Interview http://defimedia.info/categorie/interview fr Jacques Malié : « Il faut surtout revoir l’Extended Programme, qui est un échec »  http://defimedia.info/jacques-malie-il-faut-surtout-revoir-lextended-programme-qui-est-un-echec <span>Jacques Malié : « Il faut surtout revoir l’Extended Programme, qui est un échec » </span> <span><span lang="" about="/users/quotidien" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">Defi Quotidien</span></span> <span>mer 20/11/2024 - 08:39</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/080117-jacques_0.jpg?itok=eQqLTdyQ" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>Le pédagogue Jacques Malié partage son analyse des réussites et des échecs dans le secteur éducatif au cours de la dernière décennie. Il insiste sur l’importance d’un leadership éclairé et de la contribution d’experts expérimentés pour orienter les réformes nécessaires.&nbsp;</p> <p><strong>Qu’est-ce qui, selon vous, n’a pas fonctionné ces dix dernières années ?&nbsp;</strong></p> <p>Il ne faut pas être négatif et conclure que rien de constructif n’a été accompli. On peut souligner des avancées comme une réduction de la pression compétitive dès le primaire qui déjà laissait certains élèves, surtout ceux provenant de certains milieux sociaux défavorisés au bord de la route ; l’allongement de la gratuité scolaire jusqu’à l’université ; et la construction d’écoles.&nbsp;</p> <p>L’absence de dialogue a été un écueil majeur. La ministre de l’Éducation, bien qu’animée de bonnes intentions au départ, a été mal inspirée. Elle n’a pas toujours favorisé le dialogue dans un domaine aussi prioritaire qu’est l’éducation. Elle s’est, trop souvent, laissé guider par des impératifs politiques.&nbsp;</p> <p>Elle a préféré le jeu politique pour ne pas déplaire et n’a pas jugé bon de communiquer de laisser plus de place à des débats d’idées. Ainsi, elle s’est mis à dos bon nombre de managers des collèges privés. Il y a aussi eu une perception de conflits d’intérêts avec le positionnement de la Private Secondary Education Authority dans certains cas.&nbsp;</p> <p><strong>Sur quels dossiers devrait-on se concentrer pour l’avenir ?&nbsp;</strong></p> <p>Les défis dans le domaine de l’éducation qui est toujours évolutive, sujette à des changements sociaux et culturels, sont toujours nombreux. Selon moi, il faut un fil conducteur dans la prise de décisions. On ne peut pas apporter de réformes « piecemeal » et corriger une décision par une autre qui soit approximative, voire défectueuse.&nbsp;</p> <p>Il faut surtout revoir, dans le cycle secondaire, l’Extended Programme, qui est un véritable échec. Les élèves concernés sont perdus. Ils ne devraient pas être soumis au même programme pédagogique et subséquemment confrontés aux mêmes examens que ceux du mainstream. Ils ne bénéficient pas d’assez d’accompagnement et se retrouvent souvent dans des classes bondées.&nbsp;</p> <p>L’autre priorité, selon moi, est qu’il faut un recalibrage après le Primary School Achievement Certificate (PSAC). L’accès automatique au secondaire ne peut être la règle. Le Bright-Up Programme et la mise sur pied des établissements techniques, qui sont des mesures palliatives, ont été hâtivement présents et très peu d’informations ont circulé. Je réitère ici la nécessité de diriger les élèves en difficulté scolaire vers une formation qui leur ouvrirait les portes du marché du travail et qui les guiderait vers un métier.&nbsp;</p> <p>Il faudrait aussi améliorer le pourcentage de réussite au niveau du PSAC et de la National Certificate of Education (NCE) sans pour autant baisser le niveau d’exigence en revoyant le ‘pass mark’ et les critères de réussite.&nbsp;</p> <p>L’accès au Higher School Certificate (HSC) demeure également une autre priorité, notamment sur le nombre de crédits sujet à débat. Les critères d’admission au cycle HSC méritent d’être repensés. On pourrait, par exemple, élargir les choix de matières principales tout en maintenant un niveau académique rigoureux.&nbsp;</p> <p><strong>Quels rôles peuvent jouer les pédagogues pour accompagner les nouvelles réformes ?&nbsp;</strong></p> <p>C’est une question délicate dont la réponse pourrait, selon les goûts, être interprétée comme venant des « roder bout ». Les personnes venant du milieu académique, dotées d’une riche expérience acquise au fil de nombreuses années et ayant participé activement dans le secteur éducatif, surtout dans l’administration scolaire, peuvent certainement être d’une aide appréciable, indépendamment de leur couleur politique.</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Jacques%20Mali%C3%A9%20%3A%C2%A0%C2%AB%20Il%20faut%20surtout%20revoir%20l%E2%80%99Extended%20Programme%2C%20qui%20est%20un%20%C3%A9chec%20%C2%BB%C2%A0&amp;1=http%3A//defimedia.info/jacques-malie-il-faut-surtout-revoir-lextended-programme-qui-est-un-echec&amp;2=node/165550" token="COxrIK-PAwZNBQjnLD9LW-PlPUZKBetLY907pvXnAxI"></drupal-render-placeholder></div> Wed, 20 Nov 2024 04:39:00 +0000 Defi Quotidien 165550 at http://defimedia.info Dr Nadiir Bheekhun : «La refonte d’Air Mauritius est primordiale» http://defimedia.info/dr-nadiir-bheekhun-la-refonte-dair-mauritius-est-primordiale <span>Dr Nadiir Bheekhun : «La refonte d’Air Mauritius est primordiale»</span> <span><span lang="" about="/users/edinally" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">Eshan Dinally</span></span> <span>mar 19/11/2024 - 15:33</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/untitled_design_-_2024-11-19t120934.631.jpg?itok=UBOWROxe" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>Maurice s'engage dans une nouvelle ère post-électorale, et le secteur de l'aviation, pilier clé de l'économie insulaire, est au cœur des préoccupations stratégiques. Le Dr Nadiir Bheekhun, spécialiste dans le domaine de l’aviation et fondateur et CEO du groupe AERONAD, propose une vision ambitieuse pour la refonte d'Air Mauritius, visant à transformer la compagnie nationale et à libérer tout le potentiel économique de l'aviation.&nbsp;</p> <p>Le Dr Nadiir Bheekhun note que les dernières années ont été marquées par des controverses et des décisions discutables chez Air Mauritius, notamment la vente d'actifs à des prix dérisoires. Deux Airbus A319 ont été cédés à seulement 3 millions de dollars chacun, soit 10 % de leur valeur estimée à 30 millions. Des Airbus A340 ont également été vendus pour des pièces détachées à une entreprise de démolition, générant à peine 350 000 dollars sur deux ans. Ces ventes, couplées à une dépendance accrue envers des avions loués, témoignent d'une gestion hasardeuse.</p> <p>Pour Dr Bheekhun, la création d’Airport Holdings Ltd (AHL) en 2021, regroupant divers actifs aéroportuaires et la compagnie nationale, manque de vision stratégique. Il plaide pour une réévaluation urgente des fonctions et de la structure de cette organisation afin d’assurer une gestion centralisée mais décentralisée opérationnellement, tout en rendant des comptes au Parlement pour préserver l’intérêt public.</p> <p><strong>Compétence et confiance : Le socle d’une transformation réussie</strong></p> <p>Dr. Nadiir Bheekhun souligne la nécessité de rompre avec les pratiques de favoritisme et les divisions internes qui minent Air Mauritius. La méritocratie doit être rétablie afin d’assurer que les bonnes personnes occupent les bonnes positions. Les nominations basées sur des affiliations personnelles ont sapé la motivation des employés et compromis la prise de décision. Le rôle des syndicats est également mis en lumière : ils ont longtemps agi comme des gardiens face aux abus. Mais pour aller plus loin, la compétence doit être jumelée à la confiance, pilier essentiel pour construire une culture organisationnelle saine.&nbsp;</p> <p>Pour consolider cette confiance, Dr. Nadiir Bheekhun propose deux options : introduire des actionnaires privés dans la structure d’AHL ou réinscrire Air Mauritius à la Bourse de Maurice. Ces initiatives stimuleraient la transparence, amélioreraient la surveillance financière et attireraient des capitaux, tout en instaurant un environnement de travail plus équilibré.</p> <p><strong>Une gestion moderne : Consulting, coaching et continuité</strong></p> <p>Le recours excessif à des consultants inefficaces a souvent freiné la croissance de la compagnie. Dr. Nadiir Bheekhun critique la tendance à engager des conseillers motivés par des intérêts personnels. Il plaide pour une approche intégrée où le consulting sert de complément à une expertise interne renforcée, et non comme substitut.</p> <p>En outre, il insiste sur l’importance du coaching pour développer les talents locaux et garantir une continuité stratégique. Une structure dédiée à la supervision des projets stratégiques, combinant consulting et coaching, permettrait de guider la mise en œuvre et d’accompagner les cadres supérieurs dans la prise de décision.&nbsp;</p> <p><strong>Exploiter le potentiel du MRO : Une opportunité économique majeure</strong></p> <p>Un domaine largement négligé, selon Dr Bheekhun, est celui de la Maintenance, Repair, and Overhaul (MRO). La position géographique stratégique de Maurice en fait un candidat idéal pour devenir un hub régional dans l’océan Indien et en Afrique. Investir dans ce secteur pourrait générer des avantages économiques considérables :</p> <ul> <li>Croissance économique : Un secteur MRO solide attirerait des contrats internationaux, injectant des fonds dans l’économie locale.</li> <li>Création d’emploi : Les installations MRO nécessitent une main-d'œuvre qualifiée, offrant des opportunités variées, de l’ingénierie à l’administration.</li> <li>Développement des compétences : La formation spécialisée renforcerait les capacités locales, diminuant l'exode des talents mauriciens.</li> <li>Attractivité internationale : Une infrastructure MRO bien développée attirerait les compagnies aériennes internationales, favorisant les investissements étrangers.</li> <li>Compétitivité régionale : Un hub MRO positionnerait Maurice comme un acteur incontournable en Afrique et dans l’océan Indien.</li> </ul> <p>Pour le Dr Bheekhun, le développement d’un secteur MRO ne se limite pas à la simple maintenance d’appareils.</p> <p>En combinant réforme interne, développement stratégique et innovation, Air Mauritius pourrait devenir bien plus qu’une simple compagnie aérienne tournée vers le tourisme. Le Dr Bheekhun appelle à un repositionnement stratégique où l’aviation serait un moteur économique à part entière, contribuant à la diversification de l’économie nationale.</p> <p><strong>Les réformes proposées incluent :</strong></p> <p>1.Une gouvernance basée sur la compétence : Placer les bons profils aux postes clés pour restaurer la confiance et améliorer l'efficacité.<br /> 2.Une gestion transparente : Impliquer des actionnaires externes ou réintroduire la compagnie à la Bourse.<br /> 3.Un modèle intégré : Allier consulting et coaching pour développer les talents et garantir la continuité.<br /> 4.L’exploitation du MRO : Transformer Maurice en hub régional pour la maintenance aéronautique.</p> <p>En conclusion, la refonte d’Air Mauritius exige une vision audacieuse et une exécution rigoureuse. Les propositions du Dr Bheekhun, axées sur la compétence, la confiance et l’innovation, offrent une feuille de route claire pour élever le secteur aérien mauricien à de nouveaux sommets. Le moment est venu pour Maurice de tirer parti de ses atouts géographiques et humains afin de transformer sa compagnie nationale en un leader régional, voire mondial, de l’aviation.</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Dr%20Nadiir%20Bheekhun%C2%A0%3A%20%C2%ABLa%20refonte%20d%E2%80%99Air%20Mauritius%20est%20primordiale%C2%BB&amp;1=http%3A//defimedia.info/dr-nadiir-bheekhun-la-refonte-dair-mauritius-est-primordiale&amp;2=node/165548" token="56xoALyB4loVkZpBtSldUZR3F0_PVn8_XQa61flcJIo"></drupal-render-placeholder></div> Tue, 19 Nov 2024 11:33:00 +0000 Eshan Dinally 165548 at http://defimedia.info Fabienne Boll : «La franc-maçonnerie est présente et active dans des sociétés comme l’île Maurice» http://defimedia.info/fabienne-boll-la-franc-maconnerie-est-presente-et-active-dans-des-societes-comme-lile-maurice <span>Fabienne Boll : «La franc-maçonnerie est présente et active dans des sociétés comme l’île Maurice»</span> <span><span lang="" about="/users/pdaby" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">Pradeep Daby</span></span> <span>mar 19/11/2024 - 08:17</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/fabienne_boll_-_franc_maconne.jpg?itok=8xer2aYx" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>Il y a 52 ans, l’obédience maçonnique Grande Loge de France implantait sa première loge féminine à l’Île Maurice portant le nom de « Rose de l’aurore ». Une seconde loge nommée « Le Flamboyant » a vu le jour il y a une vingtaine d’années. Quelques jours avant le scrutin du 10 novembre dernier, Fabienne Boll, qui représente Liliane Mirville, la Grande Maitresse de la Loge féminine de France, accordait une interview au Défi Plus. « Là où les femmes ne sont pas libres, il n’y a pas de franc-maçonnerie ! Et surtout pas féminine… Ceci est un véritable marqueur de liberté », y faisait-elle valoir.<br /><br /><strong>Quel est l’objectif de votre visite à Maurice ?</strong><br /> Trois loges de la GLFF sont présentes à l’île Maurice. La plus ancienne « Rose de l’aurore » a été ouverte il y a maintenant 52 ans. La seconde « Le Flamboyant » fête ses 20 ans. C’est l’occasion d’une visite pour fêter cet anniversaire, retrouver et partager des travaux avec toutes les sœurs présentes sur l’île. La troisième, la plus jeune, mais très dynamique, « Shooting star » travaille en langue anglaise.</p> <p><img alt="thumbnail_fabienne Boll - Franc maconne" data-entity-type="file" data-entity-uuid="b6f824ea-336e-4c5f-8d34-be633165c97a" src="/sites/default/files/inline-images/thumbnail_fabienne%20Boll%20-%20Franc%20maconne%20ok.jpg" class="align-right" />La franc-maçonnerie féminine est relativement jeune. La Grande Loge féminine de France a 80 ans. Elle a vu le jour en 1945, peu après que les femmes aient acquis le droit de vote en France. C’est dire qu’elle était déjà placée sur un chemin d’émancipation.</p> <p>La Grande Loge féminine de France s’est largement développée à l’international, c’est ainsi que des loges ont été créées, entre autres, à Maurice, et dans ce cadre, il est légitime de rendre visite à nos sœurs.</p> <p><strong>Comment expliquer cette séparation entre hommes et femmes dans les loges de même que les procédures d’initiation de femmes, d’autant que la franc-maçonnerie a longtemps été un domaine réservé aux hommes ? </strong><br /> Effectivement, la franc-maçonnerie a longtemps été un domaine réservé exclusivement aux hommes, à l’exception du Droit humain qui est mixte depuis sa fondation en 1893. </p> <p>Il a fallu que nos pionnières, lesquelles étaient portées par un ardent désir, d’affranchissement et la volonté d’exister en tant que femmes, soient persévérantes et imaginatives pour faire exister une Obédience autonome et indépendante afin d’initier d’autres femmes.</p> <p>Notre spécificité féminine ne se traduit ni par un repli ni par une défiance vis-à-vis du travail commun avec des hommes, ce qui serait absurde dans une société où la mixité est la norme. Ce choix répond à la nécessité de créer un temps et un espace de réflexion et d’expression qui nous soient propres. Cela nous permet de prendre pleinement conscience de notre identité féminine, de notre responsabilité et de notre rôle de femme dans le monde.</p> <p>Dans une société pluraliste, il est souhaitable que soit offert le choix de la mixité ou de la non-mixité pour ce qui ressort de l’ordre privé, de l’intimité, et plus particulièrement lorsqu’il s’agit d’une démarche initiatique.</p> <p>Il est important de préciser que dans nos loges, nous sommes profondément attachées aux principes d’ouverture. Nous accueillons ainsi tout franc-maçon ou toute franc-maçonne d’une autre obédience souhaitant partager nos travaux, avec qui nous entretenons des relations amicales et fraternelles.</p> <p><strong>Quelle est l’importance du rite de l’initiation au sein de la franc-maçonnerie ? Est-elle encore d’actualité ?  </strong><br /> L’initiation est l’acte fondateur de notre démarche maçonnique. On entre en maçonnerie par une initiation, mais celle-ci n’est qu’un instant qui se poursuit par une démarche au long cours. Étymologiquement, initier, c’est un début, une mise en route sur un chemin intime, singulier, que l’on poursuivra toute sa vie. Il s’agit d’une expérience unique, personnelle, solitaire, qui ne peut cependant pas se vivre hors du groupe que constitue la Loge. Être franc-maçonne, c’est vivre une expérience à la fois personnelle et collective.</p> <p>La dimension initiatique relève plus du philosophique au sens ancien du mot (connaissance des choses humaines, conception générale de la connaissance, du savoir humain). Elle implique un changement de perspective où, au lieu de se diriger vers le monde extérieur, le regard se dirige momentanément vers l’intérieur de soi. Ce mouvement permet de se découvrir et de se connaître en profondeur, avant de revenir vers l'autre avec une meilleure compréhension de soi.</p> <p>Chaque être humain, chaque femme est encore prisonnière d’un certain nombre de déterminations, qu’elles soient familiales, psychologiques, socio-économiques… et nous devons chercher à nous en détacher le plus possible. La dimension initiatique contribue à une recherche. Elle est un questionnement sur soi-même et sur le monde.</p> <p>C’est dans nos Loges que ce questionnement s’inscrit et se développe. Les Loges sont des espaces de liberté, non dogmatiques, où les réponses ne sont pas données ; il faut se questionner et chercher. La franc-maçonnerie est là pour nous amener à nous poser des questions et non pour nous donner des réponses toutes faites.</p> <p><strong>Que renferme le terme « recevoir la lumière » ?  </strong><br /> Recevoir la lumière, c’est être initié. C’est être mis sur un chemin qui nous permette de discerner le juste, le vrai, le bien. Toutes les franc-maçonnes de la GLFF, comme l’affirme l’article I de notre Constitution, ont pour but : « La recherche constante et sans limites de la vérité et de la justice, dans le respect d’autrui, afin de contribuer au perfectionnement de l’humanité ».</p> <p>Sur un plan philosophique, il faut aussi le mettre en lien avec la philosophie des Lumières développée au XVIIIe  siècle, philosophie dans laquelle nous retrouvons toutes les valeurs portées par la franc-maçonnerie.</p> <p><strong>Est-ce qu’aujourd’hui, la philosophie de la franc-maçonnerie est admise/reconnue par l’Église ?</strong><br /> C’est à l’Église qu’il faudrait poser la question !</p> <p>La Grande Loge féminine de France est une obédience féminine ouverte aux femmes en recherche d’une quête spirituelle, mais la spiritualité n’est pas la religion. De quelle spiritualité est-il question ? Il s’agit d’une spiritualité ouverte, libre, un pari sur l’esprit, qui est différent de la spiritualité de la croyance religieuse. </p> <p>Les sœurs de la GLFF sont athées, agnostiques ou croyantes, peu importe. Nous affirmons simplement que nous sommes des « êtres d’esprit » ou des « êtres spirituels ». Jamais la question de la religion n’est abordée en loge. La démarche initiatique ne s’oppose pas à une croyance religieuse. Cette dernière reste du côté de l’intime. Ce qui est travaillé en loge est de l’ordre du commun, ce qui peut être partagé.</p> <p><strong>Dans quel type de modèle de société la franc-maçonnerie est-elle interdite/persécutée ? Et quelles sont les forces qui s’opposent à elle ? Peut-on déduire que les pays où elle est présente sont ceux qui possèdent un haut niveau de libertés d’idées et d’actions ?  </strong><br /> La franc-maçonnerie est généralement prohibée dans des systèmes oppressifs. Les régimes autoritaires, totalitaires ou fondamentalistes interdisent ou persécutent la franc-maçonnerie, car elle est vue comme une menace à l'ordre établi, en raison de ses valeurs de liberté, de tolérance et d'égalité. Les forces qui s’opposent à la franc-maçonnerie incluent souvent des gouvernements répressifs, des institutions religieuses conservatrices et des groupes extrémistes qui craignent la remise en question de leur autorité.</p> <p>La franc-maçonnerie est présente et active dans des sociétés, comme ici à l’île Maurice, lesquelles tendent à valoriser la laïcité, le pluralisme et le dialogue interculturel, des principes qui sont en accord avec les idéaux maçonniques. </p> <p>Nous pouvons rajouter que là où les femmes ne sont pas libres, il n’y a pas de franc-maçonnerie ! Et surtout pas féminine… Ceci est un véritable marqueur de liberté. </p> <p><strong>Dans le passé, il y a eu des dérives liées à la FM, notamment celle liée à la Loge P2 du Vatican de même que des trafics d’influence que le Procureur Éric Montgolfier avait mis en « lumière ». Comment la FM s’est-elle refait une santé ? </strong><br /> Le scandale de la loge P2 est déjà vraiment ancien (années 1970), n’en faisons surtout pas quelque chose d’important ! La franc-maçonnerie est une société humaine avec des personnes qui ne méritent pas d’en faire partie. C’est tout. Les personnes impliquées ont été sanctionnées.</p> <p>Malheureusement ces événements ont contribué à une perception négative de la franc-maçonnerie, mais n’en faisons pas une généralité.</p> <p>Je tiens à préciser qu'à la Grande Loge féminine de France, si des individus sont découverts dans les loges cherchant à utiliser la Maçonnerie à des fins autres que son objectif principal, à savoir le perfectionnement de l’humanité, ils sont définitivement radiés.</p> <p><strong>Pourquoi devenir franc-maçon en 2024 ?</strong><br /> Je ne saurai répondre à cette question posée au masculin, mais pourquoi devenir franc-maçonne ?  Ceci est sans doute le sens de votre question…<br /> On vient un jour frapper à la porte d’un « Temple » en franc-maçonnerie, parce qu’on éprouve un manque dans sa vie, on ne peut pas toujours bien l’identifier, mais on sent intuitivement qu’il est nécessaire d’élargir son horizon, de repousser ses propres limites, d’échanger avec d’autres, de tenter de comprendre autrement, de chercher du sens.  Le monde qui nous entoure est en pleine mutation, l’ordre mondial est bouleversé, les questionnements, les mises en doute et critiques sont nombreux.</p> <p>La franc-maçonnerie propose un temps, hors du temps qui permet d’échapper à la tourmente extérieure et nous permet de nous libérer de nos préjugés, de développer notre esprit critique en nous interrogeant, en échangeant selon notre méthode et avec nos outils.</p> <p><strong>La franc-maçonnerie a-t-elle réussi à se débarrasser de cette réputation de « société secrète » où il existait une certaine culture du secret et qu’est-ce qui fait qu’elle a longtemps traîné cette image qui l’a desservie ? </strong><br /> Encore faudrait-il se mettre d’accord sur la notion du secret. Cette dernière est concomitante à celle de l’initiation. Nous promettons en entrant de conserver le secret sur ce qui est partagé et bien sûr de ne pas dévoiler les ‘sœurs’ et les ‘frères’ qui en font partie.  Au-delà de cette obligation au secret, il y a aussi la notion de ce qui ne peut être partagé. Comment est-ce possible de partager le secret de l’initiation qui est de l’ordre de l’intime, celui de l’expérience alors que d’autres la vivent autrement ?</p> <p>La culture du secret suscite sûrement de la curiosité parmi les non-initiées, la curiosité ou la méfiance, de ce qui est caché. Cette discrétion nous dessert sans doute, mais elle est la garante de la protection de celles qui ne peuvent s’exprimer librement. </p> <p><strong>Les sœurs de la GLFF adhèrent-elles totalement à la cause féministe ? </strong><br /> L’engagement féministe est diversement partagé par les sœurs de l’obédience. Si certaines sont militantes et engagées dans des associations qui défendent la cause des femmes, d’autres sont plus discrètes, sont simplement femmes et vivent leur quotidien, conscientes de cet être féminin avec ses forces et ses faiblesses. </p> <p><strong>Savez-vous qu’aujourd’hui en Europe, 7 femmes meurent chaque jour des violences des hommes envers les femmes ? Pensez-vous que le dénoncer est une cause féministe ? Cette cause ne devrait-elle pas être défendue par tous les êtres humains ? </strong><br /> Au moment où des conflits persistent à Gaza, au Liban et en Ukraine, où en est le projet de citoyenneté universelle qui est l’objectif final de la FM ?<br /> La franc-maçonnerie prône des valeurs de tolérance, de liberté et de fraternité. Elle a souvent été vue comme un promoteur de la paix et de la compréhension entre les peuples. Cependant, le chemin vers une citoyenneté universelle est semé d’embûches et nécessite des efforts concertés sur de nombreux fronts, y compris la diplomatie, l’éducation et la justice sociale.</p> <p>La réalité des conflits en cours, comme ceux à Gaza, au Liban et en Ukraine, et ailleurs montre à quel point ces idéaux peuvent être difficiles à réaliser. Les tensions géopolitiques, les nationalismes exacerbés et les inégalités sociales compliquent la mise en œuvre d'une telle vision. En somme, bien que l’idée de citoyenneté universelle soit un objectif noble et souhaitable, sa réalisation est confrontée à des défis considérables, surtout dans un contexte mondial marqué par des conflits persistants. </p> <p><strong>Les principes maçonniques de fraternité, d’égalité, et de liberté répondent-ils aux défis contemporains ?</strong><br /> Nos principes ne sont ni une réponse ni une fin en soi. Ils sont les valeurs fondamentales qui résonnent en nous et nous servent de boussole dans un monde en mutation, parfois en perte d’humanité. </p> <p>Les principes de la franc-maçonnerie posent un cadre éthique pertinent pour aborder les défis contemporains, pour tenter de construire des sociétés plus inclusives, justes et respectueuses des droits de chacun. </p> <p>C’est à cette réflexion individuelle et collective, portée par nos valeurs, que nous invitons toutes les femmes désireuses de s’inscrire dans un monde respectueux de chacune et de chacun, et prêtes à œuvrer pour la Paix à venir rejoindre la Grande Loge féminine de France.</p> <p><strong>Quelle part la GLFF doit-elle prendre dans le chaos actuel du monde profane ? Quelle parole porter à l’extérieur ?  </strong><br /> Dans un monde qui a perdu tous ses repères, la franc-maçonnerie est un véritable rempart. Dans nos loges, nous apprenons à mesurer notre regard sur l’autre et à apprendre de l’autre, ce qui veut dire que cette approche nous donne des clés pour se défendre, défendre les droits des femmes, mais aussi défendre la dignité, défendre la liberté et tous nos principes « Liberté, Égalité, Fraternité, et Laïcité »...  La laïcité qui est très malmenée aujourd’hui avec la montée des radicalismes religieux, du communautarisme et de l’intégrisme. Et là, notre travail, c’est de porter au-dehors l’œuvre commencée dans le temple, cela signifie propager toutes nos valeurs de citoyennes dans la cité. </p> <p>Beaucoup de maitresses font partie d’associations et, par les valeurs apprises au sein de la GLFF, elles portent à l’extérieur, la tolérance, la bienveillance, le respect de soi, le respect des autres.  Grâce à ces comportements, à cette posture, je pense qu’en tant que femmes libres et de progrès, nous pouvons essayer de réduire le chaos. Pour autant peut-on changer l’humanité ? Notre but maçonnique est de travailler à l’amélioration constante de la condition humaine, nous y contribuons à notre niveau. À la GLFF, lorsque les droits des femmes sont bafoués, les principes fondamentaux de la République remis en cause, nous écrivons notre indignation par communiqués de presse. </p> <p>Si nous ne pouvons pas nous immiscer dans aucune controverse touchant à des questions politiques, ne nous privons pas de dire les choses sur le plan humaniste, même s’il y a parfois un léger décalage entre l’attente de nombreuses sœurs, et le devoir, les valeurs, et la cohérence de notre expression publique dans les médias. </p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Fabienne%20Boll%20%3A%20%C2%ABLa%20franc-ma%C3%A7onnerie%20est%20pr%C3%A9sente%20et%20active%20dans%20des%20soci%C3%A9t%C3%A9s%20comme%20l%E2%80%99%C3%AEle%20Maurice%C2%BB&amp;1=http%3A//defimedia.info/fabienne-boll-la-franc-maconnerie-est-presente-et-active-dans-des-societes-comme-lile-maurice&amp;2=node/165451" token="FBCISI3MeJ-R5e44NY3VYhQo6ZFdzLy4gwndlLggeuc"></drupal-render-placeholder></div> Tue, 19 Nov 2024 04:17:00 +0000 Pradeep Daby 165451 at http://defimedia.info Lindsay Rivière, observateur politique : «Une très large majorité d'indécis a basculé» http://defimedia.info/lindsay-riviere-observateur-politique-une-tres-large-majorite-dindecis-bascule <span>Lindsay Rivière, observateur politique : «Une très large majorité d&#039;indécis a basculé»</span> <span><span lang="" about="/users/jdedans" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">Jean Claude Dedans</span></span> <span>mar 19/11/2024 - 07:42</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/lindsay_riviere_1.jpg?itok=Q-vQh3WY" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>Très posé, Lindsay Rivière, observateur politique, estime que ce 3e 60-0 avec, à chaque fois Paul Bérenger en alliance, est synonyme d’un vœu profond de la population, “qui avait mal au coeur et qui voulait se soulager” et rejeter un régime du MSM de Pravind Jugnauth qui ressemblait aux pays sud-américains. Soit la dictature. Pour lui, le patron du Sun Trust a cru que le pays lui appartenait. Et le constat est dur. Il tombe de très haut, selon lui.<br /> <br /> Au départ de la campagne électorale, on s’attendait à une lutte serrée mais, à l’arrivée, on finit avec un 60-0. Vous attendiez-vous à pareil résultat ?&nbsp;<br /> Pas du tout. Je penchais plutôt pour un 35/25 ou même un 32/28 en faveur d’un camp ou de l’autre. Mais, comme je l’avais confié récemment à Nawaz Noorbux sur Radio Plus, une élection se joue non pas trois mois ou trois semaines à l’avance, mais «&nbsp;dans la toute dernière semaine » et il ne faut jamais, jusqu’à la dernière heure du dernier jour, baisser les bras ou être ‘over-confident’. Vous voyez : comme la vie, la politique peut être pleine de surprises, bonnes ou mauvaises !&nbsp;</p> <p><strong>Pourquoi, alors, cette bascule de dernière minute ?&nbsp;</strong><br /> Là encore, on l’a fréquemment constaté et dit : ce sont souvent les indécis (40 à 50% à Maurice) qui, en définitive, font l’élection. L’important, pour gagner, est donc de les convaincre avec intelligence et rationnellement, pas avec des distributions de bonbons qui insultent leur intelligence et froissent leur conscience.&nbsp;</p> <p><strong>Mais encore ?</strong><br /> Le rapport de force sur le terrain à Maurice est plus ou moins fixe : Le Parti travailliste et le MSM ont un partisan ‘hard core’ de 20 à 25 % au maximum, le MMM de 15 à 20%. Les autres partis ne peuvent guère dépasser 3 à 5%. Les indécis, eux, qui ne disent pas leur choix d’avance se définissent en fonction de leurs peurs et de leurs espoirs, des alliances proposées, des propositions des partis ou d’un ‘feeling’ général de dernière heure sur ce qui correspond le mieux à leurs attentes.&nbsp;</p> <p>C’est parfois un choix rationnel d’alignement sur un camp, souvent un choix hautement émotionnel. Ce choix peut devenir contagieux et provoquer dans ce cas de rejets massifs (comme on l’a vu en 1982, en 1995 ou en 2024) quand le peuple parle d’une seule voix et un tsunami impressionnant se lève dans les tout derniers jours de la campagne et balaie le gouvernement du jour.&nbsp;</p> <p><strong>Le MSM a perdu toutefois 10% de son électorat…</strong><br /> C’est ce qu’on vient de vivre : Le MSM a conservé son ‘hardcore’ de 25%, obtenu 2% de votes additionnels de ses petits alliés, mais n’a pu convaincre au-delà. D’où son total de 27% de voix. Il était, en 2019, à 37% dans une lutte à trois et a donc fortement reculé dans cette lutte à deux.&nbsp;</p> <p>Le vote de dimanche dernier a exprimé un ras-le-bol général vis-à-vis du MSM et de ses méthodes de gouvernance. Ce ras-le-bol a lui-même été alimenté les 15 derniers jours, de manière spectaculaire et décisive, par (i) les révélations absolument extraordinaires, traumatisantes même de Missie Moustass (ii) l’interdiction incroyablement stupide des réseaux sociaux (iii) une grande frayeur publique pour l’avenir, avec le sentiment que le pays glissait inexorablement vers la dictature.&nbsp;</p> <p>Selon moi, une très large majorité d’indécis a finalement basculé dans le camp de l’Alliance du Changement, portant le score de celle-ci à 63%, soit bien au-delà des 40-45% qu’elle pouvait, de manière réaliste, espérer.&nbsp;</p> <p>Le vote a été clairement un mouvement considérable de rejet du gouvernement en place, plutôt qu’une adhésion au programme de l’Alliance du Changement. C’était comme si le peuple avait mal au cœur, après 10 ans de gouvernement MSM et voulait se soulager.&nbsp;</p> <p><strong>Pourquoi cette mauvaise humeur généralisée ?&nbsp;</strong><br /> La mauvaise humeur provient de plusieurs facteurs, les uns tout aussi déterminants que les autres. Je crois que les Mauriciens ont une idée bien ancrée dans leur tête de ce qu’ils attendent d’un gouvernement et de la politique. Ils veulent d’abord qu’on les écoute et qu’on respecte leurs volontés.</p> <p>Or, il y a bien longtemps que le gouvernement n’écoute plus le pays. Depuis des années, il n’en faisait plus qu’à sa tête, imposait ses vues et ses décisions sur toutes les questions. Il se comportait, depuis 2019, comme s’il disposait d’une grande majorité populaire alors qu’il n’avait été élu qu’avec 37% des voix, donc avait deux tiers de l’électorat contre lui, dans un contexte de lutte à trois. Il a cru, bien naïvement, que sa majorité de sièges au Parlement lui donnait un blanc-seing pour gouverner à sa guise. Un de ses ministres, Anil Gayan, avait d’ailleurs montré le bout de l’oreille en clamant haut et fort : « Government is Government ! Government decides ! ». Erreur fatale !&nbsp;</p> <p><strong>Le MSM a régné avec 37% des voix et s’est tapé l’estomac…</strong><br /> Les 37% de 2019 auraient dû imposer, au contraire, une grande modestie, plus de prudence dans sa gestion des affaires publiques pour ne pas froisser les 63% d’opposants. Or, le gouvernement s’est cru propriétaire et non locataire de l’Hôtel du Gouvernement. Le peuple lui a rabaissé le caquet ! Après bien des désillusions, le peuple attendait le gouvernement au tournant. Pravind Jugnauth le savait sans doute, lui qui repoussait tout le temps la tenue des élections municipales quand la moitié du pays voterait. En fait, le MSM mentait tout au long du mandat mais avait fini par croire en ses propres délires d’invincibilité.&nbsp;</p> <p><strong>Quelles ont été les attentes non-remplies ? Pravind Jugnauth n’a-t-il rien vu venir ?&nbsp;</strong><br /> Les Mauriciens veulent essentiellement que les grands principes démocratiques de garanties constitutionnelles, de liberté, d’égalité devant la loi, de justice sociale et de police impartiale soient observés. Ils veulent que l’État soit politiquement neutre face à tous ses citoyens et que le gouvernement se comporte de manière digne. Ils veulent le maintien et la protection des institutions, qui les ont bien servies depuis l’indépendance il y a 56 ans. Ils veulent que les gouvernements rendent des comptes aux citoyens, dirigent dans la transparence, laissent s’exprimer toutes les opinions. Ils veulent un gouvernement au service du peuple et non se servant d’abord lui-même ou ne gouvernant qu’avec son électorat en tête.&nbsp;</p> <p><strong>Était-ce du totalitarisme naissant ?</strong><br /> Depuis 2019, on a vu un autoritarisme croissant, une arrogance et une intolérance inacceptables envers tous ceux qui ne pensaient pas comme le MSM, les opposants, la presse, un changement dangereux de culture politique s’éloignant de plus en plus du système libéral Westminster que nous aimons tous, au profit d’une espèce de comportement politique type sud-américain intolérant, à la limite du fascisme et d’une dictature légale.&nbsp;</p> <p>Les citoyens voyaient, avec effroi, le noyautage des institutions par des nominations partisanes pour contrôler tout le pays (une démarche appelée State Capture), le rabaissement des contre-pouvoirs, la déchéance du Parlement, le temple de notre démocratie, avec un Speaker hystérique et grossièrement partisan. Ils voyaient un esprit malsain de clan, de copinage, de secret, d’immunité et de protection pour les ‘amis du parti’. Ils sentaient, jusqu’à ce que Sherry Singh et Missie Moustass le leur confirment, une espèce de gouvernement parallèle dans les coulisses (Lakwizinn) intervenant sur des questions et procédures sensibles relevant exclusivement de l’État, un groupe secret qui se croyait autorisé à ‘screen’ toutes les nominations et même capable de faire ‘installer’ ou pénaliser des gens.&nbsp;</p> <p><strong>Cela puait le communalisme pur et dur ?</strong><br /> Ils voyaient un communalisme croissant, des injustices insoutenables, souvent des nominations de médiocres agents politiques, alors que ce pays compte tellement de talents. La population voyait une absence de méritocratie, où étudier dur ne semblait mener à rien pour nos jeunes. Nous allions vers un système type Union Soviétique des années 60 où il fallait presque montrer une affiliation MSM pour obtenir un emploi ou une promotion. Ils voyaient la recherche permanente d’un matérialisme forcené, d’une frénésie pour l’argent facile et l’extension de la corruption (‘Money ! Make money by all means !)</p> <p>Les gens voyaient, le cœur brisé, leurs enfants partir en masse à l’étranger, et avaient donc à se résigner à mourir presque seuls demain, loin des êtres qu’ils aiment le plus. Ils voyaient des comportements policiers controversables, alors que la police est supposée assurer la sécurité et la justice pour tous devant la loi. Ils voyaient leurs enfants livrés aux trafiquants de drogue obsédés par l’argent, discriminés.&nbsp;</p> <p>Comment voulez-vous, devant l’incapacité du Premier ministre à y mettre bon ordre, devant son choix de s’entourer de faucons le poussant à toujours plus de confrontation, qu’ils n’aient pas été frustrés jusqu’aux os, qu’ils ne se soient pas emportés devant des comportements blasphématoires contre la Vierge Marie que même des fanatiques religieux n’oseraient pas faire, de crainte de provoquer de dangereuses réactions ?&nbsp;</p> <p><strong>Donc, le choix d’un pouvoir sans partage ?&nbsp;</strong><br /> Ce qui m’a déçu le plus, c’est outre le fait qu’il ne se soit trouvé personne au MSM pour proposer plus de modération que les Faucons, les alliés d’alors du MMM, Steve Obeegadoo, Alan Ganoo, Kavi Ramano ou Ivan Collendavelloo, des hommes de grande qualité ayant passé des décennies au MMM, ne se soient jamais interposés pour calmer les outrances du MSM, se joignant au contraire à la cohorte des flatteurs du genre : « Grâce à la vision extraordinaire du Premier ministre … » de la servile MBC. Ils payent aussi le prix de leur complaisance.&nbsp;</p> <p><strong>Pravind Jugnauth qui est au gouvernement depuis 2014 n’a-t-il rien vu venir ?&nbsp;</strong><br /> Comment voulez-vous, quand la chance leur a été donnée, que les Mauriciens n’aient pas voté avec rage devant la lente désintégration de leur pays et de ses valeurs et pratiques démocratiques ? Pravind Jugnauth est resté enfermé dans une bulle, ce qu’exploitaient ses courtisans et flatteurs.&nbsp;<br /> Je pense qu’à la fin, un ras-le-bol s’est installé. Chacun s’est dit : est-ce ce genre de gouvernance que je veux ? Est-ce dans ce genre de société que je veux voir mes enfants et mes petits-enfants grandir ? Est-ce que je veux être espionné, arrêté ou voir demain mes enfants arrêtés et persécutés de manière froidement calculée s’ils ouvrent la bouche ?</p> <p><strong>Un 60-0 sans appel, encore ?</strong>&nbsp;<br /> ‘Looking back’, il ne faut pas s’étonner de ce 60-0. Un très grand Mauricien, le cardinal Jean Margéot, rappelait constamment au pays que « l’injustice est le bouillon de culture de toutes les révolutions ! D’où le peuple a dit qu’il en avait assez. En même temps, c’est un message à tous les politiciens : Ne vous croyez pas trop grands, trop forts et ne soyez pas trop arrogants au point de ne plus écouter personne. Le peuple vous attendra toujours au tournant, tous les cinq ans ! C’est lui le véritable patron.&nbsp;</p> <p><strong>Le comptage des votes a été long, se terminant aux petites heures du matin. Et si ce comptage se faisait le même jour ?&nbsp;</strong><br /> À tout voir, il vaut mieux le système actuel. Vous voyez des fonctionnaires épuisés, des candidats et agents lessivés travaillant 24 heures d’affilée&nbsp;? Ce serait le chaos.&nbsp;</p> <p><strong>Pensez-vous que l’entourage de Pravind Jugnauth lui ait été néfaste ?&nbsp;</strong><br /> Certainement. En devenant Premier ministre de plein droit en 2019, Pravind Jugnauth qui était jusque-là un élément politique relativement modéré avait le choix entre se positionner soit comme un Premier ministre libéral, décontracté et assumant la modernité ou alors de se laisser emporter dans une démarche partisane, visant à surtout consolider le MSM et à préparer les deux prochaines élections. On a vu des faucons au MSM toujours pousser à la confrontation, à plus d’agressivité, à plus d’intolérance envers tout ce qui n’était pas orange. Confrontés à beaucoup de difficultés (Covid, scandales divers, révélations et dénonciations), beaucoup de hauts officiels du MSM et de Lakwizinn ont estimé que la meilleure défense était l’attaque et le ton du discours gouvernemental et premier ministériel n’a cessé de se durcir et de devenir intolérant, en même temps que de grossières erreurs de jugement étaient commises (renvoi des municipales etc.) Espérons que cela ne se renouvelle pas avec le PTr et le MMM au pouvoir.&nbsp;</p> <p><strong>La frustration populaire était palpable. La réaction du gouvernement n’a pas été à la hauteur ?&nbsp;</strong><br /> J’ai toujours eu l’impression, avec tous les gouvernements mauriciens depuis 1968, d’un monologue, d’un ‘one way traffic’ plutôt qu’un dialogue avec le peuple.&nbsp;</p> <p><strong>Le gouvernement PTr-MMM tiendra-t-il ou verra-t-on encore des ruptures ?&nbsp;</strong><br /> Ce risque existera toujours dans des coalitions, mais je crois que, cette fois, le gouvernement ira jusqu’au bout de son mandat. Le peuple ne lui pardonnerait pas de nouvelles cassures en raison de petites crises d’ego ou de frivolités. Ramgoolam et Bérenger auront bientôt 80 ans. Ils ont tous deux échappé à la mort, Bérenger avec le cancer, Ramgoolam avec la Covid. Ils ont dû mettre de l’ordre dans leurs priorités et de l’eau dans leur vin. Le message du peuple, lui, en tout cas est clair : pas d’imbécilités !&nbsp;</p> <p><strong>Est-ce que la présence de Rezistans ek Alternativ comptera ou prendra-t-il la porte sur des questions de principe ?&nbsp;</strong><br /> Je pense qu’Ashok Subron et ses deux amis sont des gens sincères, des gens de parole. Il faudra compter avec eux. Et s’ils partent, c’est que le gouvernement PTr-MMM aura pris une mauvaise voie et il faudra réagir. &nbsp;</p> <p><strong>On a deux leaders vieillissants. La relève est-elle assurée ?&nbsp;</strong><br /> Pas encore. Il faudra voir la nomination du gouvernement pour une première analyse à ce sujet.&nbsp;</p> <p><strong>Finalement, on a vu un autre échec de troisième force avec Linion Reform n’obtenant que 5%. Vous avez toujours insisté publiquement qu’il n’y avait à Maurice de la place que pour deux blocs possibles s’affrontant. Vous dites aujourd’hui la même chose ?&nbsp;</strong><br /> Absolument. Les 5% sont constitués de forts scores personnels de Bodha et Bhadain. Il n’y a rien à faire ! Quand il a quitté le gouvernement et plus tard l’Alliance de l’Espoir, j’avais dit à Nando Bodha, que j’estime que sa place était au MMM aux côtés de Bérenger, dont il aurait été un des principaux lieutenants. Il ne m’a pas écouté. S’il l’avait fait, il serait aujourd’hui sans doute un Senior Minister dans le nouveau gouvernement. Aujourd’hui, la place a été prise par Jyoti Jeetun. Il ne voulait pas, disait-il, servir sous Ramgoolam. De l’émotion, toujours trop d’émotion à Maurice ! Il faut plus de réalisme, plus de raison ! Maurice est un pays compliqué, où il faut toujours garder les pieds bien sur terre. On rêve trop dans ce pays.&nbsp;</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Lindsay%20Rivi%C3%A8re%2C%20observateur%20politique%20%3A%C2%A0%C2%ABUne%20tr%C3%A8s%20large%20majorit%C3%A9%20d%27ind%C3%A9cis%20a%20bascul%C3%A9%C2%BB&amp;1=http%3A//defimedia.info/lindsay-riviere-observateur-politique-une-tres-large-majorite-dindecis-bascule&amp;2=node/165447" token="kPQ5RVPQjRzFypS-92om4LhRgJcRRQt4F95QUSNuwT4"></drupal-render-placeholder></div> Tue, 19 Nov 2024 03:42:00 +0000 Jean Claude Dedans 165447 at http://defimedia.info Amit Bakhirta : «La monnaie d’un pays est le premier et principal indicateur de sa prospérité socio-économique» http://defimedia.info/amit-bakhirta-la-monnaie-dun-pays-est-le-premier-et-principal-indicateur-de-sa-prosperite-socio-economique <span>Amit Bakhirta : «La monnaie d’un pays est le premier et principal indicateur de sa prospérité socio-économique»</span> <span><span lang="" about="/users/pdaby" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">Pradeep Daby</span></span> <span>ven 15/11/2024 - 08:23</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/120624_amit.jpg?itok=r6CKvssc" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>Au lendemain du scrutin général du 10 novembre 2024, Amit Bakhirta, fondateur et CEO de la société de conseils en finances ANNEAU, attend de voir les mesures que proposera le nouveau gouvernement et leurs impacts avant de faire un commentaire. « Le résultat pourrait être une arme à double tranchant pour les parties impliquées », nuance-t-il.<br /> <br /> Les derniers jours de la campagne pour les législatives de 2024 ont été marqués par une succession de surenchères. Quelle lecture faites-vous de cette situation inédite ?<br /> D’un point de vue purement socio-économique, je peux comprendre comment nous en sommes arrivés là, en tant que peuple. Mais elle n’évoluera pas nécessairement de cette manière à l’avenir.&nbsp;<br /> Les chiffres ont parlé.</p> <p>Nous pouvons donc conclure que ces offres, indépendamment de leur caractère commercial ou politique, ont atteint un certain sommet de rendement décroissant vers la neutralité, à un moment donné.&nbsp;</p> <p>Tant que les résultats sous-jacents sont bénéfiques, sur une base durable, pour la majorité de notre peuple, nous pouvons argumenter les bénéfices réels de ces offres. Si ceux-ci devaient conduire à un fiasco socio-économique non durable, nous nous retrouverions alors face à des enchères désastreuses.</p> <p>Comme pour le reste dans la vie, l’équilibre est important, car nous voulons une nation libre et active. Ce pays a été construit par des travailleurs et des entrepreneurs et par des jouisseurs ou des socialistes extrémistes, me semble-t-il.</p> <p><strong>Les enjeux économiques et ses conséquences ont été quasiment esquivés durant cette campagne. Faut-il s’en étonner ?</strong><br /> Presque certes, mais pas nécessairement intégralement.</p> <p>Pour trancher, l’essence de la gangrène économique, pensons-nous, a été précisément identifiée et commentée. Il y a l’horrible spirale descendante de notre roupie, l’augmentation incontrôlée du coût de la vie et une discipline budgétaire durable.&nbsp;</p> <p>Le discours politique doit rassurer et conforter le peuple.</p> <p>La monnaie d’un pays est le premier et principal indicateur de sa prospérité socio-économique. Mais les taux d’intérêt et les écarts de pouvoir d’achat existant entre deux ou plusieurs pays doivent refléter la véritable valeur des capitaux propres souverains d’un pays. Elle montre sa situation socio-économique (ainsi sa véritable force économique), la confiance du marché dans ses politiques monétaires et budgétaires et son efficacité et sa durabilité.&nbsp;</p> <p><strong>« Tout le reste en découle comme un ruisseau paisible. »</strong></p> <p>Une monnaie plus forte implique une maîtrise raisonnable de l’inflation importée, en moyenne, sur le cycle macroéconomique à long terme. Ce qui signifie que le pouvoir d’achat soit raisonnablement bien protégé, que les investissements des investisseurs nationaux et étrangers génèrent véritablement des rendements positifs (ajustés de l’inflation et des conversions de devises) et que les dirigeants soient exemplaires et dignes de confiance.&nbsp;</p> <p><strong>« Laissons nos chiffres parler. »&nbsp;</strong></p> <p>Ainsi, le remède à l’hémorragie de la monnaie et une baisse des prix de l’essence contribueront à la baisse du coût de la vie et à l’augmentation du revenu disponible. L’augmentation de la compétitivité et de la productivité économique dans l’économie sous-jacente en découlera.</p> <p>L’assainissement budgétaire vers plus de bien-être socio-économique, de justice et de prospérité ainsi que des investissements en capitaux intelligents et nettement plus productifs sont essentiels pour notre population, à moyen et long terme.&nbsp;</p> <p>Un changement et un équilibre majeurs sont nécessaires dans l’élaboration des politiques publiques. Cette évolution mène à une démarcation claire entre les objectifs de politique publique à court terme et les objectifs à long terme.&nbsp;</p> <p><strong>Si l’exécutif ne planifie pas et n’exécute pas des plans correspondants pour la prospérité socio-économique à long terme du peuple, qui le fera ?</strong><br /> Des observateurs ont fait valoir que l’économie est encore précaire à la suite de la double crise de la covid-19 et du conflit militaire en Ukraine. Est-ce le cas ou l’économie est-elle sur les bons rails ?</p> <p><strong>« Il y a toujours différentes faces à une médaille. »</strong></p> <p>Le produit intérieur brut du pays a augmenté en termes de roupies, passant de Rs 512 milliards en 2019 à environ Rs 734 milliards en 2024 (estimations de Statistics Mauritius). Ce qui représente une croissance cumulée sur cinq ans de +43,4 % et la roupie ayant été dévaluée de -41 % par rapport à l’USD durant la période correspondante. En termes réels en USD, l’économie n’a pratiquement pas progressé au cours des cinq dernières années !&nbsp;</p> <p>La valeur nominale de la roupie et sa croissance peuvent sembler raisonnables. Mais la croissance nominale basée sur une monnaie faible est préjudiciable à la croissance réelle de la productivité réelle de l’économie. Car la valeur de cette monnaie locale est bien plus faible, son pouvoir d’achat ayant été érodé.</p> <p>C’est une façon d’analyser la pièce, en particulier dans un environnement inflationniste galopant.</p> <p>Par conséquent, même si l’économie sous-jacente s’est remise de la crise de la covid-19, en termes nominaux de roupies dévaluées, je dirais que c’est une faible croissance !</p> <p>C’est pourquoi nous réitérons qu’il est essentiel de renforcer la confiance dans notre monnaie et notre politique monétaire. Il faut modifier la loi régissant la Bank of Mauritius (BoM).&nbsp;</p> <p>La BoM doit être en conformité avec ses réglementations. Elle doit être recapitalisée et renforcée. La Mauritius Investment Corporation doit être déchargée de son bilan. Sa gestion doit être sous-traitée à une société professionnelle de capital-investissement. Les réserves doivent être renforcées et les mécanismes du marché des changes doivent être mis en place pour stabiliser et faire apprécier la monnaie. Il faut se débarrasser du dysfonctionnement du marché des changes. C’est « inacceptable » pour la réputation de la juridiction financière internationale de Maurice.</p> <p>En conclusion, il est grand temps que nous commencions à réfléchir sérieusement aux réformes structurelles indispensables dont le pays a besoin.</p> <p><strong>Faut-il craindre une situation inflationniste occasionnée par les augmentations salariales promises de tout côté ?</strong><br /> Elles risquent d’avoir un caractère inflationniste. Toutefois, la perte de pouvoir d’achat doit également être abordée.</p> <p>Il est important de comprendre que l’augmentation du salaire minimum dans une économie n’affecte pas uniquement les salaires des emplois peu qualifiés/de niveau débutant/des travailleurs manuels. L’augmentation du plancher élève l’ensemble des structures salariales dans l’économie.</p> <p>La dépréciation de la monnaie, l’impôt sur les sociétés, le coût des intrants et les coûts des affaires à Maurice ont augmenté. Par conséquent, il y a une perte de productivité et de compétitivité.&nbsp;</p> <p>D’où la nécessité d’avoir des processus meilleurs et plus efficaces. La numérisation devra être renforcée et, à terme, il faudra des marchés plus vastes pour nos produits et nos services. Sinon, cette faible productivité fera que nous nous retrouverons dans une croissance réelle moyenne du PIB à long terme ne pouvant dépasser les 3 % – 4 % !</p> <p><strong>Nous vivrons une situation déjà vue en 2020 quand l’État avait volé au secours des entreprises, des salariés et du secteur informel. Cette fois, il n’y a pas de menace de rupture sociale, mais plutôt un contexte électoral. Est-ce que cet interventionnisme est inévitable ?</strong><br /> Comme nous l’avons mentionné, les coûts liés aux affaires ont grimpé en flèche en raison, entre autres, de l’alourdissement du fardeau fiscal et de la charge salariale.&nbsp;</p> <p>Par conséquent, si elles sont proposées par l’exécutif, je pense qu’elles devraient soutenir le coût de leurs propositions.</p> <p>Il nous semble injuste d’imposer une telle offre électorale aux entreprises privées en particulier les micros, petites et moyennes entreprises.&nbsp;</p> <p><strong>Donc, nous pensons que l’État doit corriger cette erreur !&nbsp;</strong></p> <p>Le paiement du 14ᵉ mois et les primes liées à la performance de l’entreprise et de l’employé devraient être laissés à la discrétion des entreprises privées. Car c’est contre-productif d’une perspective de politique socio-économique publique.</p> <p><strong>L’enjeu environnemental a pris une dimension centrale dans les petits États comme Maurice, petit État insulaire en développement. Ce défi est-il pris en compte de manière appropriée à Maurice ?</strong><br /> Nous pensons qu’il est généralement bien pris en compte à Maurice. Il y a les organismes de réglementation, les cadres législatifs, les organisations à but non lucratif. Il y a les plans environnementaux de CSR au niveau des entreprises et le récent cadre ESG. Il y a les plans de transition énergétique. Il y a cependant des progrès à faire.</p> <p><strong>Aux États-Unis, le républicain Donald Trump a été reconduit au pouvoir. Quelles pourraient être les conséquences d’un tel retour sur les relations commerciales USA-Afrique et avec l’Inde et la Chine et ses retombées pour Maurice ?</strong><br /> Trump étant centriste, nous pensons que son arrivée pourrait renforcer les liens entre les États-Unis et l’Afrique, y compris avec Maurice.&nbsp;</p> <p>Un tel leadership, à notre avis, est susceptible d’éviter tout conflit, en particulier dans les grandes économies africaines. Car leur proximité récente (voire dans certains cas de longue date) avec l’Arabie saoudite, la Russie, l’Inde et la Chine ne dérangera peut-être pas plus Trump que les démocrates.</p> <p>Les États-Unis entretiennent des relations de travail raisonnablement étroites avec notre pays. Ils sont un des principaux signataires de l’African Growth and Opportunity Act, en vertu de laquelle les échanges bilatéraux transfrontaliers fleurissent.&nbsp;</p> <p>Certains aspects peuvent être optimisés, en particulier dans ce monde toujours plus complexe. Les relations sont délicates avec la Chine et les affaires sont plus élevées avec la Chine.</p> <p>Plusieurs pays d’Afrique (par exemple l’Éthiopie) se positionnent de plus en plus comme la deuxième usine du monde.</p> <p>Nous nous attendons à ce que, sous Trump, les négociations sur les tarifs et les quotas ainsi que celles sur les dépenses militaires, entre autres, détournent l’attention géopolitique mondiale. Nous restons raisonnablement assurés que l’ordre mondial sera maintenu sous sa direction.&nbsp;</p> <p>Nous pensons que les États-Unis sont actuellement confrontés à un certain nombre de problèmes intérieurs qui doivent être résolus. Ce qui devrait attirer sa plus grande énergie, en particulier durant les deux premières années de son mandat.</p> <p>Espérons qu’à mesure que nous discutons, négocions et consolidons l’accord sur les Chagos avec le gouvernement britannique, Trump s’abstiendra d’en faire une affaire trop tripartite !&nbsp;</p> <p>Chez ANNEAU, nous sommes attentifs à la question de savoir si le président Trump peut réellement négocier un traité entre la Russie et l’Ukraine.</p> <p><strong>À l’heure de la mise en œuvre des mesures du gouvernement, quels sont les obstacles qui pourraient apparaitre ?</strong><br /> Ça dépend des mesures spécifiques et des parties impliquées.</p> <p>Compte tenu du caractère délicat de certaines de ces mesures et de la généralité de la question, nous pensons qu’il est sage de s’abstenir de les énumérer et d’extrapoler. Car le résultat pourrait être une arme à double tranchant pour les parties impliquées.</p> <p>Il s’agit désormais d’une opportunité historiquement importante, mais aussi unique pour l’exécutif du pays de se concentrer sur les grands changements socio-économiques structurels à long terme.</p> <p>Il est essentiel de ne pas soutenir une mesure qui, après mûre réflexion altruiste, est sagement considérée comme préjudiciable à une croissance socio-économique et à une prospérité inclusive et durable. « Le médicament amer est celui qui, très souvent, guérit. »</p> <p><strong>Quels sont les enjeux qu’a fait apparaitre la double crise de la covid-19 et du conflit militaire en Ukraine ?</strong><br /> Le principal est la vulnérabilité de notre modèle économique, encore largement tributaire des activités touristiques.&nbsp;</p> <p>Ce point doit être bien discuté et exploré par les décideurs. Ils devraient en tenir compte dans leurs processus décisionnels respectifs.</p> <p>Enfin, il faut toujours essayer de privilégier la connaissance et la sagesse plutôt que les croyances infondées qui se répandent rapidement.&nbsp;</p> <p>La majeure partie du monde a sombré aveuglément dans la psychose et l’hystérie généralisées. Pour une simple grippe !</p> <p>On a diabolisé Poutine et la Russie, ne connaissant ni n’appréciant la véritable histoire et l’essence de ce conflit très médiatisé !</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Amit%20Bakhirta%20%3A%C2%A0%C2%ABLa%20monnaie%20d%E2%80%99un%20pays%20est%20le%20premier%20et%20principal%20indicateur%20de%20sa%20prosp%C3%A9rit%C3%A9%20socio-%C3%A9conomique%C2%BB&amp;1=http%3A//defimedia.info/amit-bakhirta-la-monnaie-dun-pays-est-le-premier-et-principal-indicateur-de-sa-prosperite-socio-economique&amp;2=node/165315" token="CGUxhyRbCmXjKI5RnR41qtVdo2f3D8RYAGCDEmP-6Uk"></drupal-render-placeholder></div> Fri, 15 Nov 2024 04:23:00 +0000 Pradeep Daby 165315 at http://defimedia.info Lindsey Collen de Lalit : «Je suis contre les quotas : il faut choisir  des candidates sur la base de leurs mérites» http://defimedia.info/lindsey-collen-de-lalit-je-suis-contre-les-quotas-il-faut-choisir-des-candidates-sur-la-base-de-leurs-merites <span>Lindsey Collen de Lalit : «Je suis contre les quotas : il faut choisir  des candidates sur la base de leurs mérites»</span> <span><span lang="" about="/users/jdedans" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">Jean Claude Dedans</span></span> <span>sam 19/10/2024 - 16:30</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/lindsey_collen_1.jpg?itok=J_ZU9WMh" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>Lalit sera présent aux législatives en alignant six candidats dans les circonscriptions n° 1 et n° 13. Lindsey Collen estime que certaines candidatures des partis extra-parlementaires, notamment celles de Rama Valayden, de Bruneau Laurette, de Roshi Bhadain, de Georges Ah Yan et de Stephan Buckland, pourraient créer des surprises.&nbsp;<br /> <br /> <strong>Lalit a décidé de briguer une nouvelle fois les suffrages lors des législatives. Est-ce purement symbolique ou nécessaire ?&nbsp;</strong><br /> Effectivement, Lalit alignera six candidats. Au n° 1, il y aura Radha Kistnasamy, Laval Yves et Sarah Narain. Au n° 13, il y aura Rajnee Lallah, Alain Ah Vee et Cindy Clélie. Donc, trois hommes et trois femmes, l’égalité parfaite et ce n’est pas symbolique de notre part.</p> <p><strong>Une question chère à Lalit : les Chagos. Est-ce vraiment une victoire comme le proclame le gouvernement sortant ?&nbsp;</strong><br /> Depuis les années 70, Lalit se bat aux côtés des Chagossiens et j’ai même été arrêtée pour cela. Le «&nbsp;wording&nbsp;» de cette reconnaissance de notre souveraineté sur l’archipel signifie une défaite pour les Anglais et les Américains. Mais les Britannniques ont l’autorité pour exercer leur souveraineté sur Diego Garcia.&nbsp;</p> <p><strong>Ne serait-ce finalement qu’un leurre diplomatique ?</strong><br /> C’est un leurre absolu. Bien que Maurice ait remporté des victoires, que ce soit à la Cour internationale de Justice ou aux Nations unies, on s’apprête à signer un traité qui donnera notre souveraineté sur Diego Garcia aux Anglais. Maurice s’est soumis aux Anglais en échange d’argent. C’est l’argent du sang, ce qui est bien plus grave que ce que le Dr Seewoosagur Ramgoolam avait fait à l’époque.&nbsp;</p> <p><strong>Lalit peut-il convaincre dans les deux circonscriptions n° 1 et n° 13 ?&nbsp;</strong><br /> Nos thèmes de campagne sont à l’agenda de tous les partis dits traditionnels. Pourquoi Lalit n’arrive pas à percer ? Parce qu’on vit dans une ère populiste et les gens courent derrière des choses éphémères. Beaucoup de petits partis ont surgi, au moins une vingtaine, et ils veulent tous le pouvoir. Pour Lalit, ces petits partis sont «&nbsp;cochons dans damme&nbsp;».</p> <p><strong>Votre avis sur Rezistans et Alternativ (ReA), issu de Lalit ?&nbsp;</strong><br /> On avait prédit qu’Ashok Subron et sa bande quitteraient Lalit. Ils avaient un esprit électoraliste. Ashok Subron est un leader populiste. Il y avait une différence entre la politique de Lalit et lui.&nbsp;</p> <p><strong>Pourtant, ReA a mené des combats en Cour pour des causes qu’il jugeait importantes…&nbsp;</strong><br /> ReA a perdu toutes ces batailles judiciaires.&nbsp;</p> <p><strong>Comment Lalit juge L’Alliance du Changement avec ses quatre partis ?&nbsp;</strong><br /> Aucun de ces quatre partis (PTr, MMM, Nouveaux Démocrates et ReA) ne durera longtemps. C’est un accord flou. L’Alliance du Changement va vers une cassure parce qu’elle est instable.</p> <p><strong>Le positionnement des trois candidatures de ReA équivaut-il à les envoyer à l’échafaud ?&nbsp;</strong><br /> Au n° 8, ce sera dur pour la candidate de ReA. Mais ce n’est pas un piège pour ce parti. Les indécis peuvent faire pencher la balance.&nbsp;</p> <p><strong>Qu’en est-il de la représentation féminine à ce scrutin ?&nbsp;</strong><br /> L’Alliance Lepep a aligné onze femmes. Mais nous vivons dans une société patriarcale où la puissance reste entre les mains des hommes. Dans chaque parti principal, le Top 5 est exclusivement composé d’hommes, alors qu’ils avaient promis une femme par circonscription.&nbsp;</p> <p><strong>Un quota réservé à la gent féminine serait-il la solution ?</strong><br /> Je suis contre les quotas. Il faut sélectionner des candidates sur la base de leurs mérites, et non pour atteindre un nombre imposé. Je suis contre le patriarcat. Nous vivons dans une société machiste où même certaines femmes, quand elles arrivent au sommet, deviennent tout autant machos. Margaret Tatcher, Indira Gandhi et Hillary Clinton en sont des exemples.&nbsp;</p> <p><strong>Lalit prône un système où le Speaker et le Premier ministre seraient nommés par les élus et l’Assemblée nationale pourrait révoquer un Cabinet. Cela semble extrême, non&nbsp;?&nbsp;</strong><br /> Le Premier ministre détient un pouvoir féodal et ce principe de rendre des comptes est alors valable. Si un parlementaire ne fait pas bien son travail, il doit rendre des comptes aux citoyens. C’est valable aussi pour les ministres et le Premier ministre.&nbsp;</p> <p><strong>Votre opinion sur l’arrivée officielle de Bruneau Laurette et de parti éponyme sur la scène politique ?</strong><br /> Lalit n’a jamais participé aux manifestations de Bruneau Laurette. C’est un populiste patenté et la foule n’a fait que le suivre. Il a côtoyé Sherry Singh, puis Roshi Bhadain, puis Ashok Subron. Puis il avoue que son parti est soutenu logistiquement par Jean-Michel Lee Shim.&nbsp;</p> <p><strong>Est-ce anormal qu’il soit soutenu logistiquement, alors que d’autres partis en font leurs choux gras depuis des années ?&nbsp;</strong><br /> Bruneau Laurette a été entraîné militairement par certains États et il n’a jamais caché son soutien pour le sionisme.&nbsp;</p> <p><strong>Pensez-vous qu’il joue un double rôle, comme un sous-marin, pour un autre parti ?&nbsp;</strong><br /> Je ne comprends plus Bruneau Laurette.</p> <p><strong>Les candidats de l’opposition extraparlementaire feront-ils le poids ?&nbsp;</strong><br /> Il y aura quelques candidats, comme Roshi Bhadain, Rama Valayden, Bruneau Laurette, Stephan Buckland et Georges Ah Yan, qui peuvent créer la surprise par le nombre de votes qu’ils récolteront.&nbsp;</p> <p><strong>Donc, des votes de sympathie en perspective ?&nbsp;</strong><br /> Les gens placent beaucoup d’espoir dans des individus, ce qui peut rendre les résultats des élections imprévisibles.&nbsp;</p> <p><strong>Les mesures sociales du gouvernement sortant peuvent-elles jouer en sa faveur ?&nbsp;</strong><br /> Il n’y a pas de production pour soutenir ces mesures sociales. Et l’opposition officielle s’est contentée, pendant quatre ans, de parler d’élections truquées sans vraiment critiquer le MSM.</p> <div class="alert alert-warning"> <h3>Quelques-unes des propositions-clés de Lalit&nbsp;</h3> <p>Après une profonde réflexion, Lalit a réduit son projet de société à douze points essentiels. «&nbsp;Nous avons mis au point un premier document intitulé ‘Filosofi Lalit’, qui a résulté en un autre document, ‘Stratezi Lalit’, pour finalement venir avec 12 points essentiels&nbsp;», indique Lindsey Collen. Elle insiste sur la faisabilité de ce projet, qu’elle refuse de qualifier d’utopique, arguant qu’il est réalisable avec la bonne conviction. Voici quelques-unes des propositions :</p> <ul> <li>La libération de la Palestine : Lalit appelle à mettre fin à ce qu’il qualifie de «&nbsp;génocide d’Israël contre la Palestine&nbsp;» et encourage Maurice à prendre des mesures pour suspendre la présence d’Israël aux Nations unies.</li> <li>Fermeture de la base de Diego Garcia : Le parti milite pour la fermeture immédiate de cette base militaire américaine afin d’empêcher son utilisation dans les conflits mondiaux.</li> <li>Réorientation des industries sucrières : Lalit propose que 25 % des terres actuellement dédiées à la canne à sucre soient converties pour la culture de légumes, favorisant ainsi une agriculture plus diversifiée.</li> <li>Opposition aux villas de luxe pour étrangers sur des terres agricoles : Lalit souhaite mettre fin à l’attribution de terres agricoles pour la construction de résidences de luxe destinées aux étrangers.</li> <li>Inscription du droit de grève dans la Constitution : Le parti veut garantir aux travailleurs le droit de grève en l’intégrant directement dans la Constitution.</li> <li>Réforme du pouvoir du Premier ministre : Il s’agit de retirer le pouvoir discrétionnaire du Premier ministre de révoquer la citoyenneté mauricienne à sa guise.&nbsp;</li> <li>Droit de révocation des députés : Lalit propose d’instaurer un mécanisme permettant aux citoyens de révoquer les députés qui ne respectent pas leurs engagements.&nbsp;</li> <li>Fin de la privatisation du système de santé : Le mouvement s’oppose fermement à toute forme de privatisation des services de santé.</li> <li>Interdiction des patentes privées sur les vaccins : Lalit milite pour rendre illégaux les patentes privées sur les vaccins, permettant ainsi une meilleure accessibilité pour tous.&nbsp;</li> <li>Promotion du kreol dans l’éducation : Le parti veut introduire le kreol comme langue d’enseignement pour des matières comme les sciences et les mathématiques, en particulier dans les écoles primaires et secondaires.</li> </ul> </div> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Lindsey%20Collen%20de%20Lalit%20%3A%C2%A0%C2%ABJe%20suis%20contre%20les%20quotas%20%3A%20il%20faut%20choisir%20%C2%A0des%20candidates%20sur%20la%20base%20de%20leurs%20m%C3%A9rites%C2%BB&amp;1=http%3A//defimedia.info/lindsey-collen-de-lalit-je-suis-contre-les-quotas-il-faut-choisir-des-candidates-sur-la-base-de-leurs-merites&amp;2=node/164374" token="03HphNpPSLFkXGwsjGxQLa-re4-33khPmkon3YKAl2c"></drupal-render-placeholder></div> Sat, 19 Oct 2024 12:30:00 +0000 Jean Claude Dedans 164374 at http://defimedia.info Rajiv Servansingh : «Aucune augmentation des prix des produits alimentaires de la STC jusqu’à janvier 2025» http://defimedia.info/rajiv-servansingh-aucune-augmentation-des-prix-des-produits-alimentaires-de-la-stc-jusqua-janvier-2025 <span>Rajiv Servansingh : «Aucune augmentation des prix des produits alimentaires de la STC jusqu’à janvier 2025»</span> <span><span lang="" about="/users/gleena" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="" content="Leena Gooraya-Poligadoo">Leena Gooraya-…</span></span> <span>sam 19/10/2024 - 09:22</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/rajiv_servansingh_2024__0.jpg?itok=6-3nEQlT" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p><strong>Depuis quelques semaines, des consommateurs et plusieurs revendeurs déplorent un manque de riz ration sur le marché. Quelle est la situation ?</strong></p> <p>Primo, à aucun moment récemment, il n'y a eu de pénurie de riz ration à Maurice. Nous avons continué de livrer le même volume, soit 70 tonnes par jour. En raison des plaintes de certains consommateurs, nous avons augmenté la livraison à 90 tonnes de riz ration par jour depuis une semaine. Pour moi, une chose est claire : depuis que des spéculations sur une éventuelle pénurie de riz ont commencé il y a trois semaines, les consommateurs ont entamé un «&nbsp;panic buying&nbsp;», croyant ne pas avoir suffisamment de stock à l'avenir. D'ailleurs, selon nos recoupements auprès des commerçants, les consommateurs ont commencé à acheter plus que d'habitude. Désormais, avec 90 tonnes de riz livrées chaque jour, la situation devrait revenir à la normale d'ici quelques jours. Mais j'insiste encore une fois : il n'y a aucune pénurie de riz ration sur le marché.</p> <p><strong>Qu'est-ce qui explique cette hausse de la demande ?</strong></p> <p>Comme je l'ai déjà mentionné, à un moment donné, il y a eu des spéculations sur une éventuelle pénurie de riz ration. La crainte s'est intensifiée après la parution de cette nouvelle dans la presse. D'ailleurs, c'est une tendance que l'on observe à chaque fois, peu importe le produit. Dès qu'il est question d'une éventuelle pénurie, les consommateurs mauriciens ont tendance à faire du «&nbsp;panic buying&nbsp;».</p> <p><strong>Pourtant, certains revendeurs affirment qu'ils ne reçoivent pas le même volume commandé…</strong></p> <p>C'est surprenant d'entendre cela de leur part, car, du côté de la STC, je peux vous assurer que la livraison se poursuit normalement. À aucun moment, il n'y a eu de perturbations, ni dans les importations ni dans la distribution. Maintenant, je ne peux pas me prononcer sur ce qu'ils font de leurs stocks. Il est important de préciser que la STC ne livre pas directement aux revendeurs. La distribution se fait via des intermédiaires.</p> <p><strong>À l'approche de la période festive, la STC compte-t-elle augmenter les volumes d'importation d'autres produits alimentaires ?</strong></p> <p>En ce qui concerne d'autres produits alimentaires de base importés par la STC, tels que le lait en poudre, les grains secs ainsi que le riz basmati, je peux assurer la population que nous avons pris toutes les dispositions nécessaires pour répondre à la demande accrue pendant la période de fin d'année. Nous avons déjà augmenté les volumes d'importation auprès de nos fournisseurs à l'étranger. Aussi, nous avons garanti à nos distributeurs qu'il n'y aura aucune augmentation des prix de nos produits jusqu'en janvier 2025. D'ailleurs, d'autres marques de lait en poudre ont déjà augmenté leurs prix. Par exemple, le prix d'une marque très populaire pour un sachet d'un kilo est passé de Rs 255 à Rs 275.</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Rajiv%20Servansingh%20%3A%20%C2%ABAucune%20augmentation%20des%20prix%20des%20produits%20alimentaires%20de%20la%20STC%20jusqu%E2%80%99%C3%A0%20janvier%202025%C2%BB&amp;1=http%3A//defimedia.info/rajiv-servansingh-aucune-augmentation-des-prix-des-produits-alimentaires-de-la-stc-jusqua-janvier-2025&amp;2=node/164340" token="qx_Ju61zDDide_Jur5XIQf9hxcrU3eKRIxMa15IzM-U"></drupal-render-placeholder></div> Sat, 19 Oct 2024 05:22:00 +0000 Leena Gooraya-Poligadoo 164340 at http://defimedia.info Audrey Tailly : «L’inflation a affecté le marché de la location de voitures à Maurice» http://defimedia.info/audrey-tailly-linflation-affecte-le-marche-de-la-location-de-voitures-maurice <span>Audrey Tailly : «L’inflation a affecté le marché de la location de voitures à Maurice»</span> <span><a title="Voir le profil utilisateur." href="/user/3069" lang="" about="/user/3069" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">Fabrice Laretif</a></span> <span>ven 11/10/2024 - 08:07</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/audrey_tailly.jpg?itok=WDUjLQBf" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>2024 marque les 50 années d’existence d’Europcar à Maurice. L’inflation et le souci environnemental ont provoqué divers changements sur le marché de la location de voiture à Maurice, explique Audrey Tailly, directrice d’Europcar Mauritius. &nbsp;</p> <p><strong>Comment décririez-vous l’évolution d’Europcar depuis son implantation à Maurice ?</strong></p> <p>C’est dans les années 1970, lorsque l’industrie touristique prend forme à Maurice, que Clency Leal a décelé une opportunité de développer et de professionnaliser le secteur de la location de voitures pour cette nouvelle clientèle touristique.&nbsp;</p> <p>Le projet démarre avec la proposition de véhicules « fun » dans la gamme des Mini Moke et des petits tout-terrain. C’est également à cette époque qu’Europcar s’implante à Maurice. Avec un marché encore limité, l’entreprise se concentre principalement sur la location de véhicules aux voyageurs d’affaires, ainsi qu’à quelques touristes internationaux qui découvrent l’île.&nbsp;</p> <p>En 50 ans, Europcar a réussi à s’établir comme l’un des leaders de la location de voitures dans le pays, en s’adaptant constamment aux changements du marché, aux progrès technologiques et aux nouvelles attentes des voyageurs.</p> <p><strong>Qui sont vos clients et comment cette clientèle a-t-elle évolué au cours des dernières années ?</strong></p> <p>Europcar attire principalement des touristes internationaux. Il y a aussi des entreprises locales ou internationales qui utilisent Europcar pour le moyen ou long terme. Avant la pandémie, le tourisme à Maurice était en forte croissance, et Europcar bénéficiait de l’augmentation du nombre de visiteurs.&nbsp;</p> <p>La pandémie a marqué un tournant important avec une chute brutale du tourisme en 2020-2021, ce qui a considérablement réduit la demande de location de véhicules par les touristes. Cependant, Europcar a constaté une augmentation des demandes pour des véhicules électriques ou hybrides, en réponse aux nouvelles préoccupations écologiques des touristes.</p> <p><strong>L’inflation a-t-elle atteint le marché de la location de voitures ? Parlez-nous de l’évolution des prix depuis la pandémie et de l’impact de la baisse du pouvoir d’achat.</strong></p> <p>L’inflation a effectivement eu un impact sur le marché de la location de voitures à Maurice, tout comme dans d’autres secteurs de l’économie. L’un des principaux moteurs de l’augmentation des tarifs de location de voitures est lié à la hausse des prix d’achat des véhicules. En raison des perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale, les prix des voitures neuves ont grimpé, ce qui a eu un effet domino sur les entreprises de location. L’inflation a également touché les pièces détachées et donc l’entretien des véhicules.&nbsp;<br /> Avec la hausse du coût de la vie, à la fois pour les Mauriciens et les touristes, de nombreuses personnes ont réduit leurs dépenses sur les services perçus comme non essentiels, y compris la location de voitures. Pour les touristes, cela signifie qu’ils optent souvent pour des voitures plus petites et économiques, ou recherchent des alternatives moins chères, comme les taxis ou les transports publics.&nbsp;</p> <p>Par ailleurs, le prix du carburant, qui a fortement augmenté en raison de l’inflation mondiale, a également un impact sur le marché de la location de voitures car cela influence le coût total pour le client.</p> <p><strong>La pandémie a-t-elle poussé les entreprises à revoir leur politique de transport ?</strong></p> <p>En effet, la pandémie a influencé la politique de transport des entreprises. Avec la montée en puissance du télétravail, les entreprises ont réduit le nombre de déplacements professionnels. Face à la baisse de l’activité et à l’incertitude économique, de nombreuses entreprises ont réduit la taille de leur flotte de véhicules pour limiter les coûts. Afin de réduire les coûts liés au carburant et à l’entretien, plusieurs entreprises ont opté pour des véhicules plus petits, économiques ou même hybrides/électriques.</p> <p><strong>Comment Europcar s’est-elle adaptée au marché mauricien et aux changements découlant de la pandémie ?</strong></p> <p>Europcar Maurice a su s’adapter aux spécificités locales en offrant des services flexibles et diversifiés, une flotte de véhicules adaptée aux besoins variés, et une attention particulière à la satisfaction des touristes comme des résidents.</p> <p><strong>Quels sont les projets d’Europcar pour le reste de cette année et pour 2025 ?</strong></p> <p>Nous avons commencé à intégrer des véhicules plus respectueux de l’environnement dans notre flotte, tels que des voitures hybrides et électriques, pour réduire l’empreinte carbone de nos services.</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Audrey%20Tailly%20%3A%20%C2%ABL%E2%80%99inflation%20a%20affect%C3%A9%20le%20march%C3%A9%20de%20la%20location%20de%20voitures%20%C3%A0%20Maurice%C2%BB&amp;1=http%3A//defimedia.info/audrey-tailly-linflation-affecte-le-marche-de-la-location-de-voitures-maurice&amp;2=node/163950" token="GNlvZi5KrTvEQP62JAo1Ig2hjedJflM_LmhaN7K4lrY"></drupal-render-placeholder></div> Fri, 11 Oct 2024 04:07:00 +0000 Fabrice Laretif 163950 at http://defimedia.info Gérald Lincoln : «L'annonce sur Diego Garcia aura des répercussions favorables en termes économiques» http://defimedia.info/gerald-lincoln-lannonce-sur-diego-garcia-aura-des-repercussions-favorables-en-termes-economiques <span>Gérald Lincoln : «L&#039;annonce sur Diego Garcia aura des répercussions favorables en termes économiques»</span> <span><span lang="" about="/users/pdaby" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">Pradeep Daby</span></span> <span>ven 11/10/2024 - 07:10</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/091024_gerald_lincoln.jpg?itok=9-GzfcjN" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>Malgré le COVID, notre pays a évolué dans le bon sens durant ces dernières années. &nbsp;C’est le constat-bilan dressé par Gérald Lincoln, Country Managing Partner chez EY alors que Maurice vit les premiers jours officiels d’une âpre campagne d’élections générales.&nbsp;</p> <p><strong>Comment l’économie de Maurice s’en est-elle sortie après la double crise de la Covid-19 et du conflit militaire en Ukraine, celle-ci étant encore d’actualité ?</strong></p> <p>Etonnamment bien je trouve. &nbsp;Le recul brutal de 2020 et 2021 a vite été renversé et la croissance post COVID a été forte. Le seul problème qui découle de tout ça c’est l’inflation et l’endettement qui ont pris une dimension trop importante par rapport à notre PIB. &nbsp;Le chômage était un gros risque et il a été maîtrisé. La logistique mondiale a été bouleversée, mais nous n’avons manqué de rien. Le fait que Maurice soit aujourd’hui une économie de services a été déterminant pour cette résilience. D’autres pays qui dépendent exclusivement du tourisme n’ont pas eu cette chance.</p> <p><strong>Sommes-nous proches de la période pré-COVID ?</strong></p> <p>Même le tourisme a totalement récupéré. C’est le secteur qui a le plus souffert, mais le rebond est fantastique. La seule conséquence négative reste le fort endettement national, qui prendra du temps à revenir à la normale. Je pense que malgré le COVID, notre pays a beaucoup évolué dans le bon sens durant ces dernières années. &nbsp;</p> <p><strong>Les fonds provenant de la Mauritius Investment Corporation (MIC) ont-ils été déterminants ?</strong></p> <p>Carrément, oui. Ce support mis en place par l’État a été déterminant car il a comblé un besoin de financer les pertes que les banques ne voulaient pas assumer seules. La création de la MIC a permis de stabiliser le système, d’empêcher une montée subite du chômage et donc d’éviter une crise sociale. Le modèle a été intelligent, permettant aux entreprises bénéficiaires d’avoir accès au capital à un prix abordable, à des conditions correctes. Je pense que le taux de « write-off » à la MIC sera très bas, car elle a su prêter à des compagnies sérieuses et solides.</p> <blockquote> <h2>La création de la MIC a permis de stabiliser le système, d’empêcher une montée subite du chômage et donc d’éviter&nbsp;une crise sociale"</h2> </blockquote> <p><strong>La confiance est-elle revenue au sein des entreprises locales ?</strong></p> <p>Les grandes entreprises n’ont jamais aussi bien fait et sont donc en pleine confiance. Certains secteurs et les PME ont, elles, des difficultés à absorber la hausse des coûts directs liés aux salaires qui flambent. Nos banques sont très solides financièrement et c’est bon pour le pays. Le coût de l’argent avait beaucoup monté, mais est en train de rebaisser. La confiance est revenue. La Bourse de Maurice a repris l’ascenseur, signe que les sociétés cotées marchent bien et que le marché est positif sur l’avenir.</p> <p><strong>Le gouvernement avait-il d’autre choix que de dévaluer la roupie durant la période de crise économique qui a suivi le confinement de 2020 ?</strong></p> <p>Alors, contrairement à ce que pensent les gens, la force de notre roupie n’est pas contrôlée par le gouvernement : c’est l’offre et la demande qui fixent le taux de change. Par contre, certaines décisions du gouvernement peuvent causer l’affaiblissement de notre roupie. Par exemple, la hausse subite des salaires sans augmentation de productivité est inflationniste, avec pour conséquence que la roupie perd de sa valeur. Il n’y a pas de magie, on ne peut pas créer de la richesse nationale en imprimant de l’argent et en le donnant aux employés et pensionnaires. L’inflation va remonter et c’est donc un mirage, un « zero-sum game ».&nbsp;</p> <p>C’est inquiétant de voir que les importateurs ont du mal à trouver des dollars et euros auprès des banques. Cette pression ne peut que faire glisser la roupie. On risque de voir un marché parallèle se développer où les taux seront différents. Il faut laisser faire les forces du marché, c’est la seule façon d’assainir le marché des changes. L’anomalie des taux d’intérêts a aussi contribué à ce déséquilibre : le dollar est mieux rémunéré que la roupie. Ce n’est pas soutenable. Nous verrons un retour à la normale dans ce marché bientôt.</p> <blockquote> <h2>La logistique mondiale a été bouleversée,&nbsp;mais nous n’avons manqué de rien. Le fait que Maurice soit aujourd’hui une économie de services a été déterminant pour cette résilience (après la double crise de COVID-19 et&nbsp;du conflit militaire en Ukraine)"</h2> </blockquote> <p><strong>Les mesures adoptées par le gouvernement pour faire face à l’inflation vous paraissent-elles suffisantes&nbsp;?</strong></p> <p>Comme dans tous les pays, la Banque Centrale a augmenté les taux d’intérêts afin de contrer l’inflation. &nbsp;Ça a bien fonctionné et la BoM a même réduit le taux directeur il y a deux semaines. &nbsp;Les interventions de la BoM sur le marché de change ont également été utiles pour empêcher la dépréciation de la roupie, et donc limiter la montée des prix car nous importons presque tout ce que nous consommons.</p> <p><strong>En cette période pré-électorale, nous assistons à une forme de surenchère en termes de promesses venant des deux principaux blocs, d’un côté celle de hausser la pension à Rs 20 000 et la gratuité des médicaments aux seniors et de l’autre, l’internet et le transport gratuits pour tous, entre autres… Que vous inspire ces promesses ?</strong></p> <p>Les annonces pré-électorales viennent s’ajouter aux mesures déjà prises (salaires minimums, relativité salariale, pensions, logement sociaux, la liste est longue). C’est très bien pour l’équité sociale et la lutte contre la pauvreté, mais comment payer ces dépenses ? L’annonce sur Diego Garcia aura des répercussions favorables en termes économiques. Je pense que le gouvernement a bien anticipé cette manne financière et a déjà ajusté ses dépenses en anticipation. On en saura plus très bientôt je pense.&nbsp;</p> <p><strong>Durant le confinement, des voix avaient fait valoir la nécessité de revoir notre modèle de développement. Cette réflexion vous paraît-elle pertinente ?</strong></p> <p>Un pays c’est comme une entreprise : il faut toujours se remettre en question, trouver de nouvelles sources de revenus, de nouveaux pôles de croissance, embrasser l’innovation et la technologie. Cela est nécessaire à l’échelle nationale aussi. Mais il ne faut pas tomber dans l’utopie : l’autosuffisance alimentaire, la « blue economy » ne fonctionne pas. En revanche, une vraie stratégie d’ouverture de notre île pour les talents reste selon moi le turbo pour passer à l’étape supérieure.</p> <p><strong>La question de l’éloignement de Maurice de ses principaux marchés a aussi été souvent posée. Est-ce une véritable problématique et comment la traiter afin que l’île Maurice poursuive sa croissance ?</strong></p> <p>Le coût du fret est un vrai challenge pour le secteur manufacturier (le textile surtout) mais pas vraiment pour le sucre, la bijouterie, et le thon. Ce n’est pas du tout le cas pour le secteur des services financiers et de l’outsourcing. C’est bien là l’avenir du pays. Pour cela, les Mauriciens doivent croire en leur pays et rester travailler ici. Les jeunes qui sont partis étudier à l’étranger doivent rentrer au pays et comprendre qu’il y a plein d’opportunités ici.</p> <p><strong>Dans quelle mesure l’État peut-il soutenir des PME en difficulté tout en évitant qu’elles vivent « éternellement » sous perfusion de l’argent public ?</strong></p> <p>C’est une bonne question : on dit que les PME sont l’âme de l’économie et le vecteur de croissance. Donc, encourager l’esprit d’entrepreneur et l’aide au financement des PME est crucial. Il faut savoir faire le tri et distinguer ce qui vaut la peine ou non. Par exemple produire des biens qui peuvent être importés à moitié prix n’a pas de sens. Je pense que les aides doivent être mieux ciblées vers les PME qui pourront être rentables et autonomes.</p> <p><strong>Une filière agro-alimentaire locale serait-elle viable à Maurice, avec l’objectif de réduire notre dépendance alimentaire à l’étranger ? Pour y arriver, faudrait-il reconvertir une partie des terres sous culture cannière en culture vivrière&nbsp;?</strong></p> <p>Surtout pas ! La canne et la production de sucre sont un savoir-faire exceptionnel que nous avons depuis 300 ans. Je dirai au contraire, qu’il faut remettre des plantations de cannes afin de pérenniser cette industrie qui a été à la base de notre économie. En plus, la bagasse permet de produire de l’énergie propre et renouvelable. Je crois beaucoup en l’avenir de la filière canne / sucre / énergie / alcool. Avec le lancement de la biomasse pour l’énergie propre, je pense que l’optimisation de nos terres afin de produire des fibres pour les centrales thermiques est une belle opportunité. Il est évident que les légumes doivent aussi avoir leur place dans l’écosystème agro-alimentaire. Le secteur de la volaille est un grand succès pour notre pays. Nous avons de la chance avec l’importation de fruits venant d’Afrique du Sud.</p> <blockquote> <h2>Certaines décisions du gouvernement peuvent causer l’affaiblissement de notre roupie. Par exemple, la hausse subite des salaires sans augmentation de productivité est inflationniste, avec pour conséquence que la roupie perd de sa valeur"</h2> </blockquote> <p><strong>En cette période pré-électorale, les Mauriciens sont-ils prêts à accepter un langage de vérité ?</strong></p> <p>Les gens ne s’intéressent pas à la macro-économie et aux enjeux comme le déficit budgétaire, la croissance du PIB, etc. Ils sont plus terre-à-terre : c’est-à-dire en quoi leur portefeuille est affecté par telle ou telle mesure prise par le gouvernement. Nous développons une mentalité de peuple assisté avec la série de cadeaux. La valeur du travail doit retrouver sa place dans notre société</p> <p><strong>L’idée de ciblage dans l’attribution de la pension universelle revient souvent sur le tapis. Mais aucun parti politique ne semble vouloir s’y pencher. L’idée mérite-t-elle réflexion selon vous ?</strong></p> <p>Bien sûr que le ciblage a du mérite, pas que pour les pensions, mais pour les produits subventionnés, pour l’accès aux services gratuits de l’État. Un ami me disait qu’en Australie, les amendes liées aux contraventions varient par rapport aux revenus du contrevenant !</p> <p><strong>La période post-COVID de même que le conflit en Ukraine ont profondément modifié l’« ordre » économique et politique mondial, avec le renforcement des BRICS. Comment l’île Maurice doit-elle se positionner face à cette nouvelle configuration géo-économique ?</strong></p> <p>Nous avons une grande chance étant une petite nation qui a été française, puis anglaise (membre de la Francophonie, membre du Commonwealth), d’avoir été peuplé par des Indiens (notre proximité avec l’Inde, membre de l’Indian Ocean Rim) et de faire partie de l’Afrique (membre de l’Union africaine (UA), du Common Market for Eastern and Southern Africa (Comesa), de la Southern African Development Community (SADC). La diversité de notre population nous permet d’être proche de la Chine aussi grâce à nos compatriotes sino-mauriciens. Tout cela nous donne un rayonnement à l’international où nous savons profiter des mouvances géopolitiques. Les BRICS émergent, mais l’Union Européenne est, pour nous, beaucoup plus importante en termes d’accès à leurs marchés, touristique, sucre et thon en particulier.</p> <p><strong>Quelles sont les problématiques que vous souhaiteriez voir en priorité dans les différents projets de société des partis engagés dans les prochaines législatives ?</strong></p> <p>Je pense que notre île a le potentiel d’aller plus loin dans tout ce que recherche l’être humain : &nbsp;la paix, l’harmonie sociale, la sécurité, la qualité de l’éducation, l’opportunité dans le travail, la bonne gouvernance à tous les niveaux, un environnement propre et soutenable, la confiance dans les institutions, les loisirs et la santé, y compris la qualité des soins.</p> <p>Chacun de ces sujets mérite une attention particulière de nos dirigeants. Nous avons vu une certaine dérive dans la gouvernance de l’État, qui doit être améliorée car la séparation des pouvoirs est cruciale – la justice, la police, le DPP, l’organisme anti-corruption, la gestion des villes et des régions, la transparence sur des sujets nationaux (je pense à Agaléga), sont autant de questions sensibles à traiter. La montée de la drogue, de la corruption et d’autres fléaux sociaux doit être sérieusement taclée. Les valeurs de la société, en termes de respect des autres, de l’équité sociale, la chance pour tous, l’optimisme de notre peuple, la capacité à travailler pour un but commun, tout cela doit être prioritaire.</p> <p>Beaucoup a été fait pour nos infrastructures ces dernières années, nous pouvons être fiers de notre aéroport, nos routes, notre métro, notre connectivité à internet, notre 5G mobile, notre surveillance « Safe City », le logement social, les hôpitaux, les écoles, notre réseau électrique. Il reste à améliorer l’eau dont la distribution reste aléatoire, et à passer à l’étape supérieure sur le traitement des déchets et des eaux usées, le recyclage et la protection marine.</p> <p>Dans le registre de la « soft economy », je pense que la réforme de la fonction publique est nécessaire. Celle-ci est encore caractérisée par trop d’inefficience, de lenteur administrative et de blocages à tous les niveaux. Quand je vois la capacité du service de la santé à surveiller nos arrivées de l’étranger pour détecter la malaria, je me dis que notre pays devrait être facile à administrer dans tous les domaines.&nbsp;</p> <p>Mais, je suis inquiet quand je vois les incohérences au niveau de l’accueil des étrangers à Maurice : les messages envoyés à ces personnes qui mettent leurs compétences au service de notre économie, où on leur demande de venir en famille habiter ici, sont trop souvent pollués par des gestes contraires au sens de l’accueil qui fait notre réputation. C’est triste de constater que ces personnes sont finalement déçues, font ensuite leurs valises et repartent chez elles.&nbsp;</p> <blockquote> <h2>Les valeurs de la société, en termes de respect des autres, d’équité sociale, la chance pour tous, l’optimisme de notre peuple, la capacité à travailler pour un but commun, tout cela doit être prioritaire"</h2> </blockquote> <p>Je pense que la façon la plus simple pour notre pays de trouver de nouvelles idées et de nouveaux pôles de croissance, c’est de mieux attirer et accueillir le talent. Nous manquons d’ambition dans ce sens. On parle souvent du modèle singapourien, et lorsqu’on voit ce qu’ils ont fait pour attirer les talents chez eux, c’est tout simplement remarquable.</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=G%C3%A9rald%20Lincoln%20%3A%C2%A0%C2%ABL%27annonce%20sur%20Diego%20Garcia%20aura%20des%20r%C3%A9percussions%20favorables%20en%20termes%20%C3%A9conomiques%C2%BB&amp;1=http%3A//defimedia.info/gerald-lincoln-lannonce-sur-diego-garcia-aura-des-repercussions-favorables-en-termes-economiques&amp;2=node/163948" token="Q6cp8BDI80yrgTG9kk7tAasntwX46-GzSHnbFfagBN8"></drupal-render-placeholder></div> Fri, 11 Oct 2024 03:10:00 +0000 Pradeep Daby 163948 at http://defimedia.info Jonathan Ravat : «Ne soyons pas aveuglés par l’argent de la Grande-Bretagne» http://defimedia.info/jonathan-ravat-ne-soyons-pas-aveugles-par-largent-de-la-grande-bretagne <span>Jonathan Ravat : «Ne soyons pas aveuglés par l’argent de la Grande-Bretagne»</span> <span><span lang="" about="/users/philbert" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">Patrick Hilbert</span></span> <span>mar 08/10/2024 - 06:34</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/061024_jonathan.jpg?itok=8QNoKoLz" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>Anthropologue et directeur de l’Institut Cardinal Jean Margéot (ICJM), Jonathan Ravat fait une réflexion sur la rétrocession des Chagos à Maurice par les Britanniques et son impact possible sur les élections générales. Il aborde aussi les 15 ans d’existence de l’ICJM.</p> <p><strong>Jeudi, Maurice et le Royaume-Uni ont annoncé que l’archipel des Chagos serait rétrocédé à Maurice. Est-ce un bonheur total ?</strong><br /> En tant que citoyen de la République, je me réjouis à l’idée de deux choses. D’abord, la rétrocession : nous sommes désormais au complet. Tout le puzzle est assemblé. La souveraineté de Maurice est désormais totale.&nbsp;</p> <p>Ensuite, ma joie porte sur le fait que, même s’il y a de nombreux enjeux, le droit international fonctionne. Nous sommes un petit pays face à une superpuissance, et pourtant, nous avons réussi à tracer notre chemin. C’est la démonstration que, grâce au droit international et aux mécanismes existants au sein de l’Organisation des Nations unies, ainsi qu’à la Cour internationale de justice, il est possible de faire face aux plus puissants. C’est véritablement un combat de David contre Goliath que David a pu remporter.</p> <p><strong>Quelle suite donner ?</strong><br /> Il ne faut pas banaliser le « what next ». Il est essentiel d’avoir une réflexion sérieuse sur la prochaine étape. Allons-nous accepter la manne tombée du ciel grâce à la location que nous percevrons pour la base militaire opérée par les Américains sur Diego Garcia, sans plus rien remettre en question&nbsp;? Mesurons-nous l’impact géopolitique de l’acceptation de cet éventuel loyer ? Quels mécanismes seront mis en place pour assurer la transparence autour de cet éventuel loyer ?&nbsp;</p> <p>Puis, réfléchissons-nous à la place des Chagos au sein de notre République ? Plus encore : quelle place accorder aux Chagossiens, citoyens à part entière de la République comme vous et moi, et dont la mémoire de la déportation doit s’inscrire de façon indélébile dans notre Histoire nationale ? Il est capital aussi d’attendre le texte du Traité à signer, de l’étudier, et d’analyser ses implications. Ça, c’est essentiel.</p> <p><strong>Ce développement peut-il exercer une influence sur les élections générales qui auront lieu le 10 novembre ?</strong><br /> Absolument. Inévitablement, cela apporte un « feel-good&nbsp;factor ». Cet accord est quand même non-négligeable ! Cependant, il faut continuer de rester des citoyens avertis et vigilants. Il ne faut pas adopter une attitude du genre « Angle inn fer labous dou. Per Noël finn pase ». Il est essentiel de ne pas oublier tout le reste.&nbsp;</p> <p>Dans le roman « Le Notaire du Havre » de Georges Duhamel, les personnages attendent impatiemment l’argent du notaire, vivant dans l’expectative d’un argent qui se veut être la promesse d’une vie totalement transformée, meilleure, mais tel ne sera pas le cas. Nous ne devons pas succomber à la tentation de ne faire qu’attendre de l’argent de la Grande-Bretagne. Nous ne devons pas devenir aveuglés par cet argent et cesser alors d’être vigilants.&nbsp;</p> <p>Même si c’est un événement extraordinaire et digne d’être célébré, le combat et l’engagement au nom de la République doivent se poursuivre.</p> <p><strong>Comment souhaitez-vous que la campagne électorale se déroule ? Avez-vous des appréhensions ?</strong><br /> Imaginons que l’on tombe dans un piège d’opposition constante, perdant ainsi la lucidité de reconnaître que l’autre peut aussi avoir de bonnes idées, et qu’il n’est pas forcément quelqu’un à rejeter. De cette dialectique peut naître une violence.&nbsp;</p> <p>Une autre crainte est que cette tension entraîne une surenchère : l’un dit ceci, et l’autre veut dire mieux. Une surenchère qui, finalement, ne prend pas en compte le peuple ni notre réalité économique. Cela pourrait aboutir à l’instrumentalisation des jeunes, des moins jeunes, des cadres, des ouvriers, des retraités, entre autres, uniquement à des fins électorales.&nbsp;</p> <p>Ces dynamiques découlent, évidemment, du fait que, lorsqu’on n’a pas les mots pour affronter les maux de notre société, notre cerveau, acculé, réagit de manière plus instinctive, et l’autre devient un ennemi. Dès lors, on brandit toutes sortes de moyens pour l’écraser, notamment des moyens racistes. On en vient à utiliser cela pour détourner le débat vers la physionomie et l’être de l’autre, ce qui mène au racisme et au communalisme.&nbsp;</p> <p>Une quatrième inquiétude est que, à cause de ces trois premiers phénomènes, on oublierait les autres problèmes. On continue comme si de rien n’était, sans aborder les autres défis, ceux liés à l’éducation, au développement intellectuel de nos enfants et jeunes, à notre capacité de réflexion, au trafic de drogue, à notre créativité économique, à la bifurcation écologique ou encore à la question du milieu carcéral. Il ne faut surtout pas oublier tout cela.</p> <p><strong>L’ICJM fête ses 15 ans. Peut-on dire qu’il y a un certain engagement politique au sein de cette institution ?</strong><br /> Oui, l’ICJM aspire à être un acteur politique, une institution citoyenne au service du politique. C’est bien le positionnement que nous adoptons au nom de nos valeurs, de nos croyances et de notre appartenance à la foi chrétienne. Forts de notre enracinement spirituel et religieux, nous souhaitons être un acteur citoyen engagé dans LE politique, et non dans LA politique.</p> <p><strong>Pourquoi ce positionnement ?</strong><br /> Nous avions déjà une idée, lorsque nous avons lancé l’institut, de rassembler des initiatives pour mieux servir l’Église et la société. L’expérience de 15 ans nous a montré que nous étions capables de rassembler des Mauriciens de tous horizons politiques, sociaux et religieux, afin de les faire réfléchir et débattre, et ainsi mieux se connecter à la société. C’est à partir de cette intuition de départ et de cette expérience que nous avons fait le choix conscient de devenir un acteur politique.&nbsp;</p> <p>Le vivre-ensemble à la « sauce rougail mauricienne » ne peut pas être l’œuvre d’une petite clique politique ou de leaders sociaux ou religieux : chacun a un rôle à jouer dans la construction de la Nation.</p> <p><strong>L’ICJM est construit autour de quel concept ?</strong><br /> On peut résumer cela avec deux ailes. La première concerne les cours, que nous préférons appeler « parcours » car il s’agit de voyages que nous entreprenons ensemble. Ce ne sont pas de simples cours magistraux suivis d’un adieu, mais une expérience de co-apprentissage, un enchevêtrement de connaissances et de compétences partagées. Même le formateur apprend énormément de ceux qu’il forme. L’apprentissage ne va pas dans une seule direction. Cela montre que ces parcours touchent différentes couches sociales, religieuses et culturelles.</p> <p>La seconde aile concerne les conférences qui abordent une diversité de sujets. En général, elles portent sur des thématiques telles que le vivre-ensemble ou des questions politiques, mais nous avons aussi un cycle de conférences destinées aux jeunes de 18 à 45 ans. Nous venons de lancer un autre type de conférences : des soirées littéraires autour de livres. Nous invitons les Mauriciens intéressés à venir à la bibliothèque de l’institut.</p> <p>Pour revenir aux cours, nous venons, par exemple, de lancer deux nouveaux parcours&nbsp;: le parcours de « leadership social&nbsp;» et celui de « leadership &amp; politique&nbsp;». Nous organisons aussi des conférences sur des sujets tels que le handicap, la brutalité policière, les droits de l’homme, la presse et la démocratie, ou encore la paix dans l’océan Indien.</p> <p><strong>Quelque chose de spécial est prévu pour ces 15 ans ?</strong><br /> Cela a commencé le 22 septembre dernier. Nous avons débuté par une messe célébrée par Mgr Jean Michaël Durhône, évêque de Port-Louis, vendredi dernier à Rose-Hill. C’est ainsi que nous avons lancé le coup d’envoi d’une série d’activités, comme la première soirée littéraire, lundi dernier. Nous allons célébrer le premier anniversaire du décès de Dev Virahsamy, ainsi que d’autres événements qui seront annoncés au fur et à mesure.</p> <p><strong>Que faut-il attendre pour la suite de l’ICJM ?</strong><br /> Ce qui émerge déjà quant à la pertinence de l’institut se structure autour de quatre verbes : rassembler, former, penser et s’engager. Il s’agit donc de continuer sur cette voie.&nbsp;</p> <p>Il y a également la question de la pérennité financière de l’institut. Comment rester accessible à tous, y compris à ceux qui n’ont pas les moyens, tout en maintenant un équilibre financier ? Tout mécénat est le bienvenu pour soutenir l’institut au-delà de ses besoins courants.&nbsp;</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Jonathan%20Ravat%20%3A%C2%A0%C2%ABNe%20soyons%20pas%20aveugl%C3%A9s%20par%20l%E2%80%99argent%20de%20la%20Grande-Bretagne%C2%BB&amp;1=http%3A//defimedia.info/jonathan-ravat-ne-soyons-pas-aveugles-par-largent-de-la-grande-bretagne&amp;2=node/163820" token="sdZB523avoSZOS6zaBoRHaMQKDONF8RJN4Bo8d3Bl3M"></drupal-render-placeholder></div> Tue, 08 Oct 2024 02:34:00 +0000 Patrick Hilbert 163820 at http://defimedia.info