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Santé : des directeurs s’opposent à un service d’urgence spécialisé

Un service de spécialistes des urgences devrait entrer en opération début octobre. Toutefois, il demeure un département aux horaires de Fonction publique en raison des réticences de certains directeurs d’hôpitaux.

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Trois des cinq hôpitaux régionaux de Maurice comptent depuis avril dernier un service de spécialistes de la réanimation et des urgences. Ce département de réanimation (REA) n’est toutefois disponible que de 9 à 16 heures. Pour les urgences nocturnes, les patients doivent se contenter de l’ancien service des accidentés, dépourvu de spécialistes en question. Le service REA devait commencer à fonctionner sur une base 24/7 depuis le début d’octobre, sauf que certains directeurs d’hôpitaux font de la résistance.

Crises, accidents graves, hémorragies internes sont  autant de cas où les réanimateurs, issus du Service d’aide médicale urgente (Samu) et spécialement formés par l’Université de Bordeaux, doivent intervenir. Un premier groupe de 14 médecins a complété sa formation, un deuxième poursuit la sienne. Un médecin en poste assure qu’il y a suffisamment de spécialistes de la réanimation pour que le service soit offert en permanence. Sauf que plusieurs directeurs d’hôpitaux  s’y opposent, indiquent les médecins de ce nouveau service.

« Ils sont de la vieille école et pensent encore que ce n’est pas important, explique un deuxième médecin. Ils disent ne pas voir l’intérêt d’ouvrir la REA la nuit. » Une position que les réanimateurs jugent absurde, vu que les urgences nocturnes sont monnaie courante. Notre première source indique que les directeurs qui s’y opposent sont des anesthésistes, des spécialistes appelés à assumer des responsabilités lors d’urgences. L’un deux, le Dr Dinassing, avec l’appui d’un consultant, a même pris la liberté d’écrire au ministère de la Santé pour suggérer qu’ils soient les seuls responsables de l’évaluation des médecins en cours de formation.

Un troisième médecin explique que des considérations pécuniaires prennent le pas sur la qualité des services. « Le ministère de la Santé analyse le niveau de fréquentation des trois hôpitaux avant de songer à prolonger le service », explique cette source. « Le service ne fonctionne pas à plein régime et les appareils (respirateurs ou défibrillateurs) coûtent très cher. On veut les mettre dans des départements productifs. Si le service n’est pas rentable, c’est que tout le personnel n’est pas formé. Or, c’est un service essentiel. Au ministère, on refuse de comprendre qu'il faut des personnes spécialisées dans un département spécialisé. »

Le Dr Dawood Nawoor, responsable de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, qui n’a pas encore de département REA, a été le seul directeur à s’exprimer sur le sujet. « Je travaille en concertation avec le directeur du Samu pour mettre en oeuvre ce service. Je n’ai aucun problème avec cela, mais il me semble que c’est au SAMU de compléter la formation de son personnel avant de tout mettre en place. »

Quant au Dr Dandathvanee Samoo, directeur du Samu et responsable du service REA, il s’est refusé à tout commentaire sur les obstacles à l’introduction d’un service 24h/24. « Pour l’instant, nous sommes ouverts pendant la journée. On attend le feu vert du ministère pour passer en mode 24/7 et il y a encore du fine tuning à faire. »

La Santé a approuvé, jeudi, le placement d’un Charge Nurse comme responsable du Service Casualty et REA. Cet infirmier aura pour mission de préparer le service et tous ses appareils, entretenant l’espoir que le service sera bientôt disponible en permanence.

 

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