Ah, cher ministre des Finances, le voilà qui se dresse, vaillant et indigné, prêt à sauver non pas la nation, mais l’image déjà bien froissée du gouvernement MSM. Sous le chapiteau de la grand-messe électorale de L’Alliance Lepep à Grand-Bois, Renganaden Padayachy, chevalier de la circonscription n° 13, lance d’un ton théâtral : « L’heure est grave. » On s’attend presque à voir les citoyens courir aux abris ! Car, apparemment, la menace est omniprésente, tapie dans chaque recoin, prête à bondir.
Publicité
Notre ministre, héros tragique de ce drame national, se trouve, selon ses propres dires, harcelé, assiégé et attaqué de toute part. « Partou pe atake. Zot tou pe atak nou. » Que d’ingratitude ! Après tout, ne se sacrifie-t-il pas pour la patrie, distribuant à la foule incrédule les richesses de l’État comme un généreux bienfaiteur ?
Et pourtant, les critiques fusent ! Ce n’est pas lui, mais eux, les vilains. Quel plus noble geste que de déverser les fonds publics avec tant de dévouement et d’assiduité, tel un distributeur automatique de générosité au service d’un programme bien rodé de « charité électorale » ?
Il enchaîne, magnanime : « Zot pa oule nou kontinie donn zot larzan ? » Quelle abnégation ! Qui pourrait refuser une telle mission divine ? Si le ministre se présente en bon samaritain, c’est simplement pour répondre au « cri du coeur » du peuple, bien entendu. Avec le coût de la vie qui flambe, comment pourrait-on refuser un petit cadeau ? Chacun sait que quelques billets en poche augmentent le taux de sympathie en période d’élection, n’est-ce pas ? D’aucuns y verraient même un investissement stratégique, garantissant des « dividendes » en urnes bien alignées.
Et que dire de cette « route de progrès » où M. Padayachy nous convie à le suivre, sourire satisfait et porte-monnaie ouvert ? Ce chemin est jalonné de subventions, de primes et d’allocations, déployées avec une telle générosité qu’on pourrait le confondre avec un tapis de promesses bien molletonné. Un budget équilibré ? Allons donc ! À quoi bon s’inquiéter de chiffres récalcitrants quand il suffit d’appuyer sur le bouton magique des finances publiques ? Les aides et augmentations coulent comme d’une fontaine enchantée – le père Noël des finances est passé par là !
Dans un dernier élan d’émotion, notre ministre s’indigne : « Tou kalite malpropte pe servi ! » Les critiques ? À l’entendre, ce ne sont que des traquenards déguisés. Chaque question se mue en attaque perfide. Chaque murmure devient un complot contre sa mission « sacrée » de dispenser des largesses budgétaires. Mais rassurez-vous. Malgré cette sinistre conspiration, notre bon ministre continuera vaillamment à nous arroser de subventions… à condition, bien sûr, de cocher la bonne case au prochain scrutin.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !