Deuxième jour d’interrogatoire pour la matriarche, au quartier général de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu). Bibi Nazoolbee Bolaki, âgée de 61 ans, maintient qu’elle peut prouver la provenance de cette forte somme d’argent et précise qu’elle ne connaît pas le trafiquant Siddick Islam.
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Les hommes de l’assistant surintendant de police (ASP) Hector Tuyau poursuivent leur enquête dans l’affaire de la saisie de Rs 52 millions. La brigade anti-drogue a enregistré à nouveau la version de Bibi Nazoolbee Bolaki, le vendredi 6 juillet, en présence de ses hommes de loi Mes Shakeel Mohamed, Nadeem Hyderkhan et Hicham Oozeer. La sexagénaire était appelée à s’expliquer sur la gestion des commerces de la famille.
Dans sa version des faits, elle a soutenu que sa famille est dans le business des vêtements depuis très longtemps. Elle a ajouté qu’elle peut produire les documents qui prouvent la source de cette forte somme saisie à son domicile dans la nuit de dimanche à lundi 2 juillet. Bibi Nazoolbee Bolaki maintient que c’est l’argent de son business de vêtements que les policiers ont saisi.
Autre volet de cette enquête : les limiers ont épluché les différents comptes bancaires au nom de Bibi Nazoolbee Bolaki, née Nawoor. Selon nos recoupements, les hommes de l’ASP Hector Tuyau soupçonnent également que cette femme détient un compte bancaire à l’étranger, soit à Mayotte. La femme d’affaires dit qu’elle n’a rien à se reprocher. Interrogée sur ses relations avec le prisonnier Siddick Islam, incarcéré pour trafic de drogue, la commerçante affirme qu’elle ne le connaît pas.
L’homme de loi Nadeem Hyderkhan indique que sa cliente peut expliquer la provenance de son argent.
« Mes clients n’ont rien à voir avec le trafic de drogue. La famille Bolaki peut prouver la provenance de l’argent. Vendredi, trois des quatre membres de la famille ont retrouvé la liberté conditionnelle. Quant à Nazoolbee Bolaki, elle comparaîtra devant la justice le lundi 9 juillet. Nous espérons qu’elle retrouvera elle aussi la liberté », affirme l’avocat.
La MRA enquête sur les revenus des Bolaki
La Mauritius Revenue Authority (MRA) a ouvert une enquête à la suite de la saisie de Rs 52 M chez la famille Bolaki dans l’immeuble de huit étages à Plaine-Verte. L’argent était placé dans des coffres et des valises aux 1er, 4e et 7e étages. Au sein de l’organisme, on souligne qu’une enquête a été ouverte depuis le lundi 2 juillet. « La MRA s’intéresse de près à ce dossier, car on soupçonne qu’il y a évasion fiscale. Les enquêteurs du fisc épluchent en ce moment les différents dossiers de ces compagnies », indique un haut cadre.
En ce qui concerne les pénalités que risque la famille, il affirme qu’il y en aura plusieurs. « Si la famille peut prouver la provenance de cet argent, alors elle devra payer 15 % des Rs 52 millions à la MRA et les pénalités. Ajouté à cela, ils doivent venir expliquer leurs modes de vie et les biens que les membres de la famille possèdent. En ce moment, les enquêteurs vérifient le compte en banque de chaque suspect, les terrains et bâtiments qu’ils possèdent aussi bien que les actions, s’ils en détiennent. Dans un deuxième temps, la MRA compte solliciter l’aide de l’Automatic Exchange of Information pour savoir s’ils possèdent des biens ou d’autres richesses à l’extérieur du pays », fait-il comprendre. Par contre, si la famille ne peut prouver la provenance de ses avoirs, la commission anticorruption entrera en jeu, dit-il.
Trois suspects libérés sous caution
La liberté conditionnelle a été accordée à Dilshad Boolaki, Aniisah Boolaki et à son époux Sameer Nobeeboccus, dans l’après-midi du 6 juillet, après leur comparution devant la justice. Dilshad Begum Boolaki a, elle, fourni une caution de Rs 20 000 en cour de Port-Louis. Anissah Boolaki et son époux, Sameer Nobeeboccus, ont dû s’acquitter d’une caution de Rs 50 000 chacun en cour de Mahébourg. Les trois suspects sont provisoirement inculpés de blanchiment d’argent après la saisie de plus de Rs 50 millions à leur domicile, à Plaine-Verte.
L’Icac démarre une enquête en parallèle
L’Independent Commission Against Corruption (Icac) s’intéresse désormais à cette affaire. Les hommes de Navin Beekarry ont ouvert une enquête en parallèle, soit sur le blanchiment d’argent. Selon nos recoupements, le 'information gathering' a débuté durant la semaine écoulée. La Commission anti-corruption compte entamer le volet Money Trail sur la famille Bolaki.
Nazoolbee Bolaki a entrepris une quarantaine de voyages
La brigade anti-drogue (Adsu) passe au peigne fin les différents déplacements à l’étranger des membres de la famille Bolaki. C’est Bibi Nazoolbee Bolaki qui compte le plus grand nombre de voyages. Elle a effectué 39 déplacements à l’étranger, notamment à Hong Kong, Dubayy et en Inde. Bibi Aniisah Bolaki, arrêtée à l’aéroport de Plaisance, dimanche soir, compte 12 voyages, à Dubayy, Inde et Hong Kong, entre autres.
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