La santé financière du Central Electricity Board suscite de vives inquiétudes. Alors qu’il disposait autrefois de réserves s’élevant à des milliards de roupies, l’organisme est aujourd’hui contraint de recourir à des découverts bancaires pour subvenir à ses besoins.
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Depuis l’exercice financier 2021-2022, le Central Electricity Board (CEB) navigue dans le rouge, avec un déficit de Rs 32 923 307, suivi d’un déficit de Rs 4 196 728 028 pour l’exercice financier 2022-2023. Face à cette situation, l’organisme est contraint de recourir à des découverts bancaires.
Le découvert bancaire actuel de l’organisme s’élèverait à Rs 7 milliards. Selon des sources proches de la direction, le CEB fait face à une situation financière accablante depuis les deux derniers confinements en 2020 et 2021. Ces confinements ont entraîné l’arrêt des activités économiques habituelles, privant ainsi l’organisme de revenus.
La direction du CEB souligne qu’il convient en plus de prendre en compte l’exercice financier 2021/2022, au cours duquel le CEB a franchi un nouveau seuil. Il a dépensé Rs 7 351 047 556 pour l’énergie produite à partir du charbon. Si l’on considère les deux dernières années financières, pas moins de Rs 12 milliards ont été dépensées pour le charbon. La direction de l’organisme justifie ces dépenses importantes en mettant en avant la guerre en Ukraine et les répercussions de la pandémie de covid-19. Le prix du charbon est en effet passé de USD 77,90/tonne à USD 241,83/tonne. Abordant la situation énergétique à Rodrigues, le CEB indique que 94 % de l’énergie produite sur l’île provient de sources fossiles. Cette situation n’est guère favorable aux affaires de l’organisme.
Malgré cette situation déficitaire, les investissements consentis par le CEB, l’augmentation des tarifs en 2023 et la hausse pour le secteur industriel en 2024 pourraient aider la compagnie à sortir la tête de l’eau.
La situation financière du CEB était prospère dans le passé. Il était parmi les rares organismes gouvernementaux qui réalisaient des profits de plusieurs milliards. En effet, les chiffres témoignent de cette prospérité : le CEB disposait de Rs 10 857 379 176 en 2015, Rs 16 602 746 877 en 2016, Rs 19 622 369 435 en 2017, Rs 19 472 625 154 en 2018 et enfin Rs 20 600 380 639 en 2019/2020. Les Rs 3 milliards qui ont été puisées des réserves du CEB pour être injectées dans le National Consolidated Fund continuent à peser lourd dans la situation financière de l’organisme.
Pour Patrick Assirvaden, président du Parti travailliste et responsable du dossier énergétique, le CEB était autrefois une compagnie qui avait des excédents de Rs 13 milliards. « Aujourd’hui, le CEB est contraint de recourir à des découverts bancaires, par la faute de Pravind Jugnauth et de Joe Lesjongard qui ont aidé à la dilapidation de ces réserves. Le CEB est aujourd’hui dans une situation critique. Car il a constamment besoin d’argent pour payer les Independent Power Producers, rémunérer les employés, effectuer la maintenance et payer ses fournisseurs. Sans découvert bancaire, le CEB ne pourrait pas assurer son développement, sa maintenance ni réaliser la transition énergétique. C’est un véritable désastre », déplore-t-il.
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