la peur&nbsp;»&nbsp;: « Les partis traditionnels font volontairement peur en appuyant sur le fait que si l’électorat choisit les partis émergents, ils vont en payer les conséquences ou être sanctionnés à n’importe quel niveau de leur vie. Ou alors qu’il existerait un manque d’opportunités pour eux ou leurs proches. » Pour lui, il est clair que « les partis traditionnels poussent les gens à vivre dans une bulle de frayeur, ce qui les oblige à ne pas soutenir les partis émergents, même s’ils en ont envie ».</p> <h3>Le nerf de la guerre</h3> <p>Toutefois, le véritable nerf de la guerre est le financement. Selon Patrick Belcourt, « les grands bailleurs de fonds, en règle générale, privilégient les partis mainstream avec lesquels ils ont pu tisser des relations mutuellement bénéfiques au cours des 5/6 dernières décennies. Les marqueurs d’identité partisane, issus de ces partis mainstream, demeurent très ancrés dans le terreau culturel et affectif des relations socio-politiques et socio-économiques des Mauriciens ».&nbsp;</p> <p>Cette disparité financière se traduit directement dans la capacité de mobilisation et de visibilité médiatique. Malgré leurs efforts sur les réseaux sociaux, les partis comme le Reform Party et En Avant Moris ne peuvent rivaliser avec l’omniprésence des formations traditionnelles dans l’espace public et médiatique mauricien. Les deux sièges obtenus aux municipales, bien que symboliquement importants, témoignent de cette difficulté à convertir l’adhésion intellectuelle d’une partie de l’électorat en succès électoral significatif. Selon Patrick Belcourt, « il faut beaucoup de temps, d’investissement, une éducation civique pour que les électeurs en viennent à connaître et à s’approprier les thématiques et les slogans des nouveaux partis&nbsp;».</p> <p>L’absence persistante de réformes électorales constitue un verrou institutionnel majeur freinant l’émergence de nouvelles forces. Malgré les observations encourageantes de Jocelyn Chan Low, après les dernières législatives, sur les «&nbsp;bons&nbsp;scores » des partis de Roshi Bhadain et Patrick Belcourt, les résultats des municipales de 2025 démontrent que « l’espace démocratique à conquérir » reste&nbsp;théorique.</p> <p>Ce statu quo est aidé, commente Faizal Jeerooburkhan, par le système électoral basé sur le First Past The Post (FPTP), qui permet aux partis traditionnels de se maintenir au pouvoir au détriment des jeunes partis émergents «&nbsp;malgré leurs programmes novateurs, leur maîtrise des outils de communication numérique et des réseaux sociaux, et leurs engagements politiques véridiques&nbsp;». « En l’absence de lois sur le financement des partis politiques, ils ont accumulé des fortunes colossales venant de leurs bases populaires et des sponsors avec de gros moyens financiers leur permettant de combattre leurs adversaires politiques », explique-t-il.</p> <p>Reste que Faizal Jeerooburkhan estime que l’écosystème actuel ne pourra pas éternellement durer. Les risques d’une fragmentation croissante sont bien réels chez les grands partis politiques pour plusieurs raisons, selon l’observateur politique. « Ces partis sont constamment agités par des conflits internes, des alliances contre-nature et instables, des ruptures et des recompositions fréquentes, des leaders dynastiques indéboulonnables aux ego surdimensionnés, le transfugisme. Le déclin du MMM durant les dernières décennies illustre bien&nbsp;cela. »</p> <p>Pour lui, l’avenir politique des partis politiques dépendra des réformes que le gouvernement compte apporter au système électoral. L’adoption d’une dose de proportionnelle pour corriger les anomalies du FPTP pourrait favoriser l’émergence des jeunes partis politiques, soutient-il. De plus, avance-t-il : « Les nouvelles lois telles que le Registration of Political Party Act et le Financing of Political Parties Act pour un contrôle strict des statuts et des financements des partis pourraient sonner le glas de la suprématie des grands partis politiques. »</p> <p>Roshi Bhadain insiste : « Tant que le système ne touchera pas directement les citoyens, ils ne réagiront pas. Il faut leur ouvrir les yeux et leur faire comprendre qu’il faut qu’ils quittent leur zone de confort et agissent en tant que citoyens. Au Reform Party, nous sommes arrivés à maturité et prêts pour être l’alternance. » Pour lui, « les forces de l’univers vont comploter pour amener ce vrai changement de notre système qui est nécessaire au&nbsp;pays. »</p> <p>Le mot de la fin revient à Jocelyn Chan Low : « Il y a une perte de crédibilité des partis traditionnels depuis 2014, il n’y a presque plus de ‘hard core’, il y a des indécis, on vote contre une personne, pas pour une personne. Les leaders politiques sont vieillissants. Le vide ne dure jamais en politique. »</p> <div class="alert alert-warning"> <h3>Le « natural wastage »&nbsp;</h3> <p>Le concept de « natural wastage » révèle deux interprétations distinctes dans l’analyse politique mauricienne contemporaine. Selon l’historien Jocelyn Chan-Low, ce phénomène correspond essentiellement à une dispersion significative des suffrages. « Lors de chaque consultation électorale, nous observons une catégorie d’électeurs désireux d’exercer leur droit civique, mais réticents à accorder leur confiance aux figures politiques établies, omniprésentes et vieillissantes du paysage politique. Ainsi, plutôt que de voter blanc, ces citoyens préfèrent reporter leurs voix sur des candidats indépendants ou des formations locales. Ces suffrages, bien que voués à ne pas influencer directement le résultat final, représentent néanmoins l’expression légitime d’un droit démocratique fondamental. »</p> <p>Il souligne par ailleurs que cette dissémination des votes affaiblit considérablement les partis émergents qui commencent à peine à faire entendre leur voix et qui jouent pourtant un rôle essentiel dans l’équilibre démocratique en tant que contre-pouvoir.</p> <p>Pour Roshi Bhadain, « notre pays atteindra inévitablement un point de bascule caractérisé par un véritable ‘natural wastage’. Les dirigeants actuels des formations politiques traditionnelles ne peuvent prétendre à l’éternité politique, et un déclic sociétal deviendra inéluctable ».</p> </div> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Nouvelles%20voix%2C%20vieux%20r%C3%A9flexes%20%3A%C2%A0le%20paradoxe%20d%E2%80%99une%20d%C3%A9mocratie%20fig%C3%A9e&amp;1=http%3A//defimedia.info/nouvelles-voix-vieux-reflexes-le-paradoxe-dune-democratie-figee&amp;2=node/171802" token="OreRh-cdiFSuvhz70YaWK_3HeVerOSTFe_bUc8EgFHY"></drupal-render-placeholder></div> Sun, 11 May 2025 13:00:00 +0000 Jean Claude Dedans 171802 at http://defimedia.info Rajen Suntoo, sociologue : «La citoyenneté ne peut pas être imposée» http://defimedia.info/rajen-suntoo-sociologue-la-citoyennete-ne-peut-pas-etre-imposee <span>Rajen Suntoo, sociologue : «La citoyenneté ne peut pas être imposée»</span> <span><span lang="" about="/user/3102" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">sharone Samy</span></span> <span>dim 11/05/2025 - 16:30</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/110525_rajen.jpg?itok=JZBjimOO" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>Les récentes élections municipales ont été marquée par un taux d’abstention important. Ce désintérêt soulève des questions sur le lien entre citoyenneté et participation électorale. Le sociologue Rajen Suntoo, chargé de cours à l’Université de Maurice, analyse ce phénomène.&nbsp;</p> <p><strong>Le vote est-il encore un acte politique à Maurice ?</strong><br /> Oui, le vote reste un acte politique, même lorsqu’il mobilise peu. Ce n’est pas parce que les taux de participation sont faibles que le vote perd sa signification. Il demeure un moyen d’expression, une prise de position.&nbsp;</p> <p>Le problème vient surtout du fait que de nombreux citoyens, notamment lors des élections locales, ont le sentiment que leur vote ne produit pas de changement&nbsp;réel.</p> <p><strong>Beaucoup de jeunes disent ne plus croire que leur vote puisse changer les choses. Ce scepticisme est-il une menace ou une opportunité pour renouveler la démocratie ?</strong><br /> C’est avant tout un signal. Les jeunes ne sont pas déconnectés ; ils sont lucides. Ils constatent que les structures actuelles ne répondent pas à leurs attentes. Leur distance n’est pas de l’indifférence, mais le résultat d’une observation critique.&nbsp;</p> <p>Cela peut être une opportunité si l’on prend en compte leurs revendications, et si on leur donne des espaces pour s’exprimer.</p> <p><strong>Peut-on encore parler de « vote éclairé » quand le débat public reste dominé par des discours populistes ?</strong><br /> Il est difficile de parler de vote éclairé lorsque le débat public est réduit à des slogans ou à des stratégies populistes. Pour que le vote soit réellement éclairé, il faut que les citoyens aient accès à des informations fiables et puissent débattre des enjeux en toute transparence. Aujourd’hui, cette possibilité est souvent&nbsp;compromise.</p> <p><strong>Les jeunes s’engagent autrement (écologie, réseaux sociaux, art engagé). Ces formes d’expression sont-elles des extensions modernes de la citoyenneté politique ?</strong><br /> Oui, ces formes d’engagement sont bien des manifestations de la citoyenneté. Elles traduisent un intérêt pour la chose publique, mais à travers d’autres canaux. Les jeunes privilégient les causes qui résonnent avec leur quotidien&nbsp;: environnement, justice sociale, égalité. Le système électoral classique ne capte pas toujours ces priorités.</p> <blockquote> <p>Ce n’est pas parce que les taux de participation sont faibles que le vote perd sa signification»</p> </blockquote> <p><strong>Aujourd’hui, que signifie être citoyen à Maurice ? Est-ce un rôle actif ou un simple statut administratif&nbsp;?</strong><br /> La citoyenneté est souvent réduite à un statut. Mais, il faut dire que le citoyen mauricien est un vrai patriote malgré les circonstances actuelles. Être citoyen, ce n’est pas seulement avoir une carte d’identité, payer ses impôts, voter. La citoyenneté devrait être vécue comme un rôle actif, impliquant une participation régulière aux décisions publiques. Cette vision n’est pas encore assez partagée dans la société mauricienne.</p> <p><strong>On parle souvent d’un manque d’éducation civique à Maurice. Permet-elle vraiment de former des citoyens engagés ? Que faudrait-il changer pour la rendre plus vivante ?</strong><br /> Il ne suffit pas de parler de droits et devoirs dans les manuels. L’éducation civique doit être repensée pour être plus concrète, plus interactive, et ancrée dans les réalités du pays. Elle devrait commencer dès l’école primaire, et être adaptée à l’âge et au vécu des élèves. Sans cette base, on ne peut pas espérer un engagement citoyen fort.</p> <p><strong>À Maurice, le citoyen est-il perçu comme un acteur de la société… ou comme un demandeur face à un système clientéliste ?</strong><br /> Malheureusement, beaucoup se positionnent comme demandeurs, et le système clientéliste renforce cette posture. Cela affaiblit l’idée que chaque citoyen peut être un acteur du changement. Pour inverser cette tendance, il faut valoriser le mérite, la compétence, et donner plus de place à la participation directe.</p> <p><strong>Comment réconcilier le citoyen avec l’État dans un contexte où beaucoup se sentent oubliés ou traités de manière inéquitable ?</strong><br /> La réconciliation passe par la transparence et la consultation. Les nominations politiques, par exemple, doivent être fondées sur les compétences, pas sur les affiliations. Il faut restaurer la confiance, et cela implique d’écouter les citoyens et de répondre à leurs besoins avec cohérence.</p> <p><strong>Qu’est-ce qui pourrait, aujourd’hui, ranimer un vrai désir de citoyenneté active, et par extension, redonner sens au vote ?</strong><br /> Il faut commencer par créer des espaces d’expression, notamment pour les jeunes. Il faut aussi agir de manière cohérente : si l’on parle de mérite, il faut le valoriser ; si l’on parle de participation, il faut l’organiser.&nbsp;</p> <p>La citoyenneté ne peut pas être imposée ; elle se construit dans l’écoute, la reconnaissance et l’inclusion. Ce n’est qu’à cette condition que le vote retrouvera son sens.</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Rajen%20Suntoo%2C%20sociologue%20%3A%C2%A0%C2%ABLa%20citoyennet%C3%A9%20ne%20peut%20pas%20%C3%AAtre%20impos%C3%A9e%C2%BB&amp;1=http%3A//defimedia.info/rajen-suntoo-sociologue-la-citoyennete-ne-peut-pas-etre-imposee&amp;2=node/171801" token="Z23S512zxfUAOKdn-pbWNwvNefzod-Q32QKQobtCa1E"></drupal-render-placeholder></div> Sun, 11 May 2025 12:30:00 +0000 sharone Samy 171801 at http://defimedia.info « Ma voix, mon pouvoir » : récits de jeunes engagés pour leur ville http://defimedia.info/ma-voix-mon-pouvoir-recits-de-jeunes-engages-pour-leur-ville <span>« Ma voix, mon pouvoir » : récits de jeunes engagés pour leur ville</span> <span><span lang="" about="/user/3102" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">sharone Samy</span></span> <span>dim 11/05/2025 - 16:00</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/110525_jeune.jpg?itok=aVN77_zm" width="1280" height="720" alt="" title="Émilie Soogund, Marwan Javed et Nawsheen Sakhabuth" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>Alors que les municipales de 2025 – les premières depuis une décennie – ont été marquées par une forte abstention, une jeunesse mauricienne engagée fait entendre sa voix. À Le Dimanche/L’Hebdo, Émilie Soogund, Nawsheen Sakhabuth et Marwan Javed racontent leur envie de réveiller la démocratie locale.</p> <h3>Émilie Soogund : « Nous avons une voix, utilisons-la »</h3> <p>Émilie Soogund fait partie de cette nouvelle génération de jeunes Mauriciens qui croient dur comme fer en la force du vote. En 2025, elle a glissé son tout premier bulletin dans l’urne, à l’occasion des élections municipales&nbsp;– un geste à la fois symbolique, personnel et profondément politique. Elle revient sur cette expérience forte pour Le Dimanche/L’Hebdo.</p> <p>Le déclic, elle l’a eu dès les premières lueurs de la campagne. « Cela faisait dix ans qu’on n’avait pas eu d’élections municipales. Dix ans de silence démocratique au niveau local. Alors, dès que l’annonce a été faite, j’ai su : cette fois, j’y vais ! » raconte-t-elle avec détermination.</p> <p>Non inscrite sur la liste électorale, elle n’a pas attendu que les choses se fassent d’elles-mêmes : elle a pris sa plume pour écrire au bureau du commissaire électoral et demander la réouverture des inscriptions. « Quand cela a été fait, je me suis dit : peu importe si c’était grâce à moi ou non, j’allais voter. »</p> <p>Pour Émilie, être électrice, ce n’est pas qu’une formalité. C’est un acte fort. « C’est une reconnaissance. Une manière de dire : To ena to plas dan sa pei-la, to lavwa konte.&nbsp;» Un credo qui résonne avec sa mission de vie&nbsp;: «&nbsp;Que chacun trouve sa place dans ce pays.&nbsp;» Ce premier vote marquait ainsi un pas vers cet idéal.</p> <p>Le jour du scrutin, malgré un emploi du temps chargé et le fait qu’elle ne votait même pas dans son propre Ward, il n’était pas question de rater ce rendez-vous. «&nbsp;C’était non négociable », affirme-t-elle. Dans l’isoloir, face au bulletin, aux noms, aux symboles – et même à des amis parmi les candidats&nbsp;– une vague de fierté l’a submergée.&nbsp;</p> <p>« C’était un moment intense. Je me suis dit : ‘Now is the time to do what you preach’, Émilie. À toi de montrer l’exemple. »</p> <p>Mais ce geste portait une signification encore plus intime : « Je suis la première de ma famille, depuis trois générations, à voter. Ni mes parents, ni mes grands-parents ne l’ont jamais fait. Alors oui, ce jour-là, je portais bien plus qu’un bout de papier : je portais une promesse. Celle d’être le changement que je veux voir. »</p> <p>À ceux qui ont boudé les urnes, Émilie lance un message sans détour : « Si vous ne votez pas, ne vous plaignez pas. Des femmes et des hommes se sont battus pour ce droit. » Elle rend hommage à ces figures féminines qui ont tracé le chemin : Anjalay Coopen, Basantee Bissoondoyal, Sarojini Jugnauth, Santoshi Gokhool… « Grâce à leur courage, nous avons aujourd’hui une voix. À nous de l’utiliser. »</p> <p>Après une décennie de pause démocratique, voter en 2025 était, pour elle, bien plus qu’un devoir : un véritable acte de résistance. «&nbsp;Un rappel qu’on ne peut pas suspendre la démocratie&nbsp;», insiste-t-elle. Convaincue de la force de chaque voix, elle ajoute avec conviction&nbsp;: « Les élections se jouent parfois à un seul vote près. Comme je le dis toujours&nbsp;: la politique, c’est comme les mathématiques, chaque chiffre compte. »</p> <p>À travers son engagement, Émilie Soogund incarne l’espoir d’une jeunesse qui refuse de se taire. Son vote, nourri de fierté et de responsabilité, résonne comme un appel clair à toutes les générations&nbsp;: la démocratie appartient à ceux qui osent la faire vivre.</p> <h3>Nawsheen Sakhabuth : « Je ne voulais pas rester spectatrice » &nbsp;</h3> <p>À Phoenix, dans le quartier de Palmerstone, Sakhabuth Nawsheen, membre de Nouveaux Démocrates, partenaire de l’Alliance du Changement, a vécu son premier vote comme une expérience vibrante, mêlant émotion et détermination. Pour cette jeune femme engagée de 29 ans, glisser son bulletin dans l’urne n’était pas qu’un geste&nbsp;: c’était un acte de foi en un avenir meilleur pour sa ville.</p> <p>« J’ai ressenti un immense plaisir à aller voter aux élections municipales. C’était la première fois, et pour moi, c’était essentiel&nbsp;», confie Nawsheen à Le Dimanche/L’Hebdo. « Je l’ai fait pour un grand changement, pour un nettoyage en profondeur de notre ville. L’ambiance sur le terrain était incroyable, pleine d’énergie et d’espoir. » Cette effervescence, elle l’a vécue au cœur des discussions avec ses voisins, dans une communion collective portée par l’envie de renouveau.</p> <p>Pour Nawsheen, voter va bien au-delà d’un simple droit civique. « Je suis convaincue que voter n’est pas seulement un droit : c’est une responsabilité », affirme-t-elle avec conviction. Refusant de rester en marge, elle a choisi de s’impliquer pleinement : « Je ne voulais pas rester spectatrice. Je voulais être actrice de ce changement que nous appelons tous de nos vœux.&nbsp;» Son engagement reflète une vision claire pour Maurice : « Nous avons un pays magnifique, et il faut le remettre entre les mains de personnes capables de le valoriser et de le protéger. »</p> <p>Mais la jeune femme ne se contente pas de célébrer son propre geste. Elle adresse un message direct à ceux qui ont choisi l’abstention : « J’ai un message pour tous ceux qui ne sont pas allés voter : vous avez manqué une occasion importante. On ne peut pas se plaindre si on ne participe pas. »</p> <p>Pour elle, le vote est une porte ouverte vers l’avenir : «&nbsp;Aller voter, c’est contribuer à dessiner l’avenir de notre ville, de notre quartier, de notre pays. Chacun a un rôle à jouer, et chaque voix compte. »</p> <p>À Palmerstone, comme dans le reste de Phoenix, l’engagement de Nawsheen résonne comme un appel à l’action. D’ailleurs, pour elle, ce premier vote n’est que le début. En choisissant de s’impliquer, elle a posé les bases d’un changement qu’elle compte bien voir s’épanouir, scrutin après scrutin, pour faire de sa ville un modèle de justice et de responsabilité.</p> <h3>Marwan Javed : « Voter, c’est aussi pouvoir demander des comptes »&nbsp;</h3> <p>Pour Marwan Javed, le droit de vote ne se limite pas à un simple passage dans l’isoloir. Lors des élections municipales, ce résident de Beau-Bassin/Rose-Hill a posé un acte fort, mû par un sentiment d’urgence après une décennie d’absence de démocratie locale. Pour lui, voter, c’était beaucoup plus qu’un devoir citoyen : c’était le premier pas vers une ville plus équitable, plus responsable.</p> <p>« J’avais le choix : aller voter ou rester chez moi. Il fallait, à un moment, trancher entre l’indifférence et l’action », confie-t-il avec calme, mais détermination. Rester spectateur ? Inimaginable. « Soit je restais spectateur, cautionnant silencieusement la mise à mort de la démocratie régionale depuis dix ans ; soit je sortais de chez moi pour faire entendre ma voix, pour participer à rendre ma ville meilleure en choisissant ceux qui nous représenteront au sein du conseil municipal. J’ai choisi de voter. »</p> <p>Un choix pesé, mûri, loin d’un simple réflexe électoral. « Ce n’était pas une décision impulsive, c’était un choix réfléchi », souligne Marwan. Car derrière chaque nom sur le bulletin, il voit plus qu’une étiquette politique : il voit des personnes enracinées dans sa communauté. « Ce sont des gens du quartier, des visages familiers, des personnes qui connaissent la réalité de notre quotidien, qui comprennent les besoins réels de nos rues, de nos enfants, de nos espaces publics. » Voter, pour lui, c’est leur confier la mission&nbsp;– et la responsabilité – d’agir concrètement au service des habitants.</p> <p>Mais au-delà du droit, c’est une question de conscience. Marwan parle de devoir civique avec une ferveur tranquille : « En allant voter, j’ai affirmé ma volonté d’être acteur de ce changement. Et surtout, j’ai posé un acte qui me permettra demain de les interpeller, de leur demander des comptes. » Et il insiste, le regard droit : « Si je n’avais pas voté, je n’aurais pas eu, moralement, la légitimité pour les questionner. Le vote, ce n’est pas seulement un droit civique dont je suis fier. C’est aussi un devoir civique que je suis tout aussi fier d’avoir accompli. »</p> <p>Le jour du scrutin, en glissant son bulletin dans l’urne, Marwan a ressenti un profond sentiment d’accomplissement. « Ce jour-là, je n’ai pas seulement choisi des noms sur un papier. J’ai choisi de m’impliquer, de défendre mes convictions, et de rappeler que la démocratie commence d’abord là où l’on vit, dans nos villes, dans nos quartiers », confie-t-il. Un geste porteur de sens, qu’il revendique sans détour : « Je ne regrette rien. Au contraire. Je suis fier.»</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=%C2%AB%20Ma%20voix%2C%20mon%20pouvoir%20%C2%BB%20%3A%20r%C3%A9cits%20de%20jeunes%20engag%C3%A9s%20pour%20leur%20ville&amp;1=http%3A//defimedia.info/ma-voix-mon-pouvoir-recits-de-jeunes-engages-pour-leur-ville&amp;2=node/171800" token="rcvwZLlTL8twh7HXb6uup63R2dGHEFqM5GzJqx1ie1g"></drupal-render-placeholder></div> Sun, 11 May 2025 12:00:00 +0000 sharone Samy 171800 at http://defimedia.info De leur premier vote à une vie de combats http://defimedia.info/de-leur-premier-vote-une-vie-de-combats <span>De leur premier vote à une vie de combats</span> <span><span lang="" about="/users/jdedans" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">Jean Claude Dedans</span></span> <span>dim 11/05/2025 - 15:30</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/110525_sheila_alain_elizer_micheal.jpg?itok=FFjQmPCN" width="1280" height="720" alt="" title="Sheila Bapoo, Alain Laridon (en haut à dr.), Eliézer François (au bas, à g.), Michael Atchia insistent sur l’importance du vote." typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>Ils ont voté avec fierté, parfois dans l’incertitude, souvent avec émotion. Aujourd’hui, l’indifférence gagne du terrain. À l’heure où l’abstention explose, ces pionniers du suffrage rappellent que voter n’est pas un geste banal, mais un héritage à préserver.</p> <p>Ceux qui ont connu les premières élections dans les années 60 gardent encore à l’esprit l’impatience qu’ils ressentaient à l’idée de se rendre aux urnes, sans même savoir comment le scrutin allait se dérouler, ni comment voter concrètement. Mais ils savaient qu’il fallait voter.</p> <p>Sheila Bappoo se remémore encore ces moments historiques. Elle accompagnait son père dans les meetings et autres congrès politiques&nbsp;: « À la maison, mon mari Raj, mon père et moi-même, nous discutions de politique. Je n’avais que 22 ans à l’époque. Mon père était un partisan, un ‘die hard’ du PTr, mais ce n’est pas pour autant que j’ai suivi ses affinités politiques. J’ai choisi ma propre voie et je me suis battue pour elle. »</p> <p>Pour Sheila Bappoo, être militante ne signifie pas simplement adhérer à la philosophie d’un parti comme le MMM. « C’est avant tout militer pour la justice sociale, pour les sans-voix. Je dois rendre hommage à Shirin Aumeeruddy-Cziffra et à Vidula Nababsing. On nous vilipendait parce que nous étions des femmes qui militaient pour la cause féminine. Nous nous sommes battues contre la discrimination sexuelle envers les femmes », raconte-t-elle.&nbsp;</p> <p>Elle confie une anecdote : «&nbsp;Quand j’avais proposé ce débat, SAJ (Sir Anerood Jugnauth) était étonné, mais il avait accepté qu’il soit porté au Parlement. Moi, une ministre du MSM, j’avais alors le soutien du MMM, pourtant dans l’opposition. »&nbsp;</p> <p>C’est pour cela, insiste Sheila Bappoo, que le vote universel est si important.&nbsp;</p> <p>« Les citoyens doivent aller voter, quelle que soit leur affiliation politique. C’est à la fois leur devoir et leur&nbsp;droit. »</p> <p>L’ancienne ministre déplore que les jeunes ne s’intéressent pas davantage à la politique. Sheila Bappoo explique : «&nbsp;Quand le gouvernement sortant a décidé de couper les réseaux sociaux et Internet, les premiers à réagir ont été les jeunes. Ils se sont mobilisés et sont sortis en force pour condamner le régime du MSM. On ne peut plus imposer à la jeune génération ce que nous voulons. Ils réfléchissent, jaugent et agissent selon leur conscience. Regardez les résultats de novembre 2024 : ce sont eux qui ont fait basculer le gouvernement. »</p> <p>Si pour les jeunes, ce sont les réseaux sociaux qui peuvent influencer leur opinion, pour Sheila Bappoo, c’était la radio et les journaux, « et surtout cette volonté d’obtenir notre indépendance ». D’ailleurs, lance-t-elle, « je n’ai aucun regret d’avoir voté pour notre indépendance ».</p> <h3>« Le vote utile est essentiel »</h3> <p>Eliézer François, lui, a été projeté dans l’arène politique pour des raisons personnelles et familiales. Cet ancien ministre du Logement se souvient encore comment sa famille a été dépossédée de ses biens. «&nbsp;Le gouvernement d’alors nous a pris notre terrain et notre maison six mois après la mort de mon père pour la construction de l’autoroute qui mène au Caudan, sans jamais nous offrir de compensation. C’est ce qui m’a poussé à faire de la politique active avec trois camarades », dont Joseph Tsang Mang Kin. « En 1963, j’étais candidat sous la bannière d’un parti dont le logo était une bougie. »</p> <p>Enseignant de formation, il suivait l’actualité politique par intérêt personnel. Il se rappelle que dans sa jeunesse, « on discutait politique au Marché aux Fleurs, à La Butte, dans les kiosques, aux foires, chez le coiffeur du coin, puis lors des meetings publics que j’organisais. C’était de bonne guerre ».</p> <p>Il a voté pour la première fois en mars 1963 : « C’était un moment formidable en tant que citoyen. » À la question de savoir si ce premier vote a influencé son engagement politique actif, il répond : « En fait, je voulais rétablir une certaine justice envers mes proches. Je crois au pouvoir du vote pour apporter des changements concrets dans la vie des citoyens. »</p> <p>Le vote est-il vraiment important ? « Bien sûr. Si quelqu’un ne vote pas, comment pourrait-il critiquer ensuite ? Le vote est un devoir sacré. Voter, c’est dire oui au gouvernement en place ou lui dire non. Le vote décide de tout », affirme Eliézer&nbsp;François.</p> <p>Que dit-il aux jeunes qui boudent la politique ? « Ils se doivent de s’y intéresser. À mon époque, c’était les journaux et les meetings privés qui façonnaient le paysage politique. Aujourd’hui, il y a les réseaux sociaux et d’autres moyens de communication. Les jeunes devraient les utiliser au maximum, même s’ils n’aiment pas lire les journaux ou écouter les informations. La politique est essentielle dans la vie quotidienne&nbsp;», insiste Eliézer&nbsp;François.</p> <h3>Pour un vote obligatoire</h3> <p>Très actif au sein de l’ONG Democracy Watch, Michael Atchia se souvient encore de son tout premier bulletin glissé dans l’urne en 1968. « Le vote représente pour moi un acte solennel. Quand il fallait aller voter dans les années 60, on ressentait une frayeur palpable. Il fallait bien s’habiller. Mais après, pour le vote sur l’indépendance, chacun s’habillait comme il pouvait. C’est un phénomène historique », confie Michael Atchia.</p> <p>Il explique que son intérêt pour la politique est né avec la création du Majority Party, mené par son épouse : « C’est à cette époque que je me suis intéressé à la politique active, même si cette initiative n’a pas&nbsp;abouti. »</p> <p>Michael Atchia ajoute que, tout jeune, il aspirait à un pays moderne et idéal : «&nbsp;J’étais enseignant au QEC et, entre collègues, nous discutions politique en bons termes, exprimant nos préférences politiques sans aucune crainte. Je leur disais que j’allais voter pour notre indépendance. »</p> <p>Son vote lui a-t-il donné l’espoir d’un changement positif pour le pays ? « J’espérais que mon vote allait contribuer, avec celui d’autres citoyens, à construire une nation plurielle.&nbsp;» &nbsp;</p> <p>Il est d’avis qu’il faut légiférer pour obliger les citoyens à voter, sous peine&nbsp;d’amende. « Le vote devrait être obligatoire, comme en Australie et ailleurs, car c’est à la fois un devoir et un droit&nbsp;acquis. »</p> <h3>Préserver la démocratie</h3> <p>Même son de cloche chez Alain Laridon. Le pays s’est battu pour le concept de «&nbsp;one man, one vote », alors pourquoi bouder les urnes ? Il préconise l’obligation pour les citoyens d’aller voter, sous peine de sanction. Candidat du MMMSP de feu Dev Virahsawmy dans la circonscription n°1 en 1976, l’ancien ambassadeur de Maurice au Mozambique et actuellement proche des Rouges, est catégorique : il faut contraindre les citoyens à se rendre aux urnes.&nbsp;</p> <p>« Le suffrage universel est important, car peu de pays en bénéficient, et notre avantage est qu’il se déroule dans le respect des adversaires. C’est un acte de foi envers le pays. Notre Constitution stipule que les élections législatives doivent obligatoirement se tenir tous les cinq ans, garantissant ainsi notre démocratie vivante. Et pourtant, certains citoyens ne vont pas voter ? Je le répète, il faut légiférer et rendre le vote obligatoire pour tous les citoyens éligibles, comme cela se fait en Australie et ailleurs. »</p> <p>Pour Alain Laridon, un vote fait ou défait un gouvernement&nbsp;:&nbsp;« Si on veut un gouvernement pour nous diriger, ce n’est qu’à travers le vote qu’on peut l’obtenir, et non en restant chez&nbsp;soi. »</p> <p>Quels ont été les éléments clés qui l’ont poussé vers la politique active ? Sa réponse&nbsp;: « Ce sont principalement les journaux, les deux quotidiens majeurs, l’un favorable au PTr et l’autre au PMSD. Tous deux avaient un tirage important et exerçaient une influence certaine sur l’électorat. »</p> <p>Et son message aux jeunes qui désertent les urnes ? « Voter est un droit démocratique et c’est un impératif », conclut Alain&nbsp;Laridon.</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=De%20leur%20premier%20vote%C2%A0%C3%A0%20une%20vie%20de%20combats&amp;1=http%3A//defimedia.info/de-leur-premier-vote-une-vie-de-combats&amp;2=node/171799" token="VHeMykirwPieMAW0o3MIuhESZPMl5Y262uPbhx-0U1c"></drupal-render-placeholder></div> Sun, 11 May 2025 11:30:00 +0000 Jean Claude Dedans 171799 at http://defimedia.info