Seetara, 9 ans, muette et brûlée, admise à l’hôpital : ce n’est pas une enfant maltraitée, affirme sa mère

Seetara, l’aînée d’une fratrie de trois enfants, n’est pas une petite fille comme les autres. Âgée de neuf ans seulement, elle a une vie bien difficile. Après avoir perdu l’usage de la parole suite à une grave maladie, elle est actuellement à l’hôpital Victoria, Candos pour s’être brûlée au  pied. Le personnel soignant, soupçonnant un cas de maltraitance, a alerté les policiers de Quatre-Bornes. Ces derniers ont procédé à l’audition de sa mère, Anisha le 6 avril dernier. Elle affirme n’avoir jamais brutalisé son enfant. 

Nous sommes partis à la rencontre de cette habitante de Quatre-Bornes qui a accouché tout récemment d’un garçon. Elle revient sur les circonstances qui ont amené sa fille à l’hôpital et sur les épreuves qui ont jalonné son parcours de vie. C’est le 21 mars dernier, qu’elle a remarqué une brûlure sur le pied de sa fille. «  Mo ti pe baigne li ek mo truve so lipied gonfle ek closs delo. Mon nettoye li. Lerla linn dir delo ek linn montre enn deksi. Nou compran ki delo kinn tomb lor li  kit fwa ene ou de zur avan », raconte-t-elle. L'enfant a été transportée à l’hôpital de Candos. 

« Ce même jour, ma fille a été admise pour son accouchement. Ainsi, le personnel a préféré ne pas garder  Seetara qui allait se retrouver seule. Nou finn signer nou finn pran mo ti zenfant la nou finn aller », relate le père d’Anisha. Plus tard, la fillette s’est plainte d’avoir mal et a été ramenée à l’hôpital. Le personnel soignant a alors alerté la police, car elle portait aussi des traces de blessure. « Les policiers ont voulu connaitre l’origine des blessures. Je leur ai expliqué que ce sont d’anciennes plaies », explique Anisha. Elle ajoute : « Li pe fer move dan lopital. Mo pe bizin attane enkor pou docter donn li desarze ».

« Linn perdi partout, linn revinn koma enn bebe »

« Mo tifi ti enn zenfant gayard. Li ti normal », relate sa mère. Au fil du temps, elle remarque un léger retard de développement chez sa fille. « Elle avait des problèmes pour parler », poursuit-elle.  Puis, vers l’âge de 5 ans et demi, c’est le drame. « Li ti gagn enn la fieve for sa zour la. Monn degazer amene li lopital. Li ti fini largue so lekor. So lizier ti fini fermer », se rappelle Anisha. 

« Elle a rouvert les yeux cinq jours après. Le médecin a expliqué qu’elle avait eu une attaque  qui a affecté sa gorge. Elle est restée un mois à l’hôpital », poursuit la maman. Une véritable épreuve pour Seetara qui venait d’intégrer l’école primaire. «  Linn perdi partout, linn revinn koma enn bebe. Kan nou finn retourne la kaz, li bizin manz bann manzer liquide. So lamaswar pa travay », dit-elle. Avec le temps, elle s’est remise et a appris le langage des signes. La fillette a ensuite été admise dans une école spécialisée. « Elle est capable de prononcer quelques mots, comme maman, papa et eau », raconte sa mère. 

Cependant, Seetara a besoin d’une attention particulière. «  Li gagn dimal la koma dire enn nanier ditou. Li grimper kot li gagner partout. Li  gagne ban mark. Ena dimoune krwar mo maltrait li », confie notre interlocutrice. Un jour, cette dernière et son père étaient à la maison quand ils ont perdu de vue la fillette. « Pa truv li dan lakaz sa zour la. Linn monte lor dall li pas le sorti. Mo papa foder tann toktoktok lor lakaz.

Tou sala linn fini monte laho li ti kapav tomber »,  se remémore-t-elle. Le grand-père s’est précipité sur le toit pour la faire descendre. « De plus, Seetara est têtue. Elle crie et s’énerve », avoue Anisha.

L’enfant bénéficiait d’une pension de l’État, mais elle a été supprimée dernièrement. «  Linn pe bizin repasse lor board pou regagn sa pensyon la », explique Anisha. Comme elle était sur le point d’accoucher, elle a dû interrompre ses démarches.