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Scepticisme sur l’enquête de la police sur la police

Les invités de Jean-Luc Émile mardi sur le plateau de Radio Plus.

« Vimen Leaks » : Que doit-on attendre de l’enquête policière ? C’est le thème abordé dans l’émission Au Cœur de l’Info, animée par Jean-Luc Émile, hier mardi. Les intervenants sont tous d’avis que la police ne peut enquêter sur la police. D’ailleurs, ils affirment ne pas espérer que cela aboutira à quelque chose.

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C’est la police qui enquêtera sur les allégations formulées contre certaines unités de la police, dont la Special Striking Team (SST). Toutefois, plus d’uns sont sceptiques quant aux résultats que cela donnera. L’avocat Richard Rault en fait partie. « Il n’y a que deux catégories de personnes qui osent espérer que l’enquête policière aboutirait à quelque chose. Ce sont les naïfs ou les personnes qui ont un intérêt à ce que l’enquête finisse dans un tiroir quand la police enquête sur la police. L’enquête ne va pas aboutir tant qu’il y aura une inertie », explique-t-il.

L’avocat Dev Ramano avance que la bande sonore démontre que notre société est rongée par un mal. Il partage aussi l’avis de son collègue que l’enquête de la police sur la police ne mènera à rien. « Cela donne une perception de ‘bias’ où il n’y a pas d’objectivité. Il faut enquêter sur la SST, mais ce n’est pas la police qui doit le faire. Il faut une commission d’enquête. Sauf qu’encore une fois, le rapport pourrait aller dans un tiroir au bon vouloir de ceux qui ont le pouvoir dans la main. »

Dev Jokhoo, ancien directeur du National Security Service (NSS) et assistant commissaire de police (ACP), se dit « choqué » par la bande sonore. « J’ai honte que la police puisse aller à ce niveau. Dans le passé, il y a eu le cas des soldats bâtisseurs où le CID a commencé l’investigation. Ensuite, on a confié l’enquête à un subordonné de l’homme pointé du doigt, soit le commandant de la SMF. L’enquête était sous la supervision du commandant lui-même », relate notre interlocuteur.

Pour lui, si on veut enquêter, on doit solliciter l’aide étrangère. « Dans le cas de l’explosion de Grand-Baie, l’État avait fait appel au FBI. On peut le faire dans ce cas aussi. On a des accords avec diverses instances. On peut faire une enquête globale et ensuite prendre des sanctions disciplinaires et criminelles. Les DFSC regulations ne sont plus à jour. Il faut appliquer la loi martiale. À ce jour, si un officier est accusé, il est suspendu de ses fonctions mais perçoit son salaire. Or, il faut un Board pour écouter les cas. S’il faut s’en débarrasser, il faut le faire », préconise Dev Jokhoo.

Touria Prayag, journaliste et auteure de Provisional Charges - The Untold human stories, affirme que contrairement à ce qui est dit, « la police n’a pas besoin des journalistes pour se décrédibiliser car elle se décrédibilise elle-même ». Elle cite plusieurs cas où l’enquête n’a pas été bien ficelée. « Je ne pense pas que si la police enquête, cela mènera à la vérité. Est-ce que la police peut enquêter de manière impartiale et indépendante ? Ce n’est pas extravagant de demander de l’aide à une entité étrangère pour une enquête indépendante dans un laps de temps », est-elle d’avis.

 

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