Faits Divers

Steve Hovas égorgé, puis enterré - Sa compagne : «Mes fils ne cessent de réclamer leur père»

Steve Hovas Steve Hovas était porté manquant depuis le 28 avril.

Cresta, 32 ans, n’a pas le cœur à la fête.

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Cette maman de deux garçons pleure la disparition cruelle et subite de son compagnon Steve Hovas. Ce dernier a été trouvé mort mercredi, un mois après sa disparition. Un suspect a été arrêté dans cette affaire. Il est soupçonné d’avoir bénéficié de l’aide de complices.

Cresta, 32 ans, a gardé espoir jusqu’au bout. Elle voulait croire que son compagnon, Steve Hovas, porté disparu depuis le 28 avril, rentrerait sain et sauf à la maison. Mais ses espoirs se sont envolés le mercredi 24 mai. Le corps en état de décomposition avancée de celui que ses proches surnommaient Blakayo a été retrouvé enterré sur un terrain en friche, à Sept-Croisées, Trou-d’Eau-Douce. Le père de famille, qui avait 37 ans, a eu la gorge tranchée.

L’auteur de ce crime serait un dénommé Jean Anuel Anthony Rosette, alias Mathurin, âgé de 30 ans. C’est d’ailleurs sur la base de ses aveux que les policiers ont retrouvé le corps du trentenaire. Il a expliqué aux enquêteurs qu’il a mortellement agressé Steve Hovas, avant d’enterrer le corps.

La compagne du trentenaire se souvient de la dernière fois où elle lui a parlé. C’était le 28 avril. « Je l’ai appelé vers 16 heures. Il m’a dit qu’il était avec un ami à Trou-d’Eau-Douce », raconte-t-elle. Deux heures plus tard, ne le voyant toujours pas rentrer, Cresta l’a de nouveau appelé. Cette fois, son téléphone était éteint. « Je pensais qu’il avait peut-être eu un problème de batterie », poursuit-elle.

Ce n’est que le lendemain matin, en constatant que Steve Hovas n’était pas rentré de la nuit, que la jeune femme a commencé à s’inquiéter. « J’ai essayé de l’avoir au téléphone, mais toujours aucune réponse. J’ai alors informé la famille », relate-t-elle.

Début des recherches

La police de Trou-d’Eau-Douce a été alertée. Jean-Claude, 46 ans, le frère aîné de Steve Hovas, s’est mis à sa recherche. « Nous avons multiplié les battues dans la région. Le 15 mai, sa motocyclette a été retrouvée. Je sentais que quelque chose de grave s’était produit. Le jour de sa disparition, il avait Rs 340 000 sur lui, car il venait de vendre sa voiture et s’apprêtait à en acquérir une autre », indique Jean-Claude.

Le corps sans vie de Steve Hovas a ensuite été retrouvé. L’angoisse qui animait la famille du défunt a laissé la place à une profonde tristesse. Cresta raconte que cela faisait 15 ans que son compagnon et elle se connaissaient. « Quand on s’est rencontré, j’avais 17 ans et lui 22. » De leur relation sont nés deux garçons, âgés de neuf ans et de 12 ans. Ces derniers ne cessent de réclamer leur père. « C’était un père dévoué. Il leur manque beaucoup. Je leur ai expliqué qu’il se trouvait auprès de Dieu et qu’il ne reviendrait plus », explique Cresta au bord des larmes. 

Elle raconte que, tous les matins, Steve se réveillait tôt pour lui donner un coup de main pour les tâches ménagères et pour preparer les enfants. Dès qu’il avait un moment de libre, il le passait avec ses proches. « Il ne sortait presque jamais. Il passait la majeure partie de son temps à la maison. Il aimait regarder la télé, en particulier les films indiens », confie la jeune femme.

Ayant grandi à Trou-d’Eau-Douce, Steve Hovas y était très apprécié. « Mon frère était quelqu’un de respectable », soutient son frère Jean-Claude. Quant à Jean-Philippe, le cadet de la fratrie, il ne cache pas sa colère. « La police doit être sans pitié envers ceux qui commettent de telles atrocités. Nous sommes certains que le meurtrier n’a pas agi seul. Ils auraient pu simplement lui voler son argent et le laisser en vie. Pourquoi le tuer ? » confie-t-il.

Daniella, la sœur de la victime, se souvient qu’elle a un jour entendu des gens parler de son frère, avant qu’on ne retrouve son corps. « Mo ti sorti enn zour, mo ti tann bann dimounn pe koz Blakayo. Mo dir zot mo frer sa. Lerla zot dir mwa ki enn denome Mathurin finn dir li pou touy li ek pran so kas. Ki linn aste enn cutter ek ki li finn anter li », confie-t-elle.

Les funérailles de Steve Hovas ont eu lieu jeudi après-midi, à Sept-Croisées, Trou-d’Eau-Douce, où vit la famille. De nombreux proches et amis sont venus lui faire leurs adieux.

Le présumé meurtrier passe aux aveux

Jean Anthony Rosette, alias Mathurin, a été arrêté dans le cadre de l’enquête. D’abord inculpé de séquestration, cet homme de 30 ans a été la dernière personne à avoir été vue avec la victime. Il a ensuite avoué avoir eu une dispute avec Blakayo avant de le tuer. Les limiers de la Major Crime Investigation Team ont repris l’affaire. Le suspect leur a expliqué qu’il avait dissimulé le corps. Le mercredi 25 mai, il les a conduits à Sept-Croisées, Trou-d’Eau-Douce, sur le terrain privé où il avait enterré Steve Hovas.

Les éléments du Groupement d’intervention de la police mauricienne ont déterré le corps, qui était en état de décomposition avancée. Steve Hovas était dévêtu. Il avait une entaille à la gorge. L’autopsie a conclu qu’il est mort à la suite d’un coup porté à la gorge avec une arme tranchante. Vendredi, le suspect a expliqué aux enquêteurs qu’il a eu une dispute avec Steve Hovas après que ce dernier lui a parlé de sa concubine. Il avoue avoir sorti un cutter et égorgé le père de famille avant de l’enterrer.

Il dit avoir ensuite pris l’argent de la victime avant de disparaître. À ce stade de l’enquête, la police pense que le suspect n’a pas tout dit. Selon elle, le suspect a bénéficié de la complicité d’autres personnes dans ce crime atroce.

 

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