Interview

Swami Kadamba Kanana : «Les Mauriciens sont imprégnés de valeurs religieuses»

Présent à Maurice, à l’invitation de l’organisation International Society for Krishna Consciousness (Iskcon), le swami Kadamba Kanana parle de sa jeunesse en Hollande, où il est né et de son voyage en Inde, où sa conscience s’est éveillée à la spiritualité.

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Quel est le but de votre présence à Maurice ?
Je viens participer aux prières et fêtes organisées un peu partout à travers l’île. 

Est-ce que votre présence répond-elle à une attente qui est particulière à Maurice ?
Non, comme partout, les gens ont tendance à perdre de vue la spiritualité parce qu’ils sont attirés par le matérialisme. L’être humain ne peut se passer de la recherche d’une énergie spirituelle au-dessus de tout et dont la finalité est le bien-être et la sagesse. Toutes les réponses à notre quête se trouvent dans les Vedas.

Comment vous, un Européen, né dans une culture très différente de l’Inde millénaire, s’est-il retrouvé dans les habits d’un dévot de Krishna ?
Je suis né en Hollande à l’époque où mes parents, comme d’autres Hollandais, s’employaient à reconstruire leur pays qui avait vécu la Seconde Guerre mondiale. Après cette étape, ils étaient satisfaits de leur existence. Moi, après mes années d’adolescence, je me suis posé la question suivante : est-ce que la vie se suffit à cela ? C’est à partir de là que je suis parti en Inde où j’ai beaucoup voyagé, à Vrindavan où notre association a son siège. L’Inde n’est pas un pays, mais un continent. C’est là-bas que s’est forgée ma conscience spirituelle et philosophique à la lecture de la Gita, des Vedas, des Upanishads, en m’inspirant de la vie du Mahatma Gandhi. J’ai fait vœu de célibat. J’ai éprouvé le sentiment profond de vérité et de sagesse.

Êtes-vous devenu hindou ?
Non, ni le terme hindou ni celui de l’Inde n’apparaissent dans la littérature védique. Le terme le plus approprié pour designer l’Inde est Bharat. Quant au terme hindou, qui est plus récent, il n’est pas exact. Celui qui correspond le mieux à nos croyances est le Sanathan Dharma, mais, attention, à ne pas confondre avec le même mot à Maurice.

Comment peut-on partager ces enseignements avec des personnes issues de cultures différentes, comme vous le faites ?
C’est la particularité des Vedas, car ils s’adressent à l’humanité et leurs messages prennent davantage de pertinence dans un monde qui se perd dans le matérialisme.

Le voyez-vous à Maurice ?
Non, car les Mauriciens, dans leur diversité, sont imprégnés de valeurs religieuses. C’est peut-être aussi dû à votre insularité. 

Quel est votre regard sur les orientations sexuelles voulues par certaines personnes ?
Nous considérons que le sexe, lorsqu’il mène à la procréation, donne des soucis majeurs aux couples : un enfant, ça donne des responsabilités et il y a des sacrifices à faire. En revanche, chez les couples du même sexe, il ne peut y avoir de procréation. Ce type d’orientation sexuelle n’est pas de nature à favoriser l’éveil d’une conscience spirituelle. Mais je ne porte pas de jugement. Je ne suis pas un donneur de leçons, je n’irai pas dire que cela relève du péché.

Mais des lois permettent l’adoption par les couples gays et lesbiens dans certains pays aujourd’hui…
Oui. Mais à Iskcon, nous n’en faisons pas un problème, nous avons d’autres centres d’intérêt. 

À Maurice, mais aussi à l’étranger, il y a eu des critiques à l’égard de certains prêtres. Qu’attend-on d’un prêtre ?
On veut qu’il soit exemplaire, tant dans la parole que dans les actes. Il sera jugé à cela.

Peut-on trouver un fil conducteur dans toutes les religions ?
Bien sûr, il y le même message de paix et d’amour, même si, par moment, chacun peut intimement penser que sa religion est la meilleure. Je l’ai vu en Occident et au Pakistan, des personnes qui étaient vraiment imprégnées de leurs convictions.

 

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