Sinistrés de Trou-aux-Biches - Maisons inondées: où sont les pompiers ?

« De l’eau, encore de l’eau, toujours de l’eau, et pas de… drains pour évacuer les masses liquides qui envahissent nos demeures….» Ces onze familles de pêcheurs de Trou-aux-Biches ne peuvent qu’avouer leur impuissance face à la montée des eaux. Elles figurent parmi les nombreuses victimes des trombes d’eau qui se sont abattues sur l’île mercredi. Il a tellement eu de pluies, mercredi, que les autorités, devant les risques de catastrophes majeures que pourraient provoquer ces pluies torrentielles, ont décidé de stopper toutes les activités économiques et financières à la mi-journée. À Trou-aux-Biches, c’est un spectacle de désolation qui s’est offert à nos yeux, avec la brusque montée des eaux sur ce littoral nord plus réputé pour ses fortes chaleurs que pour ces pluies diluviennes. La région de Pointe-aux-Canonniers avait ainsi enregistré plus de 100mm de pluies en 24 heures. « Dès sept heures le matin, les habitants ont été surpris par la brusque montée des eaux. Les cours, les maisons ont été envahies par cette masse liquide », nous confie Marie-Claude Séblin, vice-présidente du conseil de village de Trou-aux-Biches. Les familles sinistrées ne cachaient pas leur irritation face à « la lenteur des autorités à leur porter secours ». « Il est bientôt 11 heures et les secours que nous avons alertés depuis le matin ne sont toujours pas là », déplorait Marie-Claude Séblin.

Inondations récurrentes

Une scène de ‘déjà vu’ s'est jouée à nouveau à la rue Père Laval, Trou-aux-Biches. «  À chaque avertissement de pluies torrentielles, c’est la même scène tragique que nous vivons », pestent les habitants que nous rencontrons sur notre chemin. « Les eaux ruisselantes ont inondé ma cour et ma maison causant de gros dégâts », pleure Tristan. « Mes meubles, mes appareils électroménagers ainsi que mes effets personnels ont été abîmés par l’eau et la boue », témoigne-t-il. « Les fruits d’année de sacrifices et de durs labeurs qui finissent… à l’eau. ». « La vice-présidente a signalé notre situation aux sapeurs-pompiers, dès le matin, avant que les inondations n’aient atteint un niveau catastrophique, mais cinq hures après, aucun secours ne nous est parvenu. Nous ne pouvions qu’observer impuissants cette catastrophe. Comment aurions-nous pu stopper l’avancée des eaux sans équipement approprié, sans pompe », ajoute ce pêcheur. « Cela fait plusieurs années que nous sommes victimes d'inondations en raison d'un manque de drains dans notre localité. Nous avons fait part de ces manquements aux élus de l'ancien régime, mais nos doléances sont restées lettre morte », souligne Marie-Claude Séblin. « Nous avons également informé nos nouveaux représentants à l’Assemblée Nationale des désagréments auxquels font face les familles, majoritairement de pêcheurs, qui vivent dans notre localité. Jusqu'à présent, nous n’avons été informés d’aucun projet prévu à l'horizon », indique la porte-parole des habitants. Elle souhaite que les sinistres enregistrés mercredi rappellent aux autorités la nécessité d’établir un système d’évacuation des eaux de pluie efficaces.