Interview

Sunil Jeewoonarain, directeur de la Mauritius Bus Owners Association : «L’industrie d’autobus se dirige vers une mort lente»

La hausse du prix du diesel pèse lourd sur les dépenses des opérateurs d’autobus, soutient Sunil Jeewoonarain, directeur de la Mauritius Bus Owners Association. D’où la demande des opérateurs pour obtenir des subsides.

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À la suite de la hausse du prix des carburants, les opérateurs d’autobus réclament des subsides. Pourquoi cette demande ?
Tout d’abord, c’est le gouvernement qui fixe le prix du ticket d’autobus. Quand le gouvernement calcule ce prix, il prend en considération les coûts des opérations des compagnies d’autobus, notamment le prix du carburant. Or, le carburant pèse lourd sur nos coûts d’opérations car il représente environ 35 % de nos dépenses en moyenne. De ce fait, un changement du prix du diesel a un impact direct sur nos coûts d’opérations.  Or, la dernière fois que le gouvernement avait calculé le prix du ticket, c’était quand le diesel coûtait Rs 30, soit en 2013. Et aujourd’hui, quatre ans après, nous n’avons obtenu aucune révision du tarif. D’où notre demande pour des subsides qui nous permettraient d’absorber les coûts additionnels que nous encourons avec la hausse du prix des carburants.

Le projet Métro Express sera lancé au mois de mars. Comment les compagnies d’autobus accueillent-elles ce projet ?
On est dans le flou total car il y a un manque d’informations sur ce sujet. Les autorités n’ont eu aucune consultation avec les opérateurs et il est difficile à notre niveau d’évaluer l’impact qu’aura ce projet sur nos activités. Cela affectera définitivement notre travail et nous sommes très pessimistes à cet égard. 

Comment se porte l’industrie cette année ?
L’industrie d’autobus se dirige vers une mort lente car les gros problèmes à faire face ne peuvent être résolus. On est dans une industrie où les coûts d’opérations sont en  hausse constante. Nous faisons face à un manque de main-d’œuvre.  Une main-d’œuvre dont le coût  est de plus en plus cher  de nos jours. Idem pour le fitness qui nécessite une grosse dépense. Nous devons faire également face à un gros problème de compétition illégale pour laquelle les fraudeurs ne sont nullement inquiétés par manque de législation adéquate. Nous sommes dans un étau car si on réclame une augmentation des prix du ticket, les taxis qui opèrent dans l’illégalité vont racoler davantage notre clientèle. L’avenir s’annonce sombre pour les opérateurs.

La concurrence déloyale reste donc d’actualité pour les opérateurs ?
Le fléau a empiré et notre manque à gagner devient de plus en plus élevé. Les autorités avaient annoncé, il y a trois ans, que des motards allaient sillonner nos routes pour prendre en flagrant délit les taxis/vans marrons, mais il n’y a eu aucun résultat à ce jour. Par contre, n’importe qui peut acheter une voiture et offrir des services à des heures de pointe. La législation n’est pas assez sévère à ce niveau. Les gens doivent être conscients que voyager dans les taxis et les fourgons qui n’ont pas de permis représente un risque, car il y a la question de sécurité à prendre en considération.

 

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