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Sir Anerood Jugnauth : des anciens ministres des Finances racontent sa contribution au développement économique

C’est un fait indéniable ! Sir Anerood Jugnauth aura été le principal artisan du premier miracle économique mauricien, cela après la grave récession qu’avait connue le pays au début des années 80. Homme de vision, il a su mener le pays à bon port grâce à sa rigueur légendaire. Aujourd’hui, d’anciens ministres des Finances lui rendent hommage. Témoignages !

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Vasant Bunwaree : « Sa rigueur m’a toujours inspiré »

Vasant
  • Ce qu’il retient de SAJ : « C’était un homme de rigueur. Je l’avais rencontré il y a quelques semaines à Mahébourg. Il était venu à la régate avec les pêcheurs. Nous nous sommes parlé. Ses paroles ne s’envoleront jamais et me guideront sur le chemin de ma vie. C’était aussi un géant de la politique qui avait sa propre façon de faire. »
     
  • La mesure ou décision phare qu’il retient : « Le jour où j’ai prêté serment comme ministre du Travail dans des circonstances exceptionnelles qui devaient lui faire mal au cœur, mais il a accompli son devoir de président de la République. Je retiens à cette occasion l’échange de mots entre le président après avoir serré la main du Premier ministre d’alors. »
     
  • Comment il a été une source d’inspiration : « Sa rigueur m’a toujours inspiré. C’est ce que je retiens de lui et moi-même je mettais en pratique la rigueur et ce qui m’a permis de réussir. »
     
  • SAJ comme père du miracle économique : « C’est un fait que l’économie était dans une très mauvaise posture au début des années 80, causée par des évènements mondiaux et nationaux et il fallait remettre les choses en ordre. C’est à ce moment qu’il a proposé un développement industriel tous azimuts. Ce qui a marqué le démarrage de la diversification économique et a permis au pays de sortir de la crise. »

Rama Sithanen : « J’appréciais sa franchise et sa fermeté »

Rama Sithanen
  • Ce qu’il retient de SAJ : « SAJ était un géant de la politique mauricienne. C’est le Premier ministre qui a occupé ce portefeuille pendant le plus longtemps, soit six fois avant d’assumer la responsabilité de la présidence. Tout le monde se rappellera de lui comme le père du développement économique. D’une situation économique difficile en 82, il a transformé le pays grâce à des décisions parfois difficiles, parfois avec beaucoup de vision. Il a aussi résolu le problème du chômage massif à l’époque. J’ai été son ministre des Finances. Ce qui était bien avec lui, c’était sa franchise et sa fermeté. Il disait les choses telles qu’elles étaient. Et il a donné beaucoup de liberté et de marge de manœuvre à ses ministres pour diriger leurs ministères aussi longtemps qu’ils donnaient des résultats. »
     
  • La mesure ou la décision qui l’a marqué : « Il y a plusieurs décisions marquantes. Mais, SAJ sera surtout connu comme la personne qui est allé à l’encontre de l’avis du Fonds monétaire internationale et de la Banque Mondiale tout en sortant le pays d’une situation difficile. »
     
  • Comment il a été une source d’inspiration : « C’était sous son gouvernement que j’ai été ministre des Finances pour la première fois. Il a été une source d’inspiration surtout au niveau de sa capacité à prendre des décisions difficiles. Cela m’a inspiré. »

Moment marquant

Retour en arrière. De 1982 à 1986, Vasant Bunwaree officiait comme cardiologue dans le service hospitalier. « A l’époque, quatre députés de l’alliance au pouvoir - MSM/PTr/PMSD – ont été arrêtés à Amsterdam pour une affaire de drogue dans leur valise. Sur le plan économique, il y avait une crise compliquée par le fait que le Premier ministre ne voulait pas appliquer le rapport du Pay Research Bureau car la situation économique ne le permettait pas. C’est dans cette ambiance-là et pour les raisons qui lui sont propres que SAJ m’a invité à venir donner un coup de main pour permettre au pays de ne pas perdre ses acquis », relate Vasant Bunwaree. Une invitation qu’il a acceptée et qui a fait de lui juste après le candidat du MSM aux élections partielles pour la circonscription No 12.


BheenickRundheersing Bheenick : « Le pays lui doit une fière chandelle »

  • Ce qu’il retient de SAJ : « Si l’on veut être méchant, on peut dire que ses dernières déclarations ne représentent pas du tout sa carrière politique et sa trajectoire dans le paysage politique. Il a contribué énormément à la stabilité politique et économique du pays à une époque charnière. Je parle ici des années 80 à 90 où le pays aurait pu prendre une très mauvaise tournure surtout en début de cette période. Par la suite, sa carrière a connu des hauts et des bas, des bas surtout à la fin. Mais, on ne va pas se limiter à sa dernière phrase, mais à sa première période en tant que leader politique, Premier ministre et le pays lui doit une fière chandelle. »
     
  • La mesure ou décision phare qu’il retient : « Sa contribution principale a été d’empêcher que le pays ne dérive dans un chaos qui le guettait à cette époque. C’est cette époque-là qu’il a apporté une certaine stabilité avec l’appui d’autres partis et leaders notamment sir Seewoosagur Ramgoolam et  sir Satcam Boolell qui ont aussi œuvré pour cette recherche de la stabilité qui commençait à nous faire défaut. La suite n’a pas été à la hauteur des espérances. »
     
  • SAJ comme père du miracle économique : « Le façonnage de notre tissu économique, social et politique a été établi à l’époque de l’indépendance d’une façon très juste et équitable par SSR et son équipe. C’est  tout cela qui risquait de partir en fumée. Pour reprendre les choses en main, SAJ a été l’homme providentiel, aidé en cela par SSR et sir Satcam Boolell. Je n’accepte pas du tout cette attribution du miracle économique à SAJ. Ce sont des dictions de facilité dans une conjoncture politique donnée. » 

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Vishnu Lutchmeenaraidoo, ancien ministre des Finances : « SAJ reste dans mon cœur comme un grand tribun »

Vishnu Lutchmeenaraidoo a été l’un des principaux lieutenants de Sir Anerood Jugnauth à un moment charnière de l’histoire du pays, soit la période de 1983 à 1991. Il a de nouveau exercé comme ministre des Finances au sein du cabinet de SAJ, de 2014 à 2016. Vendredi matin, il s’est rendu à la Caverne pour rendre un dernier hommage à celui qu’il considère comme le « plus grand tribun » du pays. Extraits de sa courte déclaration à la presse !

« SAJ a consacré sa vie vraiment au service de la nation et du pays. Il reste dans mon cœur comme un grand tribun. »
« Je ressens beaucoup d’émotions sur une base personnelle parce qu’il m’a donné l’occasion de le servir pour le pays, surtout dans les années 80 où nous avons dû sortir d’une crise extrêmement grave. »
« SAJ avait une force et une détermination extraordinaire. Il l’a démontré dans l’affaire des Chagos, un sujet qui lui tenait à cœur depuis l’Indépendance et même avant. »  
« Le pays perd un grand tribun. It’s beyond politics. Il n’y a pas de politique, de couleur, de race. »
« J’ai demandé de ses nouvelles il y a même pas deux semaines. Nous étions censés nous rencontrer… » 

Renganaden Padayachy : « SAJ a marqué l’esprit et le temps »

« C’est grâce à SAJ que j’ai pu faire des études à l’étranger. Il a beaucoup apporté au développement économique du pays. Ce qui a donné la chance et l’opportunité aux générations venant de la classe moyenne à aller étudier à l’étranger ». C’est en ces termes que le ministre des Finances Renganaden Padayachy a rendu hommage à SAJ. Pour lui, Sir Anerood Jugnauth a marqué l’esprit et le temps. « Il s’en est allé en étant conscient qu’il laisse le pays entre des bonnes mains. Il sait que son fils fait du bon travail et continuera sur cette voie », a-t-il déclaré à la presse vendredi. Pour le ministre des Finances, SAJ est aujourd’hui « une étoile qui sera toujours là avec nous ».

 

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