Faits Divers

Scène d’horreur à Surinam : le supplice de Madhvi

Madhvi Jaypaul a connu une fin horrible. Sauvagement agressée à la machette par son ex-compagnon, la jeune femme a été ligotée à un lit jusqu’à ce que mort s’ensuive. Le suspect, Daramdeo Nelliah, s’est enlisé dans l’abomination en ayant des relations sexuelles avec le cadavre à deux reprises avant de se décider à confesser ce crime atroce.

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Une succession d’horreurs à peine descriptibles. Daramdeo (Kumar) Nelliah, un chauffeur de 49 ans, a mortellement agressé son ex-compagne Madhvi Jaypaul, âgée de 37 ans, dans l’après-midi du 24 décembre. Il lui a fracassé le crâne à coups de machette, lui a ligoté les mains et les pieds à un lit et l’a laissé mourir avant de se livrer à des actes inqualifiables sur le cadavre. Pris de remords, il avouera son crime à sa mère Sookrawatee avant d’être arrêté par la police. 

Que s’est-il passé dans la tête de Daramdeo Nelliah en cette veille de Noël ? L’homme, décrit comme calme et aimable par certains et violent par d’autres, s’est laissé emporté par la jalousie pour basculer dans l’horreur. Pourtant, au départ de sa relation avec Madhvi, rien ne laissait présager qu’un tel drame allait se jouer. Dans son récit aux enquêteurs, le suspect explique avoir fait la connaissance de Madhvi il y a trois ans. Elle travaillait dans une chaîne de restauration de Rose-Belle. Il était pompiste.

Le courant passe entre eux et ils se trouvent des points communs. Kumar, père de deux garçons, et Madhvi, mère de trois enfants, sont tous deux célibataires. L’homme tombe rapidement sous le charme de la jeune maman. Il lui fait alors sa demande en mariage. Madhvi, qui vit chez sa mère à Mare-Tabac, accepte. Pushmawtee Dindoyal, âgée de 55 ans, la mère de la jeune femme, ne voit pas d’un bon œil cette union : « Le premier mariage de ma fille n’avait pas marché, et je ne voulais pas que son second mariage connaisse le même sort. »

« Kumar était aimable, mais… »

En 2013, Kumar et Madhvi se marient religieusement. La cérémonie a lieu chez la mère de Daramdeo à Riambel. Le couple s’installe dans la maison de Kumar, à rue Montocchio, Surinam. Leurs enfants ne vivent pas sous le même toit.

Au départ, tout marche à merveille. « Ils étaient bien ensemble. Lorsqu’ils venaient nous rendre visite, Kumar était toujours aimable », poursuit la mère de Madhvi. Cependant, au fil du temps, le conte de fées se transforme en cauchemar. Selon Kumar, sa compagne le trompait. Il dit qu’il « noyait son chagrin dans l’alcool ».

 Selon Pushmawtee Dindoyal, sous l’emprise de l’alcool, Kumar était un autre homme. « Quand il buvait, il devenait violent », explique la mère de Madhvi. Selon Kumar, il y a trois mois, Madhvi l’a abandonné. « Monn fer tou pou ki li retourn ar mwa », a-t-il expliqué aux enquêteurs de la Major Crimes Investigation Team (MCIT). Il voulait montrer à Madhvi qu’il pouvait encore prendre soin d’elle. Malgré cette séparation, explique le suspect, Madhvi venait chez lui pour réclamer de l’argent. « Mo ti donn li kass kan li ti pe rode », affirme Kumar.

Relations sexuelles contre paiement

« Mo dir li les mwa gagn relasion ar li, lerla mo pou donn li kas. Kan fini nou bwar. Mo abitie donn li Rs 3 000 ou Rs 4 000 », souligne-t-il. Le 24 décembre, selon Kumar, Madhi voulait encore lui soutirer de l’argent. « Monn dir li vinn lakaz. »

Vers 13 h 30, Madhvi arrive à Surinam. Elle se rend chez Kumar et le couple passe à l’acte. « Elle avait gardé son top et je lui ai demandé de l’enlever. Me linn refize », explique le suspect à la MCIT. « Quand j’ai pu enlever son haut, j’ai vu des suçons sur sa poitrine », a-t-il ajouté. Il est alors entré dans une colère noire et une violente dispute a éclaté. « Je l’ai giflée. Elle est tombée », dit Kumar.

Mais les choses ne s’arrêtent pas là. Kumar se rend dans son garage et se saisit d’une machette. « J’ai pris la machette et je lui ai donné plusieurs coups à la tête. » Selon le suspect, Madhvi n’est pas morte sur le coup. « Elle bougeait. Je suis allé chercher des colliers de serrage (cable ties) et je lui ai ligoté les mains et les pieds. Je l’ai ensuite attachée au lit pour qu’elle ne puisse pas s’échapper. Elle est morte vers 20 heures. J’ai ensuite eu des rapports avec le cadavre », a-t-il expliqué.

Ses pulsions assouvies, Kumar se rend à la boutique du coin pour descendre une bière. Puis, il rentre chez lui. Aux petites heures, il a à nouveau des relations sexuelles avec le corps inerte. « Je me suis endormi à côté du cadavre jusqu’au matin. »

Aveux à sa mère

Il dit avoir pleuré à son réveil. Puis, un peu plus tard, laissant le cadavre à son domicile, il se rend dans un commerce pour boire une bière. « Lekor la ti pe koumans santi le 25 aswar. Monn vid parfin ek lalkol pou touf loder la », explique le chauffeur. Selon lui, il a beaucoup pleuré lundi et mardi. Ne pouvant plus supporter l’odeur de putréfaction, il dit avoir fermé la chambre. « Je me suis mis dans une autre pièce. »

Le 28 décembre, pris de remords, Kumar se rend chez sa mère à Riambel et avoue son crime. Arrêté par la police, il déballe tout, de l’agression aux actes sordides avec le cadavre. Les éléments du Scene of Crime Office ont récupéré l’arme du crime dans un évier. « Mo pa enn perver mwa. Mo latet fatige », a déclaré Daramdeo Nelliah aux enquêteurs. Il a comparu devant la cour de Port-Louis, jeudi, sous une charge provisoire de meurtre.

Reconstitution des faits

Daramdeo Nelliah s’est rendu sur la scène de crime, vendredi, accompagné des limiers de la MCIT. L’exercice de reconstitution a débuté vers 11 h 35. Avec moult détails, le suspect a expliqué ce qui s’est passé dans sa maison le 24 décembre. Il a conduit les policiers dans les pièces qu’ils avaient occupées, dont dans la chambre à coucher où le drame s’est produit. Il a dit regretter son geste et a pleuré. Il a aussi montré le garage où il avait récupéré la machette et les colliers de serrage.

Pushmawtee Dindoyal : « Kumar mérite la peine capitale »

La mère de Madhvi est anéantie. « Zame mo ti pou panse ki li ti pou fer enn zafer koumsa. Nou ti bien estim li. Li ti bien emab », affirme Pushmawtee Dindoyal. Elle explique qu’elle avait vu Madhvi pour la dernière fois le 21 décembre. « Elle m’avait offert un vêtement. » Selon notre interlocutrice, Madhvi et Kumar vivaient toujours ensemble. « Ils ne s’étaient pas séparés », dit Pushmawtee Dindoyal. « Kumar a sauvagement assassiné ma fille. Li merit mem sor ki li. Li merit la penn kapital », lance-t-elle en colère.

Une femme battue  

Madhvi était une femme battue. En novembre, elle s’était rendue chez un proche à Plaine-Magnien pour des prières. Selon ses proches, elle y avait passé la nuit. Mais le lendemain, son ex-compagnon s’est pointé et l’aurait rouée de coups. Madhvi avait porté plainte pour agression au poste de police de la région.

Daramdeo Nelliah : un tueur implacable sous son calme apparent

Le suspect est originaire de Riambel.

Il a fait preuve d’un sang-froid glacial. Après avoir laissé mourir Madhvi Jaypaul dans un lit et souillé son cadavre, Daramdeo Nelliah a repris le cours de sa vie, trois jours durant, avant de passer aux aveux. Ses proches ont peine à croire qu’il ait pu se livrer à de telles atrocités. Comment a-t-il pu sombrer dans une telle folie ? L’amour, la jalousie, la trahison… Les questions se bousculent. Portrait d’un père de famille « calme » transformé en bourreau un jour avant Noël…

Daramdeo, alias Kumar, est originaire de Riambel. Il est l’aîné d’une fratrie de trois enfants. Il n’a que dix ans lorsqu’il perd son père. « J’ai élevé mes fils et ma fille seule », explique en larme Soobowtee, sa mère.

Kumar déserte les bancs de l’école après son CPE. Il se livre à des petits boulots pour aider sa mère à joindre les deux bouts.  « Il a travaillé comme mécanicien. Adulte, il a a été employé comme chauffeur. Kumar s’est marié et deux fils sont nés de cette union. Mais son mariage n’a pas fonctionné », ajoute notre interlocutrice.

« Il avait trouvé l’amour »

Selon elle, « Kumar était de nature tranquille, calme. Il y a trois ans, il est venu me dire qu’il avait trouvé l’amour. Il aimait Madhvi et voulait l’épouser. Nou finn fer enn renion fami e zot inn marie ». Ils sont venus s’installer à la rue Montocchio, à Surinam. « Ils louaient une maison à Mahébourg, alors que Kumar avait la sienne à Surinam. Li enn bon garson, bon travayer. »

Le 28 décembre, Soobowtee a été la première à entendre l’atroce vérité. « Quand il m’a dit qu’il avait tué Madhvi, j’ai d’abord pensé à une plaisanterie. Mais c’était vrai… Zame monn panse ki Kumar kapav vinn violan koumsa », se désole-t-elle.

Une voisine du couple témoigne : « Il agissait normalement après le 24 décembre. C’est difficile de croire qu’il avait pu commettre un meurtre et que le cadavre était enfermé dans une chambre chez lui. »

Soobowtee Nelliah, la mère du suspect : « Kumar dir mwa Madhvi inn tro fer foss ar li »

La mère de Daramdeo Nelliah, âgée de 68 ans, dit vivre des moments très difficiles. Elle peine à croire ce qui s’est passé. « Mon fils est quelqu’un de jovial. Il n’a jamais montré des signes de violence », explique-t-elle. Mercredi 28 décembre, quand son fils est venu la voir, elle était loin de se douter des confidences qu’il allait lui faire.

« Linn dir mwa linn touy Madhvi. Monn dir li aret badine », raconte la sexagénaire. Mais le ton sérieux de son fils la fait vite changer d’avis. « Monn krwar li e monn dir li al lapolis. Kumar ti dir mwa Madhvi inn tro fer foss ar li », dit-elle au bord des larmes. Pour Ravi, le frère du suspect, regrette que les choses se soient passées ainsi. « Je me suis rendu chez lui et nous l’avons conduit au poste de police », raconte-t-il.

Des précisions attendues

La MCIT a saisi les cellulaires du couple. Les limiers cherchent à savoir s’il n’y aurait pas d’autres indices sur le téléphone de Madhvi Jaypaul qui auraient pu pousser le chauffeur au meurtre. En parallèle, trois personnes proches de la jeune femme sont dans le collimateur de la police. Elles seront appelées à fournir des précisions sur la nature de leurs relations avec elle.

C’est quoi la nécrophilie

Une attirance sexuelle pour les cadavres. Cette pulsion pousse le pervers qui s’y adonne à des actes surprenants, parfois violents et qui paraissent à la plupart d’entre nous dégoutants. Certains tueurs en série assassinent des êtres correspondant à leur idéal pour obtenir des corps dociles, avec lesquels ils pourront satisfaire leurs fantasmes nécrophiles.

 

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