Economie

Secteur touristique : Airbnb, un phénomène déjà répandu à Maurice

À travers le service Airbnb sur Internet, les particuliers se voient offrir la possibilité de louer leur résidence personnelle aux touristes. Le phénomène a fini par toucher Maurice. Les gros opérateurs du secteur touristique se préparent déjà à faire face à cette nouvelle forme de concurrence, avec une certaine appréhension et résignation.

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La location entre particuliers est un concept déjà répandu dans le monde. Il a commencé à séduire les Mauriciens. Nombre de nos compatriotes veulent déjà profiter de l’aubaine. Le phénomène a pris de l’ampleur surtout avec les activités des sites spécialisés dans le domaine, dont le fameux Airbnb, qui fait figure de leader.

Sur la page consacrée à Maurice, on peut trouver plus de 300 propositions de location. Il s’agit notamment de chambres d’hôtes, d’appartements et de maisons de particuliers. Le site Web propose des hébergements aux touristes en dehors des hôtels.

Trouver une parade

Ce phénomène grandissant suscite toutefois l’inquiétude des hôteliers. Comme l’explique Jean-Louis Pismont, président de l’Association des hôteliers et restaurateurs de l’île Maurice (Ahrim) : « Nous avons commencé à en parler avec les autorités. Il faut un meilleur contrôle de ces sites Internet. La location de logements entre particuliers augmentera car nous sommes désormais dans un monde où les clients ont accès à tout. On le voit avec les taxis. »

Dans l’hôtellerie, poursuit-il, on a assisté à l’apparition des sites de réservations puis les comparatifs en ligne. Jean-Louis Pismont estime qu’il y a des choix à faire en accord avec les autorités. « Les choses évoluent. À nous de nous adapter et de trouver la bonne parade dans l’intérêt de l’économie du pays. Il est plus facile de se protéger à Maurice qu’en France par exemple car nous sommes un petit pays », explique-t-il.

Lionel Benzoni, directeur de Club Med Maurice, est, lui, d’avis que les hôteliers et les hébergements disponibles sur Airbnb ne sont pas dans le même segment que les groupes hôteliers traditionnels. « Il s’agit de logements secs, alors que nous, les hôteliers, vendons des services en plus. Le paysage évolue. Internet peut être un outil formidable pour les hôteliers, mais il y a le revers de la médaille », commente Lionel Benzoni.

Au niveau de l’Ahrim, on ne note pas encore de baisse au niveau de la vente de nuitées résultant de la concurrence d’Airbnb. « Les prévisions sont encore bonnes pour les mois à venir. Mais dans le tourisme, il y a de nombreux facteurs à prendre en considération », souligne Jean-Louis Pismont. Le secteur reste, selon lui, fragile. Il précise qu’il ne faut pas oublier qu’en 2009, les arrivées touristiques étaient en baisse.

Lionel Benzoni fait, quant à lui, ressortir qu’il est difficile d’estimer les parts de marché que le site Airbnb grignote au détriment des hôtels. « Mais il y a forcément une concurrence car tout ce qui est hors-marché reste de la concurrence. À nous d’être meilleurs. On ne joue pas dans la même cour. Nous avons des charges supplémentaires que les particuliers qui louent leur bien n’ont pas à encourir », explique le directeur de Club Med Maurice.


Des prix à partir de Rs 1000

Sur le site Web Airbnb, les locations peuvent coûter entre Rs 1 000 et Rs 12 000 par nuit et par personne, alors que dans les hôtels, selon le site Internet booking.com, les prix varient de Rs 1 500 à Rs 20 000. Bien entendu ces tarifs sont à titre indicatif. Ils peuvent grimper pour des locations dans des hôtels de luxe durant la haute saison.

 

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