Santé : différends dans le département de réanimation

La salle de déchoquage en réanimation est-elle essentielle ? Cette question taraude les professionnels de la santé qui n’arrivent pas à s’accorder sur le sujet. Et pour avoir ébruité les « incohérences » de ce service, certains membres du personnel risquent un transfert.

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« Le service de réanimation est un plus pour les patients, mais il y a trop de précipitations dans sa mise en œuvre », lance un membre influent d’un des syndicats des infirmiers qui a souhaité garder l’anonymat. Il déplore aussi que certains infirmiers de ce département n’aient pas l’expérience de la médecine urgente, comme c’est le cas pour le personnel du Service d’aide médicale urgente (Samu). Pour ce membre influent, le personnel de ce département devrait avoir la même formation afin que le service puisse fonctionner de manière idéale et adéquate. Or, tel n’est pas le cas, affirment, sous le couvert de l’anonymat, plusieurs infirmiers qui ont été appelés à travailler dans ce nouveau service.

Ceux-ci affirment, sans sous-évaluer les compétences des infirmiers de l’Intensive Care Unit (Icu), qu’ils n’ont pas été formés à la médecine d’urgence et n’ont reçu qu’une formation de base sur le tas. « Le personnel du Samu dispose de nombreuses qualifications et est plus apte à travailler dans ce département. »

Opérer le service de l’Icu et celui de réanimation en parallèle, c’est faire un doublon, selon un anesthésiste, les hôpitaux ayant tous les équipements nécessaires. La mise en œuvre d’un autre service équivaut à une dispersion de ressources humaines et d’équipements. 

Un autre anesthésiste qui a, lui aussi, requis l’anonymat, ne voit pas les choses du même point de vue. « Les infirmiers de l’Icu ont les compétences voulues pour travailler dans la salle de réanimation et peuvent manipuler sans problème les équipements. Ce n’est pas un problème. » Le Dr Dandathvanee Samoo, directeur du Samu, abonde dans le même sens. Il ne s’explique pas non plus la réticence de certains par rapport à la mise en place de ce nouveau service qui doit passer en mode 24/7.

Mais les quelques membres du département de réanimation n’en démordent pas. « Le département de réanimation est un service spécialisé qui nécessite un personnel spécialisé. » Ils ajoutent que le département est sous-équipé et que les autorités ont agi dans la précipitation pour lancer ce service. Le Dr Samoo soutient également que le service de réanimation a toute sa raison d’être pour la prise en charge des patients qui sont dans un état critique, comme les grands brûlés ou ceux qui ont fait un infarctus, entre autres. Il assure que la formation du personnel est en cours, mais entre-temps quelques membres de l’Icu ont été appelés à donner un coup de main à ce nouveau service.

Ces différends entre médecins et infirmiers, selon une personne proche du dossier, pourraient se solder par le transfert de certains membres du personnel du département de réanimation. 

 

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