Interview http://defimedia.info/categorie/interview fr Megh Pillay : «Ce pays peut se redresser s’il rétablit des garde-fous» http://defimedia.info/megh-pillay-ce-pays-peut-se-redresser-sil-retablit-des-garde-fous <span>Megh Pillay : «Ce pays peut se redresser s’il rétablit des garde-fous»</span> <span><span lang="" about="/users/edinally" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">Eshan Dinally</span></span> <span>dim 11/05/2025 - 08:50</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/megh_pillay_3.jpg?itok=AZvwwnW_" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>Fin stratège et ancien capitaine d’industries publiques emblématiques comme Mauritius Telecom, Air Mauritius et la State Trading Corporation, Megh Pillay dresse un constat implacable du délitement institutionnel de Maurice. Pour lui, la réputation d’excellence construite à force de rigueur technocratique et de gestion visionnaire a été sacrifiée sur l’autel de l’ingérence politique, de la médiocrité managériale et du clientélisme. Il dénonce une centralisation autoritaire du pouvoir décisionnel et la soumission des conseils d’administration à l’Exécutif, entre autres. Megh Pillay plaide pour un retour aux fondamentaux : gouvernance indépendante, professionnalisme, transparence et méritocratie. Refusant le fatalisme, il affirme que le redressement est possible.<br /> <br /> <strong>Jadis cité en exemple, Maurice est aujourd’hui comparé par The Economist à une équipe de football de deuxième division. Vous qui avez vécu l'âge d'or des grandes institutions publiques, auriez-vous jamais imaginé une telle dégradation de l'image du pays ?</strong><br /> Cette comparaison demeure presque généreuse. Il y a une semaine, The Institute for Security Studies publiait une analyse intitulée : « Is the Mauritian miracle running on fumes ? ». Au fait, nous sommes tombés bien plus bas, non seulement dans le classement général, mais aussi sur toutes les statistiques de la Ligue. Nous avons connu une époque où la compétence technocratique soutenait un développement planifié, générant une croissance rapide des institutions publiques et privées, devenues des modèles enviés.</p> <p>La réputation de Maurice, fondée sur la bonne gouvernance et la fiabilité institutionnelle, s’est progressivement érodée, révélant des fragilités profondes qui appellent à une véritable remise en question.</p> <p><strong>Au-delà de l’humiliation symbolique, en quoi cette perte de crédibilité internationale peut-elle hypothéquer nos capacités à attirer des investisseurs étrangers et à financer notre développement futur ?</strong><br /> Cette perte de crédibilité ne découle pas d’une perception erronée, mais de faits tangibles et bien connus. L’ingérence politique sans précédent dans les affaires économiques, la succession de scandales, les actes de corruption avérés, la manipulation frauduleuse des fonds et des comptes publics, y compris du budget national, ont sérieusement compromis notre image de marque.</p> <p>Cependant, par le rejet clair du régime lors des élections de novembre dernier, le peuple a adressé un signal fort et positif aux investisseurs. Ces derniers recherchent avant tout la stabilité politique, le respect des valeurs démocratiques, la séparation des pouvoirs, une gestion saine des affaires économiques, une gouvernance fondée sur des règles, ainsi que des juges intègres et indépendants et non des décisions guidées par les caprices des proches du pouvoir.</p> <p>Ce sont aussi les modifications arbitraires des lois, l’octroi et le retrait discrétionnaires de permis sous l’autorité de personnes corrompues, la rupture abusive de contrats et les expulsions sans procès parmi les risques majeurs qui dissuadent les investisseurs.</p> <p>Le nouveau gouvernement devra entreprendre un travail colossal pour rétablir l’ordre, restaurer la confiance et préparer le terrain avant d’accéder aux marchés financiers et d’organiser des roadshows. Il s’agit là d’un défi considérable qui incombe à l’Economic Development Board.</p> <p><strong>Avec des scandales comme celui de la Mauritius Investment Corporation (MIC), courons-nous le risque d'une relégation encore plus sévère ?</strong><br /> Les dérives de l’ancien régime étaient de notoriété publique, bien que rarement évoquées à haute voix par crainte des représailles d’un État policier répressif. Après avoir été privé de liberté d’expression pendant une longue période, le public manifeste aujourd’hui une forte exigence de transparence et de justice. Le pouvoir en place ne saurait l’ignorer.</p> <p>Cependant, si la divulgation des scandales n’est pas suivie de mesures correctives rigoureuses, nous risquons de sombrer davantage et de ne pas pouvoir redresser la situation avant de nombreuses années. Les personnes responsables doivent être traduites en justice rapidement, et pas dans 10 ou 20 ans</p> <p><strong>Vous avez dirigé trois mastodontes publics (Mauritius Telecom, Air Mauritius et State Trading Corporation) à une époque où ils pesaient encore lourd. Aujourd'hui, beaucoup d'institutions publiques sont soit exsangues, soit zombifiées. Est-ce le fruit d'une incompétence crasse, d'une ingérence politique généralisée, ou tout simplement d’un modèle institutionnel qui n’a pas survécu à l'usure du pouvoir ?</strong><br /> Tout modèle institutionnel performant doit évoluer en fonction de la dynamique sectorielle et des avancées technologiques. À Mauritius Telecom, nous avons anticipé les transitions technologiques majeures : du fixe au mobile, du cuivre à la fibre optique, des satellites géostationnaires aux câbles sous-marins, et de la voix à la transmission de données.</p> <p>De même, Air Mauritius devait sans cesse innover en équipement, réseau, marketing et service pour faire face la concurrence et tirer parti des nouvelles opportunités offertes par la baisse des coûts de transport aérien. La STC a adopté une approche similaire dans un environnement économique en mutation rapide.</p> <p>Nous avons partout enregistré des taux de croissance et des niveaux d’efficacité remarquables en adaptant nos modes de gestion, en maximisant les ressources existantes et en générant de la valeur pour assurer la pérennité des entreprises.</p> <p>Malheureusement, le régime précédent a souvent nommé des individus dépourvus de compétences à la tête de ces entreprises. Ces dirigeants se sont contentés de gérer les affaires courantes sans envisager l’avenir. Une telle approche a conduit inévitablement à la dégradation des structures organisationnelles, phénomène désormais perceptible à travers l’ensemble du secteur public et, dans certains cas, du secteur privé, également affecté par le chantage politique.</p> <p><strong>Quels sont les péchés capitaux qui conduisent irrémédiablement une institution publique vers la déroute ?</strong><br /> Ils sont nombreux, mais dans notre contexte, ils émanent tous d’une cause commune : la centralisation effective ou perçue du pouvoir décisionnel.</p> <p>À l’origine, les institutions étaient conçues pour fonctionner de manière autonome, car elles maîtrisaient mieux que quiconque leurs domaines respectifs. Elles étaient guidées par des objectifs nationaux clairement définis et tenaient également compte des orientations du pouvoir exécutif, qu’elles avaient pour rôle de conseiller. Les décisions étaient prises par un Conseil d’administration (CA) composé de personnalités dignes et compétentes, tenues d’agir en toute indépendance et selon leur conscience.</p> <p>Dans un cadre sain, le CA était guidé par la hiérarchie institutionnelle dotée de la connaissance et de l’intelligence sectorielles. Mais dans le système déliquescent qui s’est instauré, le pouvoir a nommé au sein des CA des fonctionnaires dociles et des individus prêts à suivre des directives prédéterminées. Quelle que soit la législation ou les statuts régissant les obligations fiduciaires, ces membres ont aveuglément suivi les instructions transmises par les représentants du pouvoir politique.</p> <p>Le ministre lui-même n’agissait qu’après avoir obtenu l’aval du Premier ministre, lequel, selon plusieurs témoignages, se fiait davantage aux recommandations de son entourage familial qu’aux analyses des institutions. Il est désormais bien établi que des décisions ministérielles ont été révoquées sous l’influence d’ingérences extérieures.</p> <p>Dans un système normal, les données recueillies sur le terrain sont analysées par les spécialistes avant que les décisions ne soient prises en toute connaissance de cause. Or, depuis un certain temps, le processus décisionnel s’effectue dans le sens inverse.</p> <p>Je me permets de rappeler qu’un ancien Gouverneur de la Banque de Maurice avait déclaré publiquement qu’il sollicitait les conseils de son Premier ministre, Anerood Jugnauth, lequel n’était pourtant pas un expert en politique monétaire. Ce type de comportement illustre bien comment l’épine dorsale de nos institutions a été fragilisée par la prolifération de comportements opportunistes et serviles.</p> <p><strong>Soyons directs : est-il encore possible de diriger une entreprise publique en suivant une boussole professionnelle — et non politique — sans risquer sa carrière ?</strong><br /> Oui, cela redeviendra possible à condition de démanteler le système de gouvernance mis en place par le régime précédent.</p> <p>J’ai occupé des fonctions dirigeantes au sein d’entreprises publiques sous les gouvernements d’Anerood Jugnauth, Navin Ramgoolam, Paul Bérenger, puis à nouveau Navin Ramgoolam et Anerood Jugnauth. Aucun de ces Premiers ministres n’a remis en question mon intégrité personnelle ni ma loyauté pour avoir servi sous des adversaires électoraux. Seuls la performance et les résultats comptaient.</p> <p>Il est vrai que le CEO d’une entreprise publique devient souvent la cible des frustrations de ceux qui n’ont pas obtenu un emploi, une promotion, un poste, des privilèges ou des contrats, persuadés que le CEO avait le pouvoir de satisfaire leurs demandes appuyées par des interventions politiques. Ces frustrations sont parfois habilement présentées au pouvoir politique sous forme de récits biaisés.</p> <p>J’ai eu la chance de maintenir une ligne de communication régulière avec les Premiers ministres, ce qui m’a permis de désamorcer certaines situations délicates. En général, ces dirigeants faisaient preuve de sagesse et défendaient les CEO en qui ils avaient confiance.</p> <p>Je suis donc convaincu que les jeunes professionnels peuvent aspirer à diriger des entreprises publiques sans être réduits au rôle de pantins, à condition que les règles de gouvernance soient rétablies.</p> <p><strong>Quand vous étiez aux commandes, Air Mauritius faisait encore rêver. Aujourd’hui, c’est presque devenu un cas d'école en matière de faillite stratégique. S’agit-il d’un suicide organisationnel.. ou d’un assassinat politique ?</strong><br /> Air Mauritius, longtemps citée comme un modèle de réussite dans le secteur aérien commercial pendant plus de 50 ans, est devenue aujourd’hui un cas d’école de faillite annoncée.</p> <p>Il est notoire que la sphère politique ne maîtrise pas la gestion d’entreprise et qu’elle sous-estime souvent les conséquences négatives de ses ingérences dans le fonctionnement d’une compagnie aérienne.</p> <p>Sous le dernier gouvernement, cette ingérence est devenue systémique, affectant la stratégie, l’administration, les finances, la maintenance, les opérations de la flotte et la gestion des ressources humaines, y compris le personnel technique à bord et au sol.</p> <p>Le Conseil d’administration a abdiqué ses responsabilités, et la direction n’a fait qu’exécuter les instructions extérieures, craignant la perte de leurs emplois, de leurs privilèges et de leurs acquis. Ceux qui osaient s’opposer aux directives ont été écartés de manière expéditive. Les cas de Patrick Hofman et le mien, parmi d’autres, ont servi d’exemple pour décourager toute contestation professionnelle.</p> <p>Air Mauritius n’a pas sombré par suicide, mais par empoisonnement. Les responsables de l’administration de ce poison sont aujourd’hui connus.</p> <p><strong>Rs 17,7 milliards de pertes en moins d'une décennie, sans réaction sérieuse : cela relève-t-il d'une perte totale de culture de gestion ?</strong><br /> Il s’agit du résultat d’une gestion téléguidée par une personne dépourvue de toute connaissance des principes fondamentaux du management et des spécificités du transport aérien commercial.</p> <p>À mon départ fin 2016, Air Mauritius affichait des profits record de plus de Rs 1 milliard. La compagnie avait transporté plus de 1,6 million de passagers sur ses 13 avions, avec un taux de remplissage de 79 %. Tous les indicateurs fondamentaux étaient positifs et supérieurs à la moyenne de l’industrie.</p> <p>Le déclin s’est étalé sur huit ans. Pourtant, en juin 2019, M. Sattar Hajee Abdoula a procédé à une restructuration du capital, approuvée par une assemblée spéciale des actionnaires, confirmant que MK demeurait viable pour au moins une année. Or, six mois plus tard, avant même l’apparition de la pandémie de COVID-19, la compagnie était déjà insolvable.</p> <p>Contre toute attente, le Conseil d’administration a confié à ce même M. Abdoula le rôle d’Administrateur avec pleins pouvoirs pour disposer des biens l’entreprise comme bon lui semblait, sans obligation de rendre des comptes. Certains observateurs ont alors déclaré, en privé, qu’au lieu de faire appel à un médecin, le régime avait envoyé un fossoyeur au chevet d’une MK mourante.</p> <p><strong>Il lui a fallu un délai record de 18 mois pour restituer au Conseil d’administration une entreprise dépouillée de ses ressources essentielles. À son départ, il ne subsistait plus aucune culture de gestion chez MK.<br /> Faut-il, pour sauver Air Mauritius, briser le tabou et ouvrir le capital à un partenaire stratégique ? Ou risquons-nous alors de tout perdre, y compris notre contrôle souverain sur notre ciel ?</strong><br /> Il serait imprudent de prescrire un remède aussi radical qu’un partenariat stratégique sans procéder d’abord à un diagnostic précis des difficultés de MK. Une telle décision risquerait d’engager le pays dans des conséquences irréversibles.</p> <p>Il existe des compétences, à Maurice et ailleurs, capables de remettre MK sur pied pour lui permettre de redevenir un moteur de croissance et de développement. Ce processus nécessitera une volonté politique affirmée et un soutien initial de l’État.</p> <p>Le marché mauricien offre un potentiel considérable. Les connaissances, les technologies et les capitaux nécessaires peuvent être mobilisés pour exploiter pleinement ce potentiel, au bénéfice du pays et de sa sécurité économique.</p> <p>Des compagnies aériennes de petits États tels qu’Emirates, Qatar Airways ou Singapore Airlines ont accompli de telles réussites sans recourir à des partenaires étrangers. Ethiopian Airlines constitue également un exemple probant de réussite lorsque la sphère politique laisse les professionnels gérer les opérations.</p> <p>La classe politique aurait avantage à consacrer son énergie à des priorités plus stratégiques qu’au micro-management des entreprises publiques.</p> <p><strong>Comment peut-on faire redécoller le Paille-en-Queue ?</strong><br /> Comme on le ferait pour toute entreprise confrontée à un effondrement de cette ampleur.</p> <p>Il convient d’abord de rétablir une gouvernance d’entreprise crédible en nommant un Conseil d’administration restreint composé de cinq à sept personnalités, incluant le CEO, toutes expérimentées dans le monde des affaires et motivées par la mission de redressement.</p> <p>Ce Conseil élaborera un plan stratégique à long terme, aligné sur la vision et les objectifs économiques du gouvernement, ainsi qu’un plan d’affaires de deux ans. Une fois la mission et les objectifs clarifiés, une équipe de direction, strictement sélectionnée pour sa compétence et son adéquation avec la nouvelle vision, sera constituée.</p> <p>Air Mauritius, malgré sa situation critique, demeure une entreprise opérationnelle. Des ajustements initiaux peuvent être apportés en attendant une refonte complète. Il sera essentiel de doter la compagnie des moyens correspondant à ses ambitions, à commencer par une flotte adaptée pour exploiter efficacement ses marchés traditionnels et restaurer le niveau de service qu’elle offrait auparavant.</p> <p><strong>Et l’ardoise de Rs 17,7 milliards de pertes accumulées ?</strong><br /> Il convient de relativiser cette dette. Il y a moins de deux mois, le président du Conseil d’administration a annoncé des pertes cumulées de Rs 15,7 milliards. Est-ce insurmontable pour une entreprise générant un chiffre d’affaires annuel de Rs 30 milliards ?</p> <p>À titre d’exemple : si votre budget mensuel s’élève à Rs 100 000 et que vous subissez une perte exceptionnelle de Rs 52 000, vous devrez faire face à cette situation et travailler davantage pour la surmonter.</p> <p>Dans le cas de MK, il serait préférable d’investir davantage afin de préserver et de reconquérir les parts de marché cédées à la concurrence. Ce n’est certainement pas le moment d’imposer des coupes budgétaires drastiques. Il est impératif d’investir massivement.</p> <p>MK génère pour Maurice bien plus que son propre chiffre d’affaires, étant un maillon clé d’un pilier majeur de l’économie nationale. Si le gouvernement en prend pleinement conscience, il lui apportera le soutien nécessaire.</p> <p><strong>Le Price Stabilisation Account, qui devait protéger le peuple contre la volatilité pétrolière, a-t-il été cyniquement vidé de son sens par des logiques de trésorerie et de gestion opportuniste ?</strong><br /> Le Price Stabilisation Account (PSA) constituait le cœur d’une réforme de la politique de fixation des prix des carburants, mise en œuvre en janvier 2011. Cette réforme avait obtenu la satisfaction de toutes les parties prenantes jusqu’au début de 2015, lorsque le gouvernement nouvellement élu en décembre 2014 a décidé de modifier le dispositif sans évaluer les conséquences prévisibles, notamment en le dissociant de la volatilité des cours mondiaux du pétrole.</p> <p>La formule reposait sur l’application stratégique de trois leviers politiques distincts : le prix de détail, les impôts applicables et les subventions. Elle produisait des résultats bénéfiques pour l’ensemble des acteurs : consommateurs, opérateurs pétroliers, pompistes, trésorerie publique et décideurs politiques.</p> <p>Il s’agit donc d’un exercice d’équilibre qu’il conviendrait de rétablir dès que possible. Le contexte actuel est favorable, compte tenu de la tendance baissière des cours pétroliers, qui devraient demeurer faibles pendant une période prolongée.</p> <p><strong>Les carburants sont devenus une manne fiscale pour l’État. Peut-on encore parler, selon vous, de justice fiscale énergétique, ou sommes-nous face à une ponction camouflée sur le dos des classes moyennes et populaires ?</strong><br /> Les Mauriciens sont des citoyens informés et raisonnables. Le prix mondial du pétrole est de notoriété publique et échappe à notre contrôle. Comme ailleurs dans le monde, l’État prélève des impôts sur les carburants afin d’alimenter la trésorerie publique.</p> <p>Toutefois, les Mauriciens n’acceptent pas qu’on les considère comme des personnes naïves à qui l’on impose des taxes sous un prétexte donné, tout en utilisant les fonds à d’autres fins, en dissimulant les chiffres réels et en concluant des contrats publics de manière opaque, sous couvert de confidentialité commerciale.</p> <p>Une transparence totale sur les achats pétroliers réalisés au cours des huit dernières années permettrait de tirer les leçons nécessaires et de rétablir la confiance. Rien ne justifierait alors la suspicion d’abus de confiance.</p> <p><strong>Est-il utopique d'imaginer une fiscalité différenciée sur les carburants, protégeant réellement les ménages vulnérables ?</strong><br /> Ce n’est nullement utopique. C’est, au contraire, la voie à privilégier.</p> <p>La Banque mondiale, qui examine régulièrement la question de la fiscalité des carburants, en discutait avec moi chaque année durant mes cinq années à la STC. Ce levier constituait un outil politique sensible, et ma responsabilité était de soutenir la politique gouvernementale, tout en prenant en compte nos spécificités et une perspective plus large que celle de la simple rentabilité commerciale de la STC.</p> <p>La solution la plus simple serait d’instaurer une taxation différenciée unique, telle qu’un Fuel Levy, déjà appliquée dans plusieurs pays. Toutefois, la complexité de notre situation nationale exige une réflexion approfondie de la part des ministères des Finances et du Commerce.</p> <p><strong>Le projet gouvernemental de faire de la STC une "machine anti-cartel" : est-ce une renaissance stratégique.. ou une nostalgie irréaliste des économies administrées des années 1980 ?</strong><br /> Le contexte économique mondial a considérablement évolué depuis cette époque. Notre petite taille, nos besoins de consommation relativement modestes, notre capacité de stockage limitée, notre éloignement des ports d’embarquement et nos problèmes portuaires chroniques imposent le maintien de la STC dans son rôle actuel, au moins pour la période présente, afin de garantir la sécurité énergétique et alimentaire du pays.</p> <p>Il serait peu coûteux de rétablir la transparence dans toutes les opérations de la STC et de restaurer la confiance. Le Directeur de l’Audit et son personnel avaient, par le passé, un accès illimité à tous les dossiers et contrats. Même les accords conclus sous le régime des Government-to-Government comportaient des clauses de confidentialité, mais les protocoles étaient respectés.</p> <p>À la suite d’une remarque faite au Parlement par Paul Bérenger, alors leader de l’Opposition, j’avais sollicité et obtenu l’accord du Premier ministre Navin Ramgoolam pour inviter M. Bérenger à consulter l’intégralité des contrats. Il avait décliné l’invitation mais avait, sans doute, compris qu’il n’y avait rien à cacher.</p> <p><strong>Traiter directement avec les producteurs pour importer en vrac : cela paraît vertueux. Mais dans la réalité mauricienne, cela n’ouvre-t-il pas une boîte de Pandore en matière de risques logistiques, de fraudes et de malversations ?</strong><br /> Les technologies de communication et les plateformes de commerce en ligne permettent aujourd’hui d’effectuer des achats de manière collégiale et transparente.</p> <p>Les risques de fraude et de malversation sont également surveillés de près par les concurrents, qui n’hésitent pas à tirer la sonnette d’alarme en cas d’anomalie portant préjudice à leurs intérêts.</p> <p>Un système de contrôle rigoureux existait à la STC jusqu’à ce que le pouvoir politique décide de ne plus rendre compte de ses actes. La procédure dite Emergency Procurement, censée être exceptionnelle, est alors devenue la norme, les décisions étant prises directement par le ministre de tutelle et imposées à la STC par les hauts fonctionnaires de son cabinet.</p> <p><strong>Faut-il profondément réinventer la STC — en faisant un vrai acteur de souveraineté économique — ou accepter qu’elle soit devenue un instrument de contrôle politique plutôt qu’un levier économique ?</strong><br /> Il suffirait que le pouvoir politique décide de respecter les procédures établies avant le dernier régime et de rétablir une gouvernance saine. Les protocoles n’ont nul besoin d’être réinventés ; il convient simplement de les appliquer avec la rigueur qu’exigent les contrats publics.</p> <p>Cela étant dit, la STC pourrait disparaître lorsque Port-Louis deviendra une plaque tournante de la transformation et du commerce régional de commodités, à l’image de Singapour à ses débuts. Des stocks privés de produits pétroliers, de céréales, d’épices et d’autres denrées essentielles seraient alors disponibles.</p> <p>À la STC, nous avions déjà avancé ce projet sous le précédent mandat de Navin Ramgoolam.</p> <p>À terme, avec la disparition des poches de pauvreté et l’abandon des subventions généralisées, il n’y aurait plus de levier politique sensible. Le soutien serait alors ciblé uniquement vers les ménages réellement nécessiteux.</p> <p><strong>Si vous aviez une dernière carte à jouer, un dernier pari à faire pour croire encore dans le destin de Maurice, qu’auriez-vous fait ?</strong><br /> Je ne joue pas aux cartes et je ne fais jamais de paris.</p> <p>Je prierais pour que ceux investis de pouvoir absolu fassent preuve de sagesse, de volonté, de courage et de l’énergie nécessaires pour remettre le pays en ordre, établir des garde-fous et légiférer de manière à prévenir toute récidive des dérives qui ont conduit à la décomposition de notre gouvernance.</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Megh%20Pillay%20%3A%C2%A0%C2%ABCe%20pays%20peut%20se%20redresser%C2%A0s%E2%80%99il%20r%C3%A9tablit%20des%20garde-fous%C2%BB&amp;1=http%3A//defimedia.info/megh-pillay-ce-pays-peut-se-redresser-sil-retablit-des-garde-fous&amp;2=node/171776" token="XojiXb3-XU3a3Gm0-XLJTm3UQXqMx1FGMuKtmcZ0giE"></drupal-render-placeholder></div> Sun, 11 May 2025 04:50:00 +0000 Eshan Dinally 171776 at http://defimedia.info Sen Ramsamy : «La rentabilité de quelques grands hôtels pas synonyme de bonne santé du tourisme» http://defimedia.info/sen-ramsamy-la-rentabilite-de-quelques-grands-hotels-pas-synonyme-de-bonne-sante-du-tourisme <span>Sen Ramsamy : «La rentabilité de quelques grands hôtels pas synonyme de bonne santé du tourisme»</span> <span><span lang="" about="/users/pdaby" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">Pradeep Daby</span></span> <span>jeu 08/05/2025 - 08:10</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/sen_ramsamy_0.jpg?itok=ljSVrlmN" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>La rentrée 2025 dans le secteur du tourisme mauricien a été marquée par des pertes durant le premier trimestre. Simple parenthèse ou véritable raison de s’inquiéter ? Pour Sen Ramsamy, spécialiste du secteur du tourisme et Managing Director de Tourism Business International, « Maurice doit être fin prête avec son ‘contingency plan’ » afin de faire face à des incertitudes au niveau mondial provoquées par des conflits militaires.<br /> <br /> <strong>Quelle lecture faites-vous de la reprise dans notre secteur du tourisme ? Sommes-nous en train de renouer avec les chiffres d’arrivées pré-Covid ?</strong><br /> La reprise du tourisme post-Covid à Maurice est plutôt lente par rapport à nos concurrents dans la région. Les pertes ne sont pas que dans les arrivées, mais surtout en devises étrangères. Bien avant la pandémie de 2020, Maurice était déjà au seuil de 1,4 million de visiteurs. C’était en 2018 avec le chiffre record de 1 399 408 touristes. À ce jour, la barre fatidique de 1,4 million de visiteurs semble toujours difficile à franchir.</p> <p>Cette année, notre destination a démarré sur une note inquiétante avec une baisse inhabituelle de 6 % dans les arrivées sur l’ensemble du premier trimestre. C’est un phénomène très rare qui s’est produit en deux occasions seulement dans toute l’histoire du tourisme mauricien : en 1975 et en 2009. Cette situation n’est pas surprenante, car nous tirons la sonnette d’alarme depuis belle lurette, mais l’ancien régime faisait toujours la sourde oreille. Une petite lueur d’espoir est cependant venue avec la fête de Pâques en début d’avril cette année. Espérons que nous irons crescendo jusqu’à juin pour rattraper les pertes du premier trimestre.</p> <p>Mais l’impact du chikungunya et de la dengue qui frappent fort à La Réunion est très inquiétant. D’autres facteurs, comme l’instabilité qui s’aggrave avec les menaces contre l’Iran, et surtout avec notre Diego Garcia en filigrane dans cette perspective de guerre, l’attaque de Pahalgam au Cachemire qui a plongé l’Inde, un marché important pour nous, dans une situation de haute tension, les incertitudes économiques avec la guerre des tarifs, la valeur du dollar, etc., pourraient avoir des effets néfastes sur le tourisme de la zone indiano-océanique. Maurice doit être fin prête avec son ‘contingency plan’.</p> <p>L’éternel problème de connectivité aérienne, de manque d’avions et de prix exorbitants des billets d’avion ne semble pas avoir une solution dans l’immédiat. Le secteur est en attente depuis longtemps.<br /> Cependant, il est aussi vrai que les tarifs pratiqués par les hôtels depuis quelque temps font de Maurice une destination chère, alors que les voyageurs pourraient facilement trouver mieux ailleurs pour moins cher. Les prix exorbitants des chambres d’hôtels avec un service plutôt médiocre, c’est la meilleure façon d’inciter nos visiteurs à aller voir ailleurs.</p> <p><strong>Durant ces trois derniers mois, les chiffres des arrivées de touristes ont régressé alors qu’une touriste américaine a été tuée dans son appartement. Comment traiter ces deux enjeux ?</strong><br /> Il y a malheureusement plusieurs autres cas d’abus contre nos visiteurs qui ne sont pas rapportés. La situation exige des actions fortes sur le terrain. La Police du Tourisme, le ministère du Tourisme, la MTPA, la TA, toutes les associations du tourisme, les opérateurs, les guides, les jeunes et les forces vives doivent être mobilisés, surtout dans les zones à risque, pour empêcher les abus contre les visiteurs tout en menant une campagne nationale de conscientisation sur la courtoisie et l’importance du tourisme pour notre économie.</p> <p>D’où mon appel archi-répété pour arrêter cette bêtise que sont les forfaits ‘All-Inclusive’, qui profitent seulement aux hôteliers mais causent un tort immense à la population. Après avoir licencié des milliers de Mauriciens, maintenant on veut de la main-d’œuvre étrangère. La frustration et le sentiment de rejet sont sources d’insécurité dans un pays, et les exemples abondent dans le monde. La nation gagnerait beaucoup plus sur plusieurs fronts si les hôtels pratiquaient le ‘bed &amp; breakfast’ au lieu de leur forfait de confinement pour les visiteurs.</p> <p>Les causes de l’insécurité des touristes sont profondes et elles méritent une analyse sans état d’âme et des actions concrètes.</p> <p>Quelques pistes qui pourraient peut-être aider à trouver des solutions seraient, à mon avis, le fléau de la drogue qui devient très grave. Un jeune qui est en manque va vouloir de l’argent par tous les moyens.</p> <p>D’un côté, il y a la facilité déconcertante avec laquelle des opérateurs du tourisme ont contourné, non sans calcul stratégique, le problème de manque de main-d’œuvre en insistant sur l’importation des travailleurs étrangers. Cela a aggravé ainsi le problème du chômage des jeunes et on sait où cela les mène. Ces conditions favorisent la délinquance et nos visiteurs, comme proies faciles, en font les frais.</p> <p>De l’autre côté, il y a une école hôtelière qui est entrée dans un profond sommeil alors que l’industrie a besoin de programmes de formation de qualité pour attirer un plus grand nombre de jeunes.</p> <p><strong>Est-ce que les recettes dans ce secteur attestent d’une reprise en développement&nbsp;? Est-ce que les touristes dépensent suffisamment comme on le souhaite chez nous ?</strong><br /> En 2024, le tourisme a généré Rs 94 milliards (US$ 1 990 millions) en devises lourdement dépréciées. La dépense moyenne d’un touriste chez nous tournait alors autour de US$ 126 par jour, toutes dépenses comprises. Ce n’est pas beaucoup pour une destination qui se proclame haut de gamme. Fait intéressant, en 2014, les dépenses moyennes d’un touriste étaient d’environ US$ 135 par jour.</p> <p>Oui, le secteur remonte la pente, mais la prudence est de mise. La profitabilité d’une poignée de grands hôtels n’est pas synonyme de bonne santé du tourisme dans son ensemble.</p> <p>D’un côté, beaucoup de visiteurs se plaignent que les prix de nos hôtels sont chers, et de l’autre, on voit que les dépenses moyennes par visiteur par jour ont baissé. Cette contradiction pourrait être une indication que beaucoup de visiteurs préfèrent le secteur informel, à travers AirBnB, Booking.com, etc., au détriment des petits et moyens hôtels.</p> <p><strong>Est-ce que les soutiens de la MIC à partir de 2020 ont été déterminants pour maintenir sur pied les hôtels et restaurants qui dépendent du tourisme dans notre pays ?</strong><br /> La MIC avait été présentée comme le sauveur des entreprises pendant la pandémie. Cet organisme, que notre Banque centrale a enfanté dans le dos du petit peuple, a plongé des institutions dites respectables dans la honte. D’après les coupures de presse, je comprends maintenant que la MIC avait partagé des milliards de notre argent à un taux de 3,5 % avec certains ‘fat cats’ du secteur privé. Ce qui est choquant, c’est que les petits et moyens hôtels qui se battent pour survivre dans un contexte de baisse des arrivées et d’augmentation des coûts d’opérations se sont vu imposer un taux d’intérêt jusqu’à… 8 % !!!</p> <p><strong>Incroyable mais vrai ! Comment ont-ils osé croire qu’un petit hôtel déjà en grave difficulté financière et qui fait face à une concurrence déloyale venant des hébergements informels puisse rembourser de telles dettes à un taux décrété unilatéralement pour mieux étouffer ?</strong><br /> Il faut enlever d’urgence cette discrimination flagrante contre les petits et moyens hôtels en alignant un taux d’intérêt uniforme de 3,5 % pour toute entreprise opérant dans un même secteur d’activités comme l’hôtellerie et le tourisme.</p> <p>Puisque les grands ont toujours un appétit gargantuesque quand il s’agit des biens d’autrui et de l’argent du peuple, on peut même suspecter, à tort ou à raison, que le calcul derrière ce mécanisme était de broyer d’autres petits et moyens hôtels pieds dans l’eau en leur donnant ‘enough rope to hang themselves’. Ainsi, certains en auraient profité pour faire main basse sur ces hôtels de plage avec l’apport des cuisiniers de service. Un promoteur victime de cette situation refait la une en ce moment après avoir perdu tous ses hôtels dans les mêmes circonstances.</p> <p><strong>Est-ce que l’heure est venue pour ces hôtels de commencer à rembourser les prêts obtenus de la MIC ou leur faut-il un moratoire&nbsp;?</strong><br /> Ceux qui ont utilisé l’argent de la MIC pour acheter ou construire de nouveaux hôtels à Maurice ou ailleurs, ou encore agrandir leur capacité de chambres, et non pour se relever de la crise de la Covid en investissant, par exemple, dans leurs ressources humaines, doivent obligatoirement et urgemment rembourser la totalité des sommes empruntées, car c’est l’argent du peuple avant tout.</p> <p>À part la MIC, il y avait aussi beaucoup d’argent mis à disposition généreusement par l’ancien régime pour garder les hôtels à flot.</p> <p>Environ 5 000 employés de l’hôtellerie avaient perdu leurs emplois pendant la crise sanitaire avec l’aide d’un amendement à la loi. Ces aides financières avaient aussi coûté des milliards avant même la création de la MIC, et il faut les rembourser sans aucune cérémonie. C’est aussi l’argent du peuple.</p> <p><strong>Comment l’île Maurice devra-t-elle concilier les attentes des voyageurs toujours plus exigeants avec les défis environnementaux et l’essor des nouvelles technologies ?</strong><br /> Il faut commencer par avoir un leadership fort et une vision claire pour notre tourisme. Depuis le départ de Sir Gaëtan Duval, ministre du Tourisme exemplaire avec qui j’ai eu le privilège de travailler, notamment à commencer par la création même d’un ministère pour le tourisme, la destination Maurice navigue à vue sans aucun sens de direction. Les dix dernières années ont été une perte de temps, car il n’y avait aucune vision, ni de vraie politique de développement touristique, encore moins de stratégies intelligentes pour un marketing moderne digne de ce nom. La digitalisation dans le tourisme se fait lentement et sans grande conviction. Je n’entends plus parler du master plan pour le tourisme annoncé tambour battant depuis quelques années avec le soutien financier de la Banque mondiale. Le rebranding de la destination annoncé en 2022 pour son repositionnement dans l’ère post-Covid sur le marché mondial avait été lancé en grande pompe mais sournoisement mis au frigo par petitesse d’esprit. J’en sais quelque chose.</p> <p>Aujourd’hui, le pays a deux jeunes ministres du Tourisme à différents degrés et de qualité, mais il nous manque toujours un vrai leader capable de mener ce secteur avec vision, audace et efficacité.</p> <p><strong>Des groupes hôteliers éprouvent encore des difficultés à embaucher et à retenir un certain nombre de leurs personnels. Que faut-il pour retenir ces compétences ?</strong><br /> Cette situation était prévisible et j’avais mis en garde dans ce même journal que profiter de la Covid pour dégraisser le personnel en forçant ‘amicalement’ les plus anciens vers la porte de sortie était une erreur grave. Les cuisiniers de l’ancien régime étaient à pied d’œuvre pour la mise à pied des travailleurs, surtout les mieux payés, en faisant passer une nouvelle loi pour licencier facilement sans les compensations réglementaires. Puisque l’appétit des gros vient toujours en mangeant, je pense que la formule était bien calculée pour remplacer les anciens par des jeunes, surtout étrangers, sur la base du salaire minimum.</p> <p>C’est ainsi que nous avons perdu les vrais bosseurs de l’hôtellerie qui ont fait la fierté du tourisme mauricien des années durant. En conséquence, le nombre d’employés directs dans le secteur est passé de 32 000 en 2019 à 27 000 en 2023. Aujourd’hui, la clientèle, à la fois étrangère et locale, se lamente de la qualité de service dans nos hôtels et restaurants. Quand la voracité et la myopie se conjuguent, bonjour les dégâts.</p> <p><strong>Certains observateurs, parmi vous-même, plaident toujours pour une vraie diversification de notre clientèle touristique. Quelle est la stratégie à adopter pour y arriver ?</strong><br /> La diversification de notre clientèle touristique ne veut surtout pas dire l’abandon de nos marchés traditionnels. Avec la technologie de pointe, l’information pourrait bientôt passer à la vitesse 7G à travers le monde. De ce fait, le monde entier est devenu un immense marché global, et Maurice a intérêt à se positionner pour en tirer un maximum de bénéfices. Il faut diversifier nos sources de visiteurs pour ne pas être dépendants du seul marché européen, qui fait aussi face à des crises multiples et dont le pouvoir d’achat diminue, contrairement aux visiteurs asiatiques. Les pays d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient regorgent de niches potentielles pour la destination Maurice. L’Afrique a beaucoup de milliardaires en dollars qui cherchent à investir ou à faire des escapades dans des îles comme la nôtre. Les touristes chinois sont les plus grands dépensiers au monde. Les Arabes richissimes recherchent l’exclusivité en famille. Les yeux de Maurice restent braqués principalement sur l’Europe. Si diversification il y a, c’est pour offrir les mêmes produits conçus pour une demande européenne. Cependant, chaque marché a ses particularités, ses préférences, son style de vie et ses attentes qu’il nous faut apprécier et surtout respecter, d’où qu’ils viennent. Notre offre touristique, éminemment euro-centrique, ne peut être un passe-partout pour tous les marchés émetteurs, et surtout ceux émergents. Il est primordial d’adapter notre offre en rapport avec la demande du client. D’où l’importance de diversifier, d’agrémenter et d’améliorer nos offres touristiques avec des produits pour tous les goûts : bien-être, soins médicaux, sport, arts et culture, éco-tourisme, et une stratégie MICE bien réfléchie et qui soit bien au-delà de la simple organisation de conférences.</p> <p>Ceci étant, l’accès aérien reste l’aspect fondamental. La posture d’Air Mauritius n’étant pas rassurante depuis des années par la faute d’un ancien incompétent avec sa tête de Turc, l’avenir de notre ligne nationale me paraît très sombre. Le hub de Dubaï offre une connectivité très attrayante. Mais il faut aussi reconnaître que c’est quand Emirates Airline a commencé à manger dans l’assiette de MK que le sort de cette dernière a basculé sans qu’elle ne réagisse en conséquence. Dans un contexte de négociations bilatérales, il est important de s’assurer que les trade-offs soient proportionnels aux avantages offerts aux parties concernées, et que la compagnie nationale ne soit pas réduite en simple figurant. Comme pour toutes les destinations à vocation touristique, la politique d’accès aérien est une richesse nationale qui doit absolument favoriser «the greater good», c’est-à-dire le pays en général, son économie et sa population. Les Seychelles et les Maldives jouent cette carte à merveille, et les retombées économiques, sociales et diplomatiques y sont conséquentes. Celles-ci touchent à plusieurs secteurs : investissement, commerce international, transport des marchandises, coopération régionale, services financiers, développement hôtelier et touristique, événementiel, avancées technologiques, innovations et nouveaux pôles de développement, etc. En retour, ils pourraient libérer encore plus de potentiels avec des effets multiplicateurs considérables.</p> <p><strong>Est-ce que le touriste vit – pour reprendre l’expression «clichée» des promoteurs et agences – une expérience client exceptionnelle à Maurice ? Comment le vérifier ?</strong><br /> L’expérience client passe souvent par des hauts et des bas selon le type de vacances, la qualité de l’hébergement et l’itinéraire tracé pour un séjour. Notre île a beaucoup d’atouts qui favoriseraient une expérience humaine agréable et mémorable pour le visiteur comme pour les Mauriciens. Mais toujours selon le programme et le calendrier des visites qu’il aurait préparés ou acceptés avec ou sans accompagnement d’un guide professionnel. Cependant, nous attirons aussi beaucoup de critiques par rapport à la cherté de la vie, qui ressemble un peu au coût de la vie en Europe. L’arnaque, les attaques contre des touristes, les saletés et le manque d’hygiène dans les restaurants, dans des lieux touristiques et dans nos villes et villages sont aussi souvent des reproches mentionnés dans les revues et commentaires en ligne. Les embouteillages, notre système de transport polluant, les soins médicaux, le trafic de drogue sont aussi mentionnés par les touristes comme zones à améliorer. La qualité de service, qui était jadis notre force, commence à devenir une faiblesse dans nos hôtels et restaurants, et c’est grave.</p> <p>Grâce à la technologie, on peut facilement vérifier l’appréciation ou non de la clientèle par rapport à son séjour dans le pays. Mais généralement, le contact avec le Mauricien et la gentillesse des gens en général sont les facteurs qui rendent l’expérience de nos visiteurs inoubliable. Une raison de plus de faire sauter le concept «all inclusive» ou de confinement de notre paysage touristique.</p> <p><strong>Les circuits biodiversité et faune ‘sauvage’ séduisent de plus en plus de touristes. Avons-nous ces atouts et sont-ils mis en valeur ?</strong><br /> Maurice possède une richesse naturelle exceptionnelle en termes de faune et flore. Les Mauriciens et les touristes adorent marcher dans la forêt, près des rivières et admirer la végétation. Beaucoup ont un intérêt particulier pour les plantes endémiques ainsi que pour les oiseaux bien de chez nous. Je pense ici à notre majestueux «paille-en-queue», le kestrel et le pink pigeon, etc. Les îlots autour de Maurice contiennent des espèces rares qui doivent être jalousement préservées pour les besoins de recherche scientifique, pédagogique et touristique. Le travail formidable entrepris par la Wildlife Foundation sur l’île aux Aigrettes mérite d’être salué et reproduit sur d’autres îlots. La sécurité des visiteurs et le comportement des Mauriciens sur les îlots doivent être strictement surveillés. La situation sur l’île aux Bénitiers m’inquiète terriblement, surtout après que des marchands ont été autorisés à s’y réinstaller. Cela me rappelle la situation dégradante aux Gorges de la Rivière Noire (et même au Trou aux Cerfs), avec des étals qui transforment ces lieux paradisiaques en «bazar». Si on continue à céder aux pressions des marchands, le pays serait ingouvernable et toute l’île deviendrait un grand «bazar central». L’insécurité dans ces lieux est source d’inquiétude que les autorités ont intérêt à adresser de façon proactive plutôt que réactive.</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Sen%20Ramsamy%20%3A%C2%A0%C2%ABLa%20rentabilit%C3%A9%20de%20quelques%20grands%20h%C3%B4tels%20pas%20synonyme%20de%20bonne%20sant%C3%A9%20du%20tourisme%C2%BB&amp;1=http%3A//defimedia.info/sen-ramsamy-la-rentabilite-de-quelques-grands-hotels-pas-synonyme-de-bonne-sante-du-tourisme&amp;2=node/171641" token="kWOZmWiOVPH4CtFWxhDm4KrLfZBxmpu5d6fuPbLLkLw"></drupal-render-placeholder></div> Thu, 08 May 2025 04:10:00 +0000 Pradeep Daby 171641 at http://defimedia.info Louis Clensy Appavoo, CEO & Senior Partner de HLB Mauritius : «Réduire les gaspillages, cibler les aides et améliorer l’efficacité»  http://defimedia.info/louis-clensy-appavoo-ceo-senior-partner-de-hlb-mauritius-reduire-les-gaspillages-cibler-les-aides-et-ameliorer-lefficacite <span>Louis Clensy Appavoo, CEO &amp; Senior Partner de HLB Mauritius : «Réduire les gaspillages, cibler les aides et améliorer l’efficacité» </span> <span><span lang="" about="/users/edinally" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">Eshan Dinally</span></span> <span>mar 29/04/2025 - 12:30</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/louis_clensy_appavoo_1.jpg?itok=wB9Kco2a" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>Face à l’annonce d’un exercice budgétaire qualifié d’« obligatoirement difficile » par le Premier ministre, l’expert-comptable et auditeur Louis Clensy Appavoo livre une analyse lucide des défis économiques majeurs auxquels Maurice est confronté. Entre endettement croissant, pressions sociales et nécessité de réformes structurelles, il plaide pour une gestion budgétaire plus responsable et un ciblage accru des aides sociales.&nbsp;<br /> <br /> <strong>Le Premier ministre a récemment déclaré que le prochain Budget sera « obligatoirement difficile ». Cette annonce est-elle une manœuvre pour préparer l’opinion publique à des décisions impopulaires ?&nbsp;</strong><br /> Je pense que oui. Cette déclaration peut être interprétée comme une tactique de communication politique, destinée à préparer psychologiquement l’opinion publique à l’annonce de mesures budgétaires potentiellement impopulaires. Il s’agit là d’une stratégie classique des gouvernements : annoncer la rigueur en amont pour désamorcer les réactions négatives et justifier les arbitrages à venir par un contexte international ou financier contraint.&nbsp;</p> <p>Cependant, derrière la forme, le fond révèle une réalité budgétaire préoccupante. L’État fait face à plusieurs défis simultanés : un endettement public qui avoisine 80 % du Produit intérieur brut (PIB), une masse salariale publique en constante augmentation, des engagements sociaux coûteux (Old Age Pension, transport gratuit, subventions), et une pression croissante pour maintenir le pouvoir d’achat dans un contexte inflationniste.&nbsp;</p> <p>Dès lors, le prochain Budget devra jongler entre des objectifs contradictoires :<br /> • Contenir le déficit budgétaire sans freiner la croissance ;&nbsp;<br /> • Financer les promesses électorales sans creuser la dette ;&nbsp;<br /> • Maintenir les aides sociales tout en relançant les investissements publics.&nbsp;</p> <p>En ce sens, la déclaration du Premier ministre prépare le terrain, mais elle devra être suivie d’une pédagogie budgétaire sérieuse pour expliquer chaque décision au public, sous peine de provoquer une rupture de confiance.&nbsp;</p> <p><strong>Pensez-vous que le gouvernement pourrait remettre en question certains pans de l’État-providence pour tenter de redresser les comptes publics ? Si oui, sur quels leviers pourrait-il agir ?&nbsp;</strong><br /> Remettre en question l’État-providence est un enjeu hautement sensible à Maurice, où les acquis sociaux (pensions universelles, soins de santé gratuits, subventions scolaires et transport gratuit) font partie intégrante du contrat social depuis l’indépendance. Mais face à l’épuisement des marges budgétaires, il n’est pas exclu que le gouvernement soit contraint de revoir certains dispositifs.&nbsp;</p> <p>Les leviers potentiels sont les suivants :<br /> • La rationalisation des allocations universelles&nbsp;</p> <p>Aujourd’hui, plusieurs prestations sont versées à l’ensemble de la population sans distinction de revenus. Par exemple : pension de vieillesse, transport gratuit pour tous les étudiants et seniors. Un ciblage basé sur les revenus permettrait de recentrer les ressources sur les plus vulnérables.</p> <p>• La réforme de la pension de base&nbsp;</p> <p>Avec une population vieillissante, le coût de la pension universelle explose. Une indexation partielle ou une différenciation selon les contributions passées pourrait être envisagée, bien que politiquement risquée.</p> <p>• L’introduction de mécanismes de co-financement dans certains secteurs&nbsp;</p> <p>Un ticket modérateur dans les soins de santé publics ou un plafonnement des aides au logement pourrait, par exemple, contribuer à alléger la pression sur le Budget.&nbsp;</p> <p>• La lutte contre les abus et la fraude sociale&nbsp;</p> <p>En améliorant le ciblage et en renforçant les contrôles, des économies substantielles peuvent être réalisées sans toucher aux droits réels.</p> <p>Il est toutefois crucial de distinguer entre une réforme nécessaire et une régression sociale. Réduire les gaspillages, améliorer l’efficacité et cibler les aides constituent une voie responsable. Mais démanteler brutalement des protections sociales essentielles sans alternatives crédibles serait une erreur à la fois sociale et politique.&nbsp;</p> <p><strong>L’alliance au pouvoir avait promis une baisse du coût de la vie. Or, l’inflation persiste et les prix continuent de grimper. Le fonds de Rs 10 milliards annoncé comme soutien au pouvoir d’achat peut-il réellement avoir un effet tangible à court terme ?&nbsp;</strong><br /> Le fonds de Rs 10 milliards annoncé pour soutenir le pouvoir d’achat représente un signal fort sur le plan politique, mais son efficacité économique dépendra entièrement de son mode de déploiement. S’agit-il d’un fonds destiné à des transferts directs aux ménages ? À des subventions ciblées sur des biens essentiels ? Ou à un soutien aux producteurs pour limiter les hausses de prix ? À ce jour, les contours restent flous.&nbsp;</p> <p>Sur le fond, il faut rappeler que l’inflation actuelle à Maurice est multifactorielle : hausse des coûts d’importation, dépréciation relative de la roupie, rigidité des chaînes logistiques et dépendance à l’étranger pour de nombreux produits de base.&nbsp;</p> <p>Dans ce contexte, un fonds ponctuel peut certes offrir un soulagement, mais celui-ci ne sera que temporaire ; il ne s’attaquera pas aux racines du problème. Pour être efficace, ce fonds doit répondre à des impératifs clairs : ciblage, rapidité de déploiement et soutenabilité budgétaire.&nbsp;</p> <p><strong>Si vous étiez aujourd’hui à la tête du ministère des Finances et qu’un ajustement des prestations sociales était inévitable, sur quels postes budgétaires ou allocations concentreriez-vous votre action en priorité ?</strong>&nbsp;<br /> Je vous ai déjà donné quelques pistes dans ma réponse à la question précédente. Dans un contexte d’ajustement budgétaire inévitable, ma priorité en tant que ministre des Finances serait d’optimiser l’efficacité de la dépense sociale, plutôt que de procéder à des coupes aveugles.&nbsp;</p> <p>Voici les principaux postes sur lesquels j’interviendrais :&nbsp;</p> <p>• Pension de vieillesse&nbsp;</p> <p>Ce poste représente plus de Rs 30 milliards par an et continue de croître rapidement. Je mettrais en place une pension différenciée : maintenir un socle universel de base, mais introduire un complément modulé selon les revenus et les contributions. Cela permettrait de soulager le budget tout en préservant l’équité sociale.</p> <p>• Subventions aux carburants et à l’énergie&nbsp;</p> <p>Je privilégierais des subventions ciblées pour les petits consommateurs (ménages à faible revenu, PME), tout en réduisant progressivement les aides pour les consommateurs énergivores ou les véhicules haut de gamme.</p> <p>• Transport gratuit&nbsp;</p> <p>Je conserverais le principe de transport gratuit pour les étudiants en éducation formelle et les bénéficiaires sociaux, mais j’introduirais un système de ticket digital avec plafond de trajets, pour réduire les abus. Les seniors plus aisés pourraient contribuer partiellement.</p> <p>• Aides sociales directes&nbsp;</p> <p>Plutôt que de réduire les allocations, je les rendrais conditionnelles à des démarches d’insertion (formation, recherche d’emploi, participation communautaire). Cela favoriserait l’autonomie des bénéficiaires.&nbsp;<br /> • Rationalisation des programmes sociaux dispersés&nbsp;</p> <p>Maurice compte des dizaines de petits programmes d’aide, souvent redondants. Une centralisation sous un guichet unique permettrait d’économiser sur les frais administratifs et d’éviter les doublons.&nbsp;<br /> En résumé, il ne s’agirait pas de sabrer dans les acquis sociaux, mais d’agir avec finesse et responsabilité pour préserver les mécanismes d’entraide tout en assurant la soutenabilité des finances publiques.&nbsp;</p> <p><strong>Après cinq mois de gouvernance, la rupture tant attendue avec les anciennes pratiques est-elle réelle ? Ou assiste-t-on simplement à un recyclage des méthodes d’hier sous une nouvelle étiquette ?&nbsp;</strong><br /> Après cinq mois, le constat est nuancé. Si certains signes donnent à penser qu’un changement de ton est en cours – notamment à travers une volonté affichée de rendre des comptes, de renforcer certaines institutions comme la Financial Crimes Commission (FCC), ou de revoir certaines pratiques budgétaires –, les faits concrets ne suffisent pas encore à démontrer une véritable rupture systémique.&nbsp;</p> <p>Plusieurs éléments tendent à faire penser que nous sommes encore dans une phase de transition cosmétique. D’un côté, il y a des signaux positifs : l’ouverture d’enquêtes sur des figures de l’ancien gouvernement, la relance de certains chantiers économiques, des discours plus sobres sur la gestion des finances publiques et une attention accrue aux enjeux de gouvernance. De l’autre, une persistance de pratiques connues : nominations à caractère politique, absence de réforme profonde du mode de gouvernance des entreprises publiques, manque de transparence sur les grands projets d’investissement ou sur les données macroéconomiques réelles.</p> <p>Le danger est que cette alternance se limite à une rotation des élites, où les mécanismes institutionnels restent intacts, les influences politiques omniprésentes, et les intérêts particuliers protégés. Ce « recyclage » des méthodes d’hier, sous une rhétorique de renouveau, peut rapidement conduire à une désillusion démocratique, en particulier chez les jeunes et les électeurs urbains plus critiques.</p> <p><strong>Comment rendre la rupture réelle ?</strong><br /> Il faudrait voir émerger : un engagement clair pour la méritocratie dans les nominations publiques ; une réforme en profondeur des institutions de contrôle, dotées de véritables moyens d’action et d’une indépendance reconnue&nbsp;; une politique de transparence active, où les informations économiques, fiscales et budgétaires sont rendues accessibles au public ; et surtout, une volonté de rétablir l’exemplarité de l’État, en matière de probité, de neutralité et d’efficacité.&nbsp;</p> <p>La période actuelle est un stress-test pour la démocratie. Entre l’aspiration à plus de transparence, la fatigue des citoyens face à la corruption et les contraintes budgétaires, l’État mauricien doit choisir : poursuivre les pratiques du passé ou amorcer une refondation profonde. Cela nécessitera du courage politique, une réforme de la culture administrative et surtout, une réappropriation du bien public par les citoyens eux-mêmes.&nbsp;<br /> &nbsp;</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Louis%20Clensy%20Appavoo%2C%20CEO%20%26%20Senior%20Partner%20de%20HLB%20Mauritius%20%3A%C2%A0%C2%ABR%C3%A9duire%20les%20gaspillages%2C%20cibler%C2%A0les%20aides%20et%20am%C3%A9liorer%20l%E2%80%99efficacit%C3%A9%C2%BB%C2%A0&amp;1=http%3A//defimedia.info/louis-clensy-appavoo-ceo-senior-partner-de-hlb-mauritius-reduire-les-gaspillages-cibler-les-aides-et-ameliorer-lefficacite&amp;2=node/171284" token="dsJi1uebtJKUsCU3R9TrsrFYK4CUR-74bH9EM9xg_jY"></drupal-render-placeholder></div> Tue, 29 Apr 2025 08:30:00 +0000 Eshan Dinally 171284 at http://defimedia.info Uma Desai Ramrekha : “A leader should choose awareness over ego, genuine energy over rehearsed responses” http://defimedia.info/uma-desai-ramrekha-leader-should-choose-awareness-over-ego-genuine-energy-over-rehearsed-responses <span>Uma Desai Ramrekha : “A leader should choose awareness over ego, genuine energy over rehearsed responses”</span> <span><span lang="" about="/users/newsonsunday" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">News on Sunday</span></span> <span>lun 28/04/2025 - 06:30</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/200425_uma.jpg?itok=oNdbj1lk" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>For this week’s interview, we reached out to the founder of FocusU Mauritius. Uma Desai Ramrekha explains why being unconventional matters, the importance of taking a pause, refocus and shares her views about the modern leader in a fast-changing world. Extracts.</p> <p><strong>What is FocusU? Tell us the story from Day I to date.&nbsp;</strong><br /> "Six years ago, FocusU was born from a very clear observation: traditional corporate training often falls short. In my own experience, particularly within sales, I encountered clients who expressed frustration. They invested in training programs and yet struggled to see a tangible return on that investment.&nbsp;</p> <p>I felt a disconnect, a sense that we were filling quotas rather than truly addressing the core needs of organizations. This realization sparked a fundamental shift in my perspective. I knew there had to be a more effective way to bridge the gap between learning and real-world application. That's why I founded FocusU Mauritius.&nbsp;</p> <p>Our mission is to redefine corporate learning through experiential methodologies. We wanted to bring a platform where participants learn by doing, and a safe place to express their challenges and queries rather than a top down!&nbsp;</p> <p>We prioritize creating immersive, engaging experiences that drive lasting behavioral change. Whether it's through team building, leadership development, or skill enhancement, our programs are designed to be customized, culturally relevant, and results-oriented.</p> <p>From our bases in Mauritius and India, we've had the privilege of working with a diverse range of clients, from small teams to large corporations. At FocusU, we're not just about training; we're about fostering genuine transformation. We aim to provide tools that create lasting impact for our clients."</p> <blockquote> <p>In a world where performance often replaces presence and manipulation masquerades as charm, being real is a quiet kind of rebellion.”</p> </blockquote> <p><strong>Agreed that we are living in a fast-paced environment where results - higher revenue, more profits - matter more. Why do we need to pause and reflect about who we are as a corporate, SME or sole trader?</strong><br /> The world's changing so fast, huh? We've got AI and Gen Z, and it's a crazy, unpredictable world – adapt or die, right? So, I think we need to hit pause and refocus!&nbsp;</p> <p>Many businesses go obsolete - the Kodak effect - as many of us do not take that moment to reflect. What’s next? And what else? It only comes when you have a clear lens and ensure a holistic perspective. At the end, our mission is #webeforeme, and this goes in our strategic vision.&nbsp;</p> <p>On a personal basis, a pause is even more crucial when things are chaotic; otherwise, you're just running on a wheel! I learned this the hard way – burned out early on, from pure passion! I wouldn't wish that emptiness on anyone.</p> <p>If we don't pause, we're running on fumes, and that can make us irrelevant, even disappear, and disrupt how your team around you feel, as well as all your interactions with clients.&nbsp;</p> <p><strong>How does it help to restart with fresh, novel views?</strong><br /> It's not about new ideas, it's about how we feel about things – either challenges, or opportunities. &nbsp;Its more about raising our awareness. It's a total shift in thinking. We're all just surviving, not really living. This is causing a terrible cycle of work, no life, and illness! We talk a lot about AI, but we've all become robots in our daily lives.&nbsp;</p> <p>How many of us really enjoy quality time with family? Many do it out of obligation, not because they enjoy it!&nbsp;</p> <p>It's good that AI will make our lives easier by handling tough tasks, and that might help us get back a sense of abundance. Then we can create differently, working with purpose and building our&nbsp;legacy.</p> <p>It is important we balance empathy with efficiency, purpose with profits, and also connection over just algorithms! &nbsp;This can only happen when we start to respond rather than react!&nbsp;</p> <p>And believe me the profit is much more, in the long run, even personally.&nbsp;</p> <p><strong>Often, we come across stories about companies telling the wellness stories of their staff, showing pictures of team building events, lots of laughter, high energy. Why should that be the way forward? If not, why&nbsp;not?</strong><br /> The question we need to ask ourselves is how impactful our initiatives are for our employees. A day out – wellness or team building – only makes an impact if the team returns with a key takeaway, a reality check, an "aha" moment, or a perspective shift towards self-growth.&nbsp;</p> <p>Changes should happen on social media and within the organization – transformation from within, spreading outwards! The way forward is connection!</p> <p>All initiatives should connect employees to themselves, others, and the organization. With AI automating tasks, employees will ask two questions when it comes to Employer brand: "What are you doing to make my tasks easier? What are you doing to let me connect?"&nbsp;</p> <p>The employer brand will be dictated by level of AI integration and team connecting to each other! The way forward is&nbsp;connection.&nbsp;</p> <blockquote> <p>A day out – wellness or team building – only makes an impact if the team returns with a key takeaway, a reality check”</p> </blockquote> <p><strong>In your opinion, based on your experience, is the ideal caring leader and the required skills, traits?</strong><br /> One of the initial errors we make is establishing ideals and convincing others that perfection is attainable. And we keep chasing, rather than attracting! Therefore, authenticity is a fundamental attribute of leadership; ideals are unnecessary.&nbsp;</p> <p>Before guiding others, a leader's most crucial task is self-mastery. &nbsp;As the saying goes, we should strive to embody the change we wish to see.&nbsp;</p> <p>In the near future, artificial intelligence may diminish the significance of years of experience and expertise. &nbsp;Therefore, inspiration will increasingly depend on charisma and storytelling.</p> <p>For me leaders of tomorrows, should in essence. In a world where performance often replaces presence and manipulation masquerades as charm, being real is a quiet kind of rebellion. Because most people are still wrapped in ego games—trying to be liked, trying to win, trying to stay safe behind the walls they’ve built to survive.&nbsp;</p> <p>A leader should choose awareness over ego, genuine energy over rehearsed responses! &nbsp;It doesn’t require perfection. It doesn’t require constant intensity. It simply asks for one thing: authenticity. To say what you mean. To feel without shame. To be who you are, not who the world expects you to be.</p> <p><strong>Does it matter to be unconventional today?</strong><br /> If we wish to make impact, yes unconventional matters! If we wish to stick to our mission of #webeforeme, yes unconventional matters!</p> <p>CHOPS are our values, where we say we Care, we are Humble, and we take Ownership, and we are Passionate as we provide Safety to both our employees and our clients. So, if we live by our values, I think we definitely need to be unconventional!&nbsp;</p> <p>Else it means we don’t care for the changes in the world, or the needs of learners! Else it also means that we are not humble to change, and so proud of our way of doing! Of course, it means not taking ownership of impact, change, and experience of our learners or needs of our clients!</p> <p>If we are not passionate, then we would shy way to dare to create new things and do things differently for a learner to enjoy a new experience! Safety goes without saying that all we do unconventionally is tested and well thought of, though not all works!&nbsp;</p> <p>The FocusU team is wired as unconventional as if we are in the learning industry, it means we need to model the way in always learning and reinventing, and it keeps our team as crazy as they are!&nbsp;</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Uma%20Desai%20Ramrekha%20%3A%C2%A0%E2%80%9CA%20leader%20should%20choose%20awareness%20over%20ego%2C%20genuine%20energy%20over%C2%A0rehearsed%20responses%E2%80%9D&amp;1=http%3A//defimedia.info/uma-desai-ramrekha-leader-should-choose-awareness-over-ego-genuine-energy-over-rehearsed-responses&amp;2=node/170958" token="6QszDndLhGhBYtwBeT8FDL7FiQ4yW0OGeg_nibLmY2g"></drupal-render-placeholder></div> Mon, 28 Apr 2025 02:30:00 +0000 News on Sunday 170958 at http://defimedia.info Maya Sewnath : «Pour les PME, le climat pour les affaires est devenu insupportable» http://defimedia.info/maya-sewnath-pour-les-pme-le-climat-pour-les-affaires-est-devenu-insupportable <span>Maya Sewnath : «Pour les PME, le climat pour les affaires est devenu insupportable»</span> <span><span lang="" about="/users/pdaby" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">Pradeep Daby</span></span> <span>dim 27/04/2025 - 08:11</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/maya_sewnath_4.jpg?itok=cSgttjK1" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>Le secteur des PME est-il l’éternel laissé pour compte lors de chaque Budget national ? Doit-il rechercher un soutien public et un accompagnement privé afin de pouvoir sortir la tête hors de l’eau ? Détaillant les mesures salariales prises par l’ancien gouvernement, Maya Sewnath, vice-présidente des Small And Medium Enterprises Chambers, dresse un bilan accablant et sans appel. « On est complètement anéanti et on ne sait plus à quelle porte aller frapper. »<br /> <br /> <strong>Selon vous, quel est le bilan économique et social laissé par le gouvernement sortant en novembre 2024 ?</strong><br /> Il a laissé un bilan très lourd et aujourd’hui, on est au bout du souffle. La dépréciation de la roupie et le manque de devises ont entraîné une augmentation des prix des matières premières, une augmentation de l’électricité, de l’eau, du fuel. L’impact du salaire minimum et de la relativité salariale nous ont mis presque à genoux. La dernière goutte d’eau a été le 14e mois. Comment une PME peut-elle opérer dans un climat avec tous ces problèmes ? On est anéanti et on ne sait plus à quelle porte aller frapper. Le climat des affaires, surtout pour les PME, est devenu insupportable. Il n’y a pas de motivation ni d’encouragement.</p> <p><strong>Le gouvernement Trump impose une augmentation des droits de douane sur de nombreux produits importés aux États-Unis. Comment ces taxes touchent-elles l’île Maurice ?</strong><br /> Cette situation est très mauvaise pour les industriels mauriciens et elle est pire pour les PME. Même si le pourcentage pour les exports est minime, l’augmentation de la taxe n’arrange pas les choses. Il y a des PME qui ont pu, avec beaucoup de difficultés, pénétrer le marché des États-Unis et aujourd’hui elles sont dans le flou. On ne sait même pas si leurs clients vont continuer à vendre les produits. Cette décision émanant de Donald Trump a bouleversé le monde des affaires, y compris l’île Maurice. Elle n’encourage pas les entrepreneurs à prospecter le marché américain.</p> <p><strong>Les consultations budgétaires ont démarré. Qu’attendez-vous du nouveau gouvernement en termes de mesures afin de consolider et de motiver les PME ?</strong><br /> Comme d’habitude, on a déjà notre mémoire qu’on va déposer chez le ministre des Finances. De toute façon, on ne nous donne pas suffisamment de temps pour faire part de nos requêtes, mais on va essayer quand même de transmettre des actions importantes. On verra si nos requêtes seront prises en considération et si le gouvernement propose des solutions concrètes pour soulager les PME.</p> <p><strong>Les produits ‘Made in Moris’ sont-ils acceptés par les Mauriciens ? Les produits des PME locales sont-ils bien visibles dans les grandes surfaces locales ?</strong><br /> Malheureusement, la marque Made in Moris décolle très lentement. Il faut beaucoup de campagnes de sensibilisation pour faire accepter ces produits. Il y a beaucoup à faire, et si on y parvient, l’impact sera positif pour les PME et pour Maurice. La visibilité des produits locaux est un gros problème. Il n’y a pas assez de places dans les grandes surfaces. Beaucoup de gens se plaignent de ce problème, mais personne ne les écoute.</p> <p><strong>Le gouvernement doit-il légiférer afin que le secteur des PME ne soit pas saturé en produits similaires, créant ainsi une concurrence déloyale dans un petit marché ?</strong><br /> Il est impératif de légiférer. De cette façon, on n’aura plus de services identiques. Les PME devront innover et venir avec de nouveaux produits. Je pense qu’avec ce type d’encadrement, on pourra booster l’économie et les PME.</p> <p><strong>Quelle est votre lecture des investissements de la Mauritius Investment Corporation (MIC) depuis 2020 et dans quelle mesure ces investissements ont-ils été positifs ?</strong><br /> On est l’enfant pauvre de la MIC. On a souvent mis en avant cette discrimination. Les PME n’ont pas eu leurs dus.</p> <p><strong>L’ex-ministre des Finances, face à une potentielle rupture économique et sociale, avait-il d’autres choix que de mettre sur pied la MIC ? Pouvait-il emprunter auprès des organisations internationales – Banque mondiale, banques ou fonds d’investissements – ou encore emprunter sur le marché local ? Quels étaient les risques dans un tel cas ?</strong><br /> Je pense que l’ex-ministre des Finances aurait dû penser comme un patriote et ne pas mettre le pays en danger financier avec ce partage qu’il a fait sans un cadre légal solide. Aujourd’hui, le pays fait face à une situation catastrophique. Il fallait mettre en place des structures légales très solides pour récupérer l’argent qu’ils ont donné. Malheureusement, ils ne l’ont pas fait. Par contre, les PME n’ont pas eu le soutien de la MIC et elles ont dû emprunter auprès de la Development Bank of Mauritius. Et elles ont des problèmes de remboursement.</p> <p><strong>L’économie de Maurice a-t-elle été suffisamment résiliente face aux conséquences de la double crise de la covid-19 et de la guerre en Ukraine ?</strong><br /> Résiliente ou pas, l’économie mauricienne a pu faire face à de grands défis. Certes, on a été affecté, mais on a essayé quand même d’atténuer les chocs et on essaie de survivre.</p> <p><strong>Est-ce que vous voyez une rupture du modèle économique depuis l’avènement du gouvernement issu des urnes de novembre 2024 ?</strong><br /> Nos attentes étaient grandes et on croyait qu’il y aurait un grand changement. Malheureusement, nous restons sur notre faim. Il y a beaucoup de choses qui se dessinent dans le futur, mais jusqu’à présent, on ne voit pas grand-chose.</p> <p><strong>Le Dr Navin Ramgoolam a réitéré son souhait de rompre avec la formule de nombreux économistes qui affirment que c’est la consommation qui est le moteur de l’économie. Êtes-vous d’accord avec le PM ?</strong><br /> Il n’y a pas seulement la consommation, c’est vrai, car l’économie a besoin d’autres facteurs pour l’encourager. Je suis d’accord avec le Premier ministre. Oui, il y a beaucoup de travail à faire.</p> <p><strong>Quelles sont les décisions les plus appropriées à prendre afin de retenir les compétences locales tentées par l’émigration, surtout au Canada ?</strong><br /> Les mesures suivantes me semblent indispensables : un cadre légal approprié, une aide supplémentaire de financement spécifique aux PME, une aide additionnelle en termes de technologie pour promouvoir l’innovation et la productivité. La formation est également importante pour inciter les jeunes à intégrer le secteur privé et à apporter leurs idées, leurs compétences et leur savoir-faire. La communication est primordiale. Il faut des stages afin de donner une plus grande visibilité de notre économie.</p> <p><strong>Dans quelques semaines, le nouveau gouvernement présentera son premier Budget. De quelle marge de manœuvre dispose-t-il et quelles doivent être ses priorités ?</strong><br /> Je sais que l’économie ne va pas bien, mais on ne va pas venir compliquer les choses et demander l’impossible. Il faut prendre le taureau par les cornes. Tout le monde doit mettre la main à la pâte et trouver des solutions pour redresser l’économie. Certes, c’est difficile, mais ce n’est pas impossible. Petit à petit, on va y parvenir. Il faut avoir de la patience.</p> <p><strong>Depuis ces vingt dernières années, et surtout depuis la crise engendrée par la pandémie, la question de consolider nos piliers économiques revient régulièrement. Quels piliers additionnels vous paraissent indispensables ?</strong><br /> Le secteur des PME est un pilier très important qu’il faut consolider. Il englobe l’agriculture, la blue economy, la green economy et la pêche, entre autres. Mais, à mon humble avis, l’entrepreneuriat est la solution parfaite.</p> <p><strong>La question de la productivité dans les secteurs d’exportation se heurte à nos réalités dans le monde du travail. Faut-il repenser les horaires de travail et déterminer un pacte social État-syndicats-secteur privé ?</strong><br /> À ce propos, il y a un souci de communication. Malheureusement, la productivité ne suit pas les horaires de travail. Les gens ont tendance à travailler peu, sans prendre en considération le fait que la culture du travail manque beaucoup à l’île Maurice.</p> <p><strong>Quelles sont les mesures à prendre tant au niveau du secteur privé qu’en termes de décisions au niveau de l’État afin de traiter la pénurie de main-d’œuvre à Maurice ?</strong><br /> C’est une réalité avec laquelle il faut composer. Il n’y a pas assez de jeunes pour pallier le manque de main-d’œuvre, et il faut absolument se tourner vers l’importation de ce service. On en parle beaucoup, mais cela n’arrange pas les choses. Le monde est petit et, d’un autre côté, il faut faire tourner l’économie. Alors, la main-d’œuvre étrangère est une nécessité.</p> <p><strong>Comme le gouvernement d’avant novembre 2024, l’actuel gouvernement semble se fier énormément sur le ‘Diego Deal’ pour ses recettes. Pourquoi ce ‘deal’ est-il si déterminant ?</strong><br /> Je préfère ne pas m’aventurer sur ce sujet, car il dépend de notre diplomatie et du bien-être des citoyens. Je pense que le Premier ministre est mieux placé pour répondre à cette question.</p> <p><strong>La question relative à l’indépendance de la Banque de Maurice (BoM) a été au centre des débats durant ces dernières années. La BoM peut-elle véritablement fonctionner en toute liberté ?</strong><br /> La Banque de Maurice devrait être une entité séparée, sans l’intervention du gouvernement. Laisser la Banque centrale fonctionner librement aurait engendré un climat plus idéal et sain.</p> <p><strong>L’État mauricien doit-il faire appel à des compétences étrangères pour administrer certains de ses organismes ou devrait-il faire appel à des compétences locales du privé ?</strong><br /> Ça dépend des secteurs. Parfois, les experts locaux sont compétents. Mais si l’on veut améliorer ou avoir de la valeur ajoutée, je pense que des compétences étrangères peuvent être utiles.</p> <p><strong>Maurice doit-il mettre à profit ses accords bilatéraux, ses traités avec des pays africains pour s’implanter sur ce continent ? Quelles sont les contraintes, défis et réalités d’une telle ambition ?</strong><br /> Les accords commerciaux et les pays amis sont essentiels. Dans ce marché féroce et compétitif, les négociations et les traités ne nous aident pas beaucoup. L’État et le secteur privé doivent travailler ensemble pour que l’île Maurice soit un pays paisible et harmonieux.<br /> &nbsp;</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Maya%20Sewnath%20%3A%C2%A0%C2%ABPour%20les%20PME%2C%20le%20climat%20pour%20les%20affaires%20est%20devenu%20insupportable%C2%BB&amp;1=http%3A//defimedia.info/maya-sewnath-pour-les-pme-le-climat-pour-les-affaires-est-devenu-insupportable&amp;2=node/171090" token="SrsB1y3FiyYXuMMmv8Hz4IsEJaGXdCucLKcJFOga5ts"></drupal-render-placeholder></div> Sun, 27 Apr 2025 04:11:00 +0000 Pradeep Daby 171090 at http://defimedia.info Sudesh Lallchand, économiste : «Le GM doit agir dans le prochain Budget pour réduire la dette» http://defimedia.info/sudesh-lallchand-economiste-le-gm-doit-agir-dans-le-prochain-budget-pour-reduire-la-dette <span>Sudesh Lallchand, économiste : «Le GM doit agir dans le prochain Budget pour réduire la dette»</span> <span><a title="Voir le profil utilisateur." href="/user/3069" lang="" about="/user/3069" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">Fabrice Laretif</a></span> <span>dim 20/04/2025 - 09:22</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/150425_sudesh.jpg?itok=_Nb37imp" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>Mariana Colacelli a récemment mené une mission du Fonds monétaire international (FMI) à Maurice en vue des consultations au titre de l’article IV. La dette publique a une nouvelle fois été d’intérêt pour l’institution. Sudesh Lallchand, économiste, expose son point de vue sur l’endettement du pays qui, selon lui, devrait contraindre le gouvernement à agir dans le prochain Budget.&nbsp;</p> <p><strong>La dette publique devrait atteindre près de 90 % du Produit intérieur brut (PIB) à Maurice à la fin de juin 2025. Est-ce un taux alarmant&nbsp;?&nbsp;</strong></p> <p>La dette publique par rapport au PIB dans certains pays comme l’Italie ou l’Espagne a été supérieure à 100 %. Tout repose sur la capacité de remboursement, ce qui inclut le paiement du capital et de ses intérêts.</p> <p>La dépréciation de la roupie sera, de ce fait, défavorable. Il faut cependant que le gouvernement maintienne certains engagements auprès de la population.&nbsp;</p> <p>Le FMI nous a toujours conseillé d’avoir un « targeted rate » autour de 60 %, afin d’avoir un développement soutenable. Par conséquent, un taux de 90 % pour Maurice est très élevé. L’ancien gouvernement a endetté le pays pour financer ses dépenses sans se préoccuper d’augmenter la productivité ou de trouver les moyens d’y parvenir.&nbsp;</p> <p><strong>Faut-il venir avec des mesures dans le prochain Budget qui vise à réduire le niveau de la dette publique ?&nbsp;</strong></p> <p>Le gouvernement est condamné à prendre des mesures dans le prochain Budget pour diminuer le niveau de la dette. Il est sous la surveillance du FMI, des investisseurs étrangers et des agences de notation. Les mesures constituent un aspect. L’autre concerne le fait d’honorer ses promesses. Le gouvernement devra dire, noir sur blanc, quel sera l’objectif par rapport à la dette publique et exposer sa stratégie pour l’atteindre durant son mandat.&nbsp;</p> <p>Indépendamment du contenu du rapport de l’Audit, c’est le devoir du gouvernement de s’attaquer à la réduction du niveau de la dette publique. Une bonne partie de la campagne électorale de l’Alliance du Changement était axée sur les problèmes macroéconomiques du pays, incluant la dette publique.&nbsp;</p> <p><strong>Lors de sa mission à Maurice eu égard à l’Article IV, le FMI a recommandé la mise en œuvre d’un plan ambitieux d’assainissement budgétaire à moyen terme. Qu’est-ce que cela veut dire concrètement ?&nbsp;</strong></p> <p>Il est illusoire de penser que nous pourrons passer d’un taux d’endettement de 90 % à 60 % du PIB du jour au lendemain. À mon avis, les gouvernements qui se sont succédé ont tenté de jouer sur les chiffres de la dette publique. C’est pour cette raison que je pense que notre niveau réel d’endettement a déjà atteint la barre des 100 %.&nbsp;</p> <p>Ce que le FMI essaie de faire comprendre, c’est qu’il est disposé à apporter un soutien financier. Cependant, le gouvernement devra signaler clairement, dans e prochain Budget, son intention de réduire de manière considérable le ratio de la dette publique. Le FMI sera ainsi satisfait de voir que des mesures sont prises pour ramener l’endettement à cet objectif souhaité de 60 %.&nbsp;</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Sudesh%20Lallchand%2C%20%C3%A9conomiste%20%3A%C2%A0%C2%ABLe%20GM%20doit%20agir%20dans%20le%20prochain%20Budget%20pour%20r%C3%A9duire%20la%20dette%C2%BB&amp;1=http%3A//defimedia.info/sudesh-lallchand-economiste-le-gm-doit-agir-dans-le-prochain-budget-pour-reduire-la-dette&amp;2=node/170753" token="9PniKDwUBe6DAyaT3rko7JXC-aA41fQWIwzoHQi9cGk"></drupal-render-placeholder></div> Sun, 20 Apr 2025 05:22:00 +0000 Fabrice Laretif 170753 at http://defimedia.info Alexandre Sanchini : «Une guerre des monnaies pourrait désormais s’ajouter à la guerre commerciale» http://defimedia.info/alexandre-sanchini-une-guerre-des-monnaies-pourrait-desormais-sajouter-la-guerre-commerciale <span>Alexandre Sanchini : «Une guerre des monnaies pourrait désormais s’ajouter à la guerre commerciale»</span> <span><span lang="" about="/users/gleena" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="" content="Leena Gooraya-Poligadoo">Leena Gooraya-…</span></span> <span>sam 12/04/2025 - 09:30</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/100425_alexandre.jpg?itok=01ozDnAa" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p><strong>Questions à&nbsp;Alexandre Sanchini, CEO de Blue Ship Capital&nbsp;</strong></p> <p><strong>Après l’annonce du président Donald Trump concernant l’imposition de tarifs sur les importations, le dollar américain a chuté par rapport à d’autres devises. Quelle sera la tendance pour le dollar dans les prochains jours et semaines ?</strong><br /> La volonté de faire baisser le dollar fait partie des objectifs de Donald Trump depuis longtemps. Il s’agit d’un des leviers utilisés pour renforcer la compétitivité des exportateurs américains et encourager la réindustrialisation du pays. Ces objectifs sont similaires à ceux poursuivis par la mise en place de tarifs douaniers. Avec l’instauration de droits de douane généralisés, Trump a jeté une ombre d’incertitude sur les marchés et sur les perspectives économiques, tant pour les partenaires des États-Unis que pour son propre pays. La dévaluation du dollar qui en résulte constitue un pari &nbsp;risqué&nbsp;: toute perte de confiance dans la devise pourrait entraîner des ventes massives de bons du Trésor américains — valeur refuge par excellence — et faire grimper le coût de la dette, déclenchant une spirale difficile à contrôler.</p> <p>Il est pratiquement impossible de prédire l’évolution du dollar à court terme. En revanche, une chose est sûre : les marchés seront très volatils. La volonté américaine de faire baisser le dollar est bien réelle et une guerre des monnaies pourrait désormais s’ajouter à la guerre commerciale. La Chine a d’ailleurs déjà réagi en affaiblissant sa propre devise.</p> <p><strong>Quelles pourraient être les conséquences de cette évolution monétaire sur l’économie mauricienne ?</strong><br /> Le dollar s’échange autour de Rs 45, un niveau relativement stable pendant les 12 derniers mois. En cas de baisse marquée du dollar, l’effet serait clair : les exportations mauriciennes seraient pénalisées, car leurs prix augmenteraient en comparaison avec des produits américains fabriqués localement, devenant ainsi moins compétitifs. À cette situation s’ajoutent les 40 % de tarifs douaniers décrétés par les États-Unis, ce qui rendrait les exportations vers ce pays particulièrement difficiles.</p> <p><strong>Quelles mesures Maurice pourrait-elle adopter pour atténuer les effets négatifs potentiels de cette situation ?</strong><br /> Les États-Unis représentent environ 10 % des exportations mauriciennes, principalement dans les secteurs du textile, des singes de laboratoire et du poisson. Ces filières risquent d’être pénalisées. De plus, Maurice, qui impose peu ou pas de droits de douane sur les importations américaines, dispose de peu de marge de manœuvre en matière de négociation. Sur le plan monétaire, la Banque de Maurice contrôle la roupie et ne la laissera probablement pas s’apprécier de manière significative, car cela nuirait à la compétitivité des exportateurs. Il est donc peu probable que la roupie se renforce sensiblement dans les mois ou les années à venir.</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Alexandre%20Sanchini%20%3A%C2%A0%C2%ABUne%20guerre%20des%20monnaies%20pourrait%20d%C3%A9sormais%20s%E2%80%99ajouter%20%C3%A0%20la%20guerre%20commerciale%C2%BB&amp;1=http%3A//defimedia.info/alexandre-sanchini-une-guerre-des-monnaies-pourrait-desormais-sajouter-la-guerre-commerciale&amp;2=node/170571" token="xUe5VifioDXa6kieKR-fVUerMNpjDWXGORQxLG3tW5Q"></drupal-render-placeholder></div> Sat, 12 Apr 2025 05:30:00 +0000 Leena Gooraya-Poligadoo 170571 at http://defimedia.info Sunil Boodhoo: «C’est incompréhensible comment Donald Trump est arrivé à ce taux de 80 %» http://defimedia.info/sunil-boodhoo-cest-incomprehensible-comment-donald-trump-est-arrive-ce-taux-de-80 <span>Sunil Boodhoo: «C’est incompréhensible comment Donald Trump est arrivé à ce taux de 80 %»</span> <span><span lang="" about="/users/defiplus" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">Defi Plus</span></span> <span>lun 07/04/2025 - 08:10</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/inline-images/Sunil%20Boodhoo.jpg?itok=gLFG-v9i" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p><strong>Questions à Sunil Boodhoo,&nbsp;, ancien directeur de l'International Trade au ministère des Affaires étrangères.<br /> <br /> 60 pays sont concernés par le nouveau décret concernant des tarifs douaniers signé par Donald Trump le 3 avril. Les exportations mauriciennes vont subir un tarif douanier réciproque de 40 %. Qu’est-ce que cela signifie ?</strong><br /> Les exportations de Maurice vers les États-Unis seront taxées à 40 %. Il convient de souligner que ce n’est pas réciproque. La méthodologie utilisée pour arriver à 80 % doit être expliquée. Ce n’est pas correct. D’après Donald Trump, les États-Unis sont taxés à environ 80 % lorsqu’elles exportent à Maurice. Il a voulu nous taxer à moitié, soit à 40%. 95 % des importations mauriciennes ne sont pas taxées. Très peu de produits à Maurice sont taxables. C’est incompréhensible comment Donald Trump est arrivé à ce taux de 80 %.&nbsp;</p> <p><strong>Faut-il s’inquiéter de ce taux d’imposition de 40 % sur les exportations mauriciennes vers les États-Unis, un taux qui semble très élevé ?</strong><br /> C’est effectivement un taux élevé. Il faut s’inquiéter. Le gouvernement local doit venir de l’avant avec une stratégie, mais, comme je l’ai dit, il faudra au préalable comprendre la méthodologie de calcul de Donald Trump. Maurice a pris des engagements tarifaires auprès de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC). En 1995, Maurice a fait un droit consolidé, pour ne pas imposer des tarifs supérieurs à 122 % pour des produits agricoles et de 65 % pour un certain nombre de produits industriels. C’est théorique, et Maurice n’applique pas cela. Il se peut que Donald Trump ait pris ce droit consolidé en considération. Si c’est le cas, une révision de notre engagement auprès de l’OMC s’impose. J’espère que des discussions sont en cours au niveau du gouvernement avec les parties prenantes pour dégager une position commune. Il ne faut pas perdre de temps.&nbsp;</p> <p><strong>Qu’exporte Maurice vers le marché américain ?</strong><br /> Le textile est la plus grosse exportation mauricienne aux États-Unis, soit 90 %. Les exportations mauriciennes vers les États-Unis se font sous l’accord de l’AGOA. C’est une loi et Personne ne peut aller à l’encontre. Il faut de ce fait une clarification. L’ambassade de Maurice aux États-Unis devra immédiatement contacter les autorités américaines pour comprendre la situation. &nbsp;</p> <p><strong>Un éventuel renouvellement de l’AGOA qui arrive à terme pourrait-il être la planche de salut de Maurice ?</strong><br /> Au risque de me répéter, une compréhension du calcul de Donald Trump pour arriver à 80 % est essentielle. Car, l’AGOA pourrait s’avérer inutile avec un tarif de 40 % sur nos exportations.&nbsp;</p> <p><strong>Les exportateurs mauriciens doivent-ils se tourner vers d’autres marchés que les États-Unis à cause de ces tarifs douaniers ?</strong><br /> Il y a des exportateurs mauriciens qui exportent uniquement sur le marché américain. Un autre problème pourrait être que les exportateurs se tournent vers d’autres marchés. Maurice pourrait subir l’impact sur d’autres marchés également. Pour cause, d’autres pays vont également imposer des tarifs douaniers en riposte aux États-Unis. Les décisions de Donald Trump provoquent sans aucun doute un débalancement du commerce mondial. C’est une incertitude incroyable qui s’installe qui va entraîner l’inflation.</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Sunil%20Boodhoo%3A%20%C2%ABC%E2%80%99est%20incompr%C3%A9hensible%20comment%20Donald%20Trump%C2%A0est%20arriv%C3%A9%20%C3%A0%20ce%20taux%20de%2080%20%25%C2%BB&amp;1=http%3A//defimedia.info/sunil-boodhoo-cest-incomprehensible-comment-donald-trump-est-arrive-ce-taux-de-80&amp;2=node/170343" token="LM85jfmZeG987olNZm_5zC5DqhiLsqolNbiGLHMVIug"></drupal-render-placeholder></div> Mon, 07 Apr 2025 04:10:00 +0000 Defi Plus 170343 at http://defimedia.info Suttyhudeo Tengur : «Le GM peut présenter un Budget soulageant les ménages» http://defimedia.info/suttyhudeo-tengur-le-gm-peut-presenter-un-budget-soulageant-les-menages <span>Suttyhudeo Tengur : «Le GM peut présenter un Budget soulageant les ménages»</span> <span><span lang="" about="/users/gleena" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="" content="Leena Gooraya-Poligadoo">Leena Gooraya-…</span></span> <span>mer 02/04/2025 - 08:18</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/tengur_1_0.jpg?itok=e86HFUHu" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>À l’approche de la présentation du Budget 2025-26, Suttyhudeo Tengur, président de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs (Apec), appelle à des mesures fortes pour protéger le pouvoir d’achat, réguler les prix et stimuler l’économie.&nbsp;</p> <p><strong>Les consultations budgétaires démarrent dès la première semaine d’avril. Quelles propositions comptez-vous présenter cette année ?</strong><br /> L’Apec a élaboré un ensemble de recommandations stratégiques pour dynamiser l’économie. D’emblée, nous pointons le potentiel inexploité de l’économie bleue qui est pourtant prometteuse. Nous préconisons une étude approfondie couplée à une diplomatie économique proactive pour transformer notre Zone économique exclusive (ZEE) en un véritable levier de croissance.&nbsp;</p> <p>Dans le domaine des nouvelles technologies, Maurice doit franchir un cap décisif. Au-delà du succès des TIC, nous devons nous concentrer sur l’intelligence artificielle (IA) pour renforcer ce secteur. La création d’un comité d’experts indépendants s’impose pour élaborer un plan stratégique intégrant l’IA dans notre économie.&nbsp;</p> <p>Sur le plan social, nous défendons fermement l’exonération fiscale des pensions. Il est essentiel de ne pas taxer les pensions afin de préserver le pouvoir d’achat des retraités.&nbsp;</p> <p>De plus, la diversification de nos sources d’approvisionnement devient impérative pour renforcer la compétitivité et réduire les prix. Explorer de nouveaux marchés en Europe de l’Est, dans les pays arabes et en Afrique permettrait d’éviter une trop grande dépendance aux fournisseurs traditionnels.&nbsp;</p> <p>Pour encourager un marché plus libre et concurrentiel, il est nécessaire de réguler la « cartellisation » et de surveiller les marges bénéficiaires afin de contenir l’inflation. Enfin, nous estimons que la Banque de Maurice devrait vendre des dollars directement à la State Trading Corporation (STC) pour l’aider à remplir ses obligations contractuelles.</p> <p><strong>De nombreuses promesses ont été faites pendant les élections et reprises dans le discours-programme, mais tardent à se concrétiser. Votre analyse de la situation ?&nbsp;</strong><br /> Nous constatons d’abord un effort de la part du nouveau gouvernement pour alléger le fardeau des consommateurs. Dans son manifeste électoral, l’Alliance du Changement avait annoncé la création d’un Fonds de stabilisation de Rs 10 milliards pour contenir les prix des produits de première nécessité. Depuis le début de l’année, les prix d’une gamme de produits, notamment le lait pour bébé et les boîtes de conserve, sont sous contrôle grâce à l’application d’un « markup ». De plus, une légère baisse du prix du carburant a été enregistrée en décembre dernier.&nbsp;</p> <p>Cependant, malgré ces mesures, les consommateurs doivent toujours se serrer la ceinture. Les baisses ne sont pas suffisantes et ne se répercutent pas de manière significative sur le budget des ménages. Les attentes des citoyens sont grandes. Sans une accélération significative des réformes promises, un sentiment de frustration risque de s’installer au sein de la population.&nbsp;</p> <p>Il reste donc un travail important à accomplir dans les plus brefs délais. Pour réellement soulager les consommateurs, la STC doit s’aligner sur la politique gouvernementale et explorer des pays d’importation où les prix sont plus bas. Pour ce qui est des autres mesures relatives à la baisse des prix, il faudra attendre la présentation du prochain Budget.&nbsp;</p> <p><strong>Le rapport « State of the Economy » dresse un portrait préoccupant des finances publiques. Craignez-vous une premier Budget du gouvernement placé sous le signe de l’austérité ?&nbsp;</strong><br /> Certainement pas. Le gouvernement a les moyens de présenter un Budget solide avec des mesures fortes visant à soulager les consommateurs. Il est vrai que le rapport dresse un tableau préoccupant de l’état de l’économie. Mais il faut également tenir compte de l’augmentation des revenus issus de l’impôt sur le revenu (Income Tax), qui viendra alimenter les caisses de l’État.&nbsp;</p> <p>Autre point : la valeur du dollar face à la roupie est en baisse, ce qui signifie que nos importations coûtent moins cher. Cette situation devrait entraîner une diminution de l’inflation importée. Nous sommes donc dans une position relativement confortable pour la préparation du prochain budget.</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Suttyhudeo%20Tengur%20%3A%C2%A0%C2%ABLe%20GM%20peut%20pr%C3%A9senter%20un%20Budget%20soulageant%20les%20m%C3%A9nages%C2%BB&amp;1=http%3A//defimedia.info/suttyhudeo-tengur-le-gm-peut-presenter-un-budget-soulageant-les-menages&amp;2=node/169863" token="gwoGiYN_OSIZWWiGYa9kRYUZ2sSL1jkBnQVes0fPDEI"></drupal-render-placeholder></div> Wed, 02 Apr 2025 04:18:00 +0000 Leena Gooraya-Poligadoo 169863 at http://defimedia.info Yvan Martial : «Nos politiciens font de l’Audit un bouledogue édenté» http://defimedia.info/yvan-martial-nos-politiciens-font-de-laudit-un-bouledogue-edente <span>Yvan Martial : «Nos politiciens font de l’Audit un bouledogue édenté»</span> <span><span lang="" about="/users/fthomas" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">Fernando Thomas</span></span> <span>dim 30/03/2025 - 09:05</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/yvan_martial_1_1.jpg?itok=VFJNxNSS" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>L’ancien journaliste et observateur politique Yvan Martial insiste sur le fait que le gouvernement du Changement serait en train d’adopter une politique de « tricherie » en tenant les élections municipales en mai. Selon lui, ces scrutins auraient dû se tenir à mi-mandat.</p> <p><strong>Malgré les promesses de baisse des prix après la victoire électorale, les consommateurs constatent une érosion continue de leur pouvoir d’achat. Le gouvernement a-t-il sous-estimé l’ampleur de la crise ou assiste-t-on à un échec des politiques de contrôle des prix ?</strong><br /> Promesses ne sont pas réalité. Surtout électorales. Surtout ministérielles. Promesses sont mensonges quand elles ne se réalisent pas. Y croient seulement les nigauds. Mais qui souffre des hausses des prix ? Surtout les gaspilleurs. Quelques paresseux. Pourquoi achète-t-on une paire de ‘dholl puri’ à Rs 20, quand un pain maison se vend à Rs 2,60. Nous avons tué la boutique du coin. On y allait acheter ce qui manquait à la maison. Dans les grandes surfaces, on poireaute aux caisses, avec un caddy surchargé d’articles, moisissant pourtant dans nos buffets. Privilégions les produits locaux. Plus facile à trouver dans ‘enn ti-bazar’ que dans les grandes surfaces, favorisant à outrance ceux du dehors. Plus particulièrement ceux de l’enseigne. Sommes-nous seulement capables d’aider financièrement nos rares associations de consommateurs&nbsp;? Au ministre Sik Yuen, à qui nous offrons nos plus sincères condoléances, de nous prouver si, d’ici 2029, il sera ministre de la protection des Consommateurs ou celui de celle des Commerçants.</p> <p><strong>La colère gronde….</strong><br /> Où çà ? Ah oui, dans nos salons. Au bureau, à l’atelier. Est-ce suffisant ? Elle gronde pourtant mais dans les rues d’Israël. Elle manifeste contre Netanyahou voulant subordonner le Judiciaire de son pays (ça nous rappelle quelqu’un…). Il veut aussi exterminer le peuple palestinien jusqu’au dernier. Jésus-Christ était un Palestinien. Netanyahou veut imposer sa solution finale à Gaza et dans le Sud-Liban. La Bande de Gaza est pire que des camps de concentration. Ceux-ci n’étaient pas bombardés nuit et jour. Il y a des colères muettes, notamment en Ukraine. Muette car il y a mieux à faire. Résister aux hordes d’occupants russes que Donald Trump chérit. Ce valet inconditionnel des nouveaux Tsars que seuls Visages Pâles pouvaient plébisciter outre-Atlantique. Si colère doit gronder à Maurice, qu’elle se dirige contre le commerce de la mort. Mais l’action constructive vaudra toujours mieux que la seule colère.</p> <p><strong>Une inflation importée pour justifier la hausse des prix. Dans quelle mesure cette explication tient-elle la route, et le gouvernement a-t-il vraiment les moyens d’atténuer l’impact sur les Mauriciens ?</strong><br /> Au dire ministériel, notre roupie s’est dépréciée de près de 50 % entre 2014 et 2019. Notre roupie ne vaut plus que 50 sous. Elle nous procure la moitié de ce qu’elle nous procurait jadis. Si nous voulons la même quantité, il faut doubler le montant. Achetons mais plus intelligemment. Contentons-nous de l’essentiel. Ne confondons besoins vitaux et folles envies de dépenser, de gaspiller. Épargnons autant que faire se peut.&nbsp;</p> <p><strong>Le régime en place semble osciller entre autosatisfaction et hésitation. Y a-t-il une véritable vision politique ou simplement une gestion au jour le jour ?</strong><br /> Pas l’ombre d’une autosatisfaction. En revanche un vertige d’hésitations. Il faut nettoyer les écuries d’Augias. Karcher n’est pas Hercule.</p> <p><strong>Changeons de sujet. Chaque année, le rapport de l’Audit pointe du doigt des dérives budgétaires et une mauvaise gestion des finances publiques. Pourquoi ces abus persistent-ils malgré les scandales et les promesses de réforme ?</strong><br /> Nos politiciens font de l’Audit un bouledogue édenté. S’il voulait un Audit efficace et performant, ils auraient déjà donné à son Directeur (que la Constitution devrait protéger) le droit de soumettre directement, sans passer par aucun ministre intermédiaire mais aussi goalkeeper, au DPP ou à la FCC, les cas de gaspillage de fonds publics les plus éhontés. Alors fonctionnaires et semi-fonctionnaires commenceraient à avoir peur de ce qui aurait dû être un Grand Inquisiteur aux pleins pouvoirs. Il défend l’argent des contribuables. Peut-on avoir tâche plus sacrée ?</p> <p><strong>De nombreux cas de mauvaise gestion sont relevés dans le rapport de l’Audit, mais rares sont les sanctions. L’État protège-t-il ses fidèles au détriment des contribuables ?</strong><br /> Le Rapport de l’Audit 2023-24 revêt un caractère particulier. Ministres et majorité parlementaire peuvent fustiger autant qu’ils le veulent leurs prédécesseurs à l’Hôtel du gouvernement, tristes héros de ce document tellement accablant. Voilà un Rapport de l’Audit pouvant enfin ressembler à un rotin-bazar. Allez-y de bon cœur militants et travaillistes. Vous n’êtes en rien responsables des scandales dénoncés dans ces 600 pages. Mais attention. Vous serez fustigés en 2026 et années suivantes, mais seulement par l’opinion publique malheureusement, avec votre rotin-bazar de 2025.</p> <p><strong>Êtes-vous en faveur de réintroduire le Performance-Based Budgeting ?</strong><br /> Je doute que le Ti-Dimounn puisse comprendre ce gros mot. La population entend, ces jours-ci, mais parfois seulement, parler de « responsabilité fiscale ». À tort ou à raison, elle comprend cela par le principe « le gaspilleur doit rembourser ». Intégralement sans échapper à une sanction, pouvant être le licenciement. Pas de place dans la fonction publique, corps paraétatique, compagnies d’État, pour les gaspilleurs, les resquilleurs, les corrompus, les ripoux et autres gredins de ce triste acabit. Mais là aussi, on nous ment. Exemple le feu de paille du slogan Ou zété ! Ou payé ! Là encore… Amende pour le jeteur de mégot mais impunité pour le gros paletot qui déverse son pétrole, ses eaux usées, dans un ruisseau ou qui le teint aux couleurs de l’arc-en-ciel. Impunité pour le bâtisseur qui assèche allègrement un marécage pour agrandir sa varangue ou aménager sa piscine. Amende pour un mégot mais rien pour celui balance son matelas, son frigo, sa carcasse de voiture au ruisseau.</p> <p><strong>Après cinq mois au pouvoir, comment qualifieriez-vous la gestion du gouvernement ?</strong><br /> Ma réponse ne saurait avoir la moindre importance ni signification. Tout gouvernement intelligent s’arrangerait pour avoir une évaluation nationale incontestable de l’ensemble de la nation au mi-mandat, par le truchement d’élections régionales (municipales et villageoises) quinquennales mais obligatoires. Si Changement est démocrate, il modifie prestement notre Constitution pour imposer cela. Si ce vœu se réalise, il faudrait même songer à de nouvelles Municipales en 2027. Ce test électoral à mi-mandat permettrait à tout un chacun de situer ses chances auprès de l’électorat. Il y a fort à parier que si le MSM n’avait pas la pétoche électorale aussi prononcée, il aurait maintenu les Municipales prévues en 2023. Il les aurait peut-être perdues. Mais cela lui aurait servi d’électrochoc.</p> <p>Plusieurs institutions attendent encore des nominations à des postes stratégiques. Cette lenteur est-elle une preuve d’incompétence, de luttes internes ou d’une volonté de verrouiller l’appareil d’État avec des proches.</p> <p>Cette lenteur peut s’expliquer par la crainte de ne pas pouvoir, aussi hâtivement, « put the right person, at the right place, in the right time ». Mais pourquoi un seul homme, fut-il Premier ministre, doit accaparer toutes les nominations majeures et stratégiques ? Pourquoi ne pas laisser chaque secteur concerné proposer, au Grand Sachem, une courte liste de quelques candidats valables et lui laisser le soin d’y dénicher l’oiseau rare. Mais attention ! Qui nomme est entièrement responsable des possibles méfaits du nominé. Mieux encore ! Le Grand Manitou laisse aux secteurs concernés le soin de nommer leur directeur général. Il se réserve, toutefois, le privilège de placer une épée de Damoclès sur l’occiput des choisis. « Tu fais le con, je coupe le fil de l’épée ». Le tout est de savoir si nos ministres doivent être au service de la population ou de leur « nou-bann ». Nous savons le sort que notre électorat réserve aux tenants et partisans du « noubanisme ».</p> <p><strong>L’absence du MSM aux élections municipales est perçue comme une fuite en avant. Pensez-vous que le MSM a pris peur face à une potentielle déroute ou s’agit-il d’une stratégie bien calculée ?</strong><br /> Capon reste capon. Pas de miracle en politique. Mais le MSM avait quand même 59 sièges de conseillers municipaux, acquis en 2015, à défendre (37 pour le PMSD et 24 pour le Mouvement Libérateur).&nbsp;</p> <p><strong>Avec l’entrée en lice des extraparlementaires, ces municipales risquent de devenir un véritable baromètre de l’opinion publique. Le gouvernement peut-il encore espérer une victoire ou doit-il redouter un vote sanction qui rebattrait les cartes en vue des municipales ?</strong><br /> Il n’y a qu’un seul mot d’ordre pour l’ensemble de l’Opposition, forcément extraparlementaire&nbsp;: éviter toute division et dispersion des voix adverses au Changement PTr/MMM/ND/ReA. Que tous ces roitelets s’asseyent autour d’une table, ronde de préférence (pour éviter tout risque de présidence contestable), et y collent leur séant jusqu’à ce qu’ils trouvent le moyen de présenter une liste commune, mais unique et indivisible, pour contrer ce Changement, espérant surfer sur sa fallacieuse victoire du 10.11.2024 (Elle est davantage le refus obstiné de revoir la Kwizinn au pouvoir jusqu’à 2029. Soit une liste unique de l’Opposition réunifiée, soit la course d’un seul cheval. Imaginons seulement l’arrogance du Pouvoir si un 120-0 devait suivre un 60-0. Cette opposition enfin unifiée tient en ses mains hélas trop éparpillées le sort de la démocratie à Maurice</p> <p><strong>Après la débâcle électorale du MSM, le parti peut-il éviter une hémorragie de démissions ou assiste-t-on aux prémices d’un éclatement inéluctable ?</strong><br /> Un cadavre ne peut éclater, ni pisser du sang. Je parle sous la correction du Dr Satish Boolell, gardant un mauvais souvenir de son dernier déplacement à Souillac. Le MSM vit-il encore. Il est vrai que nous n’avons pas encore vu son avis de décès. Gardons espoir.</p> <p><strong>Pravind Jugnauth a-t-il encore un avenir politique ou sa traversée du désert annonce-t-elle la fin d’une ère pour le MSM ?</strong><br /> Je revois Gaëtan Duval écrasé par sa défaite électorale, au N°4, du 21.12.1976. Je le revois, flamboyant, après le triomphe bleu-blanc-rouge du 21.8.1983. Mais moins caracolant après sa mise en cachot du 23.6.1989, sans que Bhai Anerood ne lève le petit doigt pour le sortir de ce pétrin. Ne le répétez pas. J’ignore si Pravind et Xavier le savent. Au lendemain du premier 60 zéros du 11.6.1982, je revois Seewoosagur Ramgoolam, toute honte bue, devant parader aux Casernes centrales (anniversaire de la reine oblige) le 12.6.1982, en présence de son vainqueur, Bhai Anerood, encore chef de l’opposition. Je le revois, après ce 23.8.1983, trônant au château du Réduit mais en tant que gouverneur général et point comme premier président de notre République. La faute au MMM. Qui oublie, Bhai Anerood, concédant « enn bate bef », quand sonne l’angélus vespéral du 17.12.1995. On le revoit pourtant Premier ministre de 2000 à 2003, président de la République de 2003 à 2013, ré-Premier ministre de 2014 à 2017. Ministre mentor de 2017 à 2019. Qui ne se souvient de Navin Ramgoolam, hagard, la chemise déchirée, malmené par des gabelous, devant se contenter d’un 4x4 en guise de panier à salade, mis au cachot en février 2015, selon les prédictions du Bhai Anerood. Et pourtant… En dépit de Macarena, de cotomili, de coffres-forts, ne le voilà-t-il pas de retour à l’Hôtel du gouvernement et même au Bâtiment du Trésor, l’ancien fief de Raymond Bérenger dans les années 1950 ? Pourquoi l’Histoire ne se répètera-t-elle pas en faveur de Pravind Jugnauth ? Il sera de nouveau Premier ministre. L’âge joue en sa faveur. Tout vient à point à qui sait attendre.</p> <p><strong>Parlons Metro Express. Trois ans sans augmentation des tarifs, mais un déficit grandissant : peut-on encore tenir ce modèle sans faire payer davantage l’usager de ce transport ferroviaire ?</strong><br /> Trop tard pour une «&nbsp;révision complète du modèle économique ». Le vin « Metro Express » est tiré. Il nous faut boire jusqu’à la lie cette piquette. Démanteler rail et Metro Express coûterait peut-être aussi cher que leur aménagement. Que dire de l’obligation de remettre ce site, de plusieurs kilomètres de long, comme il était antérieurement&nbsp;? Le mot d’ordre doit être : Sauvons ce qui peut l’être. La possible suppression des trains dominicaux entre Rose-Hill et Réduit est un bon signal. Y a-t-il seulement quelqu’un réduit au Réduit le dimanche ? Mais le transport en commun ne s’arrête heureusement pas au Metro Express. Grand merci nous avons nos autobus, même conduits par de juvéniles chauffeurs, agissant sous l’effet de la drogue y compris synthétique. Si subside suit, nos autobus pourraient s’électrifier.&nbsp;</p> <p>Le ministère du Transport doit faire pour l’autobus ce qu’il a fait pour le Métro Express. Quelques centaines de millions suffiront. Ce service public doit être subventionné. L’argent ne suffira pas. Le Metro Express a ses lignes réservées. L’autobus doit avoir les siennes. On pourrait, pour commencer, leur réserver entièrement quelques tronçons de la Route Royale entre et La Vigie, Curepipe et Port-Louis. Exemples : entre l’église Saint-Paul et la CWA à Phœnix, de la police de Rose-Hill à l’hôtel de ville, du rond-point du Sacré-Cœur à Beau-Bassin jusqu’à l’église adventiste, devant les Casernes centrales à la rue Lord Kitchener. Les voitures de maître devront se farcir les détours qui s’imposent. Troquons nos autobus mammouths contre des minibus de 20 places ou vans pour desservir nos banlieues. Rationnalisons la circulation routière en multipliant les sens interdits aux Plaines-Wilhems. À propos nos routes sont-elles faites pour la circulation routière ou pour le stationnement des véhicules, y compris ceux sur caisse ? Privilégions le transport en commun (la gratuité par exemple) aux dépens des voitures de maître (en taxant davantage le carburant). Qu’est-ce que quelques roupies de plus pour ceux s’offrant des voitures de luxe à plusieurs millions.</p> <p>Multiplions les routes réservées aux deux roues et aux riverains. Tout devient l’impossible quand l’Imagination est au Pouvoir. Mais le Pouvoir peut-il se défaire de son arrogance pour prendre en considération de l’imagination du Ti-Dimounn ? Grand Manitou Konn Tou ou ministres serviteurs de la population, qui les a plébiscités, il faut choisir.</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Yvan%20Martial%20%3A%20%C2%ABNos%20politiciens%20font%20de%20l%E2%80%99Audit%20un%20bouledogue%20%C3%A9dent%C3%A9%C2%BB&amp;1=http%3A//defimedia.info/yvan-martial-nos-politiciens-font-de-laudit-un-bouledogue-edente&amp;2=node/170074" token="32W8Sf2OQoubv8c3faReoYbhoOmAhs4QJymH8V5Woas"></drupal-render-placeholder></div> Sun, 30 Mar 2025 05:05:00 +0000 Fernando Thomas 170074 at http://defimedia.info