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Sucre : l’abolition de la compensation salariale réclamée

Les propositions du Syndicat des sucres et de la Chambre d'Agriculture pour survivre à la dégringolade des prix touchent de près aux conditions des ouvriers du secteur. La dépréciation de la roupie face à l'euro et le dollar américain, ainsi que le financement de la MCIA par le GM plutôt que les sucriers font partie des mesures réclamées.

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La fin du VRS (Voluntary Retirement Scheme) et l'annulation de la compensation salariale en cas d'accord collectif. Telles sont les mesures que réclament le Syndicat des sucres (MSS) et la Chambre d'Agriculture dans un document officiel soumis au ministère de l'Agro-industrie, la semaine dernière. Ce document entend proposer des solutions permettant au secteur de survivre au prix du sucre estimé à Rs 13 000 la tonne (-Rs 2 500 comparé à 2016). Ce prix contraindrait tout le secteur à rouler à perte. Un comité technique a été institué par le ministre de l'Agro-industrie, Mahen Seeruttun, pour étudier les propositions qui comprennent aussi l'abolition de la taxe sur les sucriers pour financer la Mauritius Cane Industry Authority (MCIA) et l'appréciation de la roupie.

Le document dresse un tableau inquiétant de la situation en prédisant un prix de vente à Rs 13 000 la tonne, bien qu'il y reste quelques incertitudes sur le marché. Un prix dû au surplus sur le marché mondial, et à l'appréciation de la roupie face à l'euro et le dollar américain, qui compterait pour Rs 800 dans cette baisse de Rs 2 500. Les prix devraient même être similaires pour la coupe 2018. « The shortfall is estimated to Rs 1 billion annually », conclut-il.

Chute de 30 %

Parmi les mesures proposées, ce sont ceux à moyen terme qui interpellent le plus. « Moreover, in a context of decreasing production in Mauritius, the only alternative is to reduce labour costs », peut-on lire, avec la précision que si le prix du sucre a chuté de 30% sur les dix dernières années, le coût de la main-d'œuvre a grimpé de 70 %. La solution serait d'harmoniser le secteur avec les lois du travail en cours en abrogeant le VRS qui serait alors remplacé par le Workfare Programme. La levée des restrictions sur l'emploi de saisonniers est aussi réclamée, ainsi que l'annulation de la compensation salariale en cas d'accord collectif en cours.

Une autre recommandation à moyen terme est interprétée par certains dans le milieu comme une tentative de forcer les petits planteurs à cultiver la canne à sucre, même à perte : il s'agit de l'imposition d'un objectif de production national afin d'assurer la viabilité des moulins qui son rentables uniquement à partir d'un certain seuil de production. « Land abandonment or removal of sugar cane also affects the carbon balance of a country. Additionally, it fragilises the mill operations so much so that may come a day when mills are no longer viable and that would mean the end of the sugar industry », justifie le document.

Mesures immédiates

Puis il y a toute une série de mesures immédiates que recommandent le MSS et la Chambre d'Agriculture :

  • Une révision du SIFB en assurance économique,
  • Abolition de la taxe de 4 % (Rs 530 par tonne) pour financer la MCIA qui deviendrait une institution entièrement financée par l'État,
  • Imposition de droits de douane de 40 % à l'importation (contre 15 % actuellement) pour faire face à la concurrence étrangère. La mesure rapporterait Rs 250 par tonne de sucre,
  • Le transfert des unités de stockage, incluant le Bulk Sugar Terminal, au Syndicat des sucres, ce qui permettrait d'économiser Rs 50 M par an,
  • Dépréciation de la roupie pour augmenter les revenus des producteurs. Une roupie de perdue sur l'euro rapporterait Rs 450 additionnels pour chaque tonne de sucre.

Devesh Dukhira, directeur du MSS, explique toutefois qu'il faut éviter de se focaliser sur les mesures individuelles : « Nous avons fait des propositions pour améliorer la compétitivité en agissant sur des facteurs endogènes. On va éplucher le package de mesures. Il serait prématuré de se concentrer dessus. »

Le ministre de tutelle, Mahen Seeruttun, tient un langage similaire : « J'ai demandé qu'un comité technique soit institué. Je ne peux faire de commentaire à ce stade, vu que rien n'a encore été décidé. » Le comité technique se rencontre cette semaine pour la première fois.

 

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