Interview http://defimedia.info/categorie/interview fr Sudesh Lallchand, économiste : «Le GM doit agir dans le prochain Budget pour réduire la dette» http://defimedia.info/sudesh-lallchand-economiste-le-gm-doit-agir-dans-le-prochain-budget-pour-reduire-la-dette <span>Sudesh Lallchand, économiste : «Le GM doit agir dans le prochain Budget pour réduire la dette»</span> <span><a title="Voir le profil utilisateur." href="/user/3069" lang="" about="/user/3069" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">Fabrice Laretif</a></span> <span>dim 20/04/2025 - 09:22</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/150425_sudesh.jpg?itok=_Nb37imp" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>Mariana Colacelli a récemment mené une mission du Fonds monétaire international (FMI) à Maurice en vue des consultations au titre de l’article IV. La dette publique a une nouvelle fois été d’intérêt pour l’institution. Sudesh Lallchand, économiste, expose son point de vue sur l’endettement du pays qui, selon lui, devrait contraindre le gouvernement à agir dans le prochain Budget.&nbsp;</p> <p><strong>La dette publique devrait atteindre près de 90 % du Produit intérieur brut (PIB) à Maurice à la fin de juin 2025. Est-ce un taux alarmant&nbsp;?&nbsp;</strong></p> <p>La dette publique par rapport au PIB dans certains pays comme l’Italie ou l’Espagne a été supérieure à 100 %. Tout repose sur la capacité de remboursement, ce qui inclut le paiement du capital et de ses intérêts.</p> <p>La dépréciation de la roupie sera, de ce fait, défavorable. Il faut cependant que le gouvernement maintienne certains engagements auprès de la population.&nbsp;</p> <p>Le FMI nous a toujours conseillé d’avoir un « targeted rate » autour de 60 %, afin d’avoir un développement soutenable. Par conséquent, un taux de 90 % pour Maurice est très élevé. L’ancien gouvernement a endetté le pays pour financer ses dépenses sans se préoccuper d’augmenter la productivité ou de trouver les moyens d’y parvenir.&nbsp;</p> <p><strong>Faut-il venir avec des mesures dans le prochain Budget qui vise à réduire le niveau de la dette publique ?&nbsp;</strong></p> <p>Le gouvernement est condamné à prendre des mesures dans le prochain Budget pour diminuer le niveau de la dette. Il est sous la surveillance du FMI, des investisseurs étrangers et des agences de notation. Les mesures constituent un aspect. L’autre concerne le fait d’honorer ses promesses. Le gouvernement devra dire, noir sur blanc, quel sera l’objectif par rapport à la dette publique et exposer sa stratégie pour l’atteindre durant son mandat.&nbsp;</p> <p>Indépendamment du contenu du rapport de l’Audit, c’est le devoir du gouvernement de s’attaquer à la réduction du niveau de la dette publique. Une bonne partie de la campagne électorale de l’Alliance du Changement était axée sur les problèmes macroéconomiques du pays, incluant la dette publique.&nbsp;</p> <p><strong>Lors de sa mission à Maurice eu égard à l’Article IV, le FMI a recommandé la mise en œuvre d’un plan ambitieux d’assainissement budgétaire à moyen terme. Qu’est-ce que cela veut dire concrètement ?&nbsp;</strong></p> <p>Il est illusoire de penser que nous pourrons passer d’un taux d’endettement de 90 % à 60 % du PIB du jour au lendemain. À mon avis, les gouvernements qui se sont succédé ont tenté de jouer sur les chiffres de la dette publique. C’est pour cette raison que je pense que notre niveau réel d’endettement a déjà atteint la barre des 100 %.&nbsp;</p> <p>Ce que le FMI essaie de faire comprendre, c’est qu’il est disposé à apporter un soutien financier. Cependant, le gouvernement devra signaler clairement, dans e prochain Budget, son intention de réduire de manière considérable le ratio de la dette publique. Le FMI sera ainsi satisfait de voir que des mesures sont prises pour ramener l’endettement à cet objectif souhaité de 60 %.&nbsp;</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Sudesh%20Lallchand%2C%20%C3%A9conomiste%20%3A%C2%A0%C2%ABLe%20GM%20doit%20agir%20dans%20le%20prochain%20Budget%20pour%20r%C3%A9duire%20la%20dette%C2%BB&amp;1=http%3A//defimedia.info/sudesh-lallchand-economiste-le-gm-doit-agir-dans-le-prochain-budget-pour-reduire-la-dette&amp;2=node/170753" token="9PniKDwUBe6DAyaT3rko7JXC-aA41fQWIwzoHQi9cGk"></drupal-render-placeholder></div> Sun, 20 Apr 2025 05:22:00 +0000 Fabrice Laretif 170753 at http://defimedia.info Alexandre Sanchini : «Une guerre des monnaies pourrait désormais s’ajouter à la guerre commerciale» http://defimedia.info/alexandre-sanchini-une-guerre-des-monnaies-pourrait-desormais-sajouter-la-guerre-commerciale <span>Alexandre Sanchini : «Une guerre des monnaies pourrait désormais s’ajouter à la guerre commerciale»</span> <span><span lang="" about="/users/gleena" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="" content="Leena Gooraya-Poligadoo">Leena Gooraya-…</span></span> <span>sam 12/04/2025 - 09:30</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/100425_alexandre.jpg?itok=01ozDnAa" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p><strong>Questions à&nbsp;Alexandre Sanchini, CEO de Blue Ship Capital&nbsp;</strong></p> <p><strong>Après l’annonce du président Donald Trump concernant l’imposition de tarifs sur les importations, le dollar américain a chuté par rapport à d’autres devises. Quelle sera la tendance pour le dollar dans les prochains jours et semaines ?</strong><br /> La volonté de faire baisser le dollar fait partie des objectifs de Donald Trump depuis longtemps. Il s’agit d’un des leviers utilisés pour renforcer la compétitivité des exportateurs américains et encourager la réindustrialisation du pays. Ces objectifs sont similaires à ceux poursuivis par la mise en place de tarifs douaniers. Avec l’instauration de droits de douane généralisés, Trump a jeté une ombre d’incertitude sur les marchés et sur les perspectives économiques, tant pour les partenaires des États-Unis que pour son propre pays. La dévaluation du dollar qui en résulte constitue un pari &nbsp;risqué&nbsp;: toute perte de confiance dans la devise pourrait entraîner des ventes massives de bons du Trésor américains — valeur refuge par excellence — et faire grimper le coût de la dette, déclenchant une spirale difficile à contrôler.</p> <p>Il est pratiquement impossible de prédire l’évolution du dollar à court terme. En revanche, une chose est sûre : les marchés seront très volatils. La volonté américaine de faire baisser le dollar est bien réelle et une guerre des monnaies pourrait désormais s’ajouter à la guerre commerciale. La Chine a d’ailleurs déjà réagi en affaiblissant sa propre devise.</p> <p><strong>Quelles pourraient être les conséquences de cette évolution monétaire sur l’économie mauricienne ?</strong><br /> Le dollar s’échange autour de Rs 45, un niveau relativement stable pendant les 12 derniers mois. En cas de baisse marquée du dollar, l’effet serait clair : les exportations mauriciennes seraient pénalisées, car leurs prix augmenteraient en comparaison avec des produits américains fabriqués localement, devenant ainsi moins compétitifs. À cette situation s’ajoutent les 40 % de tarifs douaniers décrétés par les États-Unis, ce qui rendrait les exportations vers ce pays particulièrement difficiles.</p> <p><strong>Quelles mesures Maurice pourrait-elle adopter pour atténuer les effets négatifs potentiels de cette situation ?</strong><br /> Les États-Unis représentent environ 10 % des exportations mauriciennes, principalement dans les secteurs du textile, des singes de laboratoire et du poisson. Ces filières risquent d’être pénalisées. De plus, Maurice, qui impose peu ou pas de droits de douane sur les importations américaines, dispose de peu de marge de manœuvre en matière de négociation. Sur le plan monétaire, la Banque de Maurice contrôle la roupie et ne la laissera probablement pas s’apprécier de manière significative, car cela nuirait à la compétitivité des exportateurs. Il est donc peu probable que la roupie se renforce sensiblement dans les mois ou les années à venir.</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Alexandre%20Sanchini%20%3A%C2%A0%C2%ABUne%20guerre%20des%20monnaies%20pourrait%20d%C3%A9sormais%20s%E2%80%99ajouter%20%C3%A0%20la%20guerre%20commerciale%C2%BB&amp;1=http%3A//defimedia.info/alexandre-sanchini-une-guerre-des-monnaies-pourrait-desormais-sajouter-la-guerre-commerciale&amp;2=node/170571" token="xUe5VifioDXa6kieKR-fVUerMNpjDWXGORQxLG3tW5Q"></drupal-render-placeholder></div> Sat, 12 Apr 2025 05:30:00 +0000 Leena Gooraya-Poligadoo 170571 at http://defimedia.info Sunil Boodhoo: «C’est incompréhensible comment Donald Trump est arrivé à ce taux de 80 %» http://defimedia.info/sunil-boodhoo-cest-incomprehensible-comment-donald-trump-est-arrive-ce-taux-de-80 <span>Sunil Boodhoo: «C’est incompréhensible comment Donald Trump est arrivé à ce taux de 80 %»</span> <span><span lang="" about="/users/defiplus" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">Defi Plus</span></span> <span>lun 07/04/2025 - 08:10</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/inline-images/Sunil%20Boodhoo.jpg?itok=gLFG-v9i" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p><strong>Questions à Sunil Boodhoo,&nbsp;, ancien directeur de l'International Trade au ministère des Affaires étrangères.<br /> <br /> 60 pays sont concernés par le nouveau décret concernant des tarifs douaniers signé par Donald Trump le 3 avril. Les exportations mauriciennes vont subir un tarif douanier réciproque de 40 %. Qu’est-ce que cela signifie ?</strong><br /> Les exportations de Maurice vers les États-Unis seront taxées à 40 %. Il convient de souligner que ce n’est pas réciproque. La méthodologie utilisée pour arriver à 80 % doit être expliquée. Ce n’est pas correct. D’après Donald Trump, les États-Unis sont taxés à environ 80 % lorsqu’elles exportent à Maurice. Il a voulu nous taxer à moitié, soit à 40%. 95 % des importations mauriciennes ne sont pas taxées. Très peu de produits à Maurice sont taxables. C’est incompréhensible comment Donald Trump est arrivé à ce taux de 80 %.&nbsp;</p> <p><strong>Faut-il s’inquiéter de ce taux d’imposition de 40 % sur les exportations mauriciennes vers les États-Unis, un taux qui semble très élevé ?</strong><br /> C’est effectivement un taux élevé. Il faut s’inquiéter. Le gouvernement local doit venir de l’avant avec une stratégie, mais, comme je l’ai dit, il faudra au préalable comprendre la méthodologie de calcul de Donald Trump. Maurice a pris des engagements tarifaires auprès de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC). En 1995, Maurice a fait un droit consolidé, pour ne pas imposer des tarifs supérieurs à 122 % pour des produits agricoles et de 65 % pour un certain nombre de produits industriels. C’est théorique, et Maurice n’applique pas cela. Il se peut que Donald Trump ait pris ce droit consolidé en considération. Si c’est le cas, une révision de notre engagement auprès de l’OMC s’impose. J’espère que des discussions sont en cours au niveau du gouvernement avec les parties prenantes pour dégager une position commune. Il ne faut pas perdre de temps.&nbsp;</p> <p><strong>Qu’exporte Maurice vers le marché américain ?</strong><br /> Le textile est la plus grosse exportation mauricienne aux États-Unis, soit 90 %. Les exportations mauriciennes vers les États-Unis se font sous l’accord de l’AGOA. C’est une loi et Personne ne peut aller à l’encontre. Il faut de ce fait une clarification. L’ambassade de Maurice aux États-Unis devra immédiatement contacter les autorités américaines pour comprendre la situation. &nbsp;</p> <p><strong>Un éventuel renouvellement de l’AGOA qui arrive à terme pourrait-il être la planche de salut de Maurice ?</strong><br /> Au risque de me répéter, une compréhension du calcul de Donald Trump pour arriver à 80 % est essentielle. Car, l’AGOA pourrait s’avérer inutile avec un tarif de 40 % sur nos exportations.&nbsp;</p> <p><strong>Les exportateurs mauriciens doivent-ils se tourner vers d’autres marchés que les États-Unis à cause de ces tarifs douaniers ?</strong><br /> Il y a des exportateurs mauriciens qui exportent uniquement sur le marché américain. Un autre problème pourrait être que les exportateurs se tournent vers d’autres marchés. Maurice pourrait subir l’impact sur d’autres marchés également. Pour cause, d’autres pays vont également imposer des tarifs douaniers en riposte aux États-Unis. Les décisions de Donald Trump provoquent sans aucun doute un débalancement du commerce mondial. C’est une incertitude incroyable qui s’installe qui va entraîner l’inflation.</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Sunil%20Boodhoo%3A%20%C2%ABC%E2%80%99est%20incompr%C3%A9hensible%20comment%20Donald%20Trump%C2%A0est%20arriv%C3%A9%20%C3%A0%20ce%20taux%20de%2080%20%25%C2%BB&amp;1=http%3A//defimedia.info/sunil-boodhoo-cest-incomprehensible-comment-donald-trump-est-arrive-ce-taux-de-80&amp;2=node/170343" token="LM85jfmZeG987olNZm_5zC5DqhiLsqolNbiGLHMVIug"></drupal-render-placeholder></div> Mon, 07 Apr 2025 04:10:00 +0000 Defi Plus 170343 at http://defimedia.info Suttyhudeo Tengur : «Le GM peut présenter un Budget soulageant les ménages» http://defimedia.info/suttyhudeo-tengur-le-gm-peut-presenter-un-budget-soulageant-les-menages <span>Suttyhudeo Tengur : «Le GM peut présenter un Budget soulageant les ménages»</span> <span><span lang="" about="/users/gleena" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="" content="Leena Gooraya-Poligadoo">Leena Gooraya-…</span></span> <span>mer 02/04/2025 - 08:18</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/tengur_1_0.jpg?itok=e86HFUHu" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>À l’approche de la présentation du Budget 2025-26, Suttyhudeo Tengur, président de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs (Apec), appelle à des mesures fortes pour protéger le pouvoir d’achat, réguler les prix et stimuler l’économie.&nbsp;</p> <p><strong>Les consultations budgétaires démarrent dès la première semaine d’avril. Quelles propositions comptez-vous présenter cette année ?</strong><br /> L’Apec a élaboré un ensemble de recommandations stratégiques pour dynamiser l’économie. D’emblée, nous pointons le potentiel inexploité de l’économie bleue qui est pourtant prometteuse. Nous préconisons une étude approfondie couplée à une diplomatie économique proactive pour transformer notre Zone économique exclusive (ZEE) en un véritable levier de croissance.&nbsp;</p> <p>Dans le domaine des nouvelles technologies, Maurice doit franchir un cap décisif. Au-delà du succès des TIC, nous devons nous concentrer sur l’intelligence artificielle (IA) pour renforcer ce secteur. La création d’un comité d’experts indépendants s’impose pour élaborer un plan stratégique intégrant l’IA dans notre économie.&nbsp;</p> <p>Sur le plan social, nous défendons fermement l’exonération fiscale des pensions. Il est essentiel de ne pas taxer les pensions afin de préserver le pouvoir d’achat des retraités.&nbsp;</p> <p>De plus, la diversification de nos sources d’approvisionnement devient impérative pour renforcer la compétitivité et réduire les prix. Explorer de nouveaux marchés en Europe de l’Est, dans les pays arabes et en Afrique permettrait d’éviter une trop grande dépendance aux fournisseurs traditionnels.&nbsp;</p> <p>Pour encourager un marché plus libre et concurrentiel, il est nécessaire de réguler la « cartellisation » et de surveiller les marges bénéficiaires afin de contenir l’inflation. Enfin, nous estimons que la Banque de Maurice devrait vendre des dollars directement à la State Trading Corporation (STC) pour l’aider à remplir ses obligations contractuelles.</p> <p><strong>De nombreuses promesses ont été faites pendant les élections et reprises dans le discours-programme, mais tardent à se concrétiser. Votre analyse de la situation ?&nbsp;</strong><br /> Nous constatons d’abord un effort de la part du nouveau gouvernement pour alléger le fardeau des consommateurs. Dans son manifeste électoral, l’Alliance du Changement avait annoncé la création d’un Fonds de stabilisation de Rs 10 milliards pour contenir les prix des produits de première nécessité. Depuis le début de l’année, les prix d’une gamme de produits, notamment le lait pour bébé et les boîtes de conserve, sont sous contrôle grâce à l’application d’un « markup ». De plus, une légère baisse du prix du carburant a été enregistrée en décembre dernier.&nbsp;</p> <p>Cependant, malgré ces mesures, les consommateurs doivent toujours se serrer la ceinture. Les baisses ne sont pas suffisantes et ne se répercutent pas de manière significative sur le budget des ménages. Les attentes des citoyens sont grandes. Sans une accélération significative des réformes promises, un sentiment de frustration risque de s’installer au sein de la population.&nbsp;</p> <p>Il reste donc un travail important à accomplir dans les plus brefs délais. Pour réellement soulager les consommateurs, la STC doit s’aligner sur la politique gouvernementale et explorer des pays d’importation où les prix sont plus bas. Pour ce qui est des autres mesures relatives à la baisse des prix, il faudra attendre la présentation du prochain Budget.&nbsp;</p> <p><strong>Le rapport « State of the Economy » dresse un portrait préoccupant des finances publiques. Craignez-vous une premier Budget du gouvernement placé sous le signe de l’austérité ?&nbsp;</strong><br /> Certainement pas. Le gouvernement a les moyens de présenter un Budget solide avec des mesures fortes visant à soulager les consommateurs. Il est vrai que le rapport dresse un tableau préoccupant de l’état de l’économie. Mais il faut également tenir compte de l’augmentation des revenus issus de l’impôt sur le revenu (Income Tax), qui viendra alimenter les caisses de l’État.&nbsp;</p> <p>Autre point : la valeur du dollar face à la roupie est en baisse, ce qui signifie que nos importations coûtent moins cher. Cette situation devrait entraîner une diminution de l’inflation importée. Nous sommes donc dans une position relativement confortable pour la préparation du prochain budget.</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Suttyhudeo%20Tengur%20%3A%C2%A0%C2%ABLe%20GM%20peut%20pr%C3%A9senter%20un%20Budget%20soulageant%20les%20m%C3%A9nages%C2%BB&amp;1=http%3A//defimedia.info/suttyhudeo-tengur-le-gm-peut-presenter-un-budget-soulageant-les-menages&amp;2=node/169863" token="gwoGiYN_OSIZWWiGYa9kRYUZ2sSL1jkBnQVes0fPDEI"></drupal-render-placeholder></div> Wed, 02 Apr 2025 04:18:00 +0000 Leena Gooraya-Poligadoo 169863 at http://defimedia.info Yvan Martial : «Nos politiciens font de l’Audit un bouledogue édenté» http://defimedia.info/yvan-martial-nos-politiciens-font-de-laudit-un-bouledogue-edente <span>Yvan Martial : «Nos politiciens font de l’Audit un bouledogue édenté»</span> <span><span lang="" about="/users/fthomas" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">Fernando Thomas</span></span> <span>dim 30/03/2025 - 09:05</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/yvan_martial_1_1.jpg?itok=VFJNxNSS" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>L’ancien journaliste et observateur politique Yvan Martial insiste sur le fait que le gouvernement du Changement serait en train d’adopter une politique de « tricherie » en tenant les élections municipales en mai. Selon lui, ces scrutins auraient dû se tenir à mi-mandat.</p> <p><strong>Malgré les promesses de baisse des prix après la victoire électorale, les consommateurs constatent une érosion continue de leur pouvoir d’achat. Le gouvernement a-t-il sous-estimé l’ampleur de la crise ou assiste-t-on à un échec des politiques de contrôle des prix ?</strong><br /> Promesses ne sont pas réalité. Surtout électorales. Surtout ministérielles. Promesses sont mensonges quand elles ne se réalisent pas. Y croient seulement les nigauds. Mais qui souffre des hausses des prix ? Surtout les gaspilleurs. Quelques paresseux. Pourquoi achète-t-on une paire de ‘dholl puri’ à Rs 20, quand un pain maison se vend à Rs 2,60. Nous avons tué la boutique du coin. On y allait acheter ce qui manquait à la maison. Dans les grandes surfaces, on poireaute aux caisses, avec un caddy surchargé d’articles, moisissant pourtant dans nos buffets. Privilégions les produits locaux. Plus facile à trouver dans ‘enn ti-bazar’ que dans les grandes surfaces, favorisant à outrance ceux du dehors. Plus particulièrement ceux de l’enseigne. Sommes-nous seulement capables d’aider financièrement nos rares associations de consommateurs&nbsp;? Au ministre Sik Yuen, à qui nous offrons nos plus sincères condoléances, de nous prouver si, d’ici 2029, il sera ministre de la protection des Consommateurs ou celui de celle des Commerçants.</p> <p><strong>La colère gronde….</strong><br /> Où çà ? Ah oui, dans nos salons. Au bureau, à l’atelier. Est-ce suffisant ? Elle gronde pourtant mais dans les rues d’Israël. Elle manifeste contre Netanyahou voulant subordonner le Judiciaire de son pays (ça nous rappelle quelqu’un…). Il veut aussi exterminer le peuple palestinien jusqu’au dernier. Jésus-Christ était un Palestinien. Netanyahou veut imposer sa solution finale à Gaza et dans le Sud-Liban. La Bande de Gaza est pire que des camps de concentration. Ceux-ci n’étaient pas bombardés nuit et jour. Il y a des colères muettes, notamment en Ukraine. Muette car il y a mieux à faire. Résister aux hordes d’occupants russes que Donald Trump chérit. Ce valet inconditionnel des nouveaux Tsars que seuls Visages Pâles pouvaient plébisciter outre-Atlantique. Si colère doit gronder à Maurice, qu’elle se dirige contre le commerce de la mort. Mais l’action constructive vaudra toujours mieux que la seule colère.</p> <p><strong>Une inflation importée pour justifier la hausse des prix. Dans quelle mesure cette explication tient-elle la route, et le gouvernement a-t-il vraiment les moyens d’atténuer l’impact sur les Mauriciens ?</strong><br /> Au dire ministériel, notre roupie s’est dépréciée de près de 50 % entre 2014 et 2019. Notre roupie ne vaut plus que 50 sous. Elle nous procure la moitié de ce qu’elle nous procurait jadis. Si nous voulons la même quantité, il faut doubler le montant. Achetons mais plus intelligemment. Contentons-nous de l’essentiel. Ne confondons besoins vitaux et folles envies de dépenser, de gaspiller. Épargnons autant que faire se peut.&nbsp;</p> <p><strong>Le régime en place semble osciller entre autosatisfaction et hésitation. Y a-t-il une véritable vision politique ou simplement une gestion au jour le jour ?</strong><br /> Pas l’ombre d’une autosatisfaction. En revanche un vertige d’hésitations. Il faut nettoyer les écuries d’Augias. Karcher n’est pas Hercule.</p> <p><strong>Changeons de sujet. Chaque année, le rapport de l’Audit pointe du doigt des dérives budgétaires et une mauvaise gestion des finances publiques. Pourquoi ces abus persistent-ils malgré les scandales et les promesses de réforme ?</strong><br /> Nos politiciens font de l’Audit un bouledogue édenté. S’il voulait un Audit efficace et performant, ils auraient déjà donné à son Directeur (que la Constitution devrait protéger) le droit de soumettre directement, sans passer par aucun ministre intermédiaire mais aussi goalkeeper, au DPP ou à la FCC, les cas de gaspillage de fonds publics les plus éhontés. Alors fonctionnaires et semi-fonctionnaires commenceraient à avoir peur de ce qui aurait dû être un Grand Inquisiteur aux pleins pouvoirs. Il défend l’argent des contribuables. Peut-on avoir tâche plus sacrée ?</p> <p><strong>De nombreux cas de mauvaise gestion sont relevés dans le rapport de l’Audit, mais rares sont les sanctions. L’État protège-t-il ses fidèles au détriment des contribuables ?</strong><br /> Le Rapport de l’Audit 2023-24 revêt un caractère particulier. Ministres et majorité parlementaire peuvent fustiger autant qu’ils le veulent leurs prédécesseurs à l’Hôtel du gouvernement, tristes héros de ce document tellement accablant. Voilà un Rapport de l’Audit pouvant enfin ressembler à un rotin-bazar. Allez-y de bon cœur militants et travaillistes. Vous n’êtes en rien responsables des scandales dénoncés dans ces 600 pages. Mais attention. Vous serez fustigés en 2026 et années suivantes, mais seulement par l’opinion publique malheureusement, avec votre rotin-bazar de 2025.</p> <p><strong>Êtes-vous en faveur de réintroduire le Performance-Based Budgeting ?</strong><br /> Je doute que le Ti-Dimounn puisse comprendre ce gros mot. La population entend, ces jours-ci, mais parfois seulement, parler de « responsabilité fiscale ». À tort ou à raison, elle comprend cela par le principe « le gaspilleur doit rembourser ». Intégralement sans échapper à une sanction, pouvant être le licenciement. Pas de place dans la fonction publique, corps paraétatique, compagnies d’État, pour les gaspilleurs, les resquilleurs, les corrompus, les ripoux et autres gredins de ce triste acabit. Mais là aussi, on nous ment. Exemple le feu de paille du slogan Ou zété ! Ou payé ! Là encore… Amende pour le jeteur de mégot mais impunité pour le gros paletot qui déverse son pétrole, ses eaux usées, dans un ruisseau ou qui le teint aux couleurs de l’arc-en-ciel. Impunité pour le bâtisseur qui assèche allègrement un marécage pour agrandir sa varangue ou aménager sa piscine. Amende pour un mégot mais rien pour celui balance son matelas, son frigo, sa carcasse de voiture au ruisseau.</p> <p><strong>Après cinq mois au pouvoir, comment qualifieriez-vous la gestion du gouvernement ?</strong><br /> Ma réponse ne saurait avoir la moindre importance ni signification. Tout gouvernement intelligent s’arrangerait pour avoir une évaluation nationale incontestable de l’ensemble de la nation au mi-mandat, par le truchement d’élections régionales (municipales et villageoises) quinquennales mais obligatoires. Si Changement est démocrate, il modifie prestement notre Constitution pour imposer cela. Si ce vœu se réalise, il faudrait même songer à de nouvelles Municipales en 2027. Ce test électoral à mi-mandat permettrait à tout un chacun de situer ses chances auprès de l’électorat. Il y a fort à parier que si le MSM n’avait pas la pétoche électorale aussi prononcée, il aurait maintenu les Municipales prévues en 2023. Il les aurait peut-être perdues. Mais cela lui aurait servi d’électrochoc.</p> <p>Plusieurs institutions attendent encore des nominations à des postes stratégiques. Cette lenteur est-elle une preuve d’incompétence, de luttes internes ou d’une volonté de verrouiller l’appareil d’État avec des proches.</p> <p>Cette lenteur peut s’expliquer par la crainte de ne pas pouvoir, aussi hâtivement, « put the right person, at the right place, in the right time ». Mais pourquoi un seul homme, fut-il Premier ministre, doit accaparer toutes les nominations majeures et stratégiques ? Pourquoi ne pas laisser chaque secteur concerné proposer, au Grand Sachem, une courte liste de quelques candidats valables et lui laisser le soin d’y dénicher l’oiseau rare. Mais attention ! Qui nomme est entièrement responsable des possibles méfaits du nominé. Mieux encore ! Le Grand Manitou laisse aux secteurs concernés le soin de nommer leur directeur général. Il se réserve, toutefois, le privilège de placer une épée de Damoclès sur l’occiput des choisis. « Tu fais le con, je coupe le fil de l’épée ». Le tout est de savoir si nos ministres doivent être au service de la population ou de leur « nou-bann ». Nous savons le sort que notre électorat réserve aux tenants et partisans du « noubanisme ».</p> <p><strong>L’absence du MSM aux élections municipales est perçue comme une fuite en avant. Pensez-vous que le MSM a pris peur face à une potentielle déroute ou s’agit-il d’une stratégie bien calculée ?</strong><br /> Capon reste capon. Pas de miracle en politique. Mais le MSM avait quand même 59 sièges de conseillers municipaux, acquis en 2015, à défendre (37 pour le PMSD et 24 pour le Mouvement Libérateur).&nbsp;</p> <p><strong>Avec l’entrée en lice des extraparlementaires, ces municipales risquent de devenir un véritable baromètre de l’opinion publique. Le gouvernement peut-il encore espérer une victoire ou doit-il redouter un vote sanction qui rebattrait les cartes en vue des municipales ?</strong><br /> Il n’y a qu’un seul mot d’ordre pour l’ensemble de l’Opposition, forcément extraparlementaire&nbsp;: éviter toute division et dispersion des voix adverses au Changement PTr/MMM/ND/ReA. Que tous ces roitelets s’asseyent autour d’une table, ronde de préférence (pour éviter tout risque de présidence contestable), et y collent leur séant jusqu’à ce qu’ils trouvent le moyen de présenter une liste commune, mais unique et indivisible, pour contrer ce Changement, espérant surfer sur sa fallacieuse victoire du 10.11.2024 (Elle est davantage le refus obstiné de revoir la Kwizinn au pouvoir jusqu’à 2029. Soit une liste unique de l’Opposition réunifiée, soit la course d’un seul cheval. Imaginons seulement l’arrogance du Pouvoir si un 120-0 devait suivre un 60-0. Cette opposition enfin unifiée tient en ses mains hélas trop éparpillées le sort de la démocratie à Maurice</p> <p><strong>Après la débâcle électorale du MSM, le parti peut-il éviter une hémorragie de démissions ou assiste-t-on aux prémices d’un éclatement inéluctable ?</strong><br /> Un cadavre ne peut éclater, ni pisser du sang. Je parle sous la correction du Dr Satish Boolell, gardant un mauvais souvenir de son dernier déplacement à Souillac. Le MSM vit-il encore. Il est vrai que nous n’avons pas encore vu son avis de décès. Gardons espoir.</p> <p><strong>Pravind Jugnauth a-t-il encore un avenir politique ou sa traversée du désert annonce-t-elle la fin d’une ère pour le MSM ?</strong><br /> Je revois Gaëtan Duval écrasé par sa défaite électorale, au N°4, du 21.12.1976. Je le revois, flamboyant, après le triomphe bleu-blanc-rouge du 21.8.1983. Mais moins caracolant après sa mise en cachot du 23.6.1989, sans que Bhai Anerood ne lève le petit doigt pour le sortir de ce pétrin. Ne le répétez pas. J’ignore si Pravind et Xavier le savent. Au lendemain du premier 60 zéros du 11.6.1982, je revois Seewoosagur Ramgoolam, toute honte bue, devant parader aux Casernes centrales (anniversaire de la reine oblige) le 12.6.1982, en présence de son vainqueur, Bhai Anerood, encore chef de l’opposition. Je le revois, après ce 23.8.1983, trônant au château du Réduit mais en tant que gouverneur général et point comme premier président de notre République. La faute au MMM. Qui oublie, Bhai Anerood, concédant « enn bate bef », quand sonne l’angélus vespéral du 17.12.1995. On le revoit pourtant Premier ministre de 2000 à 2003, président de la République de 2003 à 2013, ré-Premier ministre de 2014 à 2017. Ministre mentor de 2017 à 2019. Qui ne se souvient de Navin Ramgoolam, hagard, la chemise déchirée, malmené par des gabelous, devant se contenter d’un 4x4 en guise de panier à salade, mis au cachot en février 2015, selon les prédictions du Bhai Anerood. Et pourtant… En dépit de Macarena, de cotomili, de coffres-forts, ne le voilà-t-il pas de retour à l’Hôtel du gouvernement et même au Bâtiment du Trésor, l’ancien fief de Raymond Bérenger dans les années 1950 ? Pourquoi l’Histoire ne se répètera-t-elle pas en faveur de Pravind Jugnauth ? Il sera de nouveau Premier ministre. L’âge joue en sa faveur. Tout vient à point à qui sait attendre.</p> <p><strong>Parlons Metro Express. Trois ans sans augmentation des tarifs, mais un déficit grandissant : peut-on encore tenir ce modèle sans faire payer davantage l’usager de ce transport ferroviaire ?</strong><br /> Trop tard pour une «&nbsp;révision complète du modèle économique ». Le vin « Metro Express » est tiré. Il nous faut boire jusqu’à la lie cette piquette. Démanteler rail et Metro Express coûterait peut-être aussi cher que leur aménagement. Que dire de l’obligation de remettre ce site, de plusieurs kilomètres de long, comme il était antérieurement&nbsp;? Le mot d’ordre doit être : Sauvons ce qui peut l’être. La possible suppression des trains dominicaux entre Rose-Hill et Réduit est un bon signal. Y a-t-il seulement quelqu’un réduit au Réduit le dimanche ? Mais le transport en commun ne s’arrête heureusement pas au Metro Express. Grand merci nous avons nos autobus, même conduits par de juvéniles chauffeurs, agissant sous l’effet de la drogue y compris synthétique. Si subside suit, nos autobus pourraient s’électrifier.&nbsp;</p> <p>Le ministère du Transport doit faire pour l’autobus ce qu’il a fait pour le Métro Express. Quelques centaines de millions suffiront. Ce service public doit être subventionné. L’argent ne suffira pas. Le Metro Express a ses lignes réservées. L’autobus doit avoir les siennes. On pourrait, pour commencer, leur réserver entièrement quelques tronçons de la Route Royale entre et La Vigie, Curepipe et Port-Louis. Exemples : entre l’église Saint-Paul et la CWA à Phœnix, de la police de Rose-Hill à l’hôtel de ville, du rond-point du Sacré-Cœur à Beau-Bassin jusqu’à l’église adventiste, devant les Casernes centrales à la rue Lord Kitchener. Les voitures de maître devront se farcir les détours qui s’imposent. Troquons nos autobus mammouths contre des minibus de 20 places ou vans pour desservir nos banlieues. Rationnalisons la circulation routière en multipliant les sens interdits aux Plaines-Wilhems. À propos nos routes sont-elles faites pour la circulation routière ou pour le stationnement des véhicules, y compris ceux sur caisse ? Privilégions le transport en commun (la gratuité par exemple) aux dépens des voitures de maître (en taxant davantage le carburant). Qu’est-ce que quelques roupies de plus pour ceux s’offrant des voitures de luxe à plusieurs millions.</p> <p>Multiplions les routes réservées aux deux roues et aux riverains. Tout devient l’impossible quand l’Imagination est au Pouvoir. Mais le Pouvoir peut-il se défaire de son arrogance pour prendre en considération de l’imagination du Ti-Dimounn ? Grand Manitou Konn Tou ou ministres serviteurs de la population, qui les a plébiscités, il faut choisir.</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Yvan%20Martial%20%3A%20%C2%ABNos%20politiciens%20font%20de%20l%E2%80%99Audit%20un%20bouledogue%20%C3%A9dent%C3%A9%C2%BB&amp;1=http%3A//defimedia.info/yvan-martial-nos-politiciens-font-de-laudit-un-bouledogue-edente&amp;2=node/170074" token="32W8Sf2OQoubv8c3faReoYbhoOmAhs4QJymH8V5Woas"></drupal-render-placeholder></div> Sun, 30 Mar 2025 05:05:00 +0000 Fernando Thomas 170074 at http://defimedia.info Shalinee Ruhee, CEO d’OnlineKorp : «L’avenir des entreprises repose sur la digitalisation et l’automatisation des processus» http://defimedia.info/shalinee-ruhee-ceo-donlinekorp-lavenir-des-entreprises-repose-sur-la-digitalisation-et-lautomatisation-des-processus <span>Shalinee Ruhee, CEO d’OnlineKorp : «L’avenir des entreprises repose sur la digitalisation et l’automatisation des processus»</span> <span><span lang="" about="/users/quotidien" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">Defi Quotidien</span></span> <span>ven 21/03/2025 - 14:24</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/210325_shalinee.jpg?itok=WjzOdq6n" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>Confrontées à des défis réglementaires, administratifs et financiers, les entreprises mauriciennes doivent moderniser leur gestion pour rester compétitives. OnlineKorp propose une solution digitale innovante, automatisant les formalités et garantissant conformité et efficacité, pour une gestion simplifiée et un accès facilité aux marchés internationaux.</p> <p><strong>1. Quels sont les principaux défis auxquels les entreprises mauriciennes font face aujourd’hui, et comment OnlineKorp va les aider à les surmonter ?</strong><br /> Aujourd’hui, les entreprises mauriciennes font face à plusieurs défis majeurs qui freinent leur croissance et leur compétitivité. Parmi eux :<br /> • Une complexité réglementaire accrue : Avec des exigences de conformité de plus en plus strictes en matière de KYC, de fiscalité, et de reporting, les entreprises doivent consacrer énormément de temps et de ressources pour rester conformes.<br /> • Des processus administratifs lourds et chronophages : La gestion des formalités juridiques, comptables et administratives est souvent source de frustration pour les entrepreneurs, retardant le lancement et la gestion efficace de leurs entreprises.<br /> • Un manque d’automatisation et d’intégration des services : Beaucoup d’entreprises utilisent encore des processus manuels et éparpillés, ce qui ralentit la prise de décision et augmente le risque d’erreurs.<br /> • Des coûts élevés pour l’externalisation des services : Engager plusieurs prestataires pour la gestion d’une entreprise entraîne des frais importants et un manque de coordination entre les différents intervenants.<br /> &nbsp;<br /> <strong>Comment OnlineKorp répond&nbsp;à ces défis ?</strong><br /> OnlineKorp est une plateforme digitale révolutionnaire qui simplifie la création, la gestion et la conformité des entreprises en offrant une solution 100% en ligne et intégrée.<br /> • Un guichet unique pour toutes les formalités : OnlineKorp centralise les services essentiels pour les entreprises, permettant aux entrepreneurs de gérer leurs incorporations, documents juridiques, obligations fiscales et conformité depuis une seule plateforme intuitive.<br /> • Automatisation intelligente et conformité simplifiée : Grâce à une intelligence artificielle intégrée et des processus digitalisés, les vérifications KYC, les dépôts de documents et les rapports réglementaires sont générés automatiquement, réduisant ainsi les erreurs et les retards.<br /> • Un gain de temps et d’efficacité : Avec OnlineKorp, les entreprises peuvent économiser jusqu’à 70% de leur temps administratif, leur permettant ainsi de se concentrer sur leur cœur de métier.<br /> • Un accès aux opportunités de marché international : OnlineKorp accompagne les entreprises mauriciennes dans leur expansion en Afrique et au Moyen-Orient, en facilitant les procédures d’incorporation dans ces régions et en leur offrant des services de structuration adaptés.<br /> • Un coût réduit pour une meilleure rentabilité : Plutôt que de recourir à plusieurs prestataires, les entreprises bénéficient d’une solution complète à moindre coût, avec une transparence totale sur les tarifs et les services.<br /> En résumé, OnlineKorp est la solution idéale pour les entreprises mauriciennes souhaitant se développer rapidement, rester conformes aux réglementations, réduire leurs coûts et accéder à de nouveaux marchés sans complexité administrative. Nous transformons la gestion d’entreprise en une expérience simple, fluide et digitale, alignée sur les exigences du monde des affaires moderne.<br /> &nbsp;<br /> <strong>2.Pouvez-vous expliquer en détail les services proposés par OnlineKorp et comment ils fonctionnent ?&nbsp;</strong><br /> OnlineKorp propose une large gamme de services d’entreprise numériques conçus pour simplifier les opérations commerciales. Certains des services clés incluent :<br /> • Création d’entreprise : assistance à la création d’une entreprise, y compris l’enregistrement et la conformité.<br /> • Enregistrement GoAML : enregistrement sur la plateforme GoAML pour la conformité aux réglementations financières.<br /> • Contrôle KYC : une plateforme de vérification des clients et d’évaluation de leurs profils de risque.<br /> • Rapports FATCA et CRS : outils de conversion des données de rapport au format XML à des fins de conformité.<br /> • Accords et contrats : modèles bien structurés qui peuvent être modifiés pour répondre à des exigences spécifiques.<br /> &nbsp;<br /> <strong>Comment fonctionne OnlineKorp ?</strong><br /> 1️. Inscription sur la plateforme : L’utilisateur se connecte à OnlineKorp et sélectionne le service souhaité.<br /> 2️. Soumission des documents : Toutes les formalités se font en ligne avec un suivi en temps réel.<br /> 3️. Traitement et validation : Nos experts analysent les demandes et assurent la conformité réglementaire.<br /> 4️. Livraison des documents : Tous les certificats, licences et documents sont transmis électroniquement.<br /> &nbsp;<br /> <strong>Pourquoi choisir OnlineKorp ?</strong><br /> • Une solution 100% digitale pour une gestion simple et rapide.<br /> • Automatisation et gain de temps : réduction des délais et des coûts administratifs.<br /> • Sécurité et conformité garanties grâce à des processus validés par des experts.<br /> • Accompagnement personnalisé pour répondre aux besoins spécifiques des entreprises.<br /> Avec OnlineKorp, gérer une entreprise devient facile, rapide et sans stress. Nous transformons la bureaucratie en une expérience fluide et efficace pour tous les entrepreneurs, qu’ils soient locaux ou internationaux.&nbsp;<br /> Des services automatisés supplémentaires seront prochainement intégrés, tels que ceux relatifs à la fiscalité, à la gestion de la paie et à l’intégration numérique.<br /> Pour plus de détails sur chaque service, vous pouvez visiter notre site www.onlinekorp.com ou nous contacter sur info@onlinekorp.com</p> <p><strong>3. OnlineKorp se positionne comme une plateforme 100 % digitale. Quelles sont les technologies clés qui la rendent unique ?</strong><br /> OnlineKorp est une plateforme digitale de nouvelle génération qui utilise les dernières avancées technologiques pour transformer la gestion d’entreprise en une expérience fluide, automatisée et sécurisée. Son avantage concurrentiel repose sur plusieurs technologies clés qui rendent ses services uniques et ultra-performants.<br /> &nbsp;<br /> Les technologies innovantes qui différencient OnlineKorp :<br /> 1. Automatisation intelligente &amp; Intelligence Artificielle (IA)<br /> • Traitement automatisé des demandes : OnlineKorp utilise des algorithmes avancés pour générer, vérifier et soumettre automatiquement des documents d’incorporation, des déclarations fiscales et des contrats juridiques.<br /> • Analyse KYC et conformité AML/CFT optimisée par l’IA : Le screening des clients et la vérification des documents se font en temps réel grâce à un moteur d’intelligence artificielle qui détecte les anomalies et risques potentiels en quelques secondes.<br /> • Suggestions intelligentes : Dans quelques mois, nous viendrons avec la possibilite de proposermdes recommandations aux utilisateurs sur les meilleures structures d’entreprise adaptées à leurs besoins a travers l’AI.<br /> 2. Cloud Computing &amp; Accessibilité 24/7<br /> • OnlineKorp fonctionne sur une infrastructure cloud sécurisée, garantissant un accès rapide et fluide depuis n’importe quel appareil (ordinateur, tablette, smartphone).<br /> • Les entrepreneurs et investisseurs peuvent suivre leurs dossiers en temps réel, télécharger leurs documents légaux et gérer leur entreprise à distance, sans avoir besoin d’une présence physique.<br /> • Stockage sécurisé des documents sur le cloud avec cryptage avancé, garantissant la protection des données et l’accessibilité instantanée.<br /> 3. Sécurité &amp; Blockchain pour la gestion documentaire<br /> • La plateforme utilise des protocoles de sécurité de niveau bancaire avec authentification multi-facteurs (MFA) et cryptage des données.<br /> • Une technologie blockchain est intégrée pour certifier l’authenticité et la traçabilité des documents d’entreprise, garantissant une protection totale contre la fraude.<br /> • Audit automatisé et traçabilité : Chaque action effectuée sur OnlineKorp est enregistrée, assurant une transparence totale et un suivi en temps réel des transactions et des documents.</p> <p>4. Expérience utilisateur optimisée et Interface intuitive<br /> • Tableau de bord interactif avec indicateurs financiers et juridiques en temps réel.<br /> • Chatbot et assistant virtuel intelligent pour guider les utilisateurs à chaque étape et leur fournir des réponses instantanées.<br /> • Génération automatisée de documents avec des modèles conformes aux régulations en vigueur.<br /> &nbsp;<br /> Pourquoi ces technologies font d’OnlineKorp une plateforme unique ?<br /> 1. Des processus automatisés permettant de réduire de 70 % les délais administratifs.<br /> 3. Toutes les formalités sont 100 % digitales, sans déplacement ni documents physiques.<br /> 4. Un système basé sur l’IA, la blockchain et le cloud computing, garantissant précision, sécurité et transparence.<br /> 5. Adaptée aux startups, PME et grandes entreprises. La plateforme se positionne pour donner un accès mondial en quelques clics.<br /> &nbsp;<br /> <strong>4. Vous mettez en avant l’automatisation des formalités administratives. Quels sont les principaux processus que vous digitalisez ?</strong><br /> Dans un univers où le numérique est devenu un outil de compétitivité, OnlineKorp propose une réponse sur mesure aux exigences des entreprises contemporaines.<br /> • Une gestion automatisée et simplifiée - Les déclarations fiscales, les rapports annuels et les obligations légales sont gérées, offrant un gain de temps significatif.<br /> • Une option économique – Il n’est plus nécessaire de recruter du personnel administratif additionnel.</p> <p>Sur notre plateforme, le Chatbot IA est à votre disposition pour répondre à toutes vos interrogations concernant les services proposés.</p> <p>Nous avons une seconde phase du projet qui vise à intégrer davantage d’automatisation sur le site et à permettre un processus d’intégration numérique entièrement digitalisé.</p> <p><strong>5. Comment assurez-vous la sécurité des données et la conformité réglementaire sur la plateforme ?</strong><br /> Chez OnlineKorp, la sécurité des données et la conformité réglementaire sont au cœur de notre engagement envers nos utilisateurs. Nous avons mis en place des protocoles de sécurité avancés, incluant le chiffrement des données, l’authentification à plusieurs facteurs et un système de surveillance en temps réel pour prévenir toute tentative d’intrusion.</p> <p>Par ailleurs, notre plateforme est développée en conformité avec les normes internationales de protection des données, telles que le RGPD et les réglementations locales applicables. Nous collaborons avec des experts en cybersécurité et en conformité pour assurer une mise à jour continue de nos protocoles et garantir un environnement sécurisé à nos utilisateurs.</p> <p>Enfin, nous adoptons une approche proactive en matière de sécurité, incluant des audits réguliers, des tests de pénétration et une sensibilisation accrue des utilisateurs et des collaborateurs aux meilleures pratiques en matière de protection des données. Avec OnlineKorp, vous avez l’assurance d’une plateforme fiable et conforme aux exigences les plus strictes du secteur.<br /> &nbsp;<br /> <strong>6. L’interface utilisateur a-t-elle été conçue pour être accessible aux entrepreneurs sans compétences techniques ?</strong><br /> Absolument ! OnlineKorp a été conçue pour être une solution intuitive et accessible à tous, y compris aux entrepreneurs qui n’ont pas de compétences techniques. Nous savons que lancer et gérer une entreprise peut être un parcours complexe, et notre mission est de simplifier ces démarches en offrant une plateforme ergonomique, fluide et facile à utiliser.</p> <p>Grâce à une interface épurée et à des fonctionnalités guidées, chaque utilisateur peut naviguer en toute simplicité, que ce soit pour la création d’une entreprise, la gestion administrative ou la conformité réglementaire. Nous avons intégré des outils intelligents et un support client réactif pour accompagner chaque entrepreneur à chaque étape de son développement.</p> <p>Que vous soyez un créateur d’entreprise, un travailleur indépendant ou un dirigeant aguerri, OnlineKorp vous permet de vous concentrer sur ce qui compte vraiment : faire grandir votre activité, sans être freiné par la complexité administrative.</p> <p><strong>7. Comment se passe la phase de préinscription et quel a été le retour des premiers utilisateurs ?</strong><br /> La phase de préinscription sur OnlineKorp a été pensée pour être fluide, rapide et sans complication. En quelques clics, les utilisateurs peuvent créer leur compte, accéder à une interface intuitive et commencer à explorer les services offerts. Nous avons voulu éliminer toute complexité pour permettre aux entrepreneurs de se concentrer sur l’essentiel : le développement de leur activité.</p> <p>Le retour des premiers utilisateurs a été extrêmement positif. Ils apprécient particulièrement la simplicité de navigation, la clarté du processus et la rapidité avec laquelle ils peuvent accéder aux fonctionnalités essentielles. Beaucoup nous ont fait part de leur satisfaction quant à l’expérience utilisateur et à l’accompagnement personnalisé que nous offrons tout au long du parcours.</p> <p>Cette première phase nous a également permis d’ajuster et d’optimiser encore davantage la plateforme en fonction des retours reçus, afin d’assurer une expérience toujours plus fluide et efficace pour tous nos utilisateurs</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Shalinee%20Ruhee%2C%20CEO%20d%E2%80%99OnlineKorp%20%3A%C2%A0%C2%ABL%E2%80%99avenir%20des%20entreprises%20repose%20sur%20la%20digitalisation%20et%20l%E2%80%99automatisation%20des%20processus%C2%BB&amp;1=http%3A//defimedia.info/shalinee-ruhee-ceo-donlinekorp-lavenir-des-entreprises-repose-sur-la-digitalisation-et-lautomatisation-des-processus&amp;2=node/169709" token="0BtWXAH-iiAjuUG_CtrkJ0ufJc7SYK_QPnEeEKDQXIQ"></drupal-render-placeholder></div> Fri, 21 Mar 2025 10:24:42 +0000 Defi Quotidien 169709 at http://defimedia.info Renaud Azema : «Le recours à la main-d’œuvre étrangère témoigne d’un dynamisme économique fort» http://defimedia.info/renaud-azema-le-recours-la-main-doeuvre-etrangere-temoigne-dun-dynamisme-economique-fort <span>Renaud Azema : «Le recours à la main-d’œuvre étrangère témoigne d’un dynamisme économique fort»</span> <span><span lang="" about="/users/pdaby" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">Pradeep Daby</span></span> <span>sam 08/03/2025 - 09:28</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/050325_renaud.jpg?itok=3U0GPPsn" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>Avec près de 30 ans d’expérience dans la formation aux métiers de l’hôtellerie à Maurice, Renaud Azema, CEO de Vatel Mauritius, connaît bien ce secteur. Il en dresse un portrait sans complaisance, énumérant un à un les défis auxquels il est confronté.</p> <p><strong>Vatel Mauritius a fêté ses 15 ans d’existence en 2024. Comment les formations ont-elles évolué depuis la création de l’école ? Ont-elles su s’adapter aux mutations du secteur ?</strong><br /> Mon parcours à Maurice a débuté en 1996, lorsque j’ai eu l’opportunité de participer à la création de l’École Hôtelière de Maurice, à Ébène. Cette décision répondait aux besoins de l’industrie de l’époque. Nous avons alors lancé plusieurs filières adaptées aux nouvelles exigences et formé des professionnels à divers métiers : guide touristique, agent de voyage, animateur en hôtellerie, entre autres.&nbsp;</p> <p>Nous avons également introduit un diplôme en tourisme et lancé le National Apprenticeship Scheme (NAS) pour l’hôtellerie dans un contexte particulier. À cette époque, l’école hôtelière recevait près de 2 000 candidatures pour seulement 200 places disponibles, un signe indéniable de l’attrait du secteur.</p> <p>Parallèlement, nous avons ouvert aux jeunes Mauriciens la possibilité de poursuivre leurs études en licence à l’ESTHUA à Angers. Cette opportunité a permis de former de nombreux professionnels qui, par la suite, ont apporté leur contribution à l’essor d’une industrie en pleine expansion.&nbsp;</p> <p>Avec le recul, force est de constater que les formations n’ont pas toujours su anticiper les évolutions du secteur avec suffisamment de proactivité. Par exemple, il y a 15 ans, nous avons proposé des formations en revenue management avec Vatel, mais l’industrie ne mesurait pas encore l’importance de cette fonction, alors associée à des pratiques de discount.</p> <p>Autre exemple : depuis plusieurs années, nous préconisons la formation en alternance à Maurice. Bien que ce modèle soit difficile à mettre en place localement, il répond à un besoin réel de l’industrie et à une forte demande des jeunes. Il n’est pas trop tard pour adapter ce modèle aux spécificités mauriciennes.</p> <p>De nombreux sujets doivent encore être intégrés aux formations pour préparer les professionnels de demain à une collaboration efficace et à un secteur en constante évolution. Parmi eux : l’impact des nouvelles technologies sur l’hôtellerie, le développement durable, la gestion intergénérationnelle, le management bienveillant et une plus grande agilité face aux défis futurs.</p> <p>Ajuster les formations aux évolutions du secteur est évidemment un processus continu, qui nécessite une grande aptitude au changement. Des efforts sont nécessaires pour faire évoluer les mentalités et les pratiques, notamment au sein des départements RH.&nbsp;</p> <blockquote> <p>Des efforts sont nécessaires pour faire évoluer les mentalités et les pratiques, notamment&nbsp;au sein des départements RH».</p> </blockquote> <p><strong>Quel était votre état d’esprit en termes d’adaptation lorsque vous-même vous êtes arrivé à Maurice ?</strong><br /> Lorsque je suis arrivé à Maurice, les choses étaient plus simples. Nous avions un objectif clair, et l’île bénéficiait d’une image haut de gamme. Sur le plan international, les acteurs du secteur touristique n’étaient pas aussi nombreux qu’aujourd’hui. À l’époque, il n’existait pas de véritable filière de formation en tourisme en dehors de l’École Hôtelière.&nbsp;</p> <p>Après un bref passage à La Réunion à la suite d’un tour du monde, j’avais réellement envie de contribuer au développement du tourisme mauricien. J’étais prêt à faire de nombreuses concessions, notamment sur le plan salarial, pour avoir le privilège de participer à cette aventure. C’était une vraie aventure !</p> <p>13 ans plus tard, en 2009, lorsque j’ai implanté Vatel à Maurice, j’avais la même envie : servir une industrie dont j’avais appris à connaître les rouages et les acteurs. Nous avons pu guider des centaines de jeunes vers des carrières passionnantes. Dès le départ, j’ai misé sur l’implication, la patience et l’excellence, des valeurs que je continue à transmettre aux étudiants parce que je crois dur comme fer que rien ne résiste à une bonne vision doublée d’un engagement sincère.</p> <p><strong>Le secteur touristique mauricien, incluant l’hôtellerie, a-t-il fait preuve de résilience durant la Covid-19 ? À quoi doit-on l’embellie constatée après la réouverture des frontières ?</strong><br /> Le secteur touristique mauricien, y compris l’hôtellerie, a indéniablement fait preuve de résilience durant la crise de la Covid-19. Les acteurs du secteur ont dû se réinventer en adoptant des protocoles sanitaires stricts et en ajustant leurs offres à une nouvelle réalité. Le gouvernement a également mis en place des mesures de soutien aux entreprises, incluant des aides financières et des programmes de relance.</p> <p>Cette période a permis à l’industrie de se réinventer, de renforcer ses liens et de se préparer activement à la reprise. La modernisation des infrastructures, le renforcement de la formation des équipes et l’amélioration de l’offre touristique ont permis d’aborder la réouverture des frontières dans des conditions optimales. Cette préparation a favorisé une reprise rapide et une embellie significative. L’attractivité de Maurice, portée par ses plages idylliques, son hospitalité légendaire et son engagement en faveur du développement durable, a su rassurer et séduire à nouveau les voyageurs.</p> <p>Je crois que l’embellie qui a suivi découle à la fois de la volonté des touristes de renouer avec le voyage et de la collaboration efficace entre les acteurs privés et publics. Ensemble, ils ont su restaurer l’image de la destination et dynamiser la demande en répondant aux attentes des voyageurs en matière de sécurité, de santé et d’expérience client.</p> <blockquote> <p>Cette vague de départs (durant le confinement) a entraîné&nbsp;une baisse significative du niveau de compétence global des équipes»</p> </blockquote> <p><strong>Les besoins en formation ont-ils été pris en compte durant le confinement compte tenu des enjeux économiques et sociaux soulevés par la crise ?</strong><br /> Durant le confinement, pour être honnête, la priorité a surtout été de réduire les coûts, et la formation en a pâti. Par ailleurs, cette période singulière a vu de nombreux professionnels hautement qualifiés quitter l’industrie, parfois contraints, parfois par choix. Cette vague de départs a entraîné une baisse significative du niveau de compétence global des équipes.&nbsp;</p> <p>Ce n’est qu’avec la reprise, marquée par un rebond d’une intensité imprévue, que l’on a pris pleinement conscience de l’inadéquation qualitative et quantitative de la main-d’œuvre face aux exigences du secteur.<br /> Il faut quand même souligner que durant cette période, le gouvernement, en collaboration avec les acteurs privés, a déployé plusieurs initiatives pour soutenir les travailleurs du secteur. Parmi elles, la formation à distance, la mise à jour des compétences et des programmes de reconversion destinés aux employés licenciés ou dont l’activité avait été fortement impactée. Une attention particulière a été accordée aux formations en gestion des protocoles sanitaires, en sécurité et en service à la clientèle, permettant ainsi aux professionnels du secteur de s’adapter aux nouvelles exigences du marché.</p> <p>Certaines entreprises, en particulier dans le secteur touristique, ont également pris conscience de l’importance de renforcer la formation continue de leur personnel afin de relever des défis tels que la gestion de la motivation et du bien-être des employés durant cette période difficile. Ce soutien s’est révélé essentiel pour préserver une certaine résilience sociale au sein du secteur.</p> <p><strong>Le secteur hôtelier mauricien fait face à un manque de main-d’œuvre depuis ces dernières années. Quelles en sont les causes ?</strong><br /> Le manque de main-d’œuvre est un problème complexe causé par plusieurs facteurs. Les salaires insuffisants et les perspectives de promotion restreintes sont souvent cités comme des freins importants. Même si des efforts ont été faits pour améliorer les conditions salariales, l’écart avec d’autres secteurs, ou d’autres pays, reste un défi majeur.&nbsp;</p> <p>Par ailleurs, l’orientation professionnelle, la formation et l’accompagnement ne sont pas toujours suffisants pour faire comprendre qu’une évolution rapide est possible dans l’hôtellerie. Certains jeunes perçoivent – à tort – le secteur comme offrant peu d’opportunités de carrière.&nbsp;</p> <p>Au-delà de ces aspects, nous ne devons pas sous-estimer le problème structurel, à savoir l’inadéquation croissante entre les besoins de l’industrie et les compétences disponibles localement. Les besoins en main-d’œuvre augmentent et dans le même temps les ressources (population, diplômés, volontaires) diminuent. Mathématiquement, la main-d’œuvre se fait de plus en plus rare.</p> <p><strong>La décision de certains hôtels de mettre en pré-retraite des personnes formées durant le confinement était-elle mal inspirée ?</strong><br /> Il est facile de juger a posteriori, mais il faut se rappeler de l’incertitude dans laquelle l’industrie était plongée. Les acteurs du secteur ont dû s’adapter à cette situation sans précédent, sans aucune visibilité sur l’avenir. C’est cette incertitude quant à la durée de la crise qui a conduit à la mise en place de plans sociaux, et aucune entreprise ne s’est séparée de ses employés de gaieté de cœur. Il est essentiel de se rappeler que cette période a été marquée par une profonde angoisse, où la survie même des entreprises était en jeu.</p> <p>Ceci dit, ce fut aussi la période de « la grande démission » dans notre secteur. Il n’y a pas eu que des licenciements. De nombreux employés ont eux-mêmes choisi de partir et se sont reconvertis avec succès, soit en changeant complètement de domaine, soit en développant leur propre activité.</p> <blockquote> <p>Le manque de main-d’œuvre est un problème complexe causé par plusieurs facteurs. Les salaires insuffisants et les perspectives de promotion restreintes sont souvent cités comme des freins importants».</p> </blockquote> <p><strong>La présence d’une main-d’œuvre étrangère dans certains établissements hôteliers ne va pas sans poser certains défis. Comment favoriser une meilleure intégration de ces travailleurs avec les Mauriciens ?</strong><br /> Je crois qu’il faut d’abord rappeler que la présence de la main-d’œuvre étrangère est une tradition dans le secteur touristique à l’échelle mondiale. À Maurice, cela fait partie du paysage depuis l’essor du tourisme. Cependant, si par le passé cette main-d’œuvre étrangère concernait principalement les postes de direction, aujourd’hui, elle est également bien présente dans les métiers d’exécution.&nbsp;</p> <p>Plusieurs facteurs expliquent cette évolution : désintérêt des jeunes Mauriciens pour le secteur, manque d’attractivité, baisse démographique, etc. Face à ces défis, il est devenu incontournable de recourir à cette main-d’œuvre étrangère et c’est une bonne chose. Cela témoigne d’un dynamisme économique fort. Personnellement, je fais partie de ceux qui estiment que nous devrions être reconnaissants envers ces travailleurs, qui apportent une contribution précieuse au soutien de notre économie.</p> <p>La véritable question réside dans la manière dont cette main-d’œuvre étrangère est accueillie, traitée et formée pour accomplir les tâches qui lui sont confiées. Il me semble que les situations varient considérablement d’un établissement à l’autre, ce qui rend urgent le besoin d’harmoniser les bonnes pratiques. Il est essentiel de garantir que ces employés bénéficient d’une formation adéquate, d’un traitement respectueux et d’un environnement de travail propice à l’épanouissement.</p> <p>La réussite de leur intégration repose avant tout sur la qualité du recrutement. Celui-ci doit être rigoureux, centré sur des profils adaptés aux besoins spécifiques du secteur, mais qui, au-delà de leurs compétences techniques, doivent également faire preuve de capacité à s’adapter au contexte mauricien.&nbsp;</p> <p>Par ailleurs, il est crucial que les recruteurs respectent leurs engagements envers ces travailleurs, en leur garantissant un environnement de travail juste et équitable. Enfin, il est essentiel que les Mauriciens eux-mêmes fassent preuve de respect envers ces travailleurs, qui ne constituent pas une menace, mais bien une véritable opportunité pour soutenir et dynamiser notre économie.</p> <p>Pour cela, la formation mutuelle des uns et des autres s’avère indispensable, et nous avons déjà formulé des propositions en ce sens. Cependant, ces initiatives n’ont pas encore été mises en place, et c’est là que naissent les tensions. Si elles sont bien gérées, les talents étrangers peuvent devenir un levier de croissance majeur pour le secteur. Ils ont la capacité d’apporter des solutions adaptées aux besoins spécifiques du secteur tout en contribuant à son dynamisme et à son développement durable.</p> <p><strong>Comment les salaires ont-ils évolué dans le secteur ?</strong><br /> Il faut dire que la situation salariale s’est nettement améliorée au cours des quatre dernières années, bien qu’il reste encore du chemin à faire. Les acteurs du secteur, notamment les hôtels, se sont engagés dans un processus de renforcement de leur « marque employeur », dans le but de rehausser l’image de l’industrie et d’attirer davantage de talents qualifiés.&nbsp;</p> <p>Actuellement, les « EVP » (Employee Value Proposition) sont revues avec une grande attention par tous les groupes, qui déploient beaucoup d’énergie pour séduire, attirer et retenir les talents à tous les niveaux. Cette compétition féroce entre recruteurs profite directement aux employés, en leur offrant de meilleures opportunités et conditions de travail.</p> <p>Les bénéfices, d’ailleurs, ne se résument pas seulement au salaire. Des efforts considérables sont déployés pour améliorer le bien-être au travail. Il y a davantage de flexibilité, et à la rémunération s’ajoutent des avantages qui peuvent séduire davantage qu’auparavant.</p> <p><strong>L’intelligence artificielle s’installe petit à petit dans notre quotidien. Le secteur hôtelier mauricien s’y prépare-t-il ?</strong><br /> Bien sûr ! Les intelligences artificielles (IA) sont déjà omniprésentes dans le secteur du tourisme. De la réservation à la gestion de la relation client, elles se révèlent être de véritables alliées pour améliorer la performance et optimiser l’expérience client.</p> <p>Il est essentiel de bien comprendre que les enjeux sont considérables. Les intelligences artificielles doivent non seulement faciliter une gestion plus efficace des réservations en ligne, mais aussi permettre une analyse plus pertinente des données clients. Elles contribuent également à l’amélioration des processus et de la productivité à tous les niveaux, afin de maintenir la compétitivité et la visibilité à l’échelle mondiale.</p> <p>Le secteur n’a donc pas d’autre choix et tous les opérateurs devront s’adapter, sous une forme ou une autre. Toutefois, le coût d’investissement dans ces technologies peut être élevé, surtout pour les petits opérateurs, en fonction de l’IA qu’ils souhaitent intégrer.</p> <p><strong>Comment les hôtels mauriciens doivent-ils faire face à la « concurrence » des bateaux de croisière sur le marché des talents ?</strong><br /> La concurrence des bateaux de croisières n’est pas la seule à laquelle les hôtels sont confrontés. En réalité, tous les secteurs d’activité, en particulier les plus rémunérateurs et les moins contraignants, attirent les jeunes talents. C’est le cas depuis le début des années 2000, au moment où l’économie s’est considérablement diversifiée. Il y a ensuite la concurrence venant de l’étranger. Des pays comme Dubaï, la France et plus encore l’Australie et le Canada sont des « aspirateurs » de talents. &nbsp;Il faut donc aborder le problème de manière globale.</p> <p>Il est inutile de se battre contre les salaires offerts ailleurs, même s’il est essentiel de rémunérer dignement ceux qui travaillent dans l’industrie. Une approche possible consisterait à introduire des mécanismes comme des « service charges », un modèle déjà adopté par certains établissements, basé sur une pratique courante sur les croisières.&nbsp;</p> <p>Une rétribution basée sur les résultats serait aussi une option, ce qui permettrait de récompenser les employés en fonction de leur implication et de leur performance, tout en contribuant à une rémunération plus équitable. Ce type de mécanismes, qui reconnaît l’engagement et l’effort des employés, pourrait renforcer l’attractivité du secteur face à la concurrence, notamment celle des bateaux de croisière.</p> <p>Il est également important de permettre aux employés de vivre des expériences enrichissantes, comme celles offertes par les bateaux de croisière, tout en leur offrant la possibilité de revenir. Travailler sur un bateau peut être une expérience unique qui permet aux employés d’acquérir de nouvelles compétences et d’enrichir leur parcours professionnel, tout en bénéficiant d’une rémunération souvent plus attrayante. Cette approche peut être bénéfique pour les hôtels, car elle crée un échange de compétences et d’expériences qui profitera à l’ensemble du secteur touristique.</p> <p>Enfin, plutôt que de subir les recrutements sauvages réalisés par des intermédiaires, les hôtels devraient envisager de nouer des partenariats directs avec les compagnies de croisière. Ces partenariats pourraient permettre d’établir un cadre de recrutement plus structuré, sans dépendre de recruteurs externes, et favoriser une collaboration qui bénéficierait aux deux secteurs.&nbsp;</p> <p>En travaillant directement avec les croisiéristes, les hôtels pourraient offrir des opportunités de travail enrichissantes à leurs employés. Cela garantirait un haut niveau de qualité et de professionnalisme dans les deux secteurs, tout en assurant des flux entrants et sortants réguliers, mais maîtrisés.</p> <p><strong>Faudrait-il davantage d’écoles hôtelières à Maurice ?</strong><br /> D’après moi, le nombre d’écoles est suffisant, et les effectifs insuffisants qui fréquentent ces établissements aujourd’hui en sont la preuve. Tant qu’aucune initiative n’est prise pour attirer davantage de jeunes vers les métiers du tourisme, augmenter le nombre d’écoles de formation n’aura que peu d’impact. Il est essentiel de susciter d’abord l’intérêt des jeunes pour ce secteur avant d’envisager une expansion du nombre d’établissements.</p> <p>Cependant, je pense également que ces établissements pourraient mieux répondre aux besoins des employeurs. Cela nécessiterait une collaboration étroite entre les écoles et les entreprises, afin de mieux cerner et satisfaire les exigences du marché. Une telle synergie permettrait de former des professionnels véritablement adaptés aux attentes des employeurs.</p> <p>Je crois aussi que les employeurs devraient jouer un rôle plus actif dans le processus de formation, en contribuant à l’élaboration des programmes et en s’impliquant de manière plus directe dans la formation des jeunes. Pour réduire le décalage entre leurs besoins et l’offre de formation existante, certains groupes ont créé leurs propres centres de formation. Certains d’entre eux se sont même associés à des marques reconnues pour renforcer leur expertise.</p> <p>L’avenir nous dira si cette démarche est pertinente. Cependant, de manière plus pragmatique, je suis convaincu qu’une utilisation optimale des écoles existantes serait plus efficace et bénéfique à court terme.<br /> Enfin, pour conclure, et dans l’intérêt même du secteur de la formation et du tourisme, notamment avec le projet de créer un pôle d’attractivité à travers le Knowledge Hub, je pense qu’il est crucial de garantir que les centres de formation opèrent dans la légalité et que les formations qu’ils proposent soient dûment accréditées.&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Renaud%20Azema%20%3A%C2%A0%C2%ABLe%20recours%20%C3%A0%20la%20main-d%E2%80%99%C5%93uvre%20%C3%A9trang%C3%A8re%20t%C3%A9moigne%20d%E2%80%99un%20dynamisme%20%C3%A9conomique%20fort%C2%BB&amp;1=http%3A//defimedia.info/renaud-azema-le-recours-la-main-doeuvre-etrangere-temoigne-dun-dynamisme-economique-fort&amp;2=node/169042" token="Urf9quWQYSpG7lidv4I2C9CAM1xW8Dp_aidADqnWUR0"></drupal-render-placeholder></div> Sat, 08 Mar 2025 05:28:00 +0000 Pradeep Daby 169042 at http://defimedia.info Jayen Chellum : «La transparence sur le calcul des prix ne peut reposer uniquement sur les importateurs»  http://defimedia.info/jayen-chellum-la-transparence-sur-le-calcul-des-prix-ne-peut-reposer-uniquement-sur-les-importateurs <span>Jayen Chellum : «La transparence sur le calcul des prix ne peut reposer uniquement sur les importateurs» </span> <span><span lang="" about="/users/fthomas" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">Fernando Thomas</span></span> <span>ven 07/03/2025 - 06:25</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/jayen_chellum_1_0.jpg?itok=-znkWQzU" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>Face à la flambée des prix, l’Association pour la protection des consommateurs de l’île Maurice (Acim) plaide pour des mesures plus ciblées afin de protéger les foyers les plus vulnérables.</p> <p><strong>Le gouvernement a annoncé une baisse de prix sur certains produits surgelés et en conserve. Est-ce une réponse suffisante à la flambée des prix ?&nbsp;</strong><br /> C’est un pas dans la bonne direction, surtout avec la hausse des prix des légumes qui se poursuit depuis l’année dernière, sans la traditionnelle baisse saisonnière en hiver. Toutefois, cette décision, qui inclut aussi les lé-gumes empaquetés, demeure insuffisante. Il faut se rappeler que les prix des légumes frais dans le commerce au détail ont grimpé bien plus fortement que ceux des foires.</p> <p><strong>L’inflation reste pourtant une préoccupation majeure. Comment expliquer que, malgré les aides et les me-sures gouvernementales, le panier de la ménagère se vide aussi vite ?&nbsp;</strong><br /> Le panier de la ménagère comprend une variété de produits et services tels que l’alimentation, la santé, l’éducation, les transports, l’équipement domestique, les vêtements et bien d’autres. Or, la plupart de ces caté-gories ont subi des hausses de prix. En conséquence, non seulement le panier de consommation technique (défini par l’indice des prix à la consommation), mais aussi celui qui se remplit réellement en magasin sont lourdement impactés.&nbsp;</p> <p><strong>L’Acim a souvent dénoncé le manque de transparence dans la fixation des prix. Avez-vous été consulté avant ces annonces et estimez-vous que ces baisses sont réellement justifiées ?&nbsp;</strong><br /> L’Acim plaide depuis longtemps pour un contrôle plus strict des prix sur un plus grand nombre de produits que ceux actuellement régulés. Les baisses de prix, lorsqu’elles ont lieu, sont bien souvent illusoires, la véritable concurrence étant trop souvent de façade. La transparence sur le calcul des prix, notamment les marges (mark-up), ne devrait pas être laissée à la seule responsabilité des importateurs. Notre rôle reste le plaidoyer, les campagnes de sensibilisation et la participation aux comités lorsqu’elle y est invitée. Certains estiment que les distributeurs et importateurs bénéficient trop souvent d’une liberté totale sur leurs marges.&nbsp;</p> <p><strong>Faut-il un contrôle plus strict des prix sur les produits de base ?&nbsp;</strong><br /> Le marché mauricien est caractérisé par son exiguïté, la domination de certains opérateurs dans divers sec-teurs qui dictent les tendances des prix, un manque réel de concurrence – cette dernière étant souvent fac-tice – et une liberté de fixation des prix qui tient davantage de l’affichage idéologique que d’un véritable libé-ralisme économique. Plusieurs pays, pourtant acquis aux principes du libéralisme, ont mis en place un contrôle des prix. Parmi eux, on peut citer des pays européens, dont la France et l’Allemagne, mais aussi la Russie, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Chine et l’Inde, qui applique un MRP (Maximum Retail Price ; NdlR).&nbsp;</p> <p><strong>Au-delà des produits surgelés et en conserve, quels autres postes de dépenses pèsent aujourd’hui le plus lourd sur le budget des foyers mauriciens ?&nbsp;</strong><br /> Comme évoqué plus haut, les dépenses médicales – &nbsp;incluant le coût des médicaments, des consultations et des soins dentaires –, représentent une charge importante. S’ajoutent à cela les vêtements, les chaussures, les boissons non alcoolisées et plusieurs autres produits du quotidien. Sans oublier les repas populaires, tels que les gâteaux divers, dholl puri et pains fourrés, entre autres.&nbsp;</p> <p><strong>Le gouvernement affirme que ces mesures visent à soulager les ménages les plus modestes. Ces baisses toucheront-elles vraiment les plus démunis ?&nbsp;</strong><br /> Ces mesures toucheront une partie des ménages les plus modestes, ainsi qu’une frange de la classe moyenne aisée, et au-delà. Il est essentiel d’avoir une vision claire et une évaluation objective du pouvoir d’achat des plus démunis afin de réellement les soulager dans leurs dépenses et leur donner le sentiment que leur porte-feuille est protégé.&nbsp;</p> <p><strong>L’Acim milite depuis longtemps pour une réforme en profondeur du système économique. Quelles me-sures prioritaires préconisez-vous pour lutter contre la vie chère ?&nbsp;</strong><br /> Le système économique est largement dominé par le grand capital, qui influence profondément les choix de politique économique. Le manque de vision claire et ouverte, le poids de l’argent et l’absence d’une véritable inclusion de ceux et celles qui souhaitent contribuer freinent trop souvent l’émergence d’un développement véritablement accessible à toute la population. La lutte contre la vie chère passe par plusieurs mesures essen-tielles : la réduction des coûts à l’importation, une politique d’encouragement aux pratiques de jardinage pour les ménages les plus modestes, une véritable autosuffisance alimentaire et le développement de nos capacités de pêche, tant industrielle qu’artisanale.&nbsp;</p> <p><strong>Quels conseils donneriez-vous aux consommateurs pour faire face à la hausse des prix ?&nbsp;</strong><br /> Achetez l’essentiel. Comparez les prix en faisant le tour des marchés et des promotions. Consultez votre famille avant de faire des achats importants. Plantez vos propres légumes lorsque cela est possible. Plusieurs écono-mistes estiment que la dépréciation de la roupie est l’un des principaux facteurs de l’inflation.&nbsp;</p> <p><strong>Le gouvernement en fait-il assez pour stabiliser la roupie et protéger le pouvoir d’achat ?&nbsp;</strong><br /> La dépréciation de la roupie influe négativement sur le coût des produits importés, les rendant plus chers. Dans certains cas, le commerce international en devises nationales pourrait s’avérer une solution bénéfique. La montée du dollar a longtemps pesé sur notre pouvoir d’achat, contribuant à son érosion.</p> <p><strong>Ces baisses ciblées ne risquent-elles pas de masquer des hausses sur d’autres produits de première néces-sité ?&nbsp;</strong><br /> La possibilité existe. Il faut néanmoins commencer par certains produits, mesurer leur impact et explorer d’autres solutions. L’Acim a souvent dénoncé l’existence de cartels et d’ententes entre certains importateurs.</p> <p><strong>Voyez-vous dans ces récentes mesures un effort pour casser les monopoles ou une simple opération de communication ?&nbsp;</strong><br /> Je pense que le gouvernement est conscient des dangers réels de l’inflation et s’attelle à la combattre. Toute-fois, il faut prendre le taureau par les cornes. Ne pas agir reviendrait à laisser le système perpétuer une poli-tique de commerce exploitant les consommateurs à outrance.</p> <p><strong>On parle souvent de « shrinkflation », cette pratique où les marques réduisent discrètement les quantités sans baisser les prix. Avez-vous constaté une aggravation de ce phénomène à Maurice ?&nbsp;</strong><br /> Ce phénomène existe et a pris une ampleur réelle, surtout depuis la crise de la Covid-19, lorsque les consom-mateurs ont perdu leurs repères en matière de prix.</p> <p><strong>Avec la montée des prix, de plus en plus de familles se tournent vers les produits de moindre qualité. Y a-t-il un risque pour la nutrition et la sécurité alimentaire ?&nbsp;</strong><br /> Ce risque est bien réel. Les ménages les plus modestes se tournent vers des produits de qualité inférieure. Cer-tains planteurs augmentent les doses de pesticides et mettent leurs produits sur le marché sans toujours res-pecter les délais prescrits pour chaque légume. La consommation devient involontairement malsaine, avec des conséquences directes sur la santé.<br /> <br /> &nbsp;</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Jayen%20Chellum%20%3A%C2%A0%C2%ABLa%20transparence%20sur%20le%20calcul%20des%20prix%20ne%20peut%20reposer%20uniquement%20sur%20les%20importateurs%C2%BB%C2%A0&amp;1=http%3A//defimedia.info/jayen-chellum-la-transparence-sur-le-calcul-des-prix-ne-peut-reposer-uniquement-sur-les-importateurs&amp;2=node/168999" token="jWZbEM5WeJTN9RMtilJKRTMFIww4omvMOq96VliNIHw"></drupal-render-placeholder></div> Fri, 07 Mar 2025 02:25:00 +0000 Fernando Thomas 168999 at http://defimedia.info Baljinder Sharma, entrepreneur and writer : “More Indian presence in Africa means more importance for Mauritius” http://defimedia.info/baljinder-sharma-entrepreneur-and-writer-more-indian-presence-africa-means-more-importance-mauritius <span>Baljinder Sharma, entrepreneur and writer : “More Indian presence in Africa means more importance for Mauritius”</span> <span><span lang="" about="/users/newsonsunday" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">News on Sunday</span></span> <span>dim 02/03/2025 - 13:56</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/020325_baljinder.jpg?itok=NvVqo6W3" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p>An entrepreneur and author of India: An Imperfect View, Baljinder Sharma sees no connection between the Indian Prime Minister’s trip to the US and the announced visit to Mauritius later this month. From the outset, he states that geopolitics has evolved, citing the US stance regarding Russia. About the India-Mauritius links, Baljinder Sharma is of the view that more can be achieved in terms of trade and business.</p> <p><strong>Mid-February, Narendra Modi, Prime Minister of India, travelled to the US, being one of the first head of states to meet President Donald Trump. What’s the pertinence of such a visit?</strong><br /> We speak at a time when geopolitics is in a state of unprecedented flux. The US voting in favour of Russia against the UN resolution condemning Russia’s invasion of Ukraine, has shocked the world.<br /> Till recently, Narendra Modi was the only global leader who enjoyed the trust of all the warring parties. He would have played an important role in a settlement but given Donald Trump’s newfound love for Russian President Vladimir Putin and his urge to do a direct deal, Narendra Modi’s role may be reduced in the context of Ukraine. This is just to illustrate how seemingly distant, unrelated events impact the world of geopolitics and your role in it.</p> <p>What I can gather from media is that people are at a loss to absorb how this new realignment of forces (with two traditional adversaries - US and Russia becoming friends) will change the world. What will happen to the non-aligned states like India, China and Brazil to the many client states that both Russia and America have cultivated since the end of World War II? And what would become of BRICS if Russia makes peace with the&nbsp;US?</p> <p><strong>The Indian Prime Minister is announced as the chief guest for Mauritius’ 57th independence anniversary celebrations in March. Should we conclude that Mauritius is of strategic importance to India, as essential as the US are to India? Why?</strong><br /> I don’t see how one can make any comparison between the US and Mauritius vis-a-vis India except for one thing – both countries have a powerful Indian diaspora. Narendra Modi’s visit to Mauritius in March, not long after his visit to the US can be seen by some as related, particularly in the context of some rumours that the Indian Prime Minister is assisting Mauritius in getting a sweetheart deal regarding the Chagos.&nbsp;<br /> I see no connection between his trip to Mauritius few weeks after his meeting with Trump. This could be a mere coincidence. I have often heard of India’s influence on politics in Mauritius and it makes me laugh because India has so many challenges of its own to deal with that it would be preposterous to believe that it has the bandwidth to indulge in other countries&nbsp;affairs.</p> <p>There is a little doubt that Mauritius and India have come closer and closer in the last ten years. This is visible in the many projects that Indian government has supported and funded – from the Supreme Court to the Metro Express. Same is the case with UAE where the reverse has happened. It is the UAE that has invested massively in India. At the heart of any close relationship is the mutual benefit of both parties.<br /> In Mauritius, Prime Minister Modi is perhaps the most popular leader after Indira Gandhi. His cult like following cannot be described in words. Obviously, like any human being he is not perfect but there is something exceptional in him that mesmerizes people.</p> <p>There has been news, consistently, going back to 2019 when he was expected to come for the launch of Metro but those expected trips never materialized. Everyone seem to be happy now that he has finally decided to make it. Does that place Mauritius in a special category? I would agree. Is that a reason to equate US to Mauritius? The answer is probably in the&nbsp;negative.</p> <p><strong>Has India’s rise at the international stage helped Mauritius?</strong><br /> The answer is yes. In terms of trade, commerce and other economic activities, greater cooperation between India and Mauritius has resulted in a steady growth over the years reaching 650 million dollars in 2024. The balance of trade is, however, heavily tilted in favour of India, despite the coming into effect of the Comprehensive Economic Cooperation and Partnership Agreement- which took a lot of time and effort to negotiate. CECPA presents a huge opportunity for Mauritius – one that it has so far failed to realise.</p> <p><strong>Let’s focus on Narendra Modi. Does he want to play a much bigger role on the global scene? Why? And how will Mauritius be of any help in his strategy?</strong><br /> As the elected leader of the world’s largest democracy and the fastest growing large economy, Narendra Modi represents the aspirations of 1.4 billion – mostly youth. This requires him to actively engage with the outside world and constantly help shape it. India is too big a country to be left to the vagaries of international politics. From dealing with tariff wars, to securing defence equipment to embracing technological advancement, India needs a strong leadership that he represents. And that means that India gets “good deals” in the language of US President Donald Trump.</p> <p>India was largely occupied with internal challenges for many decades since independence from Britain in 1947 that left little time to focus overseas. This has changed since 1990s when government realized that the country needs to be more integrated in the global economy and therefore the imperative to influence global events. Part of that initiative is to leverage the influence of Indian diaspora.</p> <p>This is where Mauritius comes in. Across the world, People of Indian origin, control companies with roughly $1.3 trillion in annual revenues. It does help India to use its diaspora for its economic development, as much as for Mauritius to use its connection with India to further its own goals. Mauritius could, for instance, develop its port into a regional hub for transshipment for good flowing in and out of Africa. Let us not forget that 90% of global trade still happens through the sea and there is a vast wealth buried in the Mauritian coastal zone. The blue economy itself has the potential to add a few percentage points to the GDP&nbsp;– an area where India can help.&nbsp;</p> <p>More Indian presence in Africa means more importance for Mauritius. It is now up to Mauritius to define a strategic role for itself and engage with India as an enabler of its ambitions in&nbsp;Africa.</p> <p><strong>Is the visit of the Indian Prime Minister an opportunity to announce more additional funding? Should we be expecting additional loans, knowing that India has provided much more line of credit than any other country over the past decade?</strong><br /> Mauritius has no shortage of friendly countries offering loans. Often there is a competition. The question is whose funding it should accept and what are the conditions attached to it. Indeed, whether it needs it in the first place. India has produced several innovations in the last decade. The Digital Public Infrastructure is one such pioneering initiative that even western governments are keen to adopt.</p> <p>The entire India Stack - of which DPI is a part, can help any government reduce operational costs drastically. It can also help improve public service deliveries in areas such as education, healthcare and benefit payments. Mauritian interests may be better served by seeking support on such digital innovations, which would in turn improve government efficiency, reduce costs and save taxpayers money.&nbsp;</p> <p><strong>Do you see Mauritius as the unique geopolitical playground influenced by India/US/UK on one side and China in the other side?</strong><br /> Small countries can exercise huge geopolitical influence if they choose to. Singapore is one case in point but so is Luxembourg and UAE. The one good thing that Mauritius has been able to do is to maintain its neutrality despite the visible influence of India. India’s influence on Mauritius is fundamentally benign given India is open, democratic and respects international law. So irrespective of the huge difference in size and population, it is one democracy dealing with another on a platform of mutual respect and recognition. Unlike the underhand dealings of many countries, the actions of Indian government overseas are closely scrutinized by the parliament and an unforgivingly aggressive press.</p> <p>The choice between the two blocks - India/US/UK on one hand and China on the other should be quite unambiguous. It is a question of values ultimately - to side with a democracy over an autocracy.</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Baljinder%20Sharma%2C%20entrepreneur%20and%20writer%20%3A%C2%A0%E2%80%9CMore%20Indian%20presence%20in%20Africa%20means%20more%20importance%20for%20Mauritius%E2%80%9D&amp;1=http%3A//defimedia.info/baljinder-sharma-entrepreneur-and-writer-more-indian-presence-africa-means-more-importance-mauritius&amp;2=node/168939" token="AdVBd0eSvgiEzyhs8i5UDM_8zWDTqkPncO0kOt-dIXw"></drupal-render-placeholder></div> Sun, 02 Mar 2025 09:56:00 +0000 News on Sunday 168939 at http://defimedia.info Dr Siddick Maudarbocus : «Les drogues synthétiques sont extrêmement toxiques et causent des dégâts irréversibles au cerveau» http://defimedia.info/dr-siddick-maudarbocus-les-drogues-synthetiques-sont-extremement-toxiques-et-causent-des-degats-irreversibles-au-cerveau <span>Dr Siddick Maudarbocus : «Les drogues synthétiques sont extrêmement toxiques et causent des dégâts irréversibles au cerveau»</span> <span><span lang="" about="/users/defiplus" typeof="schema:Person" property="schema:name" datatype="">Defi Plus</span></span> <span>dim 02/03/2025 - 07:58</span> <div class="field field--name-field-main-picture field--type-image field--label-hidden field--item"> <img src="/sites/default/files/styles/node_content_picture/public/dr_maudarbocus.jpg?itok=8Zs42IHv" width="1280" height="720" alt="" typeof="foaf:Image" class="img-responsive" /> </div> <div class="field field--name-body field--type-text-with-summary field--label-hidden field--item"><p><strong>Lorsqu’on parle de drogue, que doit-on inclure dans cette définition ?</strong><br /> Toute substance qui altère le fonctionnement du cerveau et le comportement d’un individu doit être considérée comme une drogue. Cela inclut l’alcool, le cannabis, l’héroïne et toutes les molécules définies par la loi. Cependant, aujourd’hui, nous sommes confrontés à un nouveau type de substances. Ce sont les drogues synthétiques qui posent un problème majeur, car elles sont composées de molécules artificielles qui font beaucoup de tort.</p> <p><strong>Quels sont les dangers de ces drogues synthétiques ?</strong><br /> Elles sont extrêmement toxiques et peuvent causer des dégâts irréversibles au cerveau. Même en tant que médecins addictologues, nous avons encore beaucoup à apprendre sur leurs effets. Elles se développent à une vitesse fulgurante, plus rapidement que les progrès scientifiques permettant d’en étudier les conséquences. Ce que nous constatons déjà, c’est qu’elles sont bien plus destructrices que l’alcool, l’héroïne ou même le cannabis.</p> <p><strong>Quel impact ont-ils sur la perception et la réactivité des consommateurs, en particulier des conducteurs ?</strong><br /> Lorsqu’une personne consomme une drogue, quelle qu’elle soit, sa perception de la réalité change. Elle peut voir un chemin droit tandis qu’il est courbé ou penser qu’elle roule lentement alors qu’elle va à toute vitesse. Cela la met en danger, ainsi que les autres usagers de la route. Or, avec les drogues synthétiques, ces perturbations sont décuplées.&nbsp;</p> <p>Certains consommateurs deviennent suicidaires quelques jours après l’ingestion. D’autres prennent le volant sans mesurer le risque. Il y a une urgence à légiférer pour interdire formellement la conduite sous l’influence de substances psychoactives.</p> <p><strong>Quels sont les signes qui permettent d’identifier une personne sous l’influence de ces substances ?</strong><br /> Le comportement change visiblement. On note une absence de connexion visuelle, une sorte de « voile » dans le regard et un flottement dans une autre dimension. Les expressions faciales et le langage corporel deviennent incohérents, et les réactions sont altérées.</p> <p><strong>La police est-elle formée pour détecter ces signes ?</strong><br /> Malheureusement, non. Aujourd’hui, les policiers effectuent des contrôles de routine, vérifient les permis, mais ils ne sont pas suffisamment formés pour repérer les signes d’une conduite sous influence. Cela pose un problème de sécurité publique. Il est impératif de leur fournir une formation spécifique, et d’intégrer également cette sensibilisation dans les écoles afin que les enseignants puissent identifier les élèves consommant ces substances.</p> <p><strong>Pourquoi, selon vous, tant de personnes se tournent-elles vers la drogue ?</strong><br /> La drogue est une échappatoire. Nous vivons dans une société malade, obsédée par l’immédiateté : « fast-food, fast-sex, fast-everything ». Beaucoup recherchent une sensation d’euphorie parce qu’ils sont déconnectés de leur véritable moi.</p> <p>Malheureusement, toutes les campagnes de sensibilisation menées jusqu’ici ont eu peu d’impact, car elles ne prennent pas en compte un élément fondamental : l’humain est un être émotionnel. Il ne réfléchit pas rationnellement lorsqu’il est face à ses vices. Un exemple serait les médecins qui fument tout en étant conscients que la cigarette a des effets nocifs. Cette attitude démontre qu’il est difficile de contrôler une addiction par le raisonnement et l’intelligence seulement.&nbsp;</p> <p><strong>Quels types de mesures seraient efficaces pour endiguer ce problème ?</strong><br /> D’abord, il faut des sanctions strictes. Toute personne causant un accident sous l’influence de la drogue devrait voir son permis suspendu immédiatement pour au moins un an. Elle ne pourrait le récupérer qu’après avoir passé un test de compétence.</p> <p>Une garde à vue de 24 heures serait aussi dissuasive. Ensuite, un suivi obligatoire en centre de réhabilitation pendant au minimum un mois pour toute conduite sous influence est essentiel. La réhabilitation peut aller jusqu’à quatre mois dépendant des substances consommées.&nbsp;</p> <p><strong>Vous avez évoqué une réflexion sur la dépénalisation du cannabis. Quelle est votre position ?</strong><br /> Le cannabis reste une drogue, et personne ne devrait conduire sous son influence. Cependant, il peut être un outil de réduction des risques. Contrairement aux drogues synthétiques, il est mieux compris et son impact est moins destructeur. En dépénalisant le cannabis de façon réglementée, on pourrait proposer une alternative contrôlée aux consommateurs de substances plus dangereuses.&nbsp;</p> <p>L’exemple de pays comme les États-Unis et certaines nations européennes montre que de nombreux employés accomplis consomment du cannabis sans que cela affecte leur vie professionnelle ou sociale.</p> <p><strong>Pensez-vous que la prohibition est une solution efficace contre la drogue ?</strong><br /> Non. Fermer le robinet ne résout pas le problème, car l’humain a une tendance naturelle à rechercher des sensations fortes. Le corps produit d’ailleurs ses propres opiacés naturels. Cependant, la crise sociale que traverse Maurice, couplée à l’entrée des drogues synthétiques, crée une situation explosive. Il est donc crucial d’agir vite et avec des méthodes drastiques.</p> <p><strong>Un dernier mot sur la situation actuelle ?</strong><br /> Il y a dix ans, je n’aurais pas envisagé un assouplissement de la loi sur le cannabis. Toutefois, aujourd’hui, face à la montée des drogues synthétiques, nous sommes sur une pente très dangereuse. Nous devons repenser notre approche de la dépendance et prendre des mesures radicales pour sauver des vies. Il faut agir vite. Si nous dépassons 2025 sans agir fermement, nous risquons malheureusement d’atteindre un point de non-retour.</p> </div> <div class="field field--name-field-disqus field--type-disqus-comment field--label-hidden field--item"><drupal-render-placeholder callback="Drupal\disqus\Element\Disqus::displayDisqusComments" arguments="0=Dr%20Siddick%20Maudarbocus%20%3A%C2%A0%C2%ABLes%20drogues%20synth%C3%A9tiques%20sont%20extr%C3%AAmement%20toxiques%20et%20causent%20des%20d%C3%A9g%C3%A2ts%20irr%C3%A9versibles%20au%20cerveau%C2%BB&amp;1=http%3A//defimedia.info/dr-siddick-maudarbocus-les-drogues-synthetiques-sont-extremement-toxiques-et-causent-des-degats-irreversibles-au-cerveau&amp;2=node/168904" token="IrJLIk2vqaW-xuxkJ5qQnPk6_HH44CCP-bacFKVjIRc"></drupal-render-placeholder></div> Sun, 02 Mar 2025 03:58:00 +0000 Defi Plus 168904 at http://defimedia.info