Faits Divers

Série de mésaventures pour un ado de 15 ans : après la mort de son père, il est agressé pour Rs 10

David (ici en compagnie de sa maman) s'était rapproché de son papa avant que ce dernier ne décède.

David, 15 ans, est passé par bien d’épreuves. Alors qu’il devait penser à la fin des examens et se réjouir des vacances qui approchent, d’autres pensées le hantent.

Le 16 août, David (prénom modifié) perd son père emporté par la maladie. Le 9 octobre, alors qu’il était au Plaza, il est agressé par un couple pour… Rs 10. Depuis, il ne veut plus sortir et a manqué plusieurs épreuves. C’est sa mère qui a permis à l’arrestation d’un des suspects.

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Originaire de Flacq, David est le benjamin d’une fratrie de quatre enfants. Son père et sa mère étaient séparés. « Tout dernièrement, les choses avaient changé. David s’était rapproché de son père. Ils passaient plus de temps ensemble » confie Marianne (prénom modifié), la mère. « Son père lui a offert son blouson. Depuis, David ne le quitte plus. »

En juillet, leur vie bascule. « Mon ex-compagnon avait des problèmes de santé, tout a dégénéré et il s’est retrouvé aux soins intensifs », dit la mère avec peine. Une dure épreuve pour la famille que David a eu du mal à supporter. « Notre fils est resté au chevet de son père, lorsqu’il lui rendait visite le matin, il restait toute la journée à l’hôpital et ne rentrait que le soir », ajoute la mère.

Le père est baladé d’hôpital en hôpital. « Selon le médecin, il avait contracté une maladie rare qui avait affecté son foie. Au bout d’un mois de souffrance, il est décédé. Le plus regrettable, c’est que nous allions nous remettre ensemble. Le monde de David s’est écroulé » , ajoute Marianne, la voix tremblante.

Pour les proches, plus question d’habiter à Flacq. « La maison nous rappelait leur père. Il y avait tant de souvenirs, trop de souffrance », explique Marianne. Toute la famille quitte donc la maison de Flacq pour s’installer à Rose-Hill.

« David n’avait plus le moral »

Nouveau départ dans les villes-sœurs. Mais impossible d’oublier la tragédie qui les a frappés. 
« David n’avait plus le moral. Pour lui changer les idées, sa grande sœur, qui habite Sainte-Croix, venait le récupérer parfois au Plaza pour l’emmener faire une balade », explique la mère.

Ce 9 octobre, David a justement rendez-vous avec sa sœur au Plaza. Vers 19 h 30, il est assis sur les escaliers, seul. Il voit arriver une jeune femme. « Je l’avais déjà vue. Elle demande l’aumône. Il y avait un enfant de 5 ans environ avec elle. Elle s’est approchée et m’a demandé Rs 10. J’ai répondu que je n’avais rien. Elle est repartie sans mot dire » relate David.

Quelques minutes plus tard, la jeune femme est de retour, cette fois accompagnée d’un homme. « Ils ont foncé sur moi. L’homme a mis un tuyau sous la gorge. La femme me tenait, l’individu m’a frappé à la jambe, puis un coup de poing sur la figure. Ils m’on arraché mon blouson et ont pris mon portable avant de fuir », ajoute l’ado.

Saignant du nez, il se précipite à la station-service, à quelques mètres de là, pour alerter sa sœur et sa mère. Marianne accourt aussitôt. « Ils lui avaient pris le blouson et le cellulaire que  lui avait offerts son père », s’indigne-t-elle.

La police de Rose-Hill est mandée. Les policiers conduisent David à l’hôpital Victoria, à Candos. « David m’a dit que je connaissais la dame. Elle mendiait à Rose-Hill et par bonté, je lui ai donné de l’argent », explique Marianne.

«  kout parasol »

 Jeudi 11 octobre. La mère sort d’un supermarché à Beau-Bassin. Alors qu’elle est à bord d’un autobus qui la ramène à Rose Hill, son regard tombe sur une jeune femme qui mendie en pleine rue. C'est la femme que lui a décrite son fils et que la police recherche. « Je suis vite descendue du bus avec ma fille », raconte Marianne. Elle s’est approchée : « Monn demann li kinn arive lot zour la. Enn garson inn gagn bate. » À la mendiante de répondre : « Wi, bizin batt li mem ek kokin li sa !  En entendant ces mots, mon sang n’a fait qu’un tour. Je lui ai dit qu’il s’agissait de mon fils. Elle m’a affirmait qu’il lui faisait la cour. Je lui ai flanqué plusieurs coups de parasol au visage, et j’ai demandé à ma fille d’alerter la police. Elle n’a pu fuir », ajoute Marianne. 

Les policiers ont procédé à l’arrestation de Marijane C., 25 ans. La femme ne leur est pas inconnue. Aux policiers, elle soutient que l’ado voulait passer du bon temps avec elle et que la situation a dérapé. Elle a comparu en cour de Rose-Hill sous une inculpation de vol avec violence. La police a objecté à sa remise en liberté sous caution. Son complice court toujours.

« Mon fils ne veut ni sortir ni dormir seul. Il a raté certains de ses examens. Après le traumatisme de la mort de son père, il doit gérer cette agression », explique Marianne. 

Mercredi, elle a accompagné son fils chez un psychologue. « C’est toute une famille qui souffre », conclut-elle.

 

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