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Swaleha Joomun est-elle crédible ?

Swaleha Joomun
Elle est de nouveau sous le feu des projecteurs. Swaleha Joomun est l’objet de toutes les conversations depuis, lundi, l’arrestation de Shakeel Mohamed. Bénéficiant d’un statut de réfugiée politique en Grande-Bretagne depuis 2003, elle a fait un crochet au bureau de l’assistant commissaire de police (ACP) Heman Jangi au début du mois, réclamant la réouverture de l’enquête sur le drame survenu aux petites heures du samedi 26 octobre 1996. D’après nos renseignements, Swaleha Joomun a surtout mis l’accent sur le fait qu’à son avis, ce dossier a été « baclé » et que certains éléments auraient été mis de côté par les précédents enquêteurs. Elle a communiqué au patron du Central Criminal Investigation Department (CCID) les noms de quatre personnalités qui seraient, selon elle, impliquées dans ce drame survenu dans la capitale, à la veille des élections municipales en 1996. Comme au mois d’avril, lors d’une autre visite aux Casernes centrales aux côtés de l’avocat Vikash Teeluckdharry, Swaleha Joomun a réclamé la plus grande discrétion de la part de l’ACP Jangi au sujet de ses révélations. À la presse, elle joue à l’ingénue, diffusant certaines informations au compte-goutte. Mais c’était sans compter avec la riposte des Mohamed. Un courriel écrit par Swaleha Joomun et adressé à Shakeel Mohamed ainsi qu’à son père Yousuf Mohamed, s’est retrouvé dans différentes salles de rédaction.

« Manœuvre »

Dans cette correspondance datée du 25 juin 2012, la veuve de Babal Joomun fait comprendre à Shakeel Mohamed qu’elle « sait » qu’il « n’est pas impliqué » dans ce triple assassinat. Après coup, elle s’est livrée sur Radio Plus ce vendredi, soutenant que c’était une « manœuvre » comme une autre dans le cadre de l’enquête qu’elle a menée à titre personnel pour connaître la vérité sur cette affaire. Elle ajoute également qu’elle n’a pas encore divulgué cet élément à l’ACP Jangi. Cité dans ce courriel, Paul Bérenger ne veut pas faire de commentaires, Swaleha Joomun ayant, elle-même, évoqué une fabulation. Ce n’est pas la première fois que la veuve de Babal Joomun le prend en grippe. Elle lui a intenté une « Private Prosecution » en 2001, alors qu’il était vice-Premier ministre, pour avoir accordé une assistance financière à Toorab Bissessur, membre de l’Escadron de la Mort, l’aidant fuir vers Madagascar au plus fort de l’enquête policière. Ainsi, depuis le triple assassinat, la veuve de Babal Joomun a, tour à tour, contracté un nikka - mariage religieux- avec Raffick Goolfee, ancien chef de file des agents mauves à la Plaine-Verte, et Asif Polin. Selon ses dires, c’est de cette façon qu’elle a appris que le cousin du second, Liyyakat Polin, était partie-prenante de la mort du père de ses trois filles. Et qu’elle a pu rencontrer Toorab Bissessur qui lui aurait réclamé Rs 2 millions pour dire toute la vérité sur cette affaire. C’est la même somme que ce dernier aurait réclamé à l’officier Dev Jokhoo, dépêché par l’ancien Premier ministre Navin Ramgoolam à Madagascar, pour se mettre à table. Swaleha Joomun affirme détenir d’autres éléments. Elle n’a jamais cessé de rappeler qu’au lendemain de la fusillade, elle a reçu un appel anonyme au sujet de « choses étonnantes ». Peu avant le drame, dit-elle, la police avait suspendu la patrouille entre 2 heures et 4 heures du matin. Et c’est dans cet intervalle que le 4x4 rouge volé à Flic-en-Flac est entré en scène et que des coups de feu ont été tirés. Dans une interview à la presse en 2000, Swaleha Joomun avait aussi fait état des menaces venant de Bahim Coco, figure de proue de l’Escadron de la Mort, envers son mari à cause d’un tract diffamatoire à l’égard de Navin Ramgoolam.

Oubli

Durant ces derniers dix-neuf ans, Swaleha Joomun évoquera également un voyage au Pakistan sans passer par le bureau de l’immigration à l’aéroport de Plaisance. S’étant alors « rapprochée » de Cehl Meeah, alors leader du Hizbullah, elle se serait rendue dans une école communautaire à la demande de ce dernier pour, dit-elle, suivre des études universitaires. Depuis, les « révélations » de Swaleha Joomun ont sporadiquement donné un coup d’accélérateur à l’enquête avant qu’elle ne retombe dans l’oubli. Cette fois encore, la veuve de Babal Joomun veut que l’identité de celui qu’elle appelle le « cerveau » du triple assassinat soit révélée. Elle explique qu’il ne s’agit pas de Shakeel Mohamed et semble « surprise » qu’il ait été arrêté « en premier ». Les ministres Showkutally Soodhun et Roshi Bhadain n’ont pas manqué de critiquer l’ACP Jangi pour cette arrestation, alors que d’autres membres du gouvernement trouvent ridicule la perquisition avec des détecteurs de métaux chez l’élu rouge, à Calebasses, celui-ci ayant habité Flic-en-Flac au moment du triple assassinat.
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