Faits Divers

Séquestration alléguée : un mécanicien s’échappe d’un centre et dénonce ses agresseurs

police-trou-deau-douce La police a objecté à la remise en liberté du responsable du Wellness Center.

Un mécanicien de 22 ans allègue avoir été séquestré et torturé pendant deux mois dans une maison à Trou-d’Eau-Douce. La maison de trois étages opèrerait, selon la victime, comme un centre de désintoxication. Il est parvenu à s’échapper et a alerté la police mardi. Deux présumés responsables de ce  centre ont été arrêtés.

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Mardi, le jeune homme, originaire de Phoenix, s’est rendu au poste de police de Trou-d’Eau-Douce  pour dénoncer les actes de violence dont il aurait été victime. Il porte plusieurs blessures. Il est revenu en détails sur les deux derniers mois de sa vie. Le mécanicien a ainsi soutenu qu’il a été séquestré dans ce centre. « J’ai été battu avec du bambou, des tuyaux de PVC et autres par un groupe d’individus dans cette maison », a-t-il raconté aux policiers.  Dimanche, poursuit-il, il s’est de nouveau fait brutaliser et torturer. Ce n’est que lundi matin qu’il est parvenu à se sauver de cet enfer.

Après son récit, les policiers ont accompagné le jeune homme jusqu’à la maison en question. Un homme de 29 ans, se disant conseiller auprès des drogués, leur a ouvert la porte. Il a expliqué que ce lieu sert à aider les gens ayant des dépendances à la drogue. Le nom du lieu : Wellness Center. Sur place, les policiers de Troiu-d’Eau- Douce de même que les limiers de la Criminal Investigation Division (CID) de Bel-Air ont trouvé 11 personnes, suspectées d’être des résidents, venues se faire soigner de leur dépendance de la drogue. Elles viennent de différentes régions de l’île, notamment de Triolet, New Grove, Plaine-Verte, Union Park, Vacoas, Nouvelle-France, en autres.

Lors de cette perquisition, les policiers ont trouvé des bâtons de bambous, des tuyaux. La présumée victime dit qu’elle avait sa chambre au dernier étage. Au premier étage, les policiers ont trouvé d’autres chambres. Un habitant de Phoenix,  âgé de 56 ans, agissant comme facilitateur, a été interpellé. Le mécanicien a indiqué aux policiers que c’était le responsable de ce centre. «  Li mem latett sa », a-t-il déclaré  en pointant le quinquagénaire du doigt. « Li osi finn sekestre mwa ek finn batt mwa avek batton pendan plizir zours dan sa la kaz la !», a-t-il précisé aux enquêteurs.  Face aux allégations du jeune homme, l’habitant de Phoenix n’a pas dit un mot.

Le conseiller de 29 ans et le responsable de ce centre ont été conduits dans les locaux de la CID de Bel-Air. Interrogés par les policiers, ils nient tout acte de torture ou de maltraitance envers les résidents des lieux. Pour le moment, aucun des autres 11 personnes n’a voulu venir de l’avant pour confirmer les dires du jeune mécanicien. Le centre opère, semble-t-il sans licence. Après une nuit en cellule policière, les deux suspects ont été traduits devant la cour de Flacq mercredi. Ils répondent d’une charge provisoire de séquestration. La police a objecté à leur remise en liberté sous caution. Ils comptent donner leur version des faits en présence de leur homme de loi respectifs. D’autres interpellations sont à prévoir dans le cadre de cette affaire.

Il y a deux ans à Bel Air : l’opération d’un centre controversé

En juin 2017, un centre à Pont Lardier, Bel-Air, qui s’occupait de toxicomanes, avait fait grand bruit. Un des résidents du centre qui opérait sans permis avait soutenu avoir été victime d’acte de tortures. De plus, des habitants de la localité disaient entendre des cris et des coups le soir venu. Ils avaient même manifesté contre ce centre où logeaient une dizaine de personnes. Les responsables avaient été arrêtés pour séquestration également.

 

 

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