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Sandhya Dyal, étudiante en Sciences politiques : «Les Mauriciens doivent s’impliquer pour l’avenir de leur pays»

Sandhya Dyal

Elle a étudié en France et au Canada. Rencontre avec Sandhya Dyal qui a effectué son stage dans le cadre de sa maîtrise en sciences politiques chez DIS-MOI Maurice.

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On entend le plus souvent les personnes qui sont « contre » le changement, car ceux pour le changement pensent que « ne pas être contre » suffit.

Sandhya, pouvez-vous nous raconter votre parcours ?
Je suis actuellement étudiante à la maîtrise de sciences politiques à l’Université du Québec à Montréal, au Canada. Je suis passée par une licence en philosophie en France, à Toulouse, et avant cela j’ai fait une année d’histoire et une année de droit. J’ai beaucoup hésité dans mon parcours, mais je ne regrette pas d’être passée par ces différentes voies. Étudier toutes ces matières m’a permis de mieux appréhender ce qui se passe aujourd’hui autour de nous dans la société et dans le monde.

Nombreuses sont les sociétés ou ONG dans lesquelles vous auriez pu faire votre stage, pourquoi DIS-MOI et comment l’avez-vous choisi parmi tant d’autres ?
L’ONG DIS-MOI m’a particulièrement plu, car elle cherche à agir à l’échelle régionale. Je pense qu’il est important qu’il y ait des organisations qui créent des liens entre les îles du Sud-Ouest de l’Océan Indien. De plus, cette organisation recherche, sur le long-terme, à agir sur diverses facettes des droits humains, notamment des droits les plus tabous dans ces îles. Je pense qu’il est temps qu’on essaie de changer la vision régionale sur certaines questions, ce que DIS-MOI projette de faire.

Comment s’est passée l’intégration au sein de l’équipe?
L’intégration au sein de l’équipe de DIS-MOi s’est très bien passée. Toutes les personnes avec qui j’ai eu l’occasion de travailler et partager les connaissances ont été très pédagogues. Travailler dans une ONG de cette taille, et aussi jeune, est intéressant, car on a l’occasion de monter ses projets et proposer ses idées. Et même si ces dernières ne sont pas forcément appliquées, elles sont réellement prises en considération. L’équipe m’a donné les grandes lignes des projets que je devais monter, mais m’a laissé réellement penser par moi-même à ce qui pourrait être fait. En cas de doute, ils ont aussi su m’aiguiller et me conseiller.

Qu’est ce que DIS-MOI vous a apporté? Que retenez de cette expérience ?
DIS-MOI m’a permis de découvrir le milieu des organisations non gouvernementales à Maurice et d’approfondir mes connaissances en matière des droits humains dans la région. Il a été très intéressant de découvrir les différentes stratégies mises en œuvre pour sensibiliser les populations à ces questions. La formation que l’organisation offre en ligne est aussi une bonne occasion de revoir certaines connaissances en matière des droits humains. Cette formation me rappelle les grandes lignes de ce que j’ai pu voir en histoire et en droit. Alors, je pense que c’est super que DIS-MOI puisse dispenser ce genre de connaissances.

Quel est votre constat sur la situation des droits humains à Maurice ?
Mon stage était court et le temps que j’ai passé réellement à m’intégrer au sein de la société mauricienne également. Alors, je pense que ma vision sur la situation des droits humains à Maurice est incomplète. D’après moi, il y a encore du travail à faire, notamment au niveau des droits de la femme, des droits des LGBT, les droits économiques et sociaux et aussi environnementaux, entre autres. Cependant, je pense qu’il y a un véritable travail de conscientisation et de sensibilisation à mener à travers l’île. Il ne faut pas oublier que Maurice est une jeune République, alors il faut aussi lui donner le temps de se mettre en place.

Et par rapport à votre pays d’adoption qu’est le Canada ?
Le Canada est un pays connu pour son respect des droits humains, il me semble. Disons que les problèmes sont à une autre échelle là-bas. Ce qui prouve que le travail sur la question des droits humains n’est jamais fini. Les Canadiens sont toujours en train de lutter pour la reconnaissance de la femme et de l’égalité homme-femme, sur les questions sociales – notamment la question des autochtones – et sur les questions environnementales.

La lutte là-bas est aussi sociale, les Québécois et Québécoises sont très impliqués dans leur société et ont vraiment le désir de changer les choses. Ils et elles se sentent concernés, ils comprennent qu’ils ont une part de responsabilité, c’est une des différences qu’il y a avec l’île Maurice peut-être.  

Quel effort Maurice doit consentir pour prétendre à être un leader africain sur le respect des droits humains?
Maurice est déjà en train de travailler sur l’aspect politique des droits humains. Je pense qu’il faut changer l’implication des Mauriciens et Mauriciennes dans l’avenir de leur pays. Effectivement, si chacun se mobilise pour changer l’ordre des choses, il y a de plus grandes chances que les choses évoluent. Comme dans beaucoup de sociétés, on entend le plus souvent les personnes qui sont « contre » le changement, car ceux pour le changement pensent que « ne pas être contre » suffit, alors que chacun devrait, au contraire, se mobiliser. La politique et le social sont liés, d’après moi, et la part du social à Maurice est mise de côté lorsqu’on parle de changement et de respect des droits humains.

Y-a-t-il quelque chose d’autre que vous auriez aimé ajouter pour clore cet entretien?
Non, je pense que nous avons fait le tour avec ces questions ! Merci à tous les membres de DIS-MOI de m’avoir accueilli au sein de cette structure.

Propos recueillis par Ny Onja Hon Fat

 

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