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Sugar Investment Trust : le conseil d’administration paralysé

Waterpark La date de réouverture du Waterpark reste un mystère presque un an après l’annonce des rénovations.

Cela fait deux mois que le conseil d’administration du Sugar Investment Trust (SIT) est paralysé. La raison : l’éligibilité du président du Board est contestée et celui-ci  tarde à présenter l’avis légal transmis par le Parquet sur le sujet. Plusieurs dossiers importants sont en suspens, dont la confirmation des conseils d’administration des filiales du SIT.

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Une réunion du conseil d’administration du Sugar Investment Trust (SIT), prévue le mardi 16 avril, a été annulée à la demande de ses directeurs. Il s’agissait de la troisième réunion successive annulée, si on compte une réunion de SIT Leisure Ltd, une subsidiaire du SIT s’occupant du Waterpark. La raison : la contestation continue de la légitimité du président, Preetam Boodhun. Le retard pris par ce dernier pour soumettre un avis légal du Parquet sur le sujet est la cause de plus en plus d’indignation au sein du SIT.

Alors que la réunion de ce mardi 16 avril allait démarrer, Preetam Boodhun apprend aux directeurs qu’il n'est pas en possession d'une copie de l’avis légal de Dhiren Daby, Solicitor General, concernant son éligibilité à ce poste. Une lettre que les directeurs réclament depuis deux mois. « Le CEO et le secrétaire du Board n’ont pas non plus pu apporter cette lettre, explique un des directeurs présents à cette réunion. C’est madame Jhowry, nommée par le ministre, qui a pris l’engagement de nous remettre une copie à la prochaine réunion. »

Il s’agit en fait de Chandranee Jhowry, Deputy Permanent Secretary du ministère de l’Agro-industrie et notre source raconte qu’elle a suggéré de poursuive la réunion, vu que l’avis légal du Parquet avait été obtenu. Elle n’a pas répondu aux nombreux messages laissés par Le Défi Plus à son bureau afin de confirmer le contenu de l’avis légal concerné.

Face à l’absence de cet avis légal, la majorité des directeurs du SIT ont objecté à ce que Preetam Boodhun préside la réunion, procédant de facto à son annulation. Finalement, elle sera renvoyée pour cette semaine, avec l’engagement de Chandranee Jhowry que l’avis légal sera cette fois produit.

Refus

Le problème, c’est que les réunions du conseil d’administration du SIT se ressemblent toutes : elles démarrent pour être illico annulées en l’absence de ce fameux avis légal. La dernière réunion effective du conseil remonte au 27 février dernier. C’est lors de cette réunion que les directeurs ont demandé à Preetam Boodhun de rechercher un avis légal à la suite d’une lettre de contestation du délégué des planteurs, Sailesh Ramjeet. Le président du conseil d’administration dira qu’il a obtenu le conseil verbalement par téléphone. Ce que les directeurs refusent d’accepter. Le président promet alors que l’avis légal sera déposé lors de la prochaine réunion.

La prochaine réunion est prévue le 13 mars. Mais une fois de plus, Preetam Boodhun se présente sans la lettre du Parquet. Les directeurs protestent et la réunion est renvoyée. Les directeurs demandent alors une réunion pour le 9 avril qui aura finalement lieu ce mardi 16.

Il faut rajouter aux réunions du SIT, celle du SIT Leisure Ltd, une filiale, le 11 avril. Comme c’est également Preetam Boodhun qui préside ce conseil d’administration, la réunion a également été annulée.

Concrètement, le conseil d’administration ne fonctionne plus depuis fin février alors que l’organisation fait face à de nombreux défis. « Nous avons de nouveaux projets, explique notre source du conseil d’administration. Nous avons aussi de nouveaux membres à confirmer sur les conseils d’administration des filiales. » Des choses qui ne peuvent être faites à cause de cette paralysie. Il y a également des projets de nouveaux morcellements qui attendent d’être finalisés. Sans compter l’état du Waterpark dont la date de réouverture demeure toujours un mystère presque un an après l’annonce des rénovations.


Pourquoi le président est contesté

C’est le délégué Sailesh Ramjeet qui a adressé une lettre en février dernier aux directeurs du SIT pour contester la nomination de Preetam Boodhun.

Selon lui, il ne respecterait pas les critères de la Sugar Industry Efficiency (SIE) Act.

C’est notamment l’article 5 de la SIE Act sur la composition du conseil d’administration du SIT qui est concerné. La sous-section 2 (f) stipule : « (NdLR : les directeurs) shall be appointed by the Minister from persons having wide experience in administrative, economic, financial or commercial matters, or in matters relating to the sugar industry. »

Preetam Boodhun s’est défendu en indiquant était directeur chez Omnicane et que cela le qualifiait pour le poste. Mais il n’intégrera le conseil d’administration d’Omnicane qu’en juin 2016, soit après sa nomination à la présidence du SIT le 25 novembre 2015.

Sur le dernier rapport annuel d’Omnicane, Preetam Boodhun est décrit comme enseignant au Keats College, avec un Diploma in Mathematics. Celui du SIT le décrit comme un diplômé du MIE, un activiste social et ancien président de conseil de village.


Preetam Boodhun, président du Conseil d’administration du SIT, s’explique

Preetam Boodhun a répondu par écrit à nos questions concernant la situation au SIT. Selon lui, il y a actuellement des personnes qui « essaient de tout faire pour empêcher le SIT de fonctionner normalement et de réaliser ses projets ».

Il s’explique sur son éligibilité à ce poste : « C’est vrai que le CFO de la SIT a reçu un conseil légal verbalement et a répondu à la personne concernée (un délégué de la SIT) par voie écrite. Pour plus de transparence, j’ai demandé au management du SIT de référer la lettre envoyée par le délégué au ministère, car selon la SIE Act les trois directeurs sont nommés par le ministre. »

Preetam Boodhun explique également qu’en sus de la réunion du SIT, le SIT Leisure s’est également réuni le 27 février. « Seule la réunion du SIT prévue le 13 mars a été renvoyée par manque de quorum, certains directeurs n’étant pas libres », ajoute-t-il. Le même jour a eu lieu une autre réunion pour le Waterpark. « Une réunion était prévue pour le 16 mars concernant un gros investissement dans un projet et j’ai considéré que les informations fournies par le management à ce sujet étaient insuffisantes, explique-t-il. Alors j’ai demandé au management de renvoyer la réunion et de nous faire parvenir toutes les informations nécessaires d’abord ».

Il nie qu’une réunion du SIT Leisure ait été renvoyée.


Les filiales sans conseil d’administration

SIT Land Holdings Ltd et SIT Property Development Ltd, deux filiales du SIT, sont actuellement sans conseil d’administration officiel. Le jeudi 28 mars, les élections ont eu lieu parmi les délégués pour choisir leurs quatre représentants sur chacun de ces conseils d’administration. Après les résultats, le conseil d’administration du SIT doit à son tour nommer officiellement ses cinq représentants.

En l’absence de réunion, cela n’a toujours pas été fait. « Nous faisons beaucoup de pertes et il y a des mesures immédiates à prendre, explique un élu du SIT Land Holdings. Il y a eu des allégations de
mauvaise gestion, dont des allocations illicites payées. Il faut travailler vite pour éclaircir la situation et remettre l’entreprise sur les rails. » Selon cette source, le nouveau conseil d’administration devrait normalement être mis sur pied dans un délai de dix jours.

 

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