Les clients du Super Cash Back Gold (SCBG) et de la Bramer Assets Management (BAM) ont entamé une grève de la faim illimitée le lundi 8 mai à Port-Louis. Cette grève fait suite au non-remboursement de leurs investissements de plus d’un million de roupies par le gouvernement.
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Jardin de la compagnie. 13 heures. Des palettes en bois et une dizaine de matelas jonchent le sol sous la structure en tôle profilée dans un état de quasi-délabrement. L’objectif : faire pression sur le gouvernement pour qu’une partie de leur investissement soit remboursée à la fin juin. Le désespoir se lit sur les visages.
« Je vais batailler jusqu’au bout »
Sheila Obeegadoo a perdu son époux à l'éclatement de l’affaire BAI. Elle explique avec peine : « Mon époux a servi dans la force policière pendant 38 ans. Il avait placé son lump sum de Rs 1 million dans la Bramer Assets Management. À l’éclatement de l’affaire BAI en 2015, il est tombé gravement malade. Il lui fallait une transplantation des reins. »
Les organes étaient prêts, mais l’argent faisait défaut. « Mon époux est mort, faute de moyens financiers pour son opération en Inde. Les Rs 500 000 reçues du gouvernement ne suffisaient pas pour régler les frais », explique Sheila Obeegadoo, les larmes aux yeux. Elle réclame justice et le remboursement des clients de la SCBG et du BAM. « Mon époux est mort bêtement. C'est pourquoi je vais me battre jusqu’au bout.»
Hommes d’affaires
Saffurdeen Fokeerbux, 65 ans, est directeur de compagnie. Il est l’un des grévistes. Ce père de famille raconte avoir investi plus de Rs 10 millions dans le SCBG. Il n’a obtenu que Rs 500 000 de son investissement. En 2016, le directeur apprend que son dossier a été référé à la Financial Intelligence Unit (FIU) aux fins d’enquête. Il recevra une lettre de la Mauritius Revenue Authority (MRA) lui réclamant Rs 13 millions. « Je fais cette grève de la faim, car je suis victime d'une injustice. Si mon argent était sale, je ne me serais pas enregistré auprès de la National Property Fund Ltd. Je ne bougerai pas ! » dit-il.
Ronan Danzé, ressortissant étranger, est dans le même bateau : il a investi Rs 14 millions dans la Bramer Assets Management (BAM) via une compagnie incorporée aux Seychelles en 2011. En janvier, il apprend « par le biais du CEO de la National Property Fund Ltd » qu’il n’aura aucun sou. « Je suis le seul des huit one-man company, souscripteurs de la SCBG et de la BAM à ne pas avoir été remboursé. » Les grévistes portent des T-shirts blancs avec l’inscrition ‘Stop discrimination, Super Cash Back Gold/Bramer Assets Management’.
« Coup d’État financier »
Joel Kale, autre souscripteur, ne mâche pas ses mots envers « ceux à l’origine de l'éclatement de la BAI ». « C’est un vol qualifié et un coup d’État financier du gouvernement. Le socle du conglomérat de la BAI a été attaquée… » martèle-t-il. « J’ai investi Rs 2,7 millions et Rs 1 million au BAM. J’ai reçu 80 % des 2,7 millions j’attends le paiement du second investissement ».
Salim Muthy : « Nous cesserons cette grève si le gouvernement accepte de négocier »
S’adressant à la presse, avant la tenue de la grève de la faim, Salim Muthy soutient que « des négociations sont en cours quant au rachat de la National Insurance Company Ltd pour Rs 3 milliards. Tout doit être fait dans la transparence ! » insiste-t-il en lançant un appel au Premier ministre. « Pravind Jugnauth ne nous a jamais reçus. Bel bel koze inn dir ! Nous mettrons fin à la grève de la faim si le gouvernement accepte de négocier. »
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