Saisie de Rs 35 M d’héroïne - Radha menace d’arrêter sa «collaboration» avec l’Adsu

Kamlesh Radha, arrêté dans le cadre de la saisie de Rs 35 millions d’héroïne en janvier 2016, a comparu au tribunal de Mahébourg le mardi 22 août. L’habitant de Solferino, qui espère obtenir l’immunité dans cette affaire, a menacé de cesser toute collaboration avec la brigade antidrogue s’il n’obtient pas ce qu’il souhaite.

Kamlesh Radha est à la recherche du statut de témoin-clé depuis son arrestation dans l’affaire des Rs 35 millions d’héroïne en janvier 2016. Après ses dénonciations en série, l’habitant de Solferino de 27 ans tente le tout pour voir sa demande d’immunité agréer. Lors de sa comparution devant la justice le mardi 22 août, il a menacé d’arrêter sa collaboration avec l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu), de même que sa participation à d’autres séances d’interrogatoire, s’il n’obtient pas ce qu’il souhaite.

Récemment, Kamlesh Radha a promis, en présence de son nouvel avocat Me Shakeel Mohamed, de lever le voile sur le fonctionnement du réseau mené par le défunt constable Arvind Hurreechurn. Il a même fourni une liste de noms des complices aux enquêteurs.

L’habitant de Solferino, bailleur de fonds présumé de ce réseau, a allégué que le Deputy Commissioner of Police (DCP) Choolun Bojoo et le surintendant de police (SP) Sharir Azima lui ont promis l’immunité contre sa collaboration avec l’Adsu. « DCP Bojoo et SP Azima finn promet mwa iminite si mo koze », a laissé entendre Kamlesh Radha au tribunal de Mahébourg.

Toutefois, le voisin de cellule de Navind Kistnah a déploré que jusqu’à ce jour, soit plus de sept mois après son arrestation depuis le 3 janvier 2017, il soit toujours placé en détention au quartier général (QG) de la brigade des stups, sans aucun développement sur la question d’immunité. Parallèlement, Kamlesh Radha a décrié en Cour la libération du policier Henry Joly qui avait été arrêté dans cette enquête puis libéré sous caution le 28 février 2017.

Suspendu, le policier de l’Adsu se serait présenté au QG de la brigade antidrogue et aurait accédé à l’Exhibit Room des Casernes centrales. Kamlesh Radha a avancé devant la Cour qu’il craignait pour sa sécurité, vu qu’un des complices présumés du réseau disposerait d’un accès facile à l’endroit où il est actuellement placé en détention.

Une dizaine de complices

Nos sources proches des enquêteurs indiquent que Kamlesh Radha a expliqué le mécanisme qui était mis en place par le défunt policier Arvind Hurreechurn. Les individus incriminés seraient tous des citoyens ordinaires. D’après le tandem Radha-Dayal, le réseau opère à Plaines-Wilhems et les transactions se déroulaient dans les parages de Mare-aux-Vacoas.

Kamlesh Radha a été appelé à s’expliquer sur les deux kilos d’héroïne saisis sur Arvind Hurreechurn à son arrivée au pays le mercredi 26 octobre. Le corps du policier avait été retrouvé dans sa cellule au Moka Detention Centre dans la nuit du samedi 29 octobre 2016.

Kamlesh Radha est considéré comme celui qui aurait financé plusieurs transactions de drogue alors qu’Ashish Dayal gèrerait l’importation. Durant la semaine écoulée, les deux hommes ont été une nouvelle fois interrogés par l’Adsu. Ils auraient fourni aux enquêteurs des renseignements sur l’existence d’un vaste réseau à Vacoas.

La brigade antidrogue soupçonne qu’Ashish Dayal était chargé de livrer la drogue dans différentes régions. Les retombées des analyses des trois cellulaires appartenant à Kamlesh Radha ont aidé l’Adsu à identifier certaines pistes possibles. D’autres développements sont attendus.