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Soupçons de blanchiment : la FSC refoule un ancien ministre de Hugo Chavez

La Financial Services Commission ne veut pas d’un autre Sobrinho. Elle n’a pas accédé à la demande d’un ancien membre du gouvernement du défunt président vénézuelien Hugo Chavez qui voulait gérer ses fonds privés à partir de Maurice.

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« Nous ne voulons pas d’argent douteux. » C’est ce qu’a déclaré Sudhir Sesungkur lors d’une conférence de presse, en référence à une demande formulée par Nervis Gerardo Villalobos. Cet ex-membre du gouvernement de Hugo Chavez voulait gérer ses fonds privés à partir de Maurice.

Le ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance a expliqué que le dossier a fait l’objet d’une analyse en profondeur. « Après avoir eu recours aux conseils du State Law Office, la Financial Services Commission (FSC) n’a pas accédé à la requête de cet homme d’affaires », a indiqué Sudhir Sesungkur.

D’ailleurs, de simples recherches sur Internet ou par le World Check utilisé par les banquiers ont permis d’avoir une idée de la réputation du Vénézuélien. Pour en avoir le cœur net, la FSC a aussi eu recours à un avis légal. Nervis Gerardo Villalobos s’était installé en Suisse depuis la disparition de son leader.

Selon nos recoupements, depuis la mi-2016, une Management Company basée à Ébène a pris en charge le dossier du Vénézuelien à travers une société du même type, basée en Suisse. Cette firme est engagée dans des négociations avec la FSC pour que Nervis Gerardo Villalobos puisse utiliser la juridiction mauricienne pour gérer ses fonds. Ceux-ci s’élèvent, d’après nos informations, à presque USD 300 millions.

Le Vénézuelien a aussi sollicité l’aide de diverses institutions financières, mais celles-ci ont refusé d’accéder à sa requête. Nervis Gerardo Villalobos a des démêlés avec les autorités espagnoles pour blanchiment d’argent.

Le Défi-Plus a tenté de contacter la Management Company du Vénézuélien à travers son site Web, mais en vain. La FSC a, quant à elle, fait valoir que des informations sur les requêtes ou démarches d’une entreprise ne peuvent être dévoilées.

Le ministre Sesungkur souligne que ce type de vérification « en profondeur » se fera à l’avenir pour éviter que des fonds d’origine douteuse ne soient placés dans le pays. Il affirme que Maurice compte des milliers d’individus et de fonds qui passent par des sociétés ayant une Global Business Licence de type 1. « Nous nous y prenons mal. Nous enquêtons sur des individus et des entreprises alors qu’il faut aussi orienter nos investigations sur les Management Companies. »

Sudhir Sesungkur explique que certains propriétaires de fonds douteux utilisent ces sociétés pour gérer leurs fonds à partir de Maurice. Le ministre ajoute que des manquements au niveau de la FSC ont peut-être permis l’entrée de certains fonds douteux. « Les cadres de la FSC seront formés à l’étranger sur les nouvelles techniques. Ils devront appliquer ces connaissances ici car il ne faut plus fonctionner au petit bonheur. »


Enquête en Espagne

Nervis Gerardo Villalobos a été vice-ministre de l’Énergie au sein du gouvernement de Hugo Chavez. En mars 2015, le site d’information NBC a rapporté que le vice-ministre, de même que trois autres vice-ministres et un haut fonctionnaire (engagé dans le pétrole) de l’administration Chavez, faisaient l’objet d’une enquête pour blanchiment. USD 2 milliards sont soupçonnés d’avoir transité par une banque européenne. Cette information découle d’un article du journal El-Mundo qui cite une source du gouvernement espagnol.

 

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