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«Suicide» d’un Mauricien à New Delhi - Babita : «Je n’ai pu rapatrier le corps de mon mari faute de moyens»

Babita Pargass

Son époux a été retrouvé pendu dans un hôtel en Inde. Babita Pargass ne croit pas à la thèse du suicide. « Cela n’a pas de sens. Il avait promis à notre fille de lui rapporter des cadeaux… », confie-t-elle.

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Le corps sans vie de Prasand Pargass a été retrouvé sur la terrasse d’un hôtel à New Delhi, le jeudi 20 avril dans la matinée. Selon nos recoupements, cet habitant de Clémentia, âgé de 44 ans, se serait pendu à l’aide d’un tuyau d’arrosage.

« Mon époux aimait trop la vie pour se suicider. D’ailleurs, il était en Inde pour accompagner un enfant de 13 ans qui devait subir une transplantation rénale. Je ne pense pas qu’il se serait donné autant de peine pour récolter les millions de roupies nécessaires à l’opération de cet enfant, pour ensuite se suicider. Cela n’a aucun sens », lance Babita Pragass, la veuve accablée par la douleur.

Elle est d’autant plus perplexe que la veille de sa mort, son époux l’a appelée pour lui dire que tout allait bien. « Il avait discuté avec notre fille de 13 ans et avait promis qu’il lui ramènerait des cadeaux à son retour… » Dans la soirée, Babita devait recevoir un drôle de SMS de son mari. Il lui demandait de lui pardonner s’il avait commis des erreurs et affirmait qu’il l’aimerait elle et leurs enfants pour toujours. « J’ai été très intriguée par ce SMS. Ce n’est pas la manière. d’écrire de Prasand. Mon mari est un homme éduqué, il n’aurait jamais écorché le nom de notre fille. Le lendemain, celle-ci a été la première à apprendre le décès de son père à travers un appel téléphonique. »

Faute de moyens, le corps de Prasand n’a pu être rapatrié à Maurice. « Ses funérailles ont eu lieu en Inde, en présence de son frère Satiam et d’un ami de la famille. Suivant les rites religieux, il a été incinéré dans la Grande péninsule. C’est très difficile pour mes enfants et moi de faire notre deuil, sans avoir vu une dernière fois la dépouille de mon époux », indique Babita. « Nous n’avons pu faire le déplacement en Inde. Nous accomplirons donc les prières et les rites religieux à Maurice. »

Selon la veuve, son calvaire a commencé il y a neuf mois. « Mon mari, un chauffeur de taxi, s’était lié d’amitié avec un couple dont l’enfant devait se faire opérer. Peu après, il a déserté le toit familial pour aller vivre au domicile du couple. J’ai tenté à maintes reprises de lui faire entendre raison, mais c’était peine perdue », raconte Babita. Prasand voulait à tout prix récolter les fonds nécessaires pour que son petit protégé puisse subir son opération et recouvrer sa santé.

« Il y a plusieurs années de cela, nous avons perdu un enfant en Inde, des suites d’une longue maladie. Je pense que cela a marqué mon époux. C’est pourquoi il a voulu aider cet enfant de 13 ans… »

Négligeant ses propres enfants, son travail et son épouse, Prasand a commencé à organiser des quêtes publiques pour récolter les fonds nécessaires pour aider l’enfant qui devait subir une transplantation rénale. « C’était devenu  une obsession pour lui », ajoute Babita. Prasand a finalement réuni la somme nécessaire pour l’opération. Il y a un mois, le bon Samaritain s’est envolé pour New Delhi en compagnie de son petit protégé et de ses parents pour finaliser les modalités de l’opération. Il partagera la même chambre d’hôtel que le couple et l’enfant. Tout allait pour le mieux jusqu’à jeudi dernier.

Avinash, frère de Prasand, estime qu’il existe plusieurs zones d’ombre autour du décès de celui-ci. Il se dit révolté de la manière dont la police de New Delhi a mené son enquête et est persuadé que son frère a été victime d’un acte malveillant. « Quelqu’un a voulu maquiller le meurtre de Prasand en suicide », lâche Avinash. Avant de poursuivre : « Nous attendons toujours le rapport d’autopsie pour savoir ce qui s’est réellement passé. »

Du côté du haut commissariat de l’Inde à Maurice, un préposé nous a dit être au courant de ce cas, mais précise qu’il faut nous adresser directement à la mission diplomatique mauricienne en Inde pour plus d’informations.

 

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