Le Premier ministre sri-lankais Mahinda Rajapaksa a été hué et chahuté dimanche lors de sa première sortie publique depuis le début des manifestations appelant au départ de son clan au pouvoir dans un contexte de crise économique sans précédent.
Dimanche, le Premier ministre, frère du président Gotabaya Rajapaksa, a visité l'un des temples bouddhistes les plus sacrés, abritant un arbre réputé vieux de 23 siècles, à Anuradhapura.
Il a été accueilli par des dizaines d'hommes et de femmes portant des pancartes demandant que les "voleurs" soient bannis de la ville sacrée, à 200 kilomètres au nord de la capitale Colombo.
Des commandos lourdement armés de la Special Task Force (STF) ont été déployés tandis que la police libérait la route pour le convoi de six véhicules de Rajapaksa.
Des responsables ont déclaré que le Premier ministre retournerait dans la capitale en hélicoptère.
Des mois de pannes d'électricité et de pénuries aiguës de nourriture, de carburant et de médicaments ont provoqué une souffrance généralisée sur l'île d'Asie du Sud. Le pays a fait défaut sur sa dette extérieure en avril.
Plusieurs routes principales du pays sont bloquées par des manifestants qui protestent contre le manque de gaz, d'essence et de diesel.
Le ministère de la Défense a déclaré dans un communiqué que les manifestants se comportaient de manière "provocante et menaçante" et perturbaient les services essentiels.
Le gouvernement a imposé vendredi l'état d'urgence qui confère à l'armée des pouvoirs étendus pour arrêter et détenir des personnes.
Le président, âgé de 72 ans, n'a pas été vu en public depuis que des dizaines de milliers de personnes ont tenté de prendre d'assaut sa résidence privée à Colombo le 31 mars.
Depuis le 9 avril, des milliers de personnes campent devant son bureau à Colombo.
La visite de Mahinda Rajapaksa à Anuradhapura s'inscrit dans le cadre des nombreuses activités religieuses de la famille dirigeante, qui s'accroche au pouvoir dans ce pays à majorité bouddhiste.
Selon certaines sources, le président pourrait demander à son frère Mahinda de se retirer afin d'ouvrir la voie à un gouvernement d'union pour sortir le Sri Lanka de la crise.
Mais le plus grand parti d'opposition du pays a déjà déclaré qu'il ne se joindrait à aucun gouvernement dirigé par le clan Rajapaksa.
© Agence France-Presse
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