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Shaleena Nowbuth : quand le stylisme local se fait une place sous le soleil britannique

Shaleena Nowbuth Sa collection Automne-Printemps

Briser les chaînes des conventions, réaliser son rêve et être maître de son destin. Ainsi pourrait se résumer le parcours de Shaleena Nowbuth, styliste qui se fait, au fur et à mesure, un nom dans l’univers de la mode au cœur de Londres.

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Le parcours de cette native de Lallmatie est somme toute atypique au regard de son cheminement académique. Shaleena Nowbuth étudie l’économie, la comptabilité et le français au collège Basdeo Bissoondoyal, à Flacq. En Malaisie, elle obtient sa licence en Business Information Systems, dont les modules sont équilibrés entre affaires et informatique. De retour à Maurice, elle travaille pendant un an dans le secteur de l’assurance. Ce n’est qu’à partir de 2008, à l’Université de Middlesex, à Londres, qu’elle  fait du  stylisme sa passion.

« J’ai toujours voulu m’engager dans le domaine du stylisme. Quand j’ai constaté l’absence de débouchées dans ce secteur à Maurice, j’ai opté pour des études en Business Information Systems », explique Shaleena Nowbuth, 38 ans et l’aînée d’une famille de deux filles. « En novembre 2007, j’ai décidé de poursuivre mon rêve. En juillet 2012, j’ai obtenu ma licence en stylisme de l’Université de Middlesex. »

Certes, avoir une licence dans le stylisme est un plus, surtout dans une capitale européenne, où les grandes marques se côtoient et se concurrencent depuis la nuit des temps. Mais se faire un nom représente une autre paire de manches. De juillet 2012 à février 2016, elle accumule de l’expérience, tout en créant parallèlement des vêtements pour la gent féminine.

J’ai toujours voulu m’engager dans le domaine du stylisme.»

La styliste et un mannequin sur le catwalk.

« Après mes études, j’ai travaillé en tant que styliste personnelle pendant quelques mois chez John Lewis, située à Oxford Street. (NdlR: Oxford Street est l’équivalent britannique des Champs-élysées, où s’alignent plus de 300 boutiques dédiées à l’habillement et aux accessoires) », affirme Shaleena Nowbuth, mariée à Nitin Boodhun, Mauricien établi à Londres et travaillant dans l’immobilier. « En ma capacité de styliste personnelle, j’avais comme tâche de guider les clients dans le choix des vêtements en tenant compte de leur teint, taille, budget et goût. »

Passé le cap de John Lewis, Shaleena Nowbuth cumule plusieurs fonctions en tant que freelance. La principale consiste à travailler – dans l’ombre – pour des sociétés à travers le monde. On la sollicite pour créer des collections, qui seront vendues sous leurs labels respectifs. Par exemple, pour une collection Printemps-été, si elle n’a pas une équipe, elle est appelée à faire des recherches sur les tendances, faire des esquisses, choisir le type de tissus et soumettre le tout au client. Parfois, les clients optent pour des designs qui leur plaisent le plus ou sinon ils prennent toute la collection et passent des commandes pour la production en masse. Le travail est rémunérateur. Mais la reconnaissance n’y est pas. Le label est celui du client. Des modifications sont apportées aux esquisses soumisses. Autant de raisons pour lancer sa propre marque.

Mais avant, tout en agissant comme styliste personnelle, elle commence à faire le design et la confection pour des clients. Quand elle se consacre au design, la confection revient à des couturières expérimentées parce qu’il y a beaucoup de travail fait main. Avant tout, quelle est sa conception du design ?

« Le vêtement doit être très féminin, confortable et pratique. Il peut être porté comme tenue de ville ou de soirée. Il reflète ce que je porte d’habitude. Je suis une Mauricienne. Je ne vais pas concevoir sur papier des collections comme tout le monde en Grande-Bretagne. J’apporte la culture mauricienne dans les designs », explique la styliste.

Avec le soutien indéfectible de ses proches et de son époux, Shaleena Nowbuth fait le grand saut début 2016. Shaleena Nowbuth Limited est née. Shaleena Nowbuth sera son label (www.shaleenanowbuth.com). Elle vend sa première robe (voir photo) lors d’un défilé de mode auquel participent d’autres designers. Sa première cliente sera une Mauricienne. Elle effectuera un pas important en participant à la prestigieuse ‘London Fashion Week’. Elle travaille avec la House of Ikons, qui lui offre un service complet pour ce genre d’événements.

Se faire connaître dans ce monde difficile est un atout. Il n’est pas question de jouer sur le prix, mais de vendre afin que le label s’incruste dans les esprits. Il suffit, comme Shaleena Nowbuth, d’y croire.

 

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