Dans l’entretien qui suit, le président d'Omnicane revient sur la recommandation du Syndicat des Sucres et de la Chambre d’agriculture de ne pas appliquer de compensation salariale au début de l’année 2018. Il avoue que le secteur sucre est en difficulté.
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Vous avez annoncé lors du lancement de la première phase du projet de Mon Trésor que l’immobilier doit devenir l’un des principaux piliers d’Omnicane. Comment comptez-vous y parvenir ?
Le côté résidentiel a d’abord été présenté avec un atout que d’autres projets (tels que les smart cities), n’ont pas, notamment un accès direct à la mer. La seconde opportunité est l’aéroport. Il s’agit là d’une équation un peu plus compliquée parce que Maurice va devenir un pôle pour le commerce régional. Mais pour cela, il faut des lignes aériennes qui desservent l’Afrique. C’est un peu la situation de l’œuf et de la poule : sans avion, les gens ne viennent pas et si les gens ne viennent pas, on n’a pas d’avion. Jusqu’à présent il n’y pas un énorme trafic. Il y a eu un moment la possibilité d’attirer des transporteurs d’Asie qui viendraient faire des escales à Maurice, en route vers les pays africains. C’est une idée à exploiter. En second lieu, il faudrait créer des compagnies aériennes régionales low cost. Il faut maintenant marier ces deux aspects.
Est-ce que la diversification des activités d’Omnicane est inévitable dans ce contexte où le prix du sucre est annoncé à la baisse ?
La diversification a commencé depuis bien longtemps. Il est vrai que quand le prix du sucre est sous pression comme aujourd’hui, il y a beaucoup d’initiatives pour trouver d’autres créneaux. Ceci étant dit, la diversification ne veut pas dire qu’on va faire n’importe quoi. Il faut faire des choses dans lesquelles on a certaines forces et des corps de métier. Si on n’a pas ces corps de métier, on les achète. Le département immobilier d’Omnicane n’employait personne jusqu’à tout récemment. C’est au moment de l’arrivée de Joël Bruneau (Head of Property development d’Omnicane) qu’on a réellement créé ce département. Nous allons probablement faire d’autres diversifications à l’intérieur des métiers que nous exerçons déjà. Par exemple, nous avons un projet de centrale hydroélectrique au Rwanda. Si c’est un succès, nous avons l’intention d’aller plus loin dans le secteur hydroélectrique, car il y a un potentiel énorme en Afrique, dans les rivières, pour des petites installations de 5 à 10 mégawatts.
Quelle est votre position sur la recommandation du Syndicat des sucres et de la Chambre d’agriculture de ne pas appliquer de compensation salariale dans le secteur au début de l’année 2018 ?
Je crois qu’il faut que tout le monde travaille de concert. Il est clair que nous passons par des temps difficiles, les chiffres le démontrent. Nous espérons qu’il s’agisse d’une conjoncture relativement temporaire, même si les deux prochaines années vont être assez difficiles. Nous espérons que le projet d’extension de notre raffinerie jusqu’à 800 tonnes par jour va nous permettre d’exporter dans la région et nous aider à souffler un peu. Mais nous devrons marcher sur des œufs pendant un certain temps.
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